agua marina

Publié le 25 Septembre 2020

Entre voyelles d’étoiles et consonnes d’écume

 

Tire un trait

Etend le fil

Là !!

Tu y accrocheras les messages

Ecrits

Avec des mots

Pris dans l’air de la vie

Les étoiles t’ont tout appris

Tu bégayais autrefois

Elles ont glissé dans ta glotte

La voyelle magique de l’univers

Avec sa robe de transparence

Tu zozotais autrefois

La mer dans les mains de son écume

A jeté sur ta langue

Les consonnes du verbe apparent

Il te fallait maîtriser la ponctuation

Mais la licorne a dit que point s’en faut

Fais comme tu veux

Ni majuscule ni virgule ni point

Convient très bien

Au poème

Le lire est une gageure que seuls les druides

Les vagabonds les oiseaux sauvages

Les troubadours

Connaissent

Et j’oublie de citer les fougères

Celles qui aèrent les vers de leurs ailes fragmentées

Comme un air de flamenco

Pris en flagrant délit de bois

La petite musique vient des ondes

Elle est là même quand elle n’est pas là

Elle vibre en toi mais ton métronome est trop rigide

Trop fixé sur les airs à la mode

Alors que la véritable musique elle

Se fiche bien du temps

Passe au travers

C’est une passoire d’étoiles qui ne laisse que le plaisir

D’écouter

Le poème est une joie qui chante comme un son(e)

Je sais ce n’est pas évident quand je parle de son

Il faut connaître les musiques des Caraïbes

Le son vient de Cuba et chante dans les mots de Nicolás Guillén

Dans les musiques typiques de nuestra querida isla

Ça me parle

Ça me chante

Ça m’enchante

C’est rythmé au son des tambours africains

J’y vois des sauts de gazelles mais aussi des vièles à tête de cheval

J’y vois un samovar qui sert du thé à la menthe dans le désert du Namib

J’y vois des étoiles autour d’un feu de camp

Un guitariste jouant du Led Zeppelin

Chaque étoile a piqué sur une branche une saucisse

La fait griller sur le feu de l’éternité

La poésie mène à cela

La mer est toujours là car la mer va et vient

Elle est infinie mais ce qu’elle a de beau la mer

Ce sont ses vagues

Cette belle écume toute pleine de vérités

Que lisent les crabes et les méduses

Quand on leur laisse le temps

L’écume est douce

Se glisse tel un serpent sur le sable

Tout prêt pour cela

Comme un recevoir

Il en absorbe un petit peu, le sable

C’est sa part de rêve

Son cœur d’océan qui rime au fond de la silice

Avec des mots de sucre ardent

Ce petit bruit que fait l’écume qui s’échoue sur le sable

C’est un fruit à méditation

Derrière la butte de sable

Se cachent des queues de lièvre aux boutons doux comme des songes

Le pavot des sables se cache dans une théière au doux bruit d’étoiles filantes

Le pourpier de mer a fait son nid dans le sable

Mots qui se chantent

Mots qui se fichent  flèches

Dans le cœur sablonneux

L’écume laitière

Le ciel fruitier

La terre nourricière

Mots qui se perdent sur la toile qui n’a de l’araignée que ce nom

Ephémère

Mots qui perdurent avec la magie de l’image qu’ils évoquent

Entre les étoiles et la mer le fil à linge est tiré

Chaque pince à poésie sera un mot

Pour écrire un poème

De tour du monde

De tour d’univers

De tour de vie qui est en vie et qui le dit.

 

Carole Radureau (25/09/2020)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agua marina

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Publié le 3 Juin 2020

Photo de Serge sous licence Woody Guthrie

Photo de Serge sous licence Woody Guthrie

l’eau va, l’eau suit

son chemin

dans un sens,

l’eau qui ne connaît pas

le contresens sait

qu’elle coule par là,

c’est comme ça,

il n’y a pas de retour pour l’eau

qui va,

où elle va ?

elle ne le sait pas

elle suit son lit qu’on dit cours,

elle court, l’eau tout au long de

son cours,

mais son cours, comme elle le connaît !

elle l’a appris par cœur

c’est un cours au cœur

chaque petit caillou est là

imprimé, polycopié à l’encre mauve

et ça sent fort dans sa mémoire d’eau

qui est bien éduquée,

l’eau va, l’eau sent,

comme elle sent tous ses parfums qui lui

disent bonjour à son passage :

bonjour, eau, ce matin vas-tu bien ?

