Publié le 27 Juin 2021
Je voudrais écrire
Pour mes enfants, les enfants
Pour mes petites-filles, les petits-enfants
Pour les espèces de cette terre, toutes les espèces
Pour l’eau et la terre
Pour les hommes et les femmes justes
Une histoire qui tienne la route
Non une histoire de désolation et de misère
Qui est celle qui nous est vendue
Vendue car forcément le constat est là
Chacun peut le poser sans être sorti du CNRS
Les choses vont mal, peuvent aller pire
Qu’à cela ne tienne cela pourrait encore s’inverser :
Ya Ka faut CON.
Je voudrais écrire
Des pages qui ne soient pas
Remplies de soupirs
Des lettres d’opale et des mots d’obsidienne
Avec des illustrations de roses telles qu’elles sont en vrai
Belles, somptueuses, gracieuses, odorantes et généreuses
Je voudrais écrire une feuille de route
Non pas qui soit dénuée d’embuches
Ceci c’est la vie à prendre comme elle vient
Plutôt une route qui évite les ornières
Une route de sensibilité de beauté de partage et d’espoir
Il faut être fort, ne pas trop se projeter
Construire sur le moment présent
Garder à l’esprit que la nature prime
Que la culture consommatrice ne doit plus être la règle
Savoir qu’un chant d’oiseau est bien plus grande richesse
Qu’un voyage aux Bahamas
Qu’un cours d’eau qui chantonne le cours du ru
Est plus précieux qu’une soirée en boîte de nuit
Savoir que se promener au milieu des fleurs sauvages
De la fougère
Regarder et écouter le chant des vagues
Scruter le devenir des marées
Sont plus précieux que toutes les sorties financées
Je sais que chacun aime son confort et il est nécessaire
Je sais qu’il y a des choses à faire
L’être humain est créatif
Et il sait observer
Je sais qu’il faut que chacun fasse des choix
Que ce soient les bons
Je sais qu’elle est petite la marge de manœuvre des gens simples
Face au rouleur compresseur des puissants
Les plus grands destructeurs
Seulement eux sont forts car les petites gens leur donnent des forces
Ce sont toujours des forces de destruction
Ils n’hésitent pas à s’en servir
Ce seront les petites gens et la terre
Qui pleureront au bout du compte
Je voudrais écrire des poèmes qui chantent la vie
Qui boivent le soleil
Se reflètent dans les ruisseaux
Et se gorgent d’images de fleurs
Elle pourrait être belle la vie sans « si »
Elle pourrait être belle la route de chacun sans ornières
Sans se soucier, sans soucis, sans tracas évitables
Car sur cette terre il y avait tout pour réussir
La terre-mère, à peine demandait-elle de dire merci
Chacun pouvait se servir
Pourtant le service dans le sous-sol était compromis
Celui qui l’avait dit, à grands cris n’avait pas été entendu
L’être humain entend ce qu’il veut
Pour autant la vie en libre-service
Livrée à l’inconscience collective
Donna cela que l’on doit transmettre
A nos enfants petits et grands
Ce bel héritage galvaudé
Si bien que je ne voudrais pas l’écrire et je l’ai fait…..
Alors dites-vous que je vous ai parlé de roses
D’oiseaux et de ruisseaux
Dites-vous que je vous ai parlé de merciS synonymes d’offrandes
Comme vous voudrez bien les faire à votre façon
Dire merci ça ne fait jamais mal, ça fait du bien à l’âme
La terre est toujours reconnaissante
Ne me demandez pas comment
Il faut me croire c’est tout.
Qu’il en soit ainsi.
Carole Radureau (27/06/2021)