fougere au coeur

Publié le 14 Juillet 2021

La fougère rescapée

 

Je n’étais pas perdue

Juste retranchées dans le sombre maquis

Mes bras de vertes étoiles

Comme des prières en attente

 

Il me suffit de peu

Pour exprimer mon propos lumineux

J’ai la capacité de l’ombre

La parole des innocents qui vivent

Dans les margelles du monde

 

J’étais là

On ne se souvenait plus de moi

Pourtant chaque été je vibrais

Pour l’espace d’un sourire

Une caresse sur mes frondes délicates

Un petit mot gentil

 

Je suis la rescapée la ténébreuse

Voyageuse dans le temps

J’ai adapté mon assise à cette terre d’argile

Et d’empiètement

Si l’on veut me faire de l’ombre

Jamais je ne m’offusque

J’ai la tonalité des sous-bois

Quand je chante mes sœurs étoiles

Chantent

Quand je ris

Mon frère soleil rit

Quand je meurs

Meurent avec moi tous les oubliés

Ceux qui pour vivre heureux

Vivent cachés et

Ceux qui jamais ne demandent rien

A quiconque

 

Carole Radureau (14/07/2021)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Fougère au coeur

Repost0

Publié le 30 Mai 2021

 

Dans son petit cœur coiffé de sporanges

Dans sa hâte et sa bonté

Dans sa grande luminosité

Mère-fougère a enfanté

D’une fleur

 

C’est une toute petite fleur

Elle a le teint du lait d’avoine

Le cœur résistant

Jaune comme un rêve de soleil

Et de petits bras potelés

Pour enlacer sa maman

 

Mère-fougère est une

Est unique

C’est elle qui a le monopole de l’accueil

Sous sa cape chlorophyllée

C’est la sûreté assurée

Et de sa lettre de noblesse

Une grande âme

Tel un portulan de tendresse

Vogue au-dessus des canopées

Avec un sourire satisfait.

 

Carole Radureau (30/05/2021)

 

Inspirée par cette photo de Serge

Mère-fougère

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Fougère au coeur

Repost0

Publié le 15 Mai 2020

La fougère se déploie

La fougère se déploie

Elle suit le chemin habituel

Elle lève ses petites mains

Vers un rai de lumière - une question –

Si elle veut faire son cycle

Chaque jour suffit à ses besoins

Parfois elle s’interroge mais si peu

Demain pour elle n’est pas

Si la sécheresse arrive

Chaque jour la fougère s’adapte au mieux

Si l’ombre est rare elle tord ses doigts pour la suivre avec efficacité

Elle aimerait retenir la leçon de l’aurore

Le cahier du jour de la reproduction

Donner à ses descendantes du lait de frisson

De la tendresse en perfusion

De l’amour à profusion

Si la distanciation perdure la fougère

Dit : je m’adapterais

Oublie le souci, oublie la peur, ne crée pas plus de souffrance

Car nul n’est prophète sauf ceux qui se la pètent

Nul n’en sait plus, quoi qu’il en dise

Il y a des vérités plus sincères que tous les diagrammes

Que toutes les menaces que tous les égoïsmes bourgeois :

Des chants d’oiseaux infinis et des petits qui ont quitté leur nid

Qu’il faudra nourrir quoi qu’il en soit

Qu’il faudra permette de grandir car le but c’est la pérennité de l’espèce

La fougère est au diapason

Elle a remisé son livre des questions n’a pas encore rédigé de réponses

Toutes faites trop faites

Ses bébés fougères grandissent loin d’elle mais dans son cœur

Deux licornes-totem dictent la loi de la vérité sacrée.

 

Carole Radureau (15/05/2020)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

Repost0

Publié le 31 Octobre 2019

Le repos de la fougère

 

 

Par le chemin et par la fée

Par le korrigan et tous les vents

Par le froid soudain déposé

Par l’ici et le maintenant

 

Dame fougère s’en va

Prendre ses quartiers d’hiver

S’endormir sans un bruit

La tête sous le bras

Et dans ses plumes et dans le souvenir

De ses frondes de l’été

Se ventiler à certains moments

Quand le songe se fera plus sombre

Et la conscience moins présente.

 

Il est l’heure que la muse pointe son regard

Sur une au si vaste destin

Que son dessin ne peut contenir dans la feuille

De la poésie

 

Il est l’heure d’habiller novembre

D’une couleur autre

Que le vert profond ou clair qui va comme un gant

A dame fougère.

 

Si l’envie te dis, voyageur de poésie

Compagnon au cours si long comme un bras

Démultiplié

Si l’envie te dis

De suivre les élucubrations d’une muse sans cesse

Errante

Bienvenue sur ses pages de vers et de mystères

Où règne le cœur

Où dicte la muse

Où cours le bruit que la poésie a revêtu

Son habit de lumière.

