Vous me demandez :
Ecris sur le courage car du courage il en faut
Et au Printemps des Poètes
C’est un défi à relever.
Moi je veux parler de la peur.
Car la peur est partout.
La peur est une entité
A enrayer car son fluide est un virus
Sur la terre entière,
Propagé.
La peur mais d’où vient-elle me dites-vous ?
Je dis qu’elle vient de l’ego qui tremble
Et vous, vous tremblez
Quand votre identité est menacée, votre identité c’est le faux moi (l’ego).
La peur prend à la gorge
Quand le virus avance ;
La peur prend aux tripes
Quand les migrants avancent ;
La peur prend des apparences de monstre
Quand la haine se sert d’elle pour avancer ;
La peur prend une figure laide
Quand il faut oser l’affronter :
Elle grimace la peur
Elle se recroqueville la peur
Elle se contorsionne la peur
Elle veut tuer la peur
Pour ne pas mourir.
Et je l’ai bien connue
Et je la connais encore même si
Je sais lâcher prise.
Et elle m’a demandé du travail
J’ai dû lui demander de partir
Tout gentiment car je voulais vivre
Le cœur en paix
Je voulais la confronter
L’esprit en paix
Je voulais comprendre
Le cœur en paix
Je voulais accepter
L’esprit en paix.
La peur amenuise le courage et pourtant
Le courage peut parfois l’affronter.
Mais il en faut du courage pour reconnaître
La peur
Mais il en faut du courage pour passer sur la peur
L’araser la terrasser ou mieux
L’ignorer
La laisser tomber comme une vieille chaussette qu’elle est
Même pas digne d’être reprisée car repriser la peur
C’est lui redonner des forces.
La peur il faut l’apprivoiser l’amadouer avec une bonne dose
De moment présent :
Tu la sens venir elle a déjà fait son dommage elle te serre à la gorge
Tu ne peux plus t’en défaire
Tu haïs, tu détestes, tu te débats, tu crois agoniser
Il ne te suffit que de respirer
Profondément
Consciemment
De souffler
Consciemment
De faire le vide dans ton mental
De laisser passer la peur à travers toi comme si tu était un fantôme
Il te suffit de mettre le projecteur sur l’égo vecteur de la peur
Lui et elle s’effaceront tout-à-coup
Tu passeras à autre chose d’intéressant
Tu feras du pain ou la lessive, tu liras un livre
La peur sera évaporée tu n’y songeras plus soudain :
Le monde ira mieux.
Carole Radureau (24/02/2020)