Publié le 22 Février 2015

Mur de pierres grises

image « Caussols pierres crues ». Sous licence CC BY 2.5 via Wikimedia Commons - Christian Lassure

***

Le jour qui se fane

Éteint ses flammes lasses.

Sur l’horloge

Le temps va s’inscrire dans le verso du miroir.

Sans le verbe être

Le cœur n’a plus de bouche.

Peut-on remonter

La vie

Sans détourner la tête

Pour l’arbre humain

Quand les heures sont mortes

Et les doutes trop lourds.

Pourtant

J’ai rêvé

De liberté de pain

Et d’amour

Et je rêve encore

Devant

Le mur froid de pierres grises

Que l’on prend pour le soleil.

 

Roger Colombier

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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Publié le 15 Février 2015

Une toile étoile

Avec l'aimable autorisation de Stéphane Picot pour l'image.

Un bijou étrange de finesse et d’élégance
Que l’épeire patiemment élabore.

Gouttes à gouttes elle construit une toile
Qu’elle visite et occupe
Afin de forcer les rencontres improbables
Des distraits qui s’égarent
Dans les méandres d’un piège savamment construit.

Artiste et diabolique elle est
Car son écueil scintille de beauté
Au point que l’errant se laisse guider
Vers une mort annoncée et certaine.

Chaque perle de rosée ainsi ordonnée
Le mène vers un destin funeste
Auquel il ne pourra échapper
Tant le spectacle l’a enivré.

La cruelle s’en délectera
Car telle est sa destinée.

Fanfanchatblanc

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Muse lithophone

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Publié le 8 Février 2015

Inaltérable

 
 
 
Mes doigts aveugles effleurent l’interstice
Et je vois le bourgeon dans le désert
Une bouche murmure la faible lueur
Le vide déploie des ailes d’entrelacs
 
Comme une larme d’oursin, un sourire de détresse
Comme deux cristaux de mains rajeunissent l’enfance
Incandescente étreinte dont rêvent les cailloux
Baiser d’éternité  aux lèvres d’une étoile
 
Une plume de rose apprivoise les vents
Et dévoile les astres à nos cœurs engourdis
Je flaire les certitudes des fleurs qui s’enlacent
Je résous l’aporie des pierres qui s’embrassent
 
Si l’amour est ardent pour polir le silex
L’étincelle est un chant au soleil levant
Et les vides se comblent de doux traits de lumières
Pour souffler sur nos âmes la chaleur minérale
 
Le regard des statues semble peser des siècles
L’éphémère du bonheur affaiblit la fougère
Mais la roche aux entrailles ravive les vigueurs
Comme l’écho d’un ruisseau enivre la cascade
 
Les pierres qui s’enlacent fécondent le néant
L’interstice est l’amour déposé sur leur joue
 
 
Hobo-Lullaby
Sans faire de bruit, le mur fait son lit

Le mystère des pierres

 

 

Les profondeurs des strates nourrissent les minéraux de demain

Et sur le mur le puzzle assemble les pierres-élues

En un amalgame troublant.

La pierre grise au toucher rugueux

Côtoyait la petite pierre blanche sa voisine.

Elle était là insigne

Pour combler un trou dans l’édifice.

Un jour elle lui confia, complice

La vérité de sa naissance :

Pierre à pierre mot à mot

Leurs histoires qui s’unirent avaient le goût de la minéralité.

Vous savez :

Le goût de la coquille d’huître du Chablis

Qui se nourrit à l’époque du kimméridgien.

Cette histoire ancienne leur avait appris

Qu’avant d’être petite pierre insignifiante

Le petit caillou blanc avait eu un sang noble.

Opale elle était autrefois avant qu’on ne la roule, roule, roule

Dans la terre glaise des champs de lavande.

Elle brillait, elle était reine de la nuit

Dans son cœur poli le sang de sa mère la lune coulait

Abondamment.

Elle était ravissante autrefois et rêvait de finir en beauté

Sur une bague ou dans un collier.

 

C’était dans la carrière de granite aux éclats brisés par la pioche

Qu’était née la pierre anthracite un soir de mai.

Avec ses sœurs-pierres on l’avait grossièrement taillée

Et rangée sur le mur tel une note sur une partition.

Pour toujours elle serait là, à jouer une chanson à l’unisson de la façade

 Irrégulière

Affichant sa face de pierre sans aucun autre espoir rêvé.

La pierre anthracite et la pierre blanche

Leur cœur minéral fondant d’émoi

Se dirent que plus jamais

Ils ne seraient seuls

Sur le mur de l’éternité.

Se tenant côte à côte

Le vent, la pluie, la tempête

Jamais n’eurent prise sur les pierres de la passion :

Les révolutions coulaient comme dans un rêve

Les hommes s’étripaient sans jamais se douter

Que le mur sans opinion cachait d’amoureux frissons.

L’histoire s’écrivit dans la fibre millénaire du temps

Seul détenteur des énigmes de ce monde.

 

Vous savez…..

Si l’on bouge délicatement la petite pierre

Blanc- de- lait,

Blanc-de- coton

Un tour à droite

Puis un tour à gauche,

De l’autre côté pouvons-nous passer

Pour y voir ce qui se cache derrière le mur des mystères.

Mais ceci est une autre histoire.

 

Carole Radureau (27/01/2015)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Hématite

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Publié le 1 Février 2015

Le gratteur-fou

Une immersion dans l’univers du gratteur-fou nous transporte aux antipodes

De la douce mélodie du guitariste classique soucieux de l’harmonie et du son qui charme

Et qui transporte vers un au-delà ouateux et tendre avec parfois quelques accents de passion,

Histoire de distraire le gratteur de sa rêverie.

Le gratteur-fou fait corps avec son instrument,

Il le violente parfois,

Le provoque toujours

Afin que les notes explosent de joie, de peine ou de hargne.

Il lui parle, l’apostrophe, l’invective, le caresse, le pince,

Lui suggère d’arpèges en arpèges et d’accords en désaccords,

Des audaces parfois électriques, mais toujours dans le tempo rock’n’roll,

Capable de soulever les foules fanatiques d’une gratte pure et dure,

Capable de réveiller les sens et les esprits en une communion rebelle et sensuelle

Qu’un orage mélodieux alimente sans pause ni nuances.

Et quand en plus… il chante… c’est le pied.

Fanfanchatblanc

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Muse lithophone

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