Publié le 31 Mai 2022

La fougère-Eternité

 

Je suis la fougère-Eternité

Aquí (ici) je me suis installée

Je viens de Palenque

La cité Maya dont les gens ont disparu

Pour réapparaître plus loin

En ordre dispersé

Fougère au lait de jade

Patiemment sculpté

Je vibre d’un sang de lumière

Je l’ai puisé dans l’éphémère

Puis je l’ai transformé

En Eternité

C’est ainsi que je voyage

A travers des autoroutes de nuages

Jamais embouteillées

Au-delà des étoiles

Sans cesse bousculées

La fibre tellurique me tient

Au cœur et à l’âme

J’ai un sentiment-jaguar qui rugit dans la lumière

Des yeux d’or en parure de velours

Chaud comme une tortilla

Selon le mois je peux roussir

Comme roussissent les roussettes

Avec leurs yeux myopes leurs ailes

Galopantes sur des ondes invisibles

 

Aquí je me suis implantée

Quel sera mon avenir

Seul le connaît le jardinier et encore le sait-il lui-même ?

Fière d’être remarquée

Dans cette nature pas trop hostile

Loin de ma selva la de allá (celle de là-bas) où la liane est reine

Le serpent sert de balustrade aux rêves

Je me suis fait toute petite pour voyager incognito

J’ai de l’ambition plein des spores

Des vertiges d’élucubration

Des velléités en roses de Péten

Des synapses plein les doigts

Mon idéal c’est de disséminer mes gênes mayas

Comme un sang d’or reconquit

Le maïs et son règne

Coule dans mes veines bien dégrossies

Je suis la conquérante

La de allá y de aquí ahora (celle de là-bas et d’ici maintenant)

Applaudissez-moi je ne suis que robe

D’insomnie

Doigts de fées jaunis par trop d’espérance.

 

Carole Radureau (31/05/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Dame fougère

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Publié le 30 Mai 2022

 

Dans la constellation de Cassiopée

Composée d’hydrogène ionisé

Je demande la Nébuleuse de la Bulle

Dite NGC 7635.

 

Sur l’amas ouverte Messier 52 la Nébuleuse

Est située   la Nébuleuse

Par le vent stellaire est formée

C’est l’étoile SAO 20575 (une étoile Wolf-Rayet) qui créa le vent

A une vitesse vertigineuse !! :

+1700 km/seconde !

 

Le vent stellaire de quoi est-il composé ?

Est-ce un alizé, un mistral, une tramontane ?

Que nenni !

Pas de vents ici

Lui c’est un flux de plasma

Contenant des protons et des électrons

Ejectés de la haute sphère des étoiles.

Là-haut également l’univers n’est pas tendre.

 

L’étoile est la plus brillante

Elle est très jeune, vous allez rêver : moins de 4 millions d’années)

Elle est très chaude, vous allez frissonner : environ 35.000 degrés

Elle est massive, vous allez soupirer : 20 à 40 fois la masse solaire

La Nébuleuse, elle a environ 40.000 ans

Et la bulle comme se forme-t-elle ?

C’est un front de choc où

Le vent stellaire rencontre

Le matériau interstellaire.

On comprend mieux pourquoi ça bulle.

 

Dans 10 à 20 millions d’années

L’étoile explosera en Supernova

S’en sera fini d’elle

Une fin en explosion

Que de violence !

De la terre on verrait cela comme une nouvelle étoile

Pourtant c’est une étoile qui disparaît

Mais pour ce faire encore faudrait-il en voir une

De Supernova (jamais observé dans notre galaxie La voie lactée depuis qu’a été inventé le télescope).

 

La bulle est d’une dimension considérable

Elle s’étend sur 10 années-lumière de diamètre

Pour comparer :

L’héliosphère du soleil dans la zone d’influence de ses vents solaires =

Moins de 12 années-lumière !

 

Le télescope montre la Nébuleuse comme une coquille

Une faible coquille

Large autour de l’étoile

Par la vision détournée

On peut observer la Nébuleuse

Cette vision détournée c’est faire semblant de regarder

En catimini ou l’air de rien

Un peu comme si on louchait sur l’objet convoité.

 

Je ne sais pas si Serge a utilisé la vision détournée

La vision retournée

Ou la vision rêvée

Je sais que sa photo c’est un rêve

Où des millions de petits yeux vivants

Regardent la terre des hommes

Les trouvant bien prétentieux

Quand on sait ce qu’il y a

Au-dessus d’eux.

