quartz rose etoile

Publié le 19 Février 2020

Comme une envie de distribuer

A la volée des feuilles tout juste cueillies

D’amour

Prises

A la volée

Dans ma mochila.

 

Je suis partie de tôt matin à la recherche

De plus de feuilles

Aux parfums volants aux parfums subtils

Aromatiques et précieux

D’une espèce nommée amour.

 

Cueille, cueille, femme dont le cœur est léger

Ta récolte sera bonne si d’une main

Au sang fécond

Tu prélèves avec la racine de ton cœur.

 

Comme une envie folle d’aimer

Le vivant le tout ce qui vit

Je distribue aux âmes sereines

La profondeur secrète de mon âme.

 

Elle a mis un soleil sur la cime de la douleur

A coiffé ses cils avec un peigne d’abricotier

Et dans la vérité de l’armoise

Elle a sublimé son petit message.

 

Je plonge dans ma mochila autant de rameaux

De feuillage

Que d’espoir

Je ressors de ma mochila un arc-en-ciel d’amour

Riche en matières premières et dont

Les principes actifs profondément transformés

Sont à présent

Un amour d’humanité.

 

Carole Radureau (19/02/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Quartz rose étoilé

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Publié le 31 Décembre 2019

Par SolalXIV — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15415041

Par SolalXIV — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15415041

Le soleil d’hiver pointe son regard sur l’ombre prospère

Sous la fougère en habit de fortune

Le korrigan sommeille

Il attend le rendez-vous avec la lune

Il attend le repas de serpent

La nuit de la hulotte

La danse des châtaignes

 

Cette nuit je sourirais dit le korrigan

Cette nuit et la seule de l’année

Je serais monsieur sourire

Rien que pour toi

Rien que pour toi

 

Il est beau ce sourire qui pointe avec malice

Le dernier soir d’une année

D’une année comme les autres

Ni trop bien ni trop mauvaise

Faite de hauts et de bas

Faite de bas et de hauts

Une année où chaque jour le korrigan

Vivait le moment présent

 

Dans présent on entend le mot présent

C’est celui du korrigan qu’il t’offre comme une lumière

La lumière de son sourire ici et maintenant

Un cadeau sans prix

Un cadeau de choix

Une perle d’amour enveloppée

D’un sourire coquin

 

Rien que pour toi la pensée tout de suite

Rien que pour toi le sourire maintenant

Rien que pour toi la vie en cœur de rouge-gorge

Rien que pour toi la quête du pinson

 

Il sera celui qui fait rêver les étoiles quand elles sont tristes

Il sera celui qui décalque tous les sourires des enfants

Il sera celui qui étincelle d’une rosée plus rose que la nuit

Quand les roses sont encore demoiselles et vierge leur cœur

Il sera celui qui fait danser les nuages quand ils ne sont vêtus que de chaussettes

Il sera celui qui maîtrise la quena et domine le charango mais aussi rime avec la cornemuse

Il sera celui qui tresse les lichens ces vieux cheveux blancs de la forêt

Pour en faire des lianes de vitalité

 

Il sera celui qui serre toutes les mains de la lune.

 

Carole Radureau (31/12/2019)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Quartz rose étoilé

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Publié le 10 Septembre 2019

Confidences

 

L’eau me manque.

 

L’eau fraîche qui descend d’une chute

Sa vision

Sa non odeur

Sa musique

Ce doux clapotis

Continu - sans problème -

Qui ne rencontre aucun uppercut

Qui s’enfuit sans bruit

Dans le dédale des rochers.

 

L’air me manque.

 

Le grand air de la montagne

Trop vrai - trop fort - trop pur

Qui fait te sentir vivant…..

Le grand air de la campagne

Plus subtil

Plus plat

Plus parfumé par les herbes champêtres

Un air de printemps…..

Le grand air de la mer

Avec ses petites gouttelettes qui chatouillent le museau

Parfois

Avec un petit goût de sel

Un goût de vraie vie.

 

Le soleil me manque.

 

Non pas celui étouffé sous les bras

Par la canicule

Celui qui tient plus du four que du soleil véritable

Chaleureux et sincère

Un soleil d’automne comme celui de ce jour

Où l’air est un peu frais

Où le soleil s’y mêle complice.

 

Le froid qui se profile chaque jour davantage

Rend réel l’effet-prison

L’air vient à manquer

Vite, il faut en aspirer tant et tant :

Une réserve d’air….

