Publié le 29 Septembre 2020

Tout le monde aime le rouge-gorge

Le geai

Les pies

Les corbeaux

Les rapaces

Parfois n’ont pas bonne presse

Pourtant ils se comportent comme

La terre-mère les a faits

Simplement

Le rouge-gorge, lui,

Tout le monde l’aime

Avez-vous déjà entendu une seule critique

Sur Georges ?

On aime sa petite capacité à rougir l’univers du jardin

A fuser avec sa bouille expressive

A sautiller gentiment

A parfois voler dans les plumes des congénères

Si le rouge-gorge est absent d’un jardin

De suite les gens se lamentent :

Il n’est pas là cette année notre Georges à nous

Comment cela est-il possible ?

Certains disent qu’il y a un Georges par territoire

Je ne sais pas

Il n’y a rien qui ressemble plus à un Georges

Qu’un autre Georges et même une

Georgette

Seuls se dénotent les petits de l’année

Parfois on dénote des physionomies différentes

Des éclats plus vifs de la bavette

Des mines plus expressives

On se dit c’est un autre Georges celui-ci

Mais c’est toujours un Georges

Le seul, l’unique

Celui qui allume le feu

Qui éclaire le jardin de son phare

Qui nous attendrit

Qui nous émeut

Qui nous fait réaliser comme ces petits oiseaux

Sont précieux dans nos vies

Oui Georges tout le monde l’aime

C’est ce petit révolutionnaire qui remplit notre conscience

D’aise

Nous disant : allez lève-le ton poing quand il le faut

Car n’es-tu pas toi aussi

Une graine de révolutionnaire ?

 

Carole Radureau (29/09/2020)

Inspiré par cette vidéo de Serge

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 28 Septembre 2020

La grive musicienne

Je suis heureuse de t’accueillir, grive, dans mon jardin

Avec ton plastron ivoire parsemé d’étoiles

Je t’avais invitée

Tu es venue

Petite magicienne

Messagère

De la canopée du ciel

Des pas perdus

Comme une gaieté qui soudain

Jaillit

Avec sa fraîcheur

Avec sa beauté simple

Une fulgurance dessinée entre l’herbe et l’herbe

Trajectoire de mon cœur.

 

Carole Radureau (26/09/2020)

 

Grive musicienne

Turdus philomelos

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 27 Septembre 2020

Le geai des chênes

La lumière de ton regard

Inscrit le summum d’un univers

Où la vérité naturelle est reine

Il n’y a pas de lieu où

Tromper le monde.

 

Puissance est synonyme de beauté

Sauvage est la réalisation

De tes vœux

Dans l’air tu puises la révélation

Des sens

Il y a un vol sur terre

Qui est le fruit de la conscience.

 

Je veux te consacrer

Te célébrer

La terre-mère a glissé sur tes épaules

Le sang de saphir

Le lait de turquoise

L’encre de seiche

C’est pour

Dans un écrin sauvage et pur

Allumer cette lumière

Qui émane de toi

Comme pour interroger

Questionner : oui

Il est nécessaire de se

Re-connecter.

 

Carole Radureau (27/09/2020)

Inspiré par cette vidéo de Serge

In

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 26 Septembre 2020

Le nuage qui voulait admirer les fleurs

Il était fatigué d’habiller le ciel

D’aller et venir

Lentement et sûrement

D’un côté à l’autre de cet infini.

 

Le ciel, mais

Il était sans cesse le même

Peu de vagues

Peu de variété ci ce n’est

Le trafic créatif des nuages, le grand chambardement de masse.

 

Lui, son rêve

C’était de descendre le long du tronc de l’arbre-monde-échelle

Pour poser son pied de rien du tout

Sur cette terre là, en bas

Avec ses couleurs, ses parfums, ses aventures, sa vie en mouvement

Lui, il voulait admirer les fleurs.

 

De son strapontin

Il voyait bien des taches vives

Comme des smarties libérés et curieux

Sur un fond vert, très vert

Dans de petites parcelles délimitées.

 

Il savait que c’étaient des fleurs les smarties

On l’avait enseigné, il était instruit

Mais jamais au grand jamais

Il n’était descendu si bas pour admirer

Les fleurs.

 

Il désirait plus que tout

Se jucher sur l’une d’elles

Se déguiser en invisible

En sucre éphémère, en abeille,

En lutin, en barbapapa

Pour faire la bise au zinnia.

 

Le zinnia lui parlait depuis son au-delà

Le narguait, le snobait, le draguait, oui

Lui, le nuage débonnaire sentimentalement mal dégrossi

Il n’en pouvait plus

Son histoire d’amour lui pesait

Il voulait l’accomplir.

