Sous la flaque dure
Un galet de granite
Semble avoir un goût mouillé
Son reflet est une feuille de route
De l’ion désamorcé
Du mica compressé
Du quartz dévolu.
Sous l’eau décalquée
La pierre dans sa tendresse minérale
Semble un gâteau de riz trop sucré
Son reflet est une pyramide inversée
Un feldspath pressé d’en finir
Une décomposition.
A l’intérieur de l’eau il y a
Un galet de granite
Comme une oreille au mammouth
Détachée par le poids de l’ère
Comme un œil de volcan éjecté
Bruyamment
Comme une fronde par l’indien
Un jour jetée par mégarde.
Son œil est clair et vive
La flamme qui dort en son cœur.
La vie a écrit en sa fibre un poème
Que récitent par cœur
Les troubadours, les bardes
Les korrigans
Aux enfants sages.
La nature de la pierre
En son reflet d’ombre et de lumière
A quelque chose d’une vérité
Qui veut être dite
Entendue
Apprise
Et vécue.
Je ne sais pas si la pierre le sait
Mais elle vit comme je vis et vous aussi
Penser que sa dureté cache un cœur de mystère
Est le propre
Du reflet
Qui aujourd’hui tente de le dévoiler.
Carole Radureau (29/11/2019)