Publié le 25 Juin 2016
La pierre a descendu de sa colline
Elle a rongé jusqu’à l’os son squelette
Elle a roulé
S’est mise en une farine
S’est mêlée au sel
En a fait son amant.
Les moaïs des salars
Veillent.
Ils veillent et surveillent
Leur horizon est dégagé
Personne pour les troubler.
Ici la vie est en suspens
Le décor à lui seul est un aimant
Qui attire
Sur lui regards passions intérêts
Le désert a combiné sa robe de sable
Avec une grosse croûte de sel blanc
100% Chili 100% volcan.
Parfois un vol de flamants
Flammes roses becs noirs
Cous aux longues histoires fleuries
Survole les gardiens des salars
Leur fait de l’œil puis dans un tire d’aile
Le ciel perd une rose de rosée.
Ici plonge le cœur de la planète
Ici le temps s’est arrêté
Une goutte pâle un camaïeu de tons doux
Et c’est l’histoire qui écrit son amour pour la pierre
Le sel qui a baissé son pavillon
Pour écrire au sol
Des lettres entremêlées.
J’ai lu un message blanc et pierre
J’ai déchiffré deux mots tirés au forceps de Tara
Une lueur d’Atacama a cloué à jamais mon cœur
Je dessine des silhouettes
Des cônes volcaniques aux dômes parfaits
Au loin le condor me fait des signes
En morse et je comprends chacune de ses morsures
Je rêve d’être un jour
Pierre et sel, sel et pierre
Dans la poivrière du désert
Mica soyeux quartz lumineux
Poussière d’étoiles.
Intemporalité.
Carole Radureau (24/06/2016)
Monjes de la Pacana, Chili
By Diego Delso, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48562075