L’eau vient à manquer

Sa clarté sa petite chanson vierge

L’iode marin et la vague qui déchire

Les rides l’une après l’autre…..

Le soleil vient à manquer

Avec ses vitamines son côté « lever du bon pied »

Avec son rayon qui s’emmêle dans les cheveux de l’albizia

Avec sa malice de dessiner des cercles et des figures

Sur les murs.

 

Il faut avaler de grands bols de choses désirées

De ces choses qui manquent au corps

Comme toujours plus de nourriture

Comme un ventre sans cesse affamé

Qui ne peut se rassasier

Car trop lui manque.

 

Il lui manque tout ceci de nécessaire mais il a beaucoup pourtant

Il se replet depuis des mois à ne regarder que ce qui est

Sans jamais penser à ce qui manque

Et la réalité des premiers jours de septembre

A déposé sur un plateau

Le petit déjeuner du manque.

 

Il faut boire le soleil à la paille

Comme un bébé rose qui s’affaire autour des lèvres

Pour dessiner une petite moustache.

 

Il faut boire l’eau de la source à la paille

Comme une truite liquide qui se faufile agile

En tortillant la queue.

 

Il faut boire l’air à la paille

Comme en aspirant la montagne par les deux bouts

Comme si le ballon n’avait pas de fond

Qui vit d’air et d’amour

Qui veut en faire des ballons à formes pliées dans tous les sens

En grinçant.

 

Il faut boire la vie en faire une réserve

Chaque jour se la lire en poème

A petite lampée la diluer dans le moment présent

Huile essentielle de vie pour tenir le coup.

 

Le chemin est le chemin.

 

On ne sait pas où il va même si l’on devine d’où il vient

Les avancées sont autant de perles à boire à la paille

De la pensée positive.

Il faut cultiver les forces même petites

En faire un champ de courges fortes et efficaces

Qui grimpent aux grillages

Qui courent toutes seules et dans tous les sens

Qui sont pleines et lourdes

Pleines de vie - de graines - de pulpe - de volonté.

 

Le soleil est un complice qui lorsqu’il fuit

Nous donne envie de pleurer

Quand il est là parfois on ne sait pas l’apprécier

Je veux chanter le soleil comme on chante au premier matin du monde

Je veux écrire pour le soleil

Comme un prince par les peuples vénéré.

 

Je n’ai pas de maïs mais mon cœur le connaît

Comme le précieux don de vie du soleil

Dans son habit le maïs est fruit du soleil

Chacun de ses petits yeux est un sourire

Pour affronter l’hiver.

 

La vie est un cadeau parfois dur à déballer.

 

La vie est un cadeau à la peau dure parfois.

 

Il faut la manger peu à peu

Comme autour d’un noyau

Sans se soucier des adhérences.

 

Une peau de vie douce comme une pêche

Un fruit de la pêche parfois trémoussant

Le jus de vie est parfois amer ou bouillant

Mais le doux murmure de la source

Vient

Le rafraîchissant.

 

Carole Radureau (10/09/2019)

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 25 Juin 2019

Pierres qui assistent

En silence

A la chute tendre de l’astre dur,

 

Pierres qui

En silence

Communient

Méditent

Et songent.

Astre qui fuit

Sa mission

Accomplie

Qui dans une révérence pure

Se baisse

Ramasse son au revoir.

Le ciel a revêtu son déshabillé

De soie

Rose poudreuse

Le ciel a voulu tirer un rideau

De douceur sur le jour

Fuyant.

Les monts sont comme des gorges

Tout en velours tout en attente

Se glissent sur leurs intimités

Des voiles transparents.

 

Il n’y a pas de hasard

Seul le lait a bouilli

Aux confins de la nuit.

La fusion la chaude caresse du jour

Le feu sous la marmite

La flamme éconduite

Il ne reste au ciel qu’à sucrer l’infini

Il ne reste au ciel qu’à éteindre l’incendie

Des anges.

Globe lumineux qui glisse

Derrière le mont

Sa grosse volupté

Son désir de bien faire

Trop chaudement

Eprouvé.

Chaque rayon

Tiré à quatre épingles

Se pique

Curieux

Dans le chignon du soleil.

Tu veux décoiffer le soleil ?

Il faut tirer son épingle du feu

La glisser

Brûlante

Dans l’onde pure du torrent.

 

Ton âme est un torrent

Qui bout du désir

De recevoir

La certitude de l’étoile.