bonsoir, eau, tu continues ton chemin

jamais tu ne dors,

mais oui, eau, pour toi pas de lit pourtant

ils disent que tu en as un,

mais où poses-tu ta tête aquatique le soir ?

sur quel oreiller de basalte, de granite, de calcaire

poses-tu ta mémoire, laves-tu tous les tracas ?

il est un espace où l’eau se repaît, se calme,

c’est dans le petit marigot qui lui fait un croche-pied

taquin, un peu parigot, il lui fait de l’œil aussi le marigot,

viens prendre l’apéro, eau, je t’invite dans mon marigot de pastis

ici l’eau c’est un peu la vie

sans toi, tout est bien trop fort ; trop amer ; trop violent, toi,

tu nous dilue l’âme au cœur, tu nous fait couler les soucis

tu nous laves les pieds, les yeux et puis tu souris

dans le marigot, l’eau se détend enfin,

c’est l’eau qui va moins entrain

qui se poétise et qui s’humanise,

l’eau de la Sialinette qui va vers le moulin de la Broë

laver tant de farine

jouer à saute-mouton avec le meunier et

faire la bise aux châtaignes.

 

Carole Radureau (03/06/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agua marina, #Chemin de vie

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Publié le 29 Avril 2020

La source

Aller voir à la source

Aux fondements des choses

Au tout début de la création

Quand l’homme sur cette terre

Ne marchait pas encore.

 

Aller boire à la source

Parce qu’elle nous rajeunit

Parce qu’elle nous ragaillardit

Parce qu’elle nous enseigne la vie

Et l’impermanence des choses.

 

D’ailleurs la source aussi à son message à faire passer :

Je glougloute de moins en moins fort en avez-vous cure ?

Je distille ma sève de vie moins intensément, cela vous importe-t-il ?

Je me sens parfois défaillir car je n’aime la sécheresse

Que dans vos lits à vous.

 

Quand le nuage sur les têtes est sombre

Que le jour d’après le semble aussi

Retourner aux bases, aux sources de la culture

L’homme ne sait-il faire preuve d’humilité

Quand tout s’effondre autour de lui ?

 

Carole Radureau (29/04/2020)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agua marina, #Chronique du virus

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Publié le 17 Septembre 2019

 

 

La rivière est une poésie

Qui pose le bémol sur un lit

De lumière.

 

L’iris d’eau un chef d’orchestre

Menant

Tambour battant

La baguette du jonc joyeux

Dans une mélopée digne des cieux.

 

La rivière est une poésie

Anarchique

Une qui a oublié volontairement

Les fondamentaux

Pour se livrer elle-même

Au rythme de l’eau.

 

Elle écrit ballottée

Elle écrit caressée

Elle écrit cajolée

Elle écrit parfois cahotée

Mais elle écrit

Elle écrit :

Ecoutez le murmure de l’eau

Le doux clapotis

Ou le glouglou mécontent :

N’entendez-vous pas la rime

Le langage si particulier

Qui chatouille l’âme après l’ouïe

Qui caresse le cœur après la vue particulière

Des ondes ?

 

Carole Radureau (17/09/2019)

 

 

la chanson que je veux vous faire écouter (canción del agua) est à 12:41

Chacun/chacune aura l'image de sa rivière sans doute inspirée par ce poème.....

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agua marina

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Publié le 14 Janvier 2019

(…) Il faut être doux et s’offrir à tous,
Pour vivre il n’y pas d’autre façon
D’être la douceur. S’offrir à autrui
Comme les sources s’offrent à la terre (…)

Pablo Neruda (Le refrain du boutiquier, Hélios et les chansons dans Crépusculaire)

Comme les sources, s’offrir à la terre
S’écouler
Sable mouvant
Dans chaque fente
Tellurique
Remplir chaque interstice
Eau séminale
Entrer dans la matière-mère
Jusqu’à l’entre-aimer lèvres entrouvertes
Cœur entier :
Satiété.

Comme les sources, inoculer sa sève vive
Au goutte-à-goutte de la tendresse
Ecouter le son cristallin de son cœur
Qui s’effiloche
Dans les recoins d’une anse dégarnie.