 

Carole Radureau (30/05/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

La Nébuleuse de la Bulle

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La tête dans les étoiles, #Une bulle

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Publié le 27 Mai 2022

 

......fragments de Vivarais.....

 

Ecrits du cœur

Poèmes en dormance

Tu vois ?

Tu as tout effleuré

Le pétale premier celui

Qui

Rythme

Qui donne le ton qui donne le

La

De la partance

Vers l’eau-de-la

Ecrits du cœur

Tous secs tous flasques

Comme un cœur-vasque

Qui s’affaisse :

Reste-t-il quelque chose qui bat

En toi ?

En dehors du toi

Qui vibre fort car ce que tu vis est fort

Car ce que tu endures est dur

Pour un cœur mou

Masque comme ceux que l’on nous fait porter

Qui empêchent au cœur

De penser

Sans trop d’air qui passe le cœur

A froid le cœur est sec le cœur manque de ce qui le stimule.

 

Cœur

En agonie

Palpitations

Effleure le deuxième pétale de l’amour

Aimer les fleurs

Serait-ce les épargner ?

Ne plus tirer un à un leurs pétales de lumière

Pour lire un avenir incertain ?

Il n’y a que le présent dit-elle

Le reste ce sont des histoires

Moi, du haut de mon perchoir

Je vois

La vie est rose

Comme un cœur de rose

Je me suis faite toute petite

Toute blanche

Pour ne pas les froisser

Leur cœur est gros leur cœur est lourd

Leur cœur ?

Envahissant

Tout plein

Chargé de cet amour glissé en lui

Au cœur de la rose

Vit l’Amour avec un grand A

Que me reste-t-il à moi

Marguerite du Vivarais

Au jaune cœur puisant dans les monts

Une ardeur

A jamais éternelle ?

Je vibre de ma prunelle jaune

Pour faire vibrer la vie dans les collines

Couleur mimosa

Effleure mon 3e pétale celui

De l’aurore qui dicte une mélodie du bonheur

Ici l’air n’est pas encore corrompu

Ici le lièvre prend ses ébats pour des réalités

Les oiseaux sont rois ici

Les arbres sont rois ici

Ici c’est une royauté !

Que dis-je ?

Marguerite effrontée qui se glose de temps perdus

Comme le pain trop gras trop riche

Qui recycle le vieux pour en faire du neuf

Je ne suis pas rouge

Je ne suis pas noire

Pourtant mon cœur jaune-mimosa

Vibre d’un sang rebelle

Elles sont bien cachées mes couleurs

Celles de la révolte

Celles de la révolution

Je suis démasquée ?

Ah ! la question !

Voici venu le temps des cerises

Du gai rossignol et du

Merle moqueur

Le merle si vous ne l’avez pas à l’œil

Becquètera toutes vos cerises

Ceci est une histoire qui se répète

Indéfiniment.

 

Ecrits du cœur

Poèmes en partance pour un Vivarais

De

Conquête

A moi la liberté court-elle après le lièvre

Avec une marguerite au cœur ?

 

Evitons de l’effeuiller comme ils disent

Evitons de la déflorer

Cette pure donzelle

Fille de la liberté

Fille de la pureté originelle

En robe de révolution.

 

Carole Radureau (27/05/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

Les écrits du cœur

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais

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Publié le 25 Mai 2022

Une nouvelle qui n’est pas dans les journaux

Une UNE très belle

Qui pépie et qui vole

Ça y est : souriez ! rebelles !

La livraison est là

Les petites Carbonero sont belles

On en témoigne ici.

 

Ça grandit vite

Sur le mode TGV

Les parents ont du pain sur la planche

Il en faut des insectes

Pour toutes les becquées

Ça volète ça furète ça court en volant partout

Le papa avec sa couvée sur les pattes

Comme une traîne d’étoile filante

La maman qui fait des cabrioles

Pour dévaliser les réserves de l’araignée.

 

Une calotte toute noire toute ronde

Qui englobe les yeux tout noirs, tout ronds

Un bon gabarit déjà

Poussins bien nourris

L’on réalise de quoi on les prive

Quand le jardin ne compte plus d’insectes

Car le produit qui tue tout fonctionne très bien

Ça tue tout y compris la vie

Et l’on réalise comme cette vie est précieuse

Serait-ce parce que l’on est plus attachés aux nourrissons ?

