Publié le 20 Juin 2024
Je vais m’en chercher la tendresse
La récupérer telle une vieille chaussette
Du fin fond où elle se trouve
La recoudre, la rapiécer
Comme au bon vieux temps
En faire une chaussette de renforcement
Avec des talons résistants
De vieilles reprises de fils solides
Pour qu’elle dure encore tant d’années.
Moi, je m’en vais régénérer la tendresse
Ma vieille chaussette qui a déjà tant servi
Pour en faire un étendard
Non pas une serpillière.
C’est de la tendresse dont on a besoin, bordel
Pas d’un bordel de m. brunes
Puantes et fumantes au crépuscule des hommes
Ressortir nos belles valeurs
Hisser nos harmonies de nature
Avec des arbres pour héros, des arbres millénaires comme ministres
Des oiseaux qui nous gouvernent
D’ailleurs avons-nous besoin d’être gouvernés
A part être gouverneurs de la rosée
De la toile d’araignée capteuse de perles fières
Du lichen qui connaît parfaitement son affaire
Du microrhize qui ridiculise tout scientifique qui se la pète
De la symbiose qu’ils n’ont jamais élucidée
Alors qu’ils en sont à chercher de l’eau sur la lune.
Voilà où se trouve la vieille chaussette tendre
Non pas aux pieds mais au-delà du temps
Dans la nature-même, ses sons ses odeurs ses sensations
Main dans la main avec la canopée
Le désir de voir tout se décomposer
Avec en nous l’osmose de finir dans ce partage
Et même si cela dégage tant de COV, in fine les accepter
Ils sont l’essence-même de la vie
De la tendresse et de l’infini
Qui balaiera d’un grand coup de pied
Tout ce monde civilisé et préfabriqué.
Carole Radureau (19/06/2024)