Publié le 31 Août 2021
……campagne magnanvilloise…..
Si j’ai le cœur américain (d’Abya Yala)
Si j’ai l’âme amérindienne
Mes pieds foulent un sol de Magnanville
Que je ne peux nier
Et quand, par un miracle profond
D’une petite accalmie
Me vient le droit de pérégriner à nouveau
J’ai à ma disposition le sol de Magnanville
Il me faut l’apprécier à sa juste valeur
A me satisfaire de son aspect classique
Et de la chance d’avoir à ma portée
Une porte ouverte sur les champs
C’est une grande richesse
Pas toujours simple pour moi
D’éviter la civilisation non pas
Que je semble haïr d’un seul coup les gens
C’est que d’un seul coup je me suis mise
A ne plus pouvoir les « sentir »
Un petit parcours pas toujours simple me mène
A la libération des champs
A la vision d’une orée de bois dans lequel je sais
Trouver la paix du bois
L’air et le vent qui souffle chaque jour cette année
Ne me gêne plus autant
Il faut que je profite de ces derniers instants de chaleur relative
Mon corps ne s’est pas encore adapté aux frimas
Ça viendra, ça viendra
Le mal premier commence à s’estomper
Je sais qu’il ne s’éloignera pas de moi
Le plus dur est passé maintenant autre chose de plus grave est là
Il faut passer entre les gouttes
Se faire petit quand la crise est là
Attendre que les forces reviennent
Se reporter sur les souvenirs de champs et d’air
Sur de petites choses toutes simples que les marcheurs ne voient pas
Comme un bédégar sur un rosier sauvage
Un petit arbre isolé au milieu d’une jachère
Et les torres de Porcheville qui jaillissent au détour du champ
Comme une apparition
Elles sont comme une intrusion de modernité
Dans cet espace campagnard
Dans cette campagne qui n’a sans doute pas beaucoup changé
Ses débuts remontent sans doute au moyen-âge
Les tours de la centrale thermique à présent fermée
Ne sont pas des mochetés dans cet espace-là
Elles sont symbole du progrès humain
Paysage urbain paysage industriel
D’ici on n’en voit que les extrémités
J’ai pensé en les voyants qu’elles étaient belles
Car on ne devine pas derrière elles la ville
Le centre
Un étranger les voyants ne saurait pas ce qu’il y a autour
Il ne resterait qu’avec cette image de tours
Dépassant d’un champ récemment moissonné
Comme un parallèle entre les tours et la campagne
Je navigue entre la nécessité d’une vie moderne et confortable
Et le rejet de celle-ci dans son abus de pollution qui me coûte la santé
Contraste évident entre le nécessaire et le futile
Cela nous projette directement dans l’avenir de l’espèce humaine
Le développement est nécessaire pour maintenir un niveau de vie digne et correct aux humains
Le développement quel qu’il soit coûte cher à la terre-mère
Il n’y a pas de progrès sans destruction de la nature
Il n’existe pas de risque zéro dans le soin des gens pour leur santé comme pour la planète
Tout coûte à la terre-mère
Tout revient un jour dans la poire de ceux qui profitent du progrès
Comme un boomerang bien, très bien réglé :
Calmez-vous enfin, ralentissez les choses !
Un vide est essentiel
Un arrêt l’est autant
L’avalanche de pandémie dont nous essuyons les plâtres car
Nous ne sommes plus dans une pandémie de coronavirus
Mais dans une succession de pandémies sans doute différentes
Ce ne sont pas que des mutants, ça va bien plus loin que ça
Cette succession c’est sans doute la remise en question humaine
Bien loin d’être posée à cette heure
Cette remise en question de la continuité de destruction et de pollution occasionnée par l’activité humaine incessante
Sans elle, nulle guérison.
Las torres de Porcheville vous offrent ma vision des choses
Ces quelques réflexions bien ventilées par un petit vent d’est permanent.
Carole Radureau (31/08/2021)