On ne voudrait pas que leur jolie petite vie

S’achève

En tourbillon

Tout comme on le souhaite pour nos propres petites

C’est ainsi que l’on s’éveille à la conscience

De l’impermanence des choses

C’est ainsi que ceux qui nous gouvernent

Jamais

Ne connaissent un tel éveil

Je les plains, tiens, dans ma grande compassion

Car pour mettre du cœur dans les choses que l’on fait

Car pour mettre du cœur dans les choses que l’on produit

Car pour mettre du cœur dans les politiques que l’on a la prétention de mener

Encore faut-il en être pourvu.

 

La petite livraison de Carbonero compte environ

4 rejetons

Tenez-vous bien insectes de tout poils, cachez-vous

Chenilles processionnaires

Ici c’est une bande de révolutionnaires

Qui n’ont jamais froid aux yeux

De plus elles ont un gosier à toute épreuve pour avaler ces bêtes urticantes.

 

C’est de la vraie graine de héros, Carbonero

Carbonero c’est la plus forte

Carbonero c’est toujours la première

Une leader en quelque sorte

Heureusement qu’on l’a.

 

Carole Radureau (25/05/2022)

 

Inspirée par cette photo de mon fils Gianni

Nouvelle livraison

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses, #Gianni ou fragments de vie sauvage

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Publié le 23 Mai 2022

 

                           ........fragments de Vivarais.....

 

Un lièvre de beau matin

S’en allait par les chemins de traverse

Ivre d’aventure

Il s’en allait conter fleurette

A dame Lièvre sa donzelle

En mal de villégiature

On voyait ses oreilles au velours tendre

Tendrent une ouïe propice

Aux bruits suspects de la campagne

Ici nulle violence   produit de la ville

Ici c’était le calme sûr

Pourtant il entendait des sons

Bizarres :

Onomatopées

Sorties de quelque part

Où il y a de la vie.

 

Une vache ne se sentait pas observée

Tout occupée à sa toilette matinale

Intime et perspicace

Il ne fallait rien oublier

De ce qui fait une vachette proprette

Bien sous tout rapport

Le lièvre s’en mettait plein la vue

Une fois identifié le son et la direction de l’inconnue

Celle-ci devait se débarrasser d’intrus

Qui viennent souvent troubler la vue des vaches

Comme des parasites comme des opportuns

Dans ce qui fait une bonne vue.

 

Pour le lièvre

Passer sans se faire voir

Observer sans être vu

Etre le voyeur de la toilette

D’une inconnue

Avant que de filer dare dare

Vers son rendez-vous.

 

Trop tard !

Le lièvre est pris sans se faire prendre

Il est flashé sans se méprendre

Tout comme la vache

Observée.

 

On ne sait pas quel est son chemin

Quel bouquet de thym et de romarin

Il apportera au fricot

On ne sait pas si ses longues oreilles

Balloteront au vent léger

Comme de douces feuilles de bouillon blanc

Dans lesquelles rouler de doux messages

Puis les glisser

Dans le corsage de l’aimée.

 

Ceci reste de l’intimité

Du lièvre et de sa belle

Une autre fable serait celle

Qui invite à sa table l’ami

Le passant du dimanche

Epris de liberté rebelle

Non pas autour du civet

Mais autour de la table d’herbes aromatiques

Offrande à cette Terre Mère

Qui offre la vie sur un plat de Vivarais.

 

Carole Radureau (23/05/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

Le lièvre et la vache (Fable de Caro et Hobo de la Fontaine)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais

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Publié le 22 Mai 2022

Le rosier sur le toit

 

Le rosier sur le toit

Comme pour habiter le monde

Autrement

Comme pour guérir des froids

Et des pénombres

Car

Sous les jambes du rosier

Il y a un habitat

Un habitat entre l’ici monde du ciel

Et le monde d’en bas

Avec ses pollutions ses COV ses pilules en carton

Ses polluants ses dictons de misère

Ses je- m’en-foutismes.

 

Le rosier sur le toit

C’est un hussard

Qui n’a pas froid aux yeux

Il s’en va,

Conquérant

Tâter du toit sur la demeure

Aller jusqu’au bout de ses limites

Mais de limites :

En a-t’il ?

 

Il n’était pas prévu pour grimper autant

Avant je le canalisais

Avant j’avais la force et l’énergie

De me confronter à lui

De lui dire stop car cela n’est pas bien

De tout vouloir conquérir

Seulement il a été le maître

Trouvé un allié sûr qui lui passe tout

Sans mot dire

Les oiseaux sont heureux car il y a tout un monde

Magique

En lui

En-dessous de lui

C’est un petit paradis.

