Publié le 28 Septembre 2014

La grande guerre de Roger Colombier - Les mutins -

Jean-Julien Chapelant (1891-1914) fusillé pour l'exemple (Ctruongngoc)

***

Le rang se fait d’espaces vides

Et le cœur absent ou livide.

Revient l’écho.

Est venu le temps de la fronde:

Assez de tueries rubicondes,

De nos stratèges radicaux!

Pour glaner quoi? Un bout stérile,

Ou deux, à seule fin utile :

Une médaille au général

Que le carnage nous consume

Et sanglante soit notre écume:

Une médaille au général!

Défunte est l’ancienne fête

Quand l’on courut vers la conquête

En plein mois d’août...

Aujourd’hui, désobéissance

Malgré le cuir ou la potence...

Ne plus bouger, coûte que coûte...

Roger Colombier

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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Publié le 24 Septembre 2014

La grande guerre de Roger Colombier - La der -

image soldats français du 87e régiment près de Verdun 1916 Gsl

***

Ils repartirent encor vers la haine.

Avec le clairon battant le rappel,

A l’heure brisée du soir éternel,

Fantômes menés par leurs capitaines.

Ils repartirent encor vers la haine.

La salve orange en faucha des centaines,

Tant et plus qu’on ne put les ramasser

En refluant, compagnies désossées.

Et quelques rescapés: une huitaine...

La salve orange en faucha des centaines.

Dans la terre criblée qui fait la plaine,

Lorsque s’est tu le combat, dans le vent

Nous parvient l’agonie des survivants,

Fatigués de souffrir, râlant à peine...

Dans la terre criblée qui fait la plaine.

Y aura-t-il des soldats pour la prochaine ?

Pour gravir les échelles de la mort ?

Lorsque sonnera le clairon encor

Sur les trépassés bruissant de leurs chaînes,

Y aura-t-il des soldats pour la prochaine ?

Roger Colombier

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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Publié le 21 Septembre 2014

Pollen
Migrations

Comme une graine vive, je cherche les adrets
Dites-moi où sont les Amériques
Dites-moi où sont les ventres pleins
Hirondelle amnésique prend moi dans ton sillage
Redonne à mes rêves un tégument d’espoir
J’oublierai ma terre et son parfum
La vie a laissé mon cœur en saline
L’exil a mis mon avenir dans un balluchon
Laisse-moi trinquer avec les vents
J’irai trimarder des salaires de sueurs
Dans une langue amère sans mélodie de miel
Qui traque le pigment et assombri le ciel
Qui flaire le dollar en prédateur avide
Et qui des croix du sud, ravive le feu d’ivoire
Alors comme le tilleul peu à peu prend racine
Avec pour seule foi, un quignon de courage
J’habiterai un immeuble, 2, rue de l’esclavage
Aux faç
ades trouées de fenêtres voraces …




Hobo Lullaby

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J'ai décidé de partir
Migrations

Mon pays qu’as-tu à m’offrir ?

Misère, pierre nue dans mon cœur sec

La faim-tenaille

Deux crocs accrochés à mon estomac rétréci

Un toit fait de bric et de broc

Que les rafales emportent

Comme elles emportent l’espoir permis.

Mon peuple tu ne peux me retenir.

J’ai décidé de partir.

Pièce après pièce

Petite monnaie sacrifice d’une vie

J’entasse mes sous dans la boîte en fer du départ.

Renoncement en renoncement

J’entasse mes espoirs perdus dans la feuille tendre de l’arbre de vie

Et je l’enterre à son pied.

J’ai décidé de partir.

J’ai mis une chaîne sacrificielle sur mes valeurs

Un collier d’aiguillons autour de ma vertu

Et j’ai parié aux enchères sur le prix de mon sang.

J’irai, partant loin là-bas sur la terre-promise

J’irai m’entassant sur le bateau fantôme qui va à la dérive

Ou dans le train bondé piraté par la pègre

Risquer ma vie pour quelques picaillons.

Là-bas si je survis

La vie sera-t-elle plus belle ?

L’espoir sera-t-il permis ?

J’ai tiré à la courte-paille ma chance existentielle

Et j’ai gagné le prix d’un voyage sans retour.

Carole Radureau (03/09/2014)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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Publié le 7 Septembre 2014

La grande guerre de Roger Colombier -  Chuchotements -

image Herveroller

Des bruits chuchotent qu’il faut retenir son pas,

Ne point courir comme des sots sous la mitraille,

De honnir ces meurtriers qui nous jettent au trépas.

Parfois nos batteries transpercent nos entrailles...

Messieurs les généraux, entendez nos douleurs !

Et la pluie, et le froid infectant nos blessures...

Transis par le deuil nous n’avons plus de pleurs

Qui soulageraient nos plaies bouclées sous l’armure...

Roger Colombier

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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