 

Carole Radureau (25/06/2019)

Photos de Serge sous licence Woody Guthrie

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Quartz rose étoilé

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Publié le 3 Avril 2019

…..accomplir….

Sous le grand châle infusé
De poussière d’étoiles-vie et de sucre candi
Un lien plus profond que tout
Une vision sacrée
Ce qui se partage c’est bien plus qu’un aliment :
Au petit
L’estomac bien rempli
Sustentation
Au petit
La peau qui se love sur la peau aimée
Sustentation
Au petit
Le regard qui se fait soleil
Lumineux, lumineusement gai et chaud
Sustentation
Au petit
Les bras collants du miel de l’amour
Les bras chauds de la résine de tendresse
Les bras sécurité les bras aimants
Des barrières contre la peur de vivre
Barrières qui s’ouvrent quand la vie le réclame
Barrières qui ne sont jamais fermées totalement
Quand la soif quand la faim quand la peur quand le noir
Quand le froid quand le chaud quand l’insécurité quand la haine
Quand la misère quand le chagrin quand le désœuvrement quand l’injustice
Quand la maladie quand les blessures
Les barrières rouvrent leurs portes extensibles
Et le regard, le nourrir, le tendre, l’aimer, le soin, la chaleur
S’ouvrent à nouveau, nourriture du corps, de l’âme, de l’esprit
A tout âge. C’est cela être mère, être parent.

Carole Radureau (27/03/2019)

Enfant tétant sa mère de Camille Pissarro

Par Camille Pissarro — British Museum [1], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14958684

Par Camille Pissarro — British Museum [1], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14958684

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Tout doit être fait, #Quartz rose étoilé, #Collier d'ambre

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Publié le 7 Février 2019

La morsure du froid a inscrit sur mes pores des messages en morse
Et moi je ne savais pas les déchiffrer
Les errances mènent au bout de chemins caillouteux et imparfaits
Des chemins qui divaguent
Où avais-je la tête quand je me retranchais dans des girons douillets ?
Toi tu le savais
Messager du froid
Picotant picotant picotant
Ces traces du passé qui ne sont pas dépassées
Ces traumatismes que l’on croit rangés dans la petite chambre de bonne
L’un d’eux s’est échappé et tout recommence
Autrement
Deux mots et c’est une clé utile et sincère
Un voyage dans l’au-delà où le pardon attend son mot doux comme un cocon
Mais tu ne le sais pas car tu n’es plus là pour l’entendre
Mais tu le sais car tu voulais l’entendre
Mais comment en vouloir aux êtres quand l’inconscience est la règle
Mais comment t’en vouloir quand je sais que toi aussi
Ton enfance a souffert de ce tremblement d’amour
Remplacé par les coups (des coups de mots ou des coups tout court, ce sont toujours des coups)
Et toi lui as-tu pardonné : en as-tu eu l’idée et le temps ?
Et toi as –tu un jour connu ce que je connais ?
Briser la lignée, arrêter le mal
Que la ligne soit pure érigée par le vent seul
Détenteur d’un pouvoir.

Et je te pardonne car ne pas le faire serait créer plus de souffrance
Et je te pardonne car je le souhaite au plus profond de moi
Ton message a soufflé sur mes pores un souffle chaud
Méconnu
Ton message a fait sortir des méduses pleines de fiel et de mots perdus
Est-ce que la morsure du froid en aura terminé avec ses picotements ?
Moi je crois nécessaire de dire qu’à présent
Mon souffle est un souffle libre
Mon âme est une âme libre
Mon cœur est un cœur soulagé
Tant pis si la vie me veut comme une créature fragile et délicate
Je la prends par les cheveux et tire à moi une sève de printemps
Chaude et douce comme la saveur du petit qui naît entouré d’amour.

A mon père

Carole Radureau (07/02/2019)

Les deux mots-clés sont froid = père

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Quartz rose étoilé

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Publié le 13 Janvier 2019

La paix des roses

La tempête avait tiré à bout portant sur la tige déboussolée
Elle avait extirpé du corps,
De l’âme,
Avec des forceps
Les marrons
Bouillonnants de passé non enterré,
Les châtaignes bouillies
De l’avenir non défini.

C’est ainsi qu’était née la paix des roses.

Tant de tremblements,
Tant de questionnements,
Tant de peurs,
Tant de remises en question.
Pour un effondrement c’était réussi.
Pas de point d’horizon éclairci
Juste une adaptation
Un choix de pensée différent.

C’est ainsi qu’était née la paix des roses.