 

C’est pour briller au sommet

De l’être et de la tendresse.

 

Carole Radureau (31/10/2019)

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

Repost0

Publié le 28 Octobre 2019

Le ventre de la forêt – version bilingue

El vientre del bosque

 

Incarnation de notre sang. Récréation verte.

Encarnación de nuestra sangre. Recreación verde.

 

Politiquement inexistante. Dans l’émeraude une tranche de vie.

Políticamente inexistente. En la esmeralda, un trozo de vida.

 

Fruit dans le fruit des astres forgé. Prunelle évanescente.

Fruta en el fruto de las estrellas forjada. Endrina evanescente.

 

Par la racine et la base, fortifiée. Sève ressentie au semblant des anges.

Por la raíz y la base, fortificada. Savia sentía a la semblante de los ángeles.

 

Synonyme d’éternité. Dans l’air bu à la paille encore inconnue.

Sinónimo de eternidad. En el aire bebido con una pajita aún desconocida.

 

Mère fougère à la progéniture épanouie. Symbole de lumière.

Madre helecho con una progenitura floreciente. Símbolo de luz.

 

Aspiration profonde, inspiration sacrée, expiration précieuse. Diamant pur.

Aspiración profunda, inhalación sagrada, exhalación preciosa. Puro diamante.

 

Dans la liane, dans le boa et dans la harpie créer un espace chaleureux. Fulmination créatrice.

En el bejuco, en la boa y en la arpía crear un espacio cálido. Determinación creativa.

 

Atmosphère résolvant le mystère de l’utérus. Ambiance tourbeuse non encore commercialisée.

Atmósfera resolviendo el misterio del útero. Atmósfera turbia aún no comercializada.

 

Fusant telle la chorale trop longtemps contenue. Mystification aviaire.

Brotando como el coro demasiado tiempo contenido. Mistificación aviar.

 

Carole Radureau (28/10/2019)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

Repost0

Publié le 24 Octobre 2019

Une fougère ambitieuse

 

 

 Etre limitée

Dans la lisière du temps

Aux aisselles chevelues

Des palmiers

Aux turpitudes naissantes

Des bigaradiers

La fougère avait pour ambition

De devenir arbre

De surgir dans la canopée

De dominer le monde à sa façon.

 

C’est-à-dire en le recouvrant

Ses longues frondes

Démesurément longues

Intensément chaleureuses

Tendrement ombragées

Délicatement ouvragées

Telle une dentelle de Calais

Son architecture était une valeur sûre

Pour habiller une géographie

Urbanisée

Désertifiée

Arasée

Pillée

Brûlée

Pestiférée parfois

Bref

Une hécatombe.

 

Ne plus être celle qui vit à l’ombre

Des autres

Ne plus être celle qui habille essentiellement

Les futaies

Ne plus être celle

Petite

Minime

Timide et pâlichonne

Qui joue les seconds rôles.

 

Non.

Dame fougère arborée jusqu’à

L’arborescence

Jusqu’à l’essence

Jusqu’à

L’essence-même :

L’arbre-fougère

Mère et puis grand-mère

Comme une qui a tant de mamelles sur ses branches

Qu’elle peut

Nourrir

Le monde.

 

Carole Radureau (24/10/2019)

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

Repost0

Publié le 22 Octobre 2019

La légende de la fougère-mère

 

 

C’est une légende la fougère-mère

Ou bien une vérité

A toi d’en juger au vu et au su

Des semblants et écumes de ton chemin de vie.

 

La fougère un jour voulu devenir mère

Dans ses gènes de chlorophylle et de tendresse

Il y avait comme une petite luciole justifiant

La reproduction.

 

Elle se dit : pourquoi pas ?

Je serai moins seule à peupler le sous-bois

Je pourrais rire, discuter et transmettre

Des rêves de fougère à mes rejetons.

 

Sacrifiant au rituel nécessaire

La fougère qui n’était pas encore mère

Multiplia ses stolons en autant de petits

Tendrement emmaillotés dans la couette chaude

De l’amour.

 

Les petites fougères grandissaient vite

Apprenaient vite

Cherchaient déjà pour elles-mêmes

La lumière d’une clairière

Les frondes précieuses qui font penser

Que nous le sommes pour quelqu’un.

 

Riches de leurs connaissances botaniques

Instruites en faune minuscule

Croisant le fer entre matérialisme et symbolisme

Elles partirent peupler là-bas plus loin

Le sous-bois.

 

La fougère-mère gardait un œil sur la progéniture

La voyait parfois s’amenuiser

Parfois croître

Parfois rire

Parfois pleurer

Elle lui avait donné des outils, une clé et une

Gomme

Un manuel de fougère junior

A elles, les petites de savoir s’en servir

Au besoin.

