Publié le 31 Décembre 2021

Forêt d'Huelgoat

Forêt d'Huelgoat

 

Arbres, j’ai aimé

Porter votre parole

Dans un mois de décembre de l’an 2021 qui m’a semblé

Rempli de richesses

Où prendre de la hauteur à

Vos côtés,

Primait.

 

Arbres, j’ai aimé

Vous prêter ma plume

Ma muse et ma petite verve

Sans doute n’était-ce pas cela dont vous auriez aimé

Parler

Excusez, si j’ai brodé, flatté, enjolivé

Ou terni vos pensées.

 

Arbres, comment vous dire que vous nous êtes précieux

Si à côté nous permettons les abattages ?

Comment être cohérents, arbres

Comment être sincères ?

Nous devons être les générations de la reconquête

Celles qui apprennent à leurs enfants, leurs petits-enfants

Où se trouve la vérité

Pour compenser les grandes tragédies des arbres,

Des forêts.

 

L’homme n’est pas mauvais, arbres

L’homme simple est bon

Ce ne sont que des poignées d’êtres qui détruisent

Mais ce sont des puissants

Ils écrivent des lois pour leurs simples profits

Les profits d’une oligarchie qui n’a nul besoin d’argent

Ce sont des malades dangereux

Pourquoi alors ne pas les arrêter ?

Pourquoi alors leur donner des chèques en blanc ?

 

Il y a d’un côté les immondes destructeurs

Impunis, insolents, insultants, cyniques

Il y a d’un autre côté des masses éduquées

Voulant bien faire

Il y en a qui s’en moquent

D’autres qui ont des soucis terribles à régler

Il y a ceux qui veulent bien faire et bricolent

Cela n’arrange rien à notre affaire.

 

Puis il y a les poètes arboricoles

Qui grimpent à vos troncs, arbres

Munis d’une âme-scribe

Prenant au passage votre énergie dans la dureté de vos écorces

Sollicitant votre accord

Avant d’écrire : vos porte-paroles

Le poète est un enfant de l’arbre

S’il ne maîtrise pas la poésie tellurique

S’en est fait de lui

Il a raté une marche

La marche de la poésie véritable

Celle qui est connectée à l’essentiel

Le poète est un arbre

Il a une encre-résine

Une plume-feuille

Une trame-tronc

Une âme-canopée

C’est un arbre transformé

Pour le bien de l’humanité des arbres

Mais le poète est plus que ça,

Il est le frère de ce qui vit

Le frère de ce qui souffre

Le frère de ce qui est tu

Sa destinée dans le désert des non-dits

Est greffée comme une ente de vérité

Le mastic est un désir de faire

Bien plus collant que l’atmosphère,

Un résidu de pléistocène.

 

Arbres, j’ai aimé me couler, argile

Dans vos duramens

Décalquer vos libers en vers

Dessiner vos aubiers en perles de beauté

Aérer de pulpe de pomme vos cambiums

Vous m’avez fait rêver,

Vous m’avez enseignée,

Vous m’avez fait rire,

Vous m’avez emmenée au-delà des monts-de-lune

Dans un monde cosmique

Où l’arbre est un pilier

Où l’arbre est un sorcier

Puis un rêveur invétéré.

 

Arbres, j’ai aimé

Me joindre à vous

Je suis triste de vous quitter

Je sais que nous nous reverrons

Rien n’empêche le poète de vous brosser de sa plume

Dans le sens du poil quand l’occasion est là.

 

Bonne année 2022 arbres frères, arbres sœurs

Arbres pères, arbres mères

Arbres grand-mères, arbres grands-pères

Qu’elle soit prospère votre destinée

Que s’éteigne le bûcheron sur son bûcher néolibéral

S’il doit y avoir une seule flamme

Que ce soit la flamme de la réunification

Entre la forêt et l’homme

La flamme de la grande unité

Où même l’arbre mort reste sur pied

Pour que profite encore de lui,

La vie,

sa vie 

démultipliée.

 

Carole Radureau (27/12/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #L'arbre qui fait parler de lui

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Publié le 30 Décembre 2021

......le langage des arbres....

 

Si vous aimez les beignets

Les délicieux beignets parfumés

Puisés dans la grappe de ma vigne

Où j’ai inscrit tant de notes florales

Si vous aimez le sel de la vie

Dans la grappe délicatement trempée

La friture ne saisit pas le vif de la chair

Elle retranscrit le sang dans les artères

Pour ne révéler que l’audace.

