Publié le 22 Mai 2022
Le rosier sur le toit
Comme pour habiter le monde
Autrement
Comme pour guérir des froids
Et des pénombres
Car
Sous les jambes du rosier
Il y a un habitat
Un habitat entre l’ici monde du ciel
Et le monde d’en bas
Avec ses pollutions ses COV ses pilules en carton
Ses polluants ses dictons de misère
Ses je- m’en-foutismes.
Le rosier sur le toit
C’est un hussard
Qui n’a pas froid aux yeux
Il s’en va,
Conquérant
Tâter du toit sur la demeure
Aller jusqu’au bout de ses limites
Mais de limites :
En a-t’il ?
Il n’était pas prévu pour grimper autant
Avant je le canalisais
Avant j’avais la force et l’énergie
De me confronter à lui
De lui dire stop car cela n’est pas bien
De tout vouloir conquérir
Seulement il a été le maître
Trouvé un allié sûr qui lui passe tout
Sans mot dire
Les oiseaux sont heureux car il y a tout un monde
Magique
En lui
En-dessous de lui
C’est un petit paradis.
Le voilà qu’il apparaît
De l’autre côté
Comme une tache d’huile ou de pétrole
En mieux
Il veut faire coucou au tilleul
Embrasser ses cousines qui ne peuvent encore
Lui faire de concurrence
J’arrive encore à les contrôler
Comme tout ceci demande de la force
La nature qui part en liane est comme une folle déchaînée
C’est beau de la voir faire
On voudrait l’imiter
Partir avec son énergie en poche
Son moment présent en poche
Fleurir rire puis jaunir
Avec le sourire au cœur.
Il n’est pas une liane lui qui se prend pour un hussard
Que fuit-il
Est-ce une épidémie
Est-ce le monde
Se veut-il porteur de message
Rosir tous les toits de toutes les maisons
Afin que les fleurs
Porteuses de rêve
Soient les gagnantes aux élections ?
Moi je me dis que cette puissance
Il ne faut pas la repousser
Il y a une dynamique
Et l’homme
Toujours
Veut tout contrôler
Il faut cesser de faire passer l’humain
Avant la planète
Car l’habitat sur cette planète
Altéré
L’humain ne survit pas
Moi, qui vous dis cela
Suis la première visée
Je ne peux plus sortir trop de nature m’enivre
Endort mes capacités de résistante
Je reste enfermée et j’attends
Rêvant
Que les fleurs mes amies laissent évaporer leurs messages
Que les insectes soient à la fête
Que les hommes un temps s’estompent
Avec humilité
Conscients de leurs faiblesses
Arrêtent de faire des procès
Car leur santé paie des pots cassés
Ce qui est cassé est au-delà de nous
Et l’on ne peut, décemment de nos souffrances
Vouloir les faire partager
Ni à la masse ni même à des ennemis
On est au-delà de cela.
Le rosier sur le toit
Emmène mes pensées au loin
Les fait voltiger avec leurs espoirs de papier
Avec leurs ondes de tendresse
Avec leurs petites mains remplies de caresse
Perdues.
Carole Radureau (22/05/2022)