« Un être humain, c’est une personne qui pense avec son cœur, qui cherche toujours à faire le bien et qui respecte tout, jusqu’au moindre caillou. C’est quelqu’un qui est persuadé que ce minuscule caillou va lui parler et lui enseigner quelque chose. Quelqu’un qui connaît la raison de notre présence sur terre, de la pousse des plantes, de l’existence du ciel et des quatre saisons. Un être humain comprend la nature. Il n’oublie jamais qu’il ne vaut pas mieux qu’un autre et que nous sommes tous égaux quelles que soient notre langue ou notre couleur de peau. C’est ça un être humain. » Bessie, femme Navajo in Au-delà des quatre coins du monde d’Emily Benedek
Le petit caillou de l’humanité
De son corps
A fait trébucher
Le monde…..
Il s’est confronté
A
Chaque
Personne
Sur cette terre,
Qui a deux jambes et peut marcher
Sur le chemin
Où
Grandissent et croissent
Les cailloux.
Ceci,
C’était un test
Non pas un test pour savoir
Si l’être humain sait tomber,
Non,
Mais un test pour savoir
S’il le reconnaît le caillou,
Comprend tout à coup
Qu’il n’a pas trébuché
Sur cette pierre
En vain.
Chacun a un caillou à la taille de son espérance
Ou de son ignorance
Certains ignorants ont des pans de montagne entiers,
Tout droits comme des murs insurmontables
Qui ont poussé dès lors
Qu’ils ont,
Au lieu de trébucher
Ecrasé le caillou tout
En
L’
Insultant.
D’autres ont gardé
Avec une grande tendresse
Le petit caillou du croche-pied
Et
L’ont
Aimé
Comme
Il
Se
Doit.
Ils l’ont même encore
Dans leur poche
Le tâtent et le soupèsent
Comme un compagnon de route
Qu’ils posent sur la table
De la réunion
Près du crayon.
Il est là
Il irradie
Sa joie d’être
Sa joie tellurique
Son petit corps de pierre
Emettant la chaleur d’une énergie
Que l’on ne peut mesurer
Que ressentent uniquement
Les êtres inspirés
Qui ne se croient pas
Au-dessus de tout.
Ils ne gagneront rien,
Non,
Les êtres humains doux
Avec les cailloux
Qui ont compris
La leçon d’humanité
Ils ne seront ni riches sauf en sagesse
Ils ne seront pas célèbres du moins pas dans le grand monde
Ils ne pourront certes pas
Arrêter la décadence du monde avec leurs seules mains
Leurs seuls mots
Leurs grandes pensées pures,
Non,
Personne ne les écoutera
Car, ceux qui n’écoutent pas ont toujours les pouvoirs
Ce sont ceux qui ont marché très tôt sur la pierre.
Alors ceux-là pensent et parfois disent
A quoi sert d’être bon et d’être humain
Dans ce monde où gagnent toujours la haine, l’argent, le lucre et la misère ?
Ils enseignent cette leçon à leur progéniture :
"Marche sur la pierre et piétine tout ce que tu peux"
Dans la cour d’école, ils devancent toujours les autres,
Ils veulent toujours être les premiers
Ils ne sont jamais conciliants
Ils aiment se moquer des pierres qui roulent
Encore plus de celles qui pleurent.
C’est ainsi que va ce monde
Un monde où la conscience de la pierre
De l’unité et de l’énergie est minime.
Un monde où le mal gagne toujours
Où il met dans sa poche toute les vilenies possibles
Pour arriver à ses fins
Et d’autres
Continuent
De rouler la petite pierre dans leur poche
A enlacer le tronc de l’arbre
En lui disant
Des mots doux
Et à remercier la Terre-Mère
Pour ses dons
Avec de maigres présents
Qui viennent
Du cœur
Pierre ou cœur jamais de pierre
Car la pierre, le caillou
Ont un cœur qui bat tout doux
Moi,
Je l’entends
Non pas avec mon oreille car je ne peux pas m’en servir
Je l’entends contre mon cœur
Car sa veine bat à l’unisson
De la mienne
Comme la veine de la Terre bat
A
L’unisson
Des êtres
Qui se savent
Humains.
Carole Radureau (24/10/2022)