 

Moi je suis considéré comme un faux

Un faux-pas sur le fil de la lumière des ondes

Quand les ondes se voient à 23h48 précises

Entre le sourire fané de la lune

Et la risette gauche de la Grande Ourse

Ils disent aussi que je suis invasif

En gros que j’empiète

C’est qu’ils ne connaissent pas la poésie du beignet

Quand ça crépite quand ça crapahute quand

Ça chatouille les narines

Et que le croustillant est là, sous la dent

Avec son arôme en note finale.

 

J’embaume, n’est-il pas ?

Si seulement

Ils ne me plantaient pas sans cesse près des routes

Cela gâche la blancheur de mes fleurs

Cela pollue leur cœur et le mien

Cela gâche la victuaille :

Finis les beignets d’acacia, une année sans !

Car pour profiter des bienfaits

Il faut de la fleur dénuée de tous soupçons

Et il y en a des soupçons sur moi

Que ne diront-ils pas pour me salir.....

 

.........Parenthèse bleue dans le blanc de la victoire.........

 

Je dois à l’oiseau bleu

La parole des pénombres

Quand la canopée s’endort sur un lit de mystère

Quand la scène est une pièce ronde

Qui tourne telle la toupie déréglée de la vie

Je tends ma grappe pure

A l’oiseau au bleu plumage

Qui chante à qui mieux-mieux

Pour fêter ma vertu

Que sa gorge soit prospère

Où coule le miel d’acacia

Le doux miel de mes exploits

Voyez comme je suis si utile

La petite-vie ne s’y trompe pas

Sans cesse je suis visité

Je sers de cave et de grenier

En moi s’écrivent les pages du froid

Lui qui  s’est heurté aux vitres de la prévoyance

Mon miel est un miel de providence

Dans lequel se trempent les tartines d’énergie.

 

Carole Radureau (29/12/2021)

 

Robinier faux-acacia

Oiseau gros-bec bleu (guiraca bleu)

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Blue_grosbeak;_black_locust_(34544503685).jpg

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Blue_grosbeak;_black_locust_(34544503685).jpg

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Publié le 29 Décembre 2021

Par Charlotte Noblet — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39129317

Par Charlotte Noblet — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39129317

........le langage des arbres.....

 

Chaque jour je m’emploie

A relever le défi

Un défi si l’on en croit

La défi- nition du dico

C’est une invitation au combat

Voilà que vous vous demandez qui

Je combats

Moi le tortillard dans son bois

Le pacifique le rêveur ?

 

Je relève le défi de l’ardeur

Celui qui courbe et plie mes bras

Pour leur donner un sens une figure un rôle

Mon grand défi :

Dessiner un cœur

 

J’ai réussi, je suis trop fort

Par un concours de circonstances

Favorables et équidistantes

Je mêlais mes branches de telle façon

Que le cœur était au diapason :

Cela me remplis de joie !

 

Je relève le défi de la danse du ventre

Celui de tournoyer sans cesse

Sans avoir le tournis

Je relève le défi de la danse du naja

Sans du tout me faire piquer

Je relève le défi de danses folkloriques

Je n’ai pas encore réussi à me plier

Et sauter comme le font les cosaques

Ni à me procurer une toque de fourrure de lièvre

Chaque jour je donne une dynamique

Oh ! certes ! il faut un consensus

Que mes bras se prêtent au jeu

Qu’ils soient très bien disposés

Puis c’est la grande danse

Silencieuse

Qui se tait

Qui ne dit pas son nom

 

Et vous la voyez quand vous vous promenez dans le bois

Vous ne savez pas

De ce dont il est question :

Cela me remplis de joie !!

 

Carole Radureau (29/12/2021)

 

Hêtre tortillard, Fau de Verzy près de Reims

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Publié le 28 Décembre 2021

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fraxinus_excelsior_001.jpg

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fraxinus_excelsior_001.jpg

........le langage des arbres....

 

Frères ! Soyons immortels

Qu’elle soit inscrite dans l’éternité

La chair

De nos communautés

Que s’étende l’horizon

Sur le fil

De nos questions

Que s’harmonise le ciel

Au-dessus de nos canopées essentielles

Desquelles jaillit la chorale des animaux.