Tout autour l’écume des gens jaillissait,
Parfois des larmes parfois des hésitations,
Parfois des incompréhensions,
Parfois des replis
Définitifs.
C’était un pari sur le présent et l’avenir
Un nouveau mode de fonctionnement :
Une révolution.

C’est ainsi qu’était née la paix des roses.

Il a fallu des mois
Les jours comptaient triples
Il a fallu du temps
Mais le temps n’existait plus
Il a fallu comprendre
Mais il n’y avait rien à comprendre
Juste accepter
Tout
Accepter
La paix ainsi
Etait arrivée,
Tout doucement,
Comme un voile de tulle tendrement
Déposé
Sur un cœur de rose flétri et rudoyé.
C’était si doux
C’était si tendre
Imperceptiblement conçu comme une magie
En moi
Subtilement acquise par le lâcher prise.
Il n’y avait plus à regarder en arrière
Il n’y avait plus à chercher le pourquoi du comment
Il n’y avait que la certitude de la force pure et lente
Du temps horloge
Celui qui guérit les blessures de la vie.

Ainsi les roses m’avaient apporté leur paix.

J’attends tranquillement chaque saison pour remercier leur présence
Pour saluer leur beauté
Pour tricoter leurs jupes folles et sages en bouquets toujours uniques
J’attends mes amies les roses
Avec plus de hâte encore cette année
Car je sais qu’en les regardant
Je verrais le visage invisible de la paix
Qui,
Sur moi,
A glissé tel un mirage parfumé
Sa délicate cape de protection.

Carole Radureau (13/01/2018)

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 23 Décembre 2018

Il y a une joie pure dessinée sur la paroi
Il y a comme une lueur d’amour
Fusant telle une étoile déclarée universelle

Cette étoile était celle de la naissance
Une étoile de révolution et de laitance d’iris
Un cri et une accalmie dans une coupe de rosée

L’enfant avait faim de rires et de chants
Il était souriant et confiant
Quand le berçaient
Les
Chardonnerets

Bien à l’abri dans sa bogue d’obsidienne
L’enfant était une antenne érigée à l’amour
En son cœur se tenaient
Droits et fiers
Les troubadours

Il était fils de poètes en errance
Frère du sculpteur de la pierre
Dessinant dans les rocs invincibles
Des gargouilles pas terribles
Il était enfant des bois
Son cœur enfoui dans les fougères
Il y tétait un lait d’acacia et de fer
Aussi calorique que du miel de granite

L’enfant avait soif de marcher
Soif de liberté
Soif de lumière
Soif d’accomplissement
Son rêve
C’était un coffre au trésor abandonné sur un chemin
Laissant déborder un trop-plein de futilités
Il n’avait que faire du superflu
Son chemin était bordé de feutrine rouge-amour-et noir
Un métronome sauvage dictait l’heure du chardonneret
Un récital d’avenir
Sautait à cloche-pied sur la marelle de l’entre-vie

A minuit résonna la naissance des trois coups
De quinze heures
Soudain la lune fit une mue sans précédent
La nacre était un fruit collant et voluptueux
Qui emplissait le ciel de ses vœux…….

Carole Radureau (22/12/2018)

Par Raphaël — The Yorck Project (2002) 10.000 Meisterwerke der Malerei (DVD-ROM), distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH. ISBN : 3936122202., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=157694

Par Raphaël — The Yorck Project (2002) 10.000 Meisterwerke der Malerei (DVD-ROM), distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH. ISBN : 3936122202., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=157694

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 18 Novembre 2018

Crépite, s'enhardit et s’agite
Un cœur trop fort trop direct
Rougit d’un tel effort
S’emporte et s’apprête,
S’embrase :
Flamboie.

Une petite flambée quotidienne
Comme un cocon au soit pressé
Comme une envolée lyrique
Un ciel rose mauve et orange :
Flamboie.

Carapace aux dessins tendrement
Tissés
Brûle à l’endroit
Vierge et intact
Cœur qui ne se protège pas
Fusion des sentiments :
Amour qui
Flamboie.

Crépite, étincelles sautant par-dessus
Toutes les haies d’épineux
Crépite, petit bruit sec
Comme une brindille révélatrice
Crépite, cette lumière qui se dégage
Cet orangé pressé de mourir dans le carmin
Passionné
Crépite, cette chaleur envahit tout
Tout est chaud et doux
Tout est bon chaque jour quand le cœur qui aime
Flamboie.