 

Le voilà qu’il apparaît

De l’autre côté

Comme une tache d’huile ou de pétrole

En mieux

Il veut faire coucou au tilleul

Embrasser ses cousines qui ne peuvent encore

Lui faire de concurrence

J’arrive encore à les contrôler

Comme tout ceci demande de la force

La nature qui part en liane est comme une folle déchaînée

C’est beau de la voir faire

On voudrait l’imiter

Partir avec son énergie en poche

Son moment présent en poche

Fleurir  rire  puis jaunir

Avec le sourire au cœur.

 

Il n’est pas une liane lui qui se prend pour un hussard

Que fuit-il

Est-ce une épidémie

Est-ce le monde

Se veut-il porteur de message

Rosir tous les toits de toutes les maisons

Afin que les fleurs

Porteuses de rêve

Soient les gagnantes aux élections ?

 

Moi je me dis que cette puissance

Il ne faut pas la repousser

Il y a une dynamique

Et l’homme

Toujours

Veut tout contrôler

Il faut cesser de faire passer l’humain

Avant la planète

Car l’habitat sur cette planète

Altéré

L’humain ne survit pas

Moi, qui vous dis cela

Suis la première visée

Je ne peux plus sortir trop de nature m’enivre

Endort mes capacités de résistante

Je reste enfermée et j’attends

Rêvant

Que les fleurs mes amies laissent évaporer leurs messages

Que les insectes soient à la fête

Que les hommes un temps s’estompent

Avec humilité

Conscients de leurs faiblesses

Arrêtent de faire des procès

Car leur santé paie des pots cassés

Ce qui est cassé est au-delà de nous

Et l’on ne peut, décemment de nos souffrances

Vouloir les faire partager

Ni à la masse ni même à des ennemis

On est au-delà de cela.

 

Le rosier sur le toit

Emmène mes pensées au loin

Les fait voltiger avec leurs espoirs de papier

Avec leurs ondes de tendresse

Avec leurs petites mains remplies de caresse

Perdues.

 

Carole Radureau (22/05/2022)

 

Le rosier sur le toit

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Rosomane

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Publié le 19 Mai 2022

 

.......fragments de Vivarais......

 

Je veux te tirer de dessous le coussin

Toi, avec ta figure de poésie

Pour y emmagasiner le ciel.

 

Un nuage n’a pas tout compris.

 

Ton vers est luisant comme la robe sous le feu du ciel

« Il va faire chaud » dis-tu

Nous l’avons bien entendu !

 

Ou plutôt non

Nous ne l’avons pas entendu

Pas tout le monde

Il faut versifier plus fort, plus haut perché

Sur le faîte de la vie

- Pierres chauffées au blanc de l’attente sacrée-

Pour que l’écho

Retransmette

Ta voix, poète,

Sur Radio Embrouillamini.

 

Je veux te tirer les perles du nez

Poésie en miettes

A reconstituer

Comme un puzzle d’autrefois

Où le troubadour chemine

Son ballot sur le dos :

Il te voit

Dorant sur le muret

Au milieu du serpolet

L’image est trop belle

Le troubadour s’assoit, te regardant

Il chante et sa voix mue comme ta robe

Au moment-même.

 

19 mai 2022.

4 heures du mat.

20 degrés.

Pas d’air pur pour inspirer de quoi vivre son apnée du jour à venir.

Il n’y a pas de mot pour dire tant de chiffres

Il n’y a plus d’anciens pour s’en inquiéter

Sinon la poétesse qui tire les vers du nez

D’un poète en habit lézardesque

Riant aux éclats de l’innocence retrouvée (ou jamais perdue)

De celle qui s’offusque de choses aussi inintéressantes.

 

C’est que le poète du Vivarais

Avec son éloquence

Avec sa verve

Avec sa garantie

Veut, m’a-t-il confié lui aussi versifier pour l’avie.

L’avie qui vaut son avis qui vaut son rêve qui vaut de tenter sa chance

Pourquoi s’en faire

Si les puissants dorment sur leurs lits de douceurs

Alors que le lit du passant est de couleuvres fait ?

 

L’avie à mon avis est la vie tout court

Au moment où le poète et moi écrivons

Se tenant pas la patte

Les yeux dans les yeux

Parfois il ose me tirer la langue

Je ne m’en offusque pas

Je prends la perle de l’avie sur sa langue fourchue

J’écris ce poème

Et je vous le tends.

 

Carole Radureau (19/05/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

 

Ton vers est luisant comme la robe sous le feu du ciel

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais

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Publié le 17 Mai 2022

Que le pissenlit demeure

 

.......fragments de Vivarais.....