 

Frères ! Suivez mon exemple

Dans mon bois on a créé des lances puissantes

De ce bois si solide

Je suis, pour les Scandinaves la représentation de l’immortalité

Servant de lien entre les 3 niveaux du cosmos

Les grecs disent que je suis l’arbre de Poséidon le dieu de la mer

Pour les celtes je symbolise l’enchantement

Les indiens Lakotas ont élu le frêne pour représenter les arbres de la création

Médiateur pour obtenir la communion entre le Bas et le Haut,

Entre l’humain et le Grand Mystère

Je suis selon eux l’homme dans son individualité

Un rameau de mon bois sert de tuyau à la pipe sacrée

Ceci n’est pas rien !!

En France il convenait de protéger les habitations des mauvais esprits

Grâce à mes feuilles placées aux 4 coins du logis.

 

Quelle force de vie il y à moi !

Ma chair guérit les maux des hommes

Mon bois sert à fabriquer des outils

Je suis le grand nécessaire

Mais loin d’être immortel

Ce pour quoi j’ai décidé de lancer ce hashtag :

#SoyonsImmortels 

 

La chalarose me guette, un terrible champignon

D’ailleurs que les hommes ne se leurrent pas

Les champignons pathogènes sont une autre menace

terrible !

Sans doute plus terrible que les coronavirus

Totalement négligés par les états les champignons

Les recherches pataugent dans les steppes de l’insouciance

Jusqu’au jour où....

Mais je m’évade je disserte

Je diverge et erre dans les ères qui ne concernent que les humains

Qui se tiennent par la main dans la grande négligence.

 

Nous, arbres sommes au-dessus de tout ceci

Nous, arbres sommes des sages

Des dispensateurs d’énergie

Bien négligée notre aura

Ne sachant pas voir la poutre dans leur œil

Nous, nous savons bien qui est la poutre et pourquoi

Elle est là

Dans l’œil.

 

Que de connaissances n’y a-t-il pas en nous, frères :

#SoyonsImmortels 

Ça leur apprendra !

Ils n’ont rien vu rien compris rien retenu rien pressenti

Pourtant la poutre était bien grosse

Bien lourde

Bien échardée

Comme un STOP !

Comme un FREIN !

 

Nous ne rongerons pas leur frein

Nous serons ceux qui s’élèvent

Quoi qu’il en soit.

 

Carole Radureau (28/12/2021)

 

Frêne commun

 

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Publié le 27 Décembre 2021

.......le langage des arbres....

 

 

J’ai épousé le banc

Vous ne pourrez plus me visiter

Et repartir

Fatigués.

 

J’ai eu cette idée un jour

Je me suis dit : Oui, c’est possible !

Ils ont placé sous mon arbre, ce

Banc

Comme une invitation

Je l’ai pris pour moi, forcément,

Mettez-vous à ma place

Jamais je n’ai songé que c’était pour des gens

Alors, je me le suis pris

Oh ! Certes, pas comme un goujat

Je lui ai demandé sa main

Comme à une tendre fiancée :

Veux-tu m’épouser, banc, dis, veux-tu ?

Nous serons le diable et la vertu

Le rouge et le noir

Le petit chaperon rouge et le loup

De voisins devenons amants

Lions nos structures

Lions nos âmes

Qu’elle soit moins triste cette vie

Où la solitude prend la flamme du désir pour son lit

Que le soleil pâlit

Que la lune verdit de trop d’humus.

 

Je veux vous présenter ma tendre épousée

Je l’ai nommée banquette parce que

C’est une dame-banc

De combien de fesses mon épouse connaît les courbes

Les circonvolutions et les bruits incongrus !!

On en discute le soir à la veillée

On rigole, on rigole !

 

A !ça, quelle bonne idée ils ont eu

De m’offrir un cœur

Voyez comme nous sommes fusionnels :

Rien ne nous sépare.

 

Carole Radureau (27/12/2021)

 

The hungry tree à King’s Inns, Dublin

Par Sheila1988 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=74915580

Par Sheila1988 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=74915580

Par Ralf Houven, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54758225

Par Ralf Houven, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54758225

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Publié le 26 Décembre 2021

Par Leo Wehrli — Cette image provident d'une collection de la Bibliothèque de l'école polytechnique de Zurich et a été publiée sur Wikimédia Commons dans le cadre d'une coopération avec Wikimedia CH. Corrections et informations complémentaires sont les bienvenues., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=68538082

Par Leo Wehrli — Cette image provident d'une collection de la Bibliothèque de l'école polytechnique de Zurich et a été publiée sur Wikimédia Commons dans le cadre d'une coopération avec Wikimedia CH. Corrections et informations complémentaires sont les bienvenues., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=68538082

......le langage des arbres....