Avec douceur
S’inviter dans le cœur
Dans la matrice
Eau conquise par les chœurs chuchotant la sécheresse
Avec douceur
Se fondre en la mère attentive et sincère
Ne faire plus qu’un
Etre un battement régulier :
Ininterrompu.

Comme les sources glouglouter intrinsèquement
Dévaler
Eternellement
Déguster
Des ions infinitésimalement circonspects
Epouser l’onde
En faire une naïade amoureusement rebelle
Rafter
Courageusement
L’âme liquide épousant la force pure de la lame
Embrassant la force immobile du roc
Empiler
Adroitement
Chaque goutte
En faire une tour de Pise liquide et dévolue à l’irrigation
Permanente des yeux
Afin que pleurent
Ceux
Qui ont perdu la chair d’eau
Afin que s’écoulent les larmes
De ceux qui
N’ont pas pu
La retenir
Afin que giclent les épées sanguinolentes de la perte.

Que la source tarie
Soit ici remerciée d’avoir oublié
Un jour de
L’être.

Carole Radureau (13/01/2019)

Comme les sources, s’offrir à la terre

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 30 Décembre 2017

A l’eau

Eau
Aujourd’hui
Ma pensée
Vers toi
Coule,
Puissante.

Il n’y a pas d’an nouveau
De nouvelle année
Sans toi,
Eau
Pure et claire :
Vie à jamais.

Je ne peux pas penser la terre
Dans sa bogue de sécheresse
Même si me plaît
Le désert et son poétique
Talent,
Sans toi,
Eau,
La poésie ne serait qu’un clou
Planté
Dans la gorge
D’un rossignol.

Je te demande de te battre,
Eau,
Petite pluie démodée
Gouttelette de satiété
Envie de stalactite comme un cadeau
Des étrennes,
Bats-toi,
Eau, agua clara y pura,
Et nous nous battrons,
Comme ta lame géante,
Purificatrice,
Qui vient parfois détruire les fondements
D’une civilisation,
Injuste car frappant les plus démunis,
Tes révoltes sont furies mais elles sont
Des révoltes,
Simplement,
Parfois tu ne t’adresses pas
Aux bonnes personnes.

Ces personnes
Sont égoïstes,
Sont puissantes et cette puissance
C’est une épée dans la gorge des masses
Les plus humbles,
C’est une épée dans ta glotte,
Eau minuscule
Elle t’égorge chaque jour,
T’assèche,
Ton sang de cristal tombe sur les sols
Avec un petit bruit brisé
De ce qui ne se recolle pas.

Eau,
Aujourd’hui c’est ta fête
Les peuples originaires te lèvent comme un fruit
Sacré,
Ce que tu es,
Purifiés par ton lait de chamelle endurcie
Abreuvés par ta mamelle de donzelle délurée
Sustentés par ta laitance transparente
Nous sommes repus de ta présence
Lavés par ta soie liquide, ton sucre nanti débauché par les flots
Nous aimons nous relaxer
Dans tes bras liquoreux
Siroter ta sève goutte à goutte
Nous adorons nous rafraîchir de ta sueur généreuse
C’est ton pis joyeux qui allaite l’humanité
Pour ces raisons, je décrète 2018
Année de l’eau
Cette mère aimée, bientôt
Perdue.

Carole Radureau (30/12/2017)

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 25 Octobre 2017

Le titre a tout dit.

Carole Radureau ( 25/10/2017)

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 18 Octobre 2017

Je souris de voir le facétieux moineau
La tendre mésange
Et l’espiègle pinson
Comme l’eau de sa douceur
Pénètre l’onde de mes pores
La joie
Véhiculée par le reflet
Des eaux
N’est-elle pas le doux poisson argenté
Qui attend d’être pêché ?

Nulles larmes dans le frisson des eaux
Nulles pensées tristes et funestes
Que le dessin d’un sourire enfantin
Celui de deux mains enlacées
Enlacées à parcourir le monde
Enlacées dans la noirceur de la nuit
Enlacées comme un regard
Tourné vers la joie à venir.

Carole Radureau (18/10/2017)

laguna Qullelhue Araucanie- Par Pato Novoa from Valparaíso, Chile — laguna Quillelhue, Puesco, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50577287

laguna Qullelhue Araucanie- Par Pato Novoa from Valparaíso, Chile — laguna Quillelhue, Puesco, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50577287

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