Publié le 25 Janvier 2015
La pierre de pyrite de la conscience absolue
Dans sa cave
Héberge le fugitif
Et dans un silence complice
La vie poursuit son chemin.
La pierre de lune de la vaillance
Distribue les tracts à vélo
Elle a dans sa besace
Le passe-partout du culot
Et la cape d’invisibilité de l’espérance.
La pierre de topaze de la témérité
Plie ses draps lentement tendrement
Et le soir quand tombe l’ombre
Elle dresse les couleurs de la nation
En place de celles de la trahison.
La pierre de quartz de la volonté
Sur sa langue met un bœuf
Et dans la douleur du sacrifice
En silence.
Fait le deuil de sa naissance.
La pierre de granite de l’humilité
Dans son landau transporte
Des armes de guerre
Elle passe devant l’ennemi
Le sourire aux lèvres
Mais dans son cœur la mitraillette
Jamais ne s’arrête.
La pierre de silex de la sierra
Porte à bout de bras
Le toit le couvert et la chaleur humaine.
Elle fait d’une paysanne une héroïne
Si la vie lui prête son prolongement
Elle fait d’un pauvre malheureux
Un être au cœur généreux
Et nul besoin de lui dire
Son devoir :
Né pour l’accomplir il s’y prête
Volontiers.
L’aigue-marine de l’audace
Porte les espoirs permis
Dans la besace du maquis.
Elle sent le pain chaud et l’amour
Quand son visage apparaît
Le soleil brille intensément.
La pierre de calcaire de la résistance
Place haut
Son degré d’exigence
Et nul drapeau nul emblème
Connait le nom des anonymes.
Elle est humble
Son cœur est digne
Et ses valeurs jamais ne se perdent
Dans la jungle urbaine des renoncements
Elle est une porte de fer
Blindée,
Sans heurtoir sans légion.
Carole Radureau (14/01/2015)