Publié le 30 Novembre 2019

Râle a bec ensanglanté

Râle a bec ensanglanté (Pidén)

Le râle a glissé dans l'ombre
jusqu'à l'ombre du râle :
il a sifflé, et la soirée devint une ombre,
convoquée par le râle
qui a glissé comme une ombre
sifflant, comme de l'eau,
et on a vu passer le râle
entre l'ombre et son sifflet :
le cimeterre du râle,
plume foncée ou eau vive
rayon courbé du râle
une ombre a couru dans le fourré,
du fourré a sauté une ombre :
l'ombre du râle a sifflé.

Pablo Neruda traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 30 Novembre 2019

Junon la chevêchette à dos marron

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

 

Elle qui aime se nicher à flanc de colline

Chanter au grand jour, perchée

Dans un grand arbre

 

Elle qui aime se faire entendre

Sans être vue

Nicher dans la maison d’un barbet

Ou d’un pic

En location saisonnière

 

Elle qui sait s’adapter quand

Le territoire s’amenuise

Quand la pression humaine se fait

Pressante

 

Dans les jardins elle trouve refuge

S’ils ont de grands arbres

S’ils sont accueillants

 

La chevêchette avec son dos noisette

Sa poitrine marron glacé

Sa mignonne petite face de caramel

Au beurre salé

Elle n’a pas dit son dernier mot.

 

Carole Radureau (30/11/2019

 

 

Par Punitha Satharasinnghe — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=80047737

Chevêchette à dos marron

Glaucidium castanotum

Famille : strigidés

Continent : Asie, sud-ouest du Sri Lanka

Habitat : forêts épaisses et collines de la zone humide du Sri Lanka

Régime : insectes (souris, oiseaux, reptiles)

Couvée : 2 œufs

Menacée ? Oui, quasi menacée

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 29 Novembre 2019

Reflété

 

Sous la flaque dure

Un galet de granite

Semble avoir un goût mouillé

Son reflet est une feuille de route

De l’ion désamorcé

Du mica compressé

Du quartz dévolu.

 

Sous l’eau décalquée

La pierre dans sa tendresse minérale

Semble un gâteau de riz trop sucré

Son reflet est une pyramide inversée

Un feldspath pressé d’en finir

Une décomposition.

 

A l’intérieur de l’eau il y a

Un galet de granite

Comme une oreille au mammouth

Détachée par le poids de l’ère

Comme un œil de volcan éjecté

Bruyamment

Comme une fronde par l’indien

Un jour jetée par mégarde.

 

Son œil est clair et vive

La flamme qui dort en son cœur.

 

La vie a écrit en sa fibre un poème

Que récitent par cœur

Les troubadours, les bardes

Les korrigans

Aux enfants sages.

 

La nature de la pierre

En son reflet d’ombre et de lumière

A quelque chose d’une vérité

Qui veut être dite

Entendue

Apprise

Et vécue.

 

Je ne sais pas si la pierre le sait

Mais elle vit comme je vis et vous aussi

Penser que sa dureté cache un cœur de mystère

Est le propre

Du reflet

Qui aujourd’hui tente de le dévoiler.

 

Carole Radureau (29/11/2019)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Minéralité

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Publié le 29 Novembre 2019

Le dendrocygne des Antilles

 

Le dendrocygne

Craintif

Dans une broméliacée

A érigé une cachette au poil.

 

Ce qu’il préfère

C’est vivre perché

Non comme un chat

Mais comme un dendrocygne

Qui capte au loin l’ennemi qui vient

Qui scrute dans le jour clair

La nuit noire

La fuite en avant.

 

Il a écaillé sa vie de perles de fortune

Insufflant un souffle de caramel fondu

Sur son plumage de fée brisée.

 

Il a glissé dans son iris une lueur de malice

Si tendre que la tendresse

En est toute ébaubie.

 

Carole Radureau (29/11/2019)

 

Dendrocygne des Antilles

Dendrocygna arborea

vulnérable

 

Le dendrocygne des Antilles

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 29 Novembre 2019

Colibri II

Colibri II (sephanoides)

Le colibri à sept lumières,
le picaflor à sept fleurs,
cherche un dé à coudre pour y vivre :
ses amours sont malheureuses,
sans une maison où aller
loin du monde et des fleurs.

