…..félin pour l’autre…..

Il était le félin sacré
Celui qui a nourri tant de légendes
Celui qui fut craint
Et encore craint :
Le roi de la savane.

C’est qu’il était un
Qui ne laisse pas indifférent
Maître de la canopée
Maître des eaux
Maître des fourrés
Nul endroit où ne se trouve
La flamme pure
L’étincelle de joie
Qui brille
A l’approche de la proie.

Conquérant du continent
Tout en haut de la chaîne
Dominant
Et curieux
Les hommes pourtant néfastes
L’idolâtraient comme un dieu
Il a pourtant subi les foudres de la civilisation.

Lui qui porte le nom du libérateur
Lui qui avait mérité de vivre sa vie
Sauvage
Lui qui représente la force la bravoure le courage
Beau et noble
Fort et musculeux
Que dire qui ne soit pas un chant du cygne
Quand
Les espaces naturels
Rétrécissent et acculent les espèces
Au fin fond des bois ?

Carole Radureau (08/09/2018)

Toi l’extrasolaire
La minérale
La Jupiter chaude
Dans ton sein git la pierre
Verte
Comme une feuille.

Une enveloppe nuageuse
Protège ta physionomie somptueuse
Le vert y est inscrit en catamini
C’est de la pierre pure
De la chaude minéralité
En instantané gazeux
En robe de poudre fine
Comme une invitation.

Tu te balances
Toi, l’exoplanète
Propulsée par les vents
D’un axe est-ouest
Girouette trop délicate
Fusion d’Amphitryon et de Vulcain
Camouflée par la canopée
Des anges.

Carole Radureau (29/06/2019)

Exoplanète Kepler 7-b

https://www.sciencesetavenir.fr/espace/la-planete-a-l-atmosphere-de-pierre_34504

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..


Vole contre le vent
Ne laisse aucune trace
Sillonne l’instant présent
Tout sous ton pas
S’efface.

Aigrettes infinies
Aigrettes qui sans bruit
Dessinent une majesté
Cassent la silhouette.

On te dérange ?
Tu te tiens immobile
Et dressé
Etirant
Au maximum
Ton ombre folle.

Ta parure est une œuvre
De nature
Elle a imité le sens du vent
Elle a mimé le dessin de l’abeille.

Ton petit est une peluche
Imitée par les Ewoks
Il a poussé dans la ouate
Son regard en dit long
De cet amour
Reçu.

Carole Radureau (28/06/2019)

*Tuc le nom choisi qui rime avec duc, n’est pas en rappel au délicieux biscuit apéro mais plutôt le symbole de la constellation du Toucan (si si ça existe).

Beta canum venaticorum (Chara)

Toi la béta des chiens de chasse
Tu brilles plus que ta sœur
Mais sans pour autant être
Lumineuse
On te donne le nom de Chara
C’est le nom du chien austral
Chara c’est « joie » en grec
Je suis toute « joie » de l’apprendre c’est
Le nom de mon père.

Tu es une étoile dite jumelle du soleil
Comme lui tu as le type spectral la température la période de rotation la masse la variabilité la métallicité
On te situe dans la Constellation des Chiens de chasse :
Elle, c’est une constellation boréale
Connue pour ses étoiles peu brillantes
Les chiens de chasse sont les chiens du Bouvier.
Ils se nomment Chara et Astérion.

Alpha canum venaticorum (Cor Caroli)

Toi au nom du Cœur de Charles (II)
Tu es la moins brillante
Deux étoiles qui ne sont pas des lumières
Dont on peut être fier pourtant
Car elles sont.
Elles existent.
Elles ont pour parure leurs yeux de mystère
Le symbolisme que l’homme leur a donné.

Toi, ton champ magnétique est puissant
Il provoque l’apparition de taches stellaires énormes
A 110 années lumière de la terre
Tu es, étoile
Qui porte mon prénom.

Je ne suis pas une étoile
Je ne suis que celle qui aimerait connaître
Leur secret
Le nom que l’on donne aux êtres
Parfois
Révèle des secrets
On aime ou on déteste le nom attribué
Qu’importe
Il faut le respecter
Il résulte d’un choix
Le choix de la madre et du padre.

On cherche une résonnance
On cherche une réponse
Je sais que la résonnance, elle est en chaque mère
Qui décide en accord avec le chant de la planète
En accord avec les ondes reçues
De nommer son enfant.

L’étoile a confié mon prénom à ma mère
Elle ne savait pas qu’elle avait une sœur de la constellation
Des Chiens de chasse, Chara, mon nom.

Aboieras-tu avec moi le soir de pleine lune
A la constellation qui bien plus qu’une
Est une infime partie
De la
Galaxie ?

Chercherez-vous lecteurs
Dans la galaxie
La constellation à votre nom ?

C’est un hasard qui conduit
A la voie du ciel.

Le Bouvier
Lui aussi
Mérite
De s’y arrêter.

Je trouve un nom.
Je cherche le pourquoi.
Je trouve un fil.
Je suis le fil.
Et comme une funambule je dérive sur le fil
M’arrêtant à chaque porte (le nom)
Entrant à chaque pas-de-porte (la définition)
La magie opère :
Je veux plus de mots
Je veux plus de définitions :
Je rêve de connaître tous les secrets de la galaxie.