Carole Radureau (18/11/2018)

Flambées d’amour

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 14 Novembre 2018

Dérouler les mots sous tes pas
Des mots jaunes d’automne qui
Comme les feuilles du tilleul
Laissent sur le sol un message fortuné
Qui ne se lasse jamais de dire, d’épandre
Chaque année sa saison trop chaude trop vive
En un tapis doux et lumineux
Rempli de mots au sang d’été.

Dérouler les mots sous tes pas
Des mots que tu ne connais pas
Qui te font peur aussi parfois
Comme l’inconnu
De nouveaux sens à donner à une vie
Des réponses qui blessent car évidentes
Des réponses qui viennent mettre un point à une vie
De questions.

Dérouler les mots comme une écolière
Qui les aligne comme on lui dit de le faire
En s’appliquant
En se freinant
En calculant pour qu’ils entrent dans l’interligne
Des mots qui ne veulent rien dire
Des mots qui n’ont pas encore trouvé la ligne du cœur
Une ligne à haute tension si puissante
Que son encre quand elle coule
Traverse buvard et cahier.

Dérouler sous tes pas des notices, des tonnes de recettes
Des listes d’emplettes qui tournent toutes vers le cœur cet organe intrépide
Des anecdotes des citations des bouts rimés des acrostiches
Tout ce qui de mon encre pense couler dans le sens de la rivière
Vers une cible parfois dure à toucher.

Dérouler un codex
Avec ses dessins qui se passent de mots
Dérouler un rouleau de scotch à rimes
Pour que les mots collent comme du sirop d’érable
A l’âme et à la vie
Dérouler un parchemin en papier d’amate
Ecrit à la plume de sisal comme pour entériner le texte
Et son flux et son esprit et son message
Codé.

Sous tes pas,
Mais que vit intensément le flot passionné de mots
La marmite est intermittente et en elle
Ces petits mots bouillonnent font des bulles
Eclatent parfois en jurons
Vite réprimés par la lumière
Ces petites rimes en formation
Se colmatent et fusionnent
Un caillou vient pour faire trébucher le sens
Faire dévier l’imaginaire
Réécrire le sens
Comme à l’école où tout est conformiste.

Dérouler sous tes pas des mots de ce que je suis
De ce que j’étais et ne suis plus
De ce que je ne sais pas devenir
Des mots de ce que j’aimerais partager
Des rimes de ce que tu sais et que je sais
Des forces pures des sensations des bouleversements
Des interrogations mais si peu
Dérouler à toute vitesse des onomatopées
Des cris figés
Des moûts trop jeunes pour être tirés
Comme quatre épingles d’un chignon.

Enfin dérouler des non- dits
Des trop -dits
Des incompris des indélicats des furtifs
Des naïfs
Des inconséquents des imprudents des foufous
Des mots qui sont des paroles sincères qui parfois
Touchent
Parfois
Ne touchent pas
Comme si la parole contenue dans les mots faisait
Flop…
Flop…
Une année de flops
Une année de silence de l’écho quand le tambour du cœur
Bat trop fort
Qu’aucun son n’en sort
Comme une mort lente.

Dérouler sous tes pas des mots chauds et tendres
Des mots qui ne peuvent pas attendre
Boule dans la gorge, nuits sans lune
Lumière sans vie profonde
Il y a dans une vie d’avant-après
Un ruisseau qui chante une poésie apprise au cœur de l’écho
Il y a dans une montagne une pierre de repos
Juste creusée pour y recevoir des fesses de berger
Il y a comme un air frais qui sent le pain chaud du matin
Le fromage de chèvre maison
Et l’oignon du pardon.
Il y a comme une histoire qui s’est perdue dans la brume
D’un inconnu mouvementé
Un regard tourné
Un évitement inconscient.

Dérouler sous tes pas des paroles vraies non des espoirs
Des vérités non des créations
Des histoires de vie forgée au fer du présent
Des moments-clé des sourires d’enfant.

Il y a comme un torrent qui surgit de nulle part
Une forêt qui se crée en silence
Il y a comme un aigle qui ne crie pas au hasard
Un message d’espérance.
Il y a comme une fougère qui s’endort prend des forces
Un automne somptueux riche en couleurs en lumière
Il y a comme une feuille de route qui s’amorce
Avec des rayons de soleil une poésie de pierre à dérouler
Sur le long chemin de la vie.

Carole Radureau (14/11/2018)


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Rédigé par caro et hobo

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