 

Je veux que de ce pas

Je veux que de ce regard

Je veux qu’avec fermeté

Hardiesse

Energie et succès

Vous pointiez vers le volcan

Le regard que je porte en vous.

 

Je n’ai pas choisi de pousser ici par hasard.

 

Il y a un message très subtil

Dans le tranchant de mes feuilles

Nulle légende urbaine ne peut le citer :

 

Je ne suis pas celui sur lequel

Grimpent des singes

Même s’ils essaient de le faire :

Nul désespoir.

 

Ce qui me porte c’est le désir

Le désir de mûrir un à un mes pignons

Ce qui me guide c’est de grandir

Afin d’admirer à l’horizon

Lanín aux longs soupirs.

 

Il y a un espace entre lui et moi

Qui s’appelle Harmonie

Dans lequel se trempent les pieds

Les mots Liberté et Tendresse.

 

Il y a une alchimie

Qui prête à nos élans

De petits coups de main

Pour croître en la beauté.

 

Je ne suis beau qu’ici

Même si chez vous, vous m’aimez

Je ne suis moi-même

Que dans ce territoire-ci

Silhouette d’acier

Dans le bleu

Découpé

Sur fond de volcan

Aux cimes enneigées.

 

Carole Radureau (26/12/2021

 

Araucaria araucana

 

Par Leonardo Sandon — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=70322312

Par Leonardo Sandon — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=70322312

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Publié le 25 Décembre 2021

25. Le petit-déjeuner de soleil (Conte poétique)

(...) Nous, nous appelons le soleil le Jardinier. En se promenant dans le ciel, il mûrit les fruits à point et fait éclore les fleurs. Lorsqu’il se montre après la pluie, les fleurs vivaces l’admirent. Et qui d’autre que lui fait jaillir le feuillage des arbres ? Sans le soleil, pas de doux fruits. »Tenez ! Prenez celui-ci, il a été du côté exposé au soleil ! ». C’est la façon de parler des maraîchères, et c’est vrai que celui-là est le plus savoureux (...) Margit Gari, Le vinaigre et le fiel

 

Un korrigan, une abeille et la luciole véritable

Dans le sous-bois

S’affairaient :

C’était le jour de la nativité

D’un humain mais qu’importe

Ici la coutume était forte

Ici tous les ans

On festoyait

Il fallait vite trouver de quoi fêter

Avant tout il fallait déposer

Rituellement

Son offrande au petit-déjeuner

De soleil.

 

C’est vrai ce n’était pas l’époque où dame-soleil

Brille avec ardeur.

C’était une métaphore

Un clin d’œil joyeux pour la prospérité

La gaieté et le fluide à venir.

 

La nappe devait être de mousse tressée

Qu’en son lit se lovent bien calés

Les tasses et les bols

Il fallait dénicher des petites cuillères de racines

Fraîches et goûteuses avec encore en leur âme

Le sang de la résine

Il ne devait pas manquer de lait de licorne dans le pot en pierre de grès

Très rustiquement modelé

Ni le café de gland, ce célèbre succédané, fils des bois

Vainqueur de la misère d’autrefois

La tartine était de fougère

Le beurre de cette glaise toute fraîchement tirée de son puits

Le miel était un don de dame-abeille

Qui avait choisi cette année de butiner essentiellement

Le nectar de chêne

Des baies séchées avaient décidé de se détremper pour l’occasion

Comme pour un pemmican voyageant dans les sacoches de cuir

Ici on trouvait des myrtilles, des amélanches, des fraises des bois

Des mûres, des baies de sureau, des cynorrhodons

Toute la récolte de l’été de dame-luciole.

 

Pas de confection.

Ni de cuisine.

Juste une table, belle table d’offrande

Pour régaler les cieux.

 

Les dieux, oui,

Encore fallait-il y croire !

Tout comme ceux qui festoient à noël en vérité croient-ils réellement

En leur dieu, en leur christ 

Se demandait le korrigan farceur ?

Cela n’empêchait pas la légende de continuer

Comme toute légende

Par un vent certain,

Propulsée jusqu’aux oreilles de dame-soleil

De père-lune.

 

Les espiègles devaient danser tout autour de la table

Dressée

Comme dans un restaurant chic

Tout plein de chiqué, oui comme dirait mon grand-père !

Il manquait les bougies.