 

Un matin je me levais faisant mon tour de jardin

Un spectacle étrange en mon âme

Me mit au diapason

Le zinnia celui couleur d’amarante

Au sommet de son cœur développé

Sa petite colline enserrée d’une couronne d’étoiles d’or

Avait un soupçon de nuage

Rivé, enlacé, comme posé délicatement :

Mouchoir au cœur/

Sucre au-delà du rêve/

Amour en robe d’autrefois/

Fécondité terre et air :

Message du poème :

Fruit de demain.

 

Carole Radureau (26/09/2020)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Amour anticonformiste

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Publié le 26 Septembre 2020

Sautillant un pas de deux

Sur le tronc vibrant

Rugueux

Il les dégotte les insectes

Gare à leurs fesses

Lui, il sait ce qu’il veut.

 

Son bec fourre-partout

Comme un bric-à-brac qui brinqueballe

Des trousses, des cartables, des trombones

Des attrape-nigauds qui se collent sur des bancs

Pour y apprendre, quoi, déjà ?

 

La vie !!

Mais la vie c’est ici que ça se passe !

Sur ce tronc d’arbre

Voyant ce petit oiseau au camouflage presque parfait

Seul ses petits monts de plumes chamois le dénoncent

Comme tout grimpereau qu’il est.

 

La vie mon petit gars c’est savoir cligner des yeux

Ecouter les sons de la forêt

Comprendre la langue de bois

Etre patient

Attentif

Connecté

Aux abois

Etre là au moment opportun

Et présent

Figer ce moment présent

Et pour toujours, à jamais

Sur une vidéo, sur une photo

Noter la frimousse jusqu’alors inconnue

D’un petit marin d’eau douce non perdu

Qui a décidé qu’aujourd’hui c’était le jour

De la rencontre.

 

Carole Radureau (25/09/2020)

 

Inspiré par la vidéo de Serge ci-dessous

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 26 Septembre 2020

Langue de pic vert

Certains disent :
Langue de vipère !
Moi je dis :
Langue de pic vert !

Tire la langue
Longue langue
Si longue que ne lui échappe
Aucun petits vers.

Il agglutine ver à ver
Décalque l’arbre à vers
C’est pour écrire une poésie
Forestière.

Il aime glisser sa langue dans les trous
Une langue de commère ma parole
Une langue déroulée

Après elle s’enroule autour de son crâne
Comme un tuyau d’arrosage
Ou le fil de l’aspirateur quand tu appuies sur le bouton
Revenir (enfin, je crois).

Je préfère penser que le pic est un as de la rime
Qu’avec sa langue il colle des timbres aux figures d’oiseaux des îles de l’Antarctique français
Ses cousins
Je préfère croire qu’il a la langue bien pendue
Comme celle d’une marchande de poissons de roche
Sur le port de Marseille
C’est pour sauvegarder la bouillabaisse
Je préfère penser que sa longue langue est prête
A dire toutes les vérités de la terre
A réciter tous les poèmes du Chant général
A chanter également
Les si belles chansons de Victor Jara.

Piquez-moi car la langue aussi peut avoir une sauce
Piquante
Ici c’est une langue entreprenante
Une langue qui veut se préserver
Le mapudungun ou le tzotzil, la langue yanomamí
Ou la langue perdue d’Ishi, le dernier des Yahi.

Carole Radureau (25/09/2020)
 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 25 Septembre 2020

Entre voyelles d’étoiles et consonnes d’écume

 

Tire un trait

Etend le fil

Là !!

Tu y accrocheras les messages

Ecrits

Avec des mots

Pris dans l’air de la vie

Les étoiles t’ont tout appris

Tu bégayais autrefois

Elles ont glissé dans ta glotte

La voyelle magique de l’univers

Avec sa robe de transparence

Tu zozotais autrefois

La mer dans les mains de son écume

A jeté sur ta langue

Les consonnes du verbe apparent

Il te fallait maîtriser la ponctuation

Mais la licorne a dit que point s’en faut

Fais comme tu veux

Ni majuscule ni virgule ni point

Convient très bien

Au poème

Le lire est une gageure que seuls les druides

Les vagabonds les oiseaux sauvages

Les troubadours

Connaissent

Et j’oublie de citer les fougères

Celles qui aèrent les vers de leurs ailes fragmentées

Comme un air de flamenco

Pris en flagrant délit de bois

La petite musique vient des ondes

Elle est là même quand elle n’est pas là

Elle vibre en toi mais ton métronome est trop rigide

Trop fixé sur les airs à la mode

Alors que la véritable musique elle

Se fiche bien du temps

Passe au travers

C’est une passoire d’étoiles qui ne laisse que le plaisir

D’écouter

Le poème est une joie qui chante comme un son(e)