 

 

Prépare ton foie

A recevoir

La douceur habillée en son amertume

Prépare-toi à guérir

Il y a une fleur qui devrait être obligatoire

C’est celle dont les enfants font voler

Les fées telles des fusées de conséquence

En toute innocence

Pour qu’ils repeuplent les non-dits.

 

Il est une fleur qui est fière

D’être la demi-sœur du soleil

Quand elle propose sa tête jaune

Elle n’y va pas par quatre chemins.

 

Et la voici qui s’étale

Qui prend ses aises

Qui veut tout dominer et sur

Le sol

C’est un voile de volupté qui crie au monde

: préparez vos foies !

J’arrive avec ma bonne volonté

J’arrive aussi pour le goût

Vous coucherez mes feuilles sur vos petits lardons

Et vos jaunes d’œufs

Rivaliseront avec ma fleur de soleil

Ah ! ce sera bien !

Comme nous serons heureux de cette communion

De ces retrouvailles entre la fleur dite mauvaise

Et

L’assiette.

 

Il est une fleur conquérante

Qui a mis pour la réussite de son défi

L’hélicoptère des ondes en marche :

Et ça marche !

Un jour les villes ont décrété

Comme pour faire une sorte de greenwashing

Qu’il fallait les laisser s’exprimer ces petites mauvaises herbes

En tout début de saison

Et ça marche !

Revoici nos pissenlits

Revoici nos pâquerettes

Tant pis pour nos allergies

Les pollinisatrices, c’est clair

Le valent bien

La reconquête des prairies, des bordures, des pelouses

Le vaut bien.

 

Carole Radureau (17/05/2022)

 

Inspirée par ses photos de Serge

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #Fleur d'or

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Publié le 16 Mai 2022

Lune de sang en 2015

Lune de sang en 2015

 

Le ciel était un tapis de moutons gris

Ondulant comme voulant rattraper le rêve

Au milieu une étoile brillait :

Une seule

Juste là en face de ma fenêtre   de mon œil

Clignotant

Me faisant de l’œil, c’est vrai

Puis elle n’était plus

Le gros mouton du nuage l’emmenait avec lui dans son troupeau.

 

Et elle revenait comme pour me dire quelque chose.

 

Il avait bien plu

L’orage avait tout secoué y compris des pollens trop présents dans l’air

Je pouvais respirer un peu mieux

Une grosse semaine de confinement comme jamais

Ça laisse des traces

On a envie d’air   de gouttes de rosée    de moins d’odeurs

Cette nuit je marchais

Dans le noir ou presque car ils ne savent pas arrêter leur pollution lumineuse

Je recevais les gouttes d’eau en passant sous les plantes avachies par l’orage

Les roses avaient la tête dégoulinante  les plantes étaient accablées mais heureuses.

 

Il faisait bon

J’étais à la recherche de la lune

La lune, cette nuit, devait être de sang

Ah ! La lune de sang nous a offert des souvenirs une fois

Il y a beaucoup de chance de ne pas la voir ce matin

Car les nuages ont installé le gros du troupeau

Sur le ciel de lit

Elle était là pourtant, au loin  brillant comme ma bonne étoile mais

Il était trop tôt

Le rendez-vous était à 5h30, à 6 heures elle devait disparaître

Moi, la lune m’avait réveillée à 3h30 !

J’attendais

L’étoile brillante me distrayant

J’avais une de ses énergies

J’avais envie de partir comme ça dans la nuit

Dans la campagne

Trouver un point de vue pour observer la lune de sang

Hélas la migraine me guettait encore et encore :

Trop de senteurs

Trop de pollens :

Désespérant !

 

A l’heure dite

Après un petit somme

Le merle chantait

Les moineaux piaillaient

Le jour se levait déjà

La lune n’était pas visible, pas de lune, pas de bol.

Elle a rougi toute seule

Sans témoins :

Quelle tristesse !

 

Pourtant, lune je te remercie

Tu as tenu ta promesse

Ta face pleine a changé le temps

Oh ! certes, peut-être le frais ne sera-t-il là qu’aujourd’hui

Les annonces pour cette semaine sont terribles

Brut, le sens du temps

Triste, la perspective

Prison, prisonnière, lanceuse d’alerte, prenez moi comme telle

Je suis l’indicatrice des perturbations futures

Celle qui

Connectée trop connectée à la lune, à la terre

Porte les messages d’alerte rouge comme la lune (alerte aux maladies prochaines dont mon cas est un exemple).