 

La fougère-mère était devenue un phare

Brillant par intermittence dans la nuit forestière.

 

Elle connaissait tout du discours de la hulotte

Savait parler le Hou- hou du grand-duc

Connaissait le code secret du pic épeiche

Et la lente progression du hanneton.

 

Elle cultivait à présent pour elle-même

La sagesse

La leçon de vie qui est un pont avec la leçon de mort

Elle avait appris que mourir avant de mourir

Etait la véritable leçon

Que rien n’était perdu car rien ne mourrait sur terre

Au-delà des matières.

 

Cette sagesse elle aurait aimé la diffuser

Qu’elle soit comprise

Qu’elle adoucisse les maux :

Qu’elle amène la paix

C’est si beau la paix quand on l’a trouvée

La paix des fougères est un trésor non caché

Dévoilé à ceux qui ont un cœur en éveil

Une âme d’enfant

Une tendresse qui tend à déborder en chaque geste

Un regard naïf sur les choses.

 

Vaille que vaille iraient les enfants de la fougère-mère

Leur cordon étant coupé

Il ne leur restait que la fine tranche des ondes

Reliant l’âme à l’âme

La fibre à la fibre

L’amour à l’amour

Quand ceux-ci semblent souvent s’atténuer

Regarder d’où part sa racine-mère :

La terre

Où se projettent ses bras-pensées :

Les étoiles.

 

Entre ici et là-bas rien d’autre qu’une immensité

Un bain d’énergie

Dans lequel se baignent chaque jour

Les êtres.

 

Carole Radureau (22/10/2019)

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

Repost0

Publié le 21 Octobre 2019

Aux confins, une rangée de fougères

 

Dans chaque coin de nos vies

Le long des routes

Au-dessus de nos têtes

Franges échevelées

Sous le pas marché

Qui n’est pas pressant mais bien

Dans le moment

Dans chaque coin de la petite chambre de bonne

Accroupies sous le parapluie du siècle

Allongées sous la palme géante

 

Aux confins de nos confins

Plongeant dans la rivière

Une fronde gourmande

 

Longeant le chemin de terre

Se fondant au sable gourmand

 

Parcourant des yeux le désert

A la limite entre l’ici et le là-bas

 

Aux confins de nos confins

Une rangée de fougères

Veillant la main sur l’œil

Sur l’horizon de nos présents.

 

Carole Radureau (21/10/2019)

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

Repost0

Publié le 20 Octobre 2019

Lait de fougère

Lait de fougère

Ecume de mer

Mousse laiteuse remontante

Aux milles bulles encore vierges

Recouvrant

L’écume au lait

Débordé

Qui redescend.

 

Lait de fougère

Ecume de mer

…..

Verte.

 

Lait de fougère

Crème d’avoine

Finement pressée

Comme une pulpe

Chair au tendre riz d’ivoire

Masse

Succulente

Avoine précieuse

Lait de vie

 

Lait de fougère

Crème d’avoine

…..

Verte.

 

Lait de fougère

Larmes de riz basmati

Récolté dans la rizière

Aux lendemains précieux

Fils du tendre marché du bufle

Là-haut sur la parcelle

Pieds mouillés.

Lait de mystère à l’exotisme mouillé

Par des larmes de riz

Amères.

 

Lait de fougère

Larmes de riz basmati

…….

Vertes.

 

Carole Radureau (20/10/2019)

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

Repost0

Publié le 18 Octobre 2019

Délire forestier

 

Offre-moi du rêve

Conte-moi le désir du pic vert

La chair de son propos

L’habit dense et fait de lumière

Du châtaignier ru-du-ruisseau.

 

Chante-moi la vérité du vent

Le parcours indirect d’une sève

Le château de la punaise-bois-dormant

Le dénivelé qui mène à la plage du torrent.

 

Récite-moi la douce mélopée des bois

Dans une langue où fleurit le lait de mot

Où l’encre de poésie est une mamelle sans cesse

Pressée

De dire et d’étendre la volupté de son lit

Dans un délire forestier.

 

Je prendrais tout ce que l’épicerie du rêve

M’offrira

Ce jour car ce jour est unique

Et l’amour est unique renouvelé chaque jour

Dans le son d’une musique que seuls les bardes

Reconnaissent au fond du bois.

 

La langue distribue la chair des mots

Dans des ondes trempées de perles opalescentes

Le verbe distribue la pulpe des mots

Sur un buvard couleur fougère.

 

Offre-moi le dialogue ininterrompu du pinson

La verve célèbre de la grive musicienne

Une grappe de cenelles au bec

Je rimerais jusqu’au bout du mois

Le doux propos du sous-bois

Doucement caressé par l’onde vert-de-beau.

 

Carole Radureau (18/10/2019)

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

Repost0