Je sais ce n’est pas évident quand je parle de son

Il faut connaître les musiques des Caraïbes

Le son vient de Cuba et chante dans les mots de Nicolás Guillén

Dans les musiques typiques de nuestra querida isla

Ça me parle

Ça me chante

Ça m’enchante

C’est rythmé au son des tambours africains

J’y vois des sauts de gazelles mais aussi des vièles à tête de cheval

J’y vois un samovar qui sert du thé à la menthe dans le désert du Namib

J’y vois des étoiles autour d’un feu de camp

Un guitariste jouant du Led Zeppelin

Chaque étoile a piqué sur une branche une saucisse

La fait griller sur le feu de l’éternité

La poésie mène à cela

La mer est toujours là car la mer va et vient

Elle est infinie mais ce qu’elle a de beau la mer

Ce sont ses vagues

Cette belle écume toute pleine de vérités

Que lisent les crabes et les méduses

Quand on leur laisse le temps

L’écume est douce

Se glisse tel un serpent sur le sable

Tout prêt pour cela

Comme un recevoir

Il en absorbe un petit peu, le sable

C’est sa part de rêve

Son cœur d’océan qui rime au fond de la silice

Avec des mots de sucre ardent

Ce petit bruit que fait l’écume qui s’échoue sur le sable

C’est un fruit à méditation

Derrière la butte de sable

Se cachent des queues de lièvre aux boutons doux comme des songes

Le pavot des sables se cache dans une théière au doux bruit d’étoiles filantes

Le pourpier de mer a fait son nid dans le sable

Mots qui se chantent

Mots qui se fichent  flèches

Dans le cœur sablonneux

L’écume laitière

Le ciel fruitier

La terre nourricière

Mots qui se perdent sur la toile qui n’a de l’araignée que ce nom

Ephémère

Mots qui perdurent avec la magie de l’image qu’ils évoquent

Entre les étoiles et la mer le fil à linge est tiré

Chaque pince à poésie sera un mot

Pour écrire un poème

De tour du monde

De tour d’univers

De tour de vie qui est en vie et qui le dit.

 

Carole Radureau (25/09/2020)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agua marina

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Publié le 24 Septembre 2020

Le pic vert

Il a ce je ne sais quoi

Qui fait l’âme aux abois

Cette cape de camouflage

Couleur de maquis.

 

Il a cet œil vif et étonné

Cette intelligence profonde

Un physique de sportif

Un charisme de picidés.

 

Il a cette puissance évocatrice

La force de la parole

L’oratorio du cri

Une question fuse de sa glotte.

 

Il est un habitant sacré

Un élégant non snob

La vie l’a doté d’un panel d’exception

C’est un pic, non, que dis-je

C’est un roc vert.

 

Carole Radureau (24/09/2020)

 

Pic vert

Picus viridis

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 24 Septembre 2020

C’est un 23 septembre que tu es parti
Rejoignant la pampa marine de ton Isla Negra
Dans le ciel
Sans doute t’ont-ils aidé à partir
Ils voulaient certainement que
Plus vite
Tu rejoignes ta demeure éternelle
Pour y labourer les vagues révolutionnaires de l’océan
Mais je ne t’oublie pas
Tu es toujours là Pablo Neruda
Ça oui, tu es toujours là
D’ailleurs tu me suis comme mon ombre
Je ne sais pourquoi ma destinée semble liée
A la
Tienne
A ce point
Imprégnée de ta parole
Sollicitée par ta pensée
Questionnée sans cesse par tes questions
Je vis pour la poésie
La poésie est en moi

Chaque jour je me rappelle tes mots
Pour chaque moment vécu
Par exemple aujourd’hui
Je me dis :
Ecrire, écrire
Pour ne pas mourir
Hier je repensais à tes chaussettes furieuses
Avant-hier à l’armure de l’artichaut
Je relisais ce passage d’une grande beauté sur l’ode à la vie
Je cite :
La vie nous attend
Tous
Qui aimons
La sauvage
Odeur de mer et de menthe
Qu’elle a entre les seins.
Et je me disais quelle injustice qu’on t’ai tronquée cette vie
Tu avais tant encore à nous dire
A nous apprendre
Les apprentis d’automne aimeraient avec toi
Galoper pour installer l’automne cette saison qui t’étais chère
Dans laquelle on sent tant d’arômes
On sent tant de messages de la nature qui entre dans son
Grand durcissement
L’odeur des figues
Des confitures de figues
De la tarte aux figues avec sa robe de miel de châtaignier
Envahi la maison
Tu vois je pense à toi
Toi si sensuel si terrien si amoureux des fruits de la terre-mère
Tu aurais aimé cette couleur de vin tanique et rusé
Tiré frais et dégusté tel quel au sortir du pis de la vigne
Tu aurais aimé et disserté sur la poésie des petits grains de figues
Tout collés au fond de la casserole
Comme des amoureux transis venant même
Se coller, sur les poignets