Les deux étoiles sont-elles mes guides ?
Comme les chiens de chasse
Je suis toujours
Sur la piste.

Carole Radureau (28/06/2019)

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître….

Elle déploie sa technique
Son grand savoir
Hérité
Au-delà des monts
Au-dessus des forêts
A l’affût
Elle se tient prête.

Son vol la balance
Comme une funambule
Sur le fil sans fin
D’une ligne écrite rien que pour elle.

Dans l’interligne elle lit le signal
Dans l’entre-deux pas des lignes
Elle inscrit le lourd métal
Rouillé de son regard.

Les pigeons pourtant ne sont pas
Proies faciles
Les pigeons,
Elle leur vole dans les plumes :
Titane a pour elle sa rapidité
L’annonce de sa venue
A peine ébauchée par le coup de sifflet
Du korrigan
Voilà la proie presque digérée.

Son habit d’ardoise confite
Truffé de petites écailles de plumes
Tout juste
Econduites
Brille dans ce rayon du soleil levant.

Elle a préféré la tenue de matinée
A celle de soirée trop chic
Titane la guerrière des cieux
Vole de son mieux
Fuse de son mieux
Rêvant de sa liberté.

Carole Radureau (27/06/2019)

Photo de Serge sous licence Woody Guthrie

La fugue est un entre-deux pas
Du ciel
Et depuis les nuages
Tu délimites l’espace
Par un trait
Puissant
Tiré bien droit
Au semblant des égratignures.

Rectiligne
Comme une monture des anges
Tracé
Comme une rupture
Entre le rêve et l’insomnie.

Œil qui ne dit mot
Qui pense
Simplement
Qui évalue
Qui calcule
La perspective des chances.

Courbe douce de la nuque
Comme une vallée aux délices
Interdits.

Quand la propulsion
Tel un arc tendu
T’enverras de la terre au ciel
Ton profil
Beau et fier
Sera telle la flèche bien trop longtemps
Retenue.

Carole Radureau (25/06/2019)

photo de Serge sous licence Woody Guthrie

Je t’ai donné
Ceci
Qui se voit
Que chacun constate
Comme une évidence :
Une enveloppe qui se ternit
Avec le temps
Des gènes en commun
Qui s’expriment
Sur la devanture des ans.

Je t’ai donné
Cela
Qui ne se voit pas
Qui ne doit pas s’étiqueter
Ce qui est caché
Ce qui fait souvent
Mal
Cette santé qui boîte trop souvent
Mais que l’on prend pour ce qu’elle est :
Un accroc dans les conditions de vie.

Mais je t’ai donné aussi
Bien plus que je ne le pensais alors
Des cartes en main
Des fiches de lecture
Des souvenirs au goût de miel
Des souvenirs au goût de sel
Tu tires un à un les fils de ta connaissance
Pour en faire une toile de grande qualité
Tu tires un à un les fils de l’érudition
Pour tisser un châle résistant.

Il y a une sagesse
Il y a tant d’enseignements
Que mettent en avant les ans
Et les circonstances.

Au moment où se fanent à jamais
Les jolies courbes de la jeunesse
Les bouclettes et les frisettes
Laissent place
Au grand DEDANS.

Ce qu’il y a DEDANS
Cette histoire, cette route avec ses virages
Cet apprentissage qui cherche à cadrer au mieux :
Prends-le !
Il est à toi également
Il est à tes frères également
Il est à tous les enfants
A tous les petits-enfants
C’est un roman de toute une vie
Avec ses hauts et ses bas
Avec sa cellule construite
Telle celle de la ruche
Autour du miel se construisent les alvéoles
Pour protéger les petits.

Je t’ai donné la ruche
Je t’ai donné le sein
Je t’ai donné la vie
Je t’ai donné l’étoile
Je te donnerai encore la main
Quand tu seras mère
A ton tour.

La licorne de la canopée
Rigolera toute seule
Les nuages s’effaceront
Le vent se fera discret
La grande escarcelle de l’amour
Tintera tel l’opéra des anges
Et nous rirons
A n’en plus finir.

Carole Radureau (24/06/2019)

A mi hija

Un qui ne veut que construire
Bâtir est sa destinée
Les ponts sont un diapason
Un strapontin à idées
Un qui ne songe qu’à flotter
Comme
Le bois léger
Scié à l’unisson
Les castors solidaires
Brisent
Le cours trop rapide
De la rivière.

Petit-Baigneur est un castor joyeux
Qui rime en sciant
Il est le frère du vent
Avec des échardes
Des éclats de bois
Il sculpte des œuvres uniques
Des bancs en marqueterie
Des arcs de Triomphe
Une tour Eiffel
Des calèches sans chevaux
Des manèges sans calèches.

Pour amuser ses petits enfants
Le soir il leur lit des histoires
Très très célèbres (vous ne voyez pas ?)
C’est qu’il connaît son territoire
Les peuples amérindiens qui y vivent
Respectueux du castor
De sa génération.

Petit-Baigneur aime
Dans sa maison subaquatique
Inviter les jeunes castors
Les initier à la menuiserie
Ses dents sont inusables
Son art est électrique
Il est un passionné de la période bleue
De Picasso.

Tel un érudit Petit-Baigneur
Parfois
Les larmes aux yeux
Voit son milieu se rétrécir
Les eaux qui baissent
Les arbