Publié le 24 Juin 2023
Mon regard centré
Sur le monde délicat des oiseaux
Je tente, sans y parvenir
De noyer dans l’œuf
La colère de mes entrailles.
Celle-ci ne veut pas sortir
Sans doute
Habillée de doutes habillée
De craintes habillée
De toutes ces sortes de prédictions
Qui rendent la vie maussade
Car la projetant sur un écran sale.
La tripaille fait tourner son tambour
Je ne sais ce qui va en sortir.
L’oiseau ma muse me tend sa patte :
Je la saisis comme une baguette d’opale
Et d’obsidienne précieuse comme la vie.
Je ne sais pas où va ce monde
Je le sais très bien au fond de moi
Posant sur lui un regard d’aigle
Qui transperce telle une flèche
La vérité cachée.
Je ne sais pas vous, mais me choquent
Me chagrinent les traitements faits
Aux malheurs des hommes
Le racisme furieux qui galope sur le lisier
Grands médias tous confondus pour le hisser
Au niveau d’un gouvernement acquis aux théories factieuses
Le public serait plus chagriné
De 5 personnes explosées dans une cellule sous-marine
A la recherche de je-ne-sais-quoi
(la mort peut-être)
Que 600 morts de mort atroce dans un ultime voyage migrant ?
Les noyés emplissent la Mare Nostrum
Comme un fait divers que l’inhumanisme ne voit,
N’entend guère.
« On n’en veut pas » disent-ils
Trop peur d’être envahis
Sans penser un seul instant qu’ils seront, eux
Sans doute les prochains migrants climatiques.
Refuser une minute de silence à l’assemblée
Car celle-ci vient de l’opposition
Ultime affront de larbins du pouvoir
En roue libre.
La colère bouillonne et là me sort en ces mots
Que je ne peux retenir
La muse s’y prête
Je la remercie
La poésie est aussi parfois libératrice
L’écriture est aussi libératrice
Elle ouvre une porte à la cage non thoracique
Mais abdominale pour que les bulles
S’évaporent en expressions couchées
Sans mal sur le papier.
Je n’oublie pas l’oiseau qui chante
Celui qui se régale des petits fruits rouges
Laissés pour lui
Je remercie la Pachamama pour l’eau du ciel
Ce cadeau précieux qui manque à tant d’êtres ce jour.
Ils ont décidé les puissants l’offensive sur la terre-mère
A contre-courant des mesures radicales à adopter :
C’est normal !
Leur rêve c’est crever
Une liasse de billets verts dans leur bouche délétère :
Tout le monde y passera
Seulement
Même dans la mort
Il y aura, ils se le jurent
Des inégalités.
Carole Radureau (24/06/2023)