La vie est encore là pour nous
Cette grande illusion
Je t’écris aujourd’hui jour de ta fête qui n’en est pas une
Je ne pourrais pas éditer ce texte comme à l’habitude
Je passerais donc par des canaux différents
Ne me tairais pas, oh ! Non, il ferait beau voir
Que la poésie que toi et moi avons caressée dans le sens du poil
Se laisse titiller par l’adversité de cette vie d’illusions
Mais les grains, les graines semées sont semées dans du terreau solide
De la bonne terre franche qui a su tirer le bon grain de l’ivraie
Il faut continuer à s’exprimer il le faut
Il faut continuer à célébrer il le faut
L’histoire a écrit des pages sombres qu’aucun de nous doit oublier
La poésie, la musique, le folklore sont là pour hisser bien haut
Le devoir de mémoire

Tu es toujours là Pablo Neruda
Frais comme toujours, réel comme toujours
Vif comme une truite
Gai comme le congre au jus qui bouillonne
Accompagné de sa petite sauce que je ne connais pas.

Tu verrais où en est ton pays
Franchement je crois que tu retournerais sans doute
Labourer les vagues de l’océan du ciel à la recherche
D’une figure de proue des années 70 ces belles années
Trop courtes
Où l’espoir d’un monde meilleur pour le Chili
Pour le monde
Etait permis.

Ils ont fauché nos belles graines
Mais pas leur pensée, oh, non pas leur pensée
Resurgit la mémoire collective quand la foule retrouve
Le chemin de la rue
Les choses sont stagnantes inquiétantes et funestes
Mais un jour la conscience gagnera du terrain
Sans doute ne le vivrais-je pas
Sans doute est-ce encore long
La terre-mère aura-t-elle encore le temps d’attendre
Nul ne le sait
L’espoir est une figue qui s’habille de la robe violette du poulpe aux grands bras
L’espoir est une figue qui ouvre grand son cœur pour y révéler ses grains joyeux
L’espoir est un châtaignier qui a laissé choir au sol son trésor
Pour le partager, en attendant, toi Pablo Neruda :
Presente !

Carole Radureau (23/09/2020)
 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Aragonite

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Publié le 22 Septembre 2020

image de Serge

image de Serge

Le soir venu tout simplement

Tout comme on retire ses vêtements

Retirer sa peau de jour

Du jour usé, du jour fini

Avec ses joies et ses peines

Ses riens, ses touts.

Enfiler

Sa peau de nuit

Celle qui a le pouvoir du ciel

 

Avec la peau de nuit la passoire à étoiles

Est active

On regarde alors ce ciel au-dessus de nous

Avec des yeux neufs

Des yeux d’enfants

L’enfant s’émerveille, c’est son pouvoir à lui

L’adulte a oublié cela, forcément

Il oublie chaque soir de retirer

Sa peau de jour

Cette peau qui interfère avec la naïveté

L’émerveillement

La pureté de l’âme

Seules clés pour regarder la canopée du ciel

L’interpréter

 

Avec la peau de nuit la lune entre en toi

Comme un châle d’or et d’opale

Tout frangé de sa poussière d’étoiles

Il y a tant de monde disséminé dans cet univers

En état de poussière

Autant de grains, de messages

A lire au besoin, parfois ils sont pour nous

Il serait dommage de les rater en se couchant

Bêtement

Avec sa peau de jour.

 

Ce soir ma poésie vous fera connaître une nuit nouvelle

Une nuit désencadrée

Une de celles où la magie éveille en soi un sentiment de bonheur

Comme une porte à nouveau

Entrouverte

La porte de l’enfance

La porte trop brutalement fermée

Celle qui a fermé également nos yeux

La petite lumière dans nos yeux

Qui sait lire

Qui sait comprendre

Le pouvoir du moment présent.

 

Carole Radureau (22/09/2020)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La tête dans les étoiles

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