 

Du moins je me donne ce rôle

C’est moins le rôle d’une victime aussi je le préfère

La vie sauvage et la nature sont nos chances de survie

C’est l’humanité qu’on assassine

Sans se soucier d’elle, on se donne encore du temps parce que c’est confortable

L’homme est ainsi fait : remettre toujours la tache à demain.

 

La terre, elle, pourtant, s’en remettra.

 

Combien de victimes faudra-t-il pour que la masse populaire change le cours de l’histoire ?

N’y aurait-il que les rapaces, les plus gros profiteurs pour avoir droit de cité ?

 

Cette nuit je voulais écrire l’hymne à mon étoile brillante

Je ne sais pas qui elle est

Je sais qu’elle était là toute seule et que je l’ai vue

Comme un signe comme un signal comme une conquête

Je n’ai pas écrit et l’étoile est là

L’étoile me pousse

Elle me dit d’écrire quelque chose

De vider quelque chose de moi-même

De le partager.

 

J’ai pensé à ma grand-mère

Il parait que nos défunts deviennent des étoiles

Ma grand-mère jamais n’est décédée

Seul son corps manque

Nous fait défaut

Car pour le reste elle est là chaque jour près de moi

C’en est puissant comme jamais

Même dans ma solitude, je sais ne pas être seule

Car elle est là, elle veille.

 

Puiser dans le peu qui me reste accessible

La force nécessaire

C’est comme prélever à la pince à épiler un gramme d’air pur

Le cultiver pendant des jours

Pour qu’il grandisse et permette à nouveau la vie

Certes ce ne sera jamais une vie d’autrefois

La page est tournée

A présent c’est une page de survie

Dans survie on entend vie n’est-ce pas ?

 

Carole Radureau (16/05/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Perles de lune, #Poussière d'étoiles

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Publié le 15 Mai 2022

Par Fev — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6190052

Par Fev — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6190052

 

Entretenir la verve verte de la créativité

remplir de blanches    de croches    de dièses

la portée éphémère d’un mental sur Univers

nourrir son imaginaire de règles de beauté

combler le vide du vent

l’oiseau est une villégiature    le soleil

une

canopée

un petit cheval Yakoute s’endort

dans la fureur neigeuse des ans

et

dans son rêve

furtif

la froide tempête terrestre est une parodie

chercher le lien là où il n’est plus

c'est-à-dire dans la fibre rompue

du jonc

qui s’est laissé corrompre et tordre et plier

en un panier

détricoter le nerf noueux du nuage

égaré dans le cosmos perverti des ondes

en trop vouloir alors que l’essentiel

est en soi-même et on le savait bien

chercher à combler un vide qui ne l’est pas

ici

tout est trop rempli     même

les silences

la musique est en soie, électrique

parfois comme un nerf que l’on tire d’une dent

arrachée

trop en vouloir     la chair et le fruit –

le goût de la vie

trop parfumé l’air se corrompt car le soleil l’exerce

il y a trop de senteurs   ne pensez que c’est bien

l’excès de chaque chose est un abus de pouvoir

qui

comme tout abus a bu la lie avant le rêve

sans jamais savoir freiner

bave écoulée de bajoues trop nourries par l’espérance

du temps

tout doit être mesuré

tempère la tempérance

évide l’évidence

fusionne l’ion et la fusée de l’éphémère

comme un cheval Yakoute de chimère

qui fournit le lait   la croupe  et l’agonie de son aura

avec tout ceci qui s’égare

nourrir son imaginaire

des vides en faire

des baobabs de mystère     des ceibas

de contemplation

sauter de la linea sibérienne

à la canopée amazonienne en un vol de toucan

laisser tomber le fruit corrompu

qu’il s’égrène tranquillement

sur cette couche fine    le sol n’est pas capricieux

il ne demandait pas mieux que de rêver

de continuer  à faire pousser des étages forestiers

des géants

alimentant une vie de la plus infime à la plus évoluée

tout un univers de sons, de senteurs calmés par la puissance

de la hauteur

de la ceiba et du nuage profond

le nuage est ici-même une forêt qui se sent menacée

si elles ne retombent plus les gouttelettes

de son collier démultiplié

à l’autre bout de la planète

étouffe l’aurore    étouffe la peine

s’endort

l’imaginaire

dans la cacophonie refoulée.

 

Carole Radureau (15/05/2022)

Par Унаров Максим Владимирович — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31214414

Par Унаров Максим Владимирович — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31214414

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse

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