Le bois n’en fournit pas

C’est le pays de la nuit

La sombritude profonde

Et seule la lumière de dame-soleil

Peine à traverser les noirceurs

Pourtant nul feu ne devait briller

Car le bois dans ce lieu, était sacré

Personne n’aurait eu l’idée de le finir en braises

Encore moins en cendres !

 

Ici c’était véritablement la fête du soleil

La victoire sur la nuit

La défaite des pénombres.

 

On ne devait pas résister à la joie

Montant comme une bouffée de chaleur au visage

Emergeant comme une idée exceptionnelle

A laquelle on ne songeait plus

On ne devait pas se tendre et se raidir

Il était venu le fameux moment du lâcher-prise

Comme une libération

Comme une adéquation

Comme une communion

Entre les esprits de la forêt

Et la quête de soi-même

Avec en prime la chaleur du petit-déjeuner de soleil

Tout de pureté

Tout de vérité

Tout de légende

Tout de tendresse et d’amour.

 

Carole Radureau (20/12/2021)

Le titre est inspiré par la magnifique chanson de Serge Reggiani Le déjeuner de soleil

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Mère-Soleil

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Publié le 24 Décembre 2021

Berceuse de la tourterelle

Branche ton balancement, eau ton murmure.
à travers ma poitrine, ils passent pour devenir une berceuse
petit berceau d'épines que l'arbre m'a donné
petit berceau de plumes que j'ai pris sur moi

Va dormir mon enfant, berceau et cœur
la forêt s'endort avec cette chanson
je descends à l'eau pour laver tes vêtements.
pour qu'elle apprenne à rire et à jouer

Parce que tu dors enfant comme je veux te voir
je te dirai des choses sur le monde et la chance
la nuit dernière, la lune a perdu une épingle
le tuco l'a trouvé, il l'a perdu à nouveau.

Nue l'aube voulait déjà pleurer
mon enfant ne pleure pas prends mon collier
et la forêt s'endort avec cette chanson
je suis une petite caresse de mon coeur.

Canción de cuna de la torcaza

Rama tu vaivén, agua tu murmullo
por mi pecho pasan para hacerse arrullo
cunita de espinas que el árbol me dio
cunita de plumas que me saqué yo

Duérmete mi niño, cuna y corazón
el bosque se duerme con esta canción
yo voy hasta el agua tu ropa a lavar
para que ella aprenda a reír y a jugar

Porque duermas niño como quiero verte
te contaré cosas del mundo y la suerte
anoche la luna perdió un alfiler
se lo encontró el tuco, lo volvió a perder

Desnudita el alba ya quiso llorar
mi niña no llores toma mi collar
y el bosque se duerme con esta canción
duerme carocito de mi corazón.

Luis Franco – Pato Gentilini traduction carolita

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Nueva canción

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Publié le 24 Décembre 2021

Abies nordmanniana subsp. bornmuelleriana au nord-est de la Turquie Par Paul — IMG_0551.JPG, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8830313

Abies nordmanniana subsp. bornmuelleriana au nord-est de la Turquie Par Paul — IMG_0551.JPG, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8830313

…….le langage des arbres….

 

Le sapin non désiré

 

Je n’étais pas désiré, non.

Je n’étais pas souhaité

On m’avait offert

Car les habitudes ont la peau dure

Mais dans cette maison-

Sous ce porche-

Je ne pourrais entrer :

Sens interdit !

 

Cela ne m’était pas douloureux.

Je préférais, oui,

Je préférais le grand air

Si seulement, si seulement

Mon pied n’était pas coupé

Ici ils ne voulaient plus de ce gâchis

Ils préféraient l’arbre sur son pied

Avec sa petite offrande

Dehors comme est la place de l’arbre.

 

C’était une question d’odeur.

Non pas que je puais, non

Je sens bon comme sens cette odeur de noël

Fidèle de chez les fidèles

Celle que l’on garde au cœur

Couplée avec l’odeur de la mandarine

Et l’odeur de la bougie qui veille et surveille

Mais ici ce n’était plus comme avant

Les odeurs étaient prescrites

Du moins on essayait de les contenir

Pourquoi ?

Pour ne pas gâcher la fête qui était certes bien compromise

Car pour faire la fête de famille

Tout le monde doit être autour de la table

Là ce n’était plus permis.

 

Je me réconforte.

Je me dis que je ne suis pas seul

Dans ma solitude

Quelqu’un dans cette maison est aussi seul que moi

Seul au milieu des siens

Avec dans sa pensée un regard tendre pour le sapin

Délaissé.