Votre amour est illégal, monsieur,
revenez un autre jour et une autre fois :
le picaflor doit être marié
pour vivre avec une picaflora :
je ne loue pas ce dé à coudre
pour ce trafic illégal.

Le colibri à la fin s'en va
avec ses amours au jardin
et un chat féroce est arrivé
pour les dévorer tous les deux :
le picaflor à sept fleurs
la picaflora colorée :
le chat infernal les a mangés
mais leur mort a été légale.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 28 Novembre 2019

 

Le quetzal est un fruit

Dans une coque de cristal

Et un feuillage couleur aluminium.

 

C’est un chant de papillon

Qui se prend pour la pluie

Avec un nœud de nuage

Autour de son cou.

 

C’est une rose émerveillée

Par la douceur du lichen

Un soir où le soleil

Ne veut pas se coucher.

 

C’est une émeraude tombée

Dans la marmite du volcan

Une obsidienne qui a fait son lit

Dans le nid de la canopée.

 

Carole Radureau (28/11/2019)

 

Quetzal resplendissant

Pharomachrus mocinno

Quasi menacé

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 28 Novembre 2019

Quiscale austral

Quiscale austral

Celui qui me regarde face à face
Je le tuerais avec deux couteaux,
avec deux éclairs de fureur :
avec deux yeux noirs glacés.

Je ne suis pas né pour la captivité.

J'ai une armée sauvage,
une milice militante,
un bataillon de balles noires :
il n'y a pas de semis qui puisse résister.

Je vole, dévore, crie et passe,
je charge et grimpe avec mille ailes :
rien ne peut arrêter la fougue,
l'ordre noir de mes plumes.

J'ai l'âme d'un bâton brûlé,
le plumage pur du charbon :
j'ai l'âme et le costume noirs :
c'est pourquoi je danse dans l'air blanc.

Je suis le noir Fleurisseur.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 27 Novembre 2019

Aigle

Aigle

Oiseau amer, aigle froid,
épée des cordillères,
immobile en ton éternité,
dans les années indifférentes,
dans la pierre de l'agonie.
Aigle à plumes dures,
je connais ton langage noir,
la menace de tes cyclones
ta transparence sanguinaire,
tes griffes tachées de mort
et je sais que tu reviens vaincu
à tes montagnes de pierre et de neige,
au grand silence des Andes,
à la tour des épines.
La rose a continué à fleurir,
la source a recommencé
sa conversation de cristal :
les nouveaux nids ont été peuplés
par ordre du printemps,
le lièvre s'est répandu dans la mousse
pour mettre bas au crépuscule :
s'est terminée la clarté
de la lune, des étoiles,
comme les rivières d'un estuaire
et il n'y a que toi, dévoilé,
tu n'es ni né ni épanoui :
tu étais seul avec la nuit.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

 

Texte original

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Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 27 Novembre 2019

L’huîtrier pie

Le majordome

A posé

Sur le nid

Son habit de service

Il a tortillé comme il faut

Son plumage

S’installant

Confortablement

Sur la couvée précieuse.

 

Son œil est rouge

Lumineux

Bien installé lui aussi

Dans un globe d’orange

Tranchant

Net

Avec son habit de service.

 

Son bec

Long bec

A pris à l’orange son humeur

A décidé la fin des mollusques

A surgit dans le costume

Comme une flèche

Dans son visage

Plantée.

 

Carole Radureau (27/11/2019)

 

Huîtrie pie

Haematopus ostralegus

Quasi menacé

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Publié le 26 Novembre 2019

Albatros errant

 

En haute mer navigue le vent

dirigé par l'albatros :

c'est le vaisseau de l'albatros :

croix, il descend, danse, il monte,,

se suspend dans la lumière obscure,

touche les tours de la vague,

niche dans le mortier bouillant

de l'élément désordonné

pendant que le sel le décore

et siffle l'écume frénétique,

il glisse en volant avec l'albatros

avec ses grandes ailes de musique

en partant dans la tempête

un livre qui continue de voler :

c'est le statut du vent.

 

Pablo Neruda (Arte de pájaros)

 

Traduction carolita

Texte original

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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