 

J’étais un géant, avant

 

J’étais un géant,

Avant.

J’étais le chef des bois

Un grand cacique, un érudit, un sage parmi les sages

Que chacun respectait

J’avais la sagesse de sève

La connaissance des Pléiades

Une certaine sympathie très précieuse

De la Grande Licorne douce-heureuse

Mais cela ne suffisait pas

Il avait fallu que quelqu’un invente la nativité

Qu’un d’autre décide qu’un arbre devait y être sacrifié

S’en était fini de nous, épicéas, sapins de Nordmann

Majestueux tels des cerfs aux trophées andouillers

Ils nous abattaient

Ils replantaient des jeunes

Oh ! Ce n’était pas comme pour la déforestation

Où l’on abat sans replanter

Là, c’était du business

Ils n’allaient pas abattre et se retrouver sans rien à vendre l’année suivante

Ils n’étaient pas si fous

Quoique parfois je me demande.

 

Au début, il y a de cela très longtemps

Les gens aimaient avoir un sapin avec ses racines

C’était un petit rituel

Après les agapes

On partait en famille dans le jardin

Replanter son sapin

Il grandissait

On s’en souvenait

Il marquait le temps

Les années qui passent

Seulement les jardins n’étaient pas des forêts

Parfois un seul était sauvé

Parfois deux

Jamais plus.

 

Ensuite ils ont inventé le sapin floqué

Tout blanc, comme enneigé avec des flocons de colle et de papier

Une vraie tuerie intoxiquée

Puis il y a eu le faux sapin

Celui que l’on replie après usage comme un parapluie

Certes, avec les jolies décorations

Ce sapin fait très régulier

Finis les trous dans le dos qu’il faut cacher

Là où la tronçonneuse

Nous avait écorchés

Ebranchés devrais-je dire.

 

Alors s’en était fini de moi

J’écrivais ces derniers mots

Comme un testament à vous, livré

Avec ces dernières pensées très très sages

D’un grand chef, d’un cacique, roi de Nordmaniana

Qui avait connu l’aigle royal, le pygargue à queue blanche

La chouette lapone

Et un petit épervier annonciateur

Qui un matin m’avait confié :

« J’entends là-bas, à l’œuvre, les couteaux- scies des hommes

Gaffe à toi !

Dommage tu ne peux pas voler » :

Oui

Dommage !

 

Décima du Nordmanniana

 

Je ne me prends pas pour un roi

Même si du Caucase au salon

Je peux atteindre le plafond

L’étoile à ma cime a froid.

Ils glissent à mon pied de la joie

Il y en a de la gaieté !

Quand le tout petit, hébété

Pour la première fois la découvre.

La montagne sous ses yeux s’ouvre :

Adieu mon Caucase, liberté !

 

C’était juste un défi-décima auquel a bien voulu se prêter le sapin de Nordmann.

 

Carole Radureau (13 et 14 décembre 2021)

 

 

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Publié le 23 Décembre 2021

23. Pourpre dominant

.......le langage des arbres....

Habiller un géant coutumier
En robe pourpre
Comme pour effacer sa verdité
Miroir où se reflètent les pensées des muses
De la forêt
Moi je suis celui qui domine de son pourpre
La grande allée
Je ne suis pas le plus grand
Je suis celui que l’on voit et qui
Interroge :
Quel est ce bel arbre pourpre
Du haut de sa majesté ?

Je suis un hêtre tout comme vous avec un h en plus
Un être merveilleux
Dont s’éprennent les sirènes des cieux
Ma couleur lie de vin 
N’est pas étrangère à cette aura
Elle glisse sur moi son velouté
Comme un grand cru de Séguret
Dans le gosier d’un non initié
Et mon fruit est le fruit du rêve
Ma feuille est découpée avec des ciseaux de tendresse
Rien en moi n’est raté
Ou galvaudé
Ou surfait
Je suis la perfection
Que voulez-vous c’est ainsi, il en faut
Je vous dit : »A la vôtre »
Un petit apéro Séguret-faînes ?
Ca vous dit ?

Apportez le comté et quelques tartines d’anchoïade
Il ne sera pas dit que le sang pourpre au diapason
De l’estomac
Ne se mettra.

Carole Radureau (23/12/2021)

Hêtre pourpre dans l’allée du parc de la Tête d’or à Lyon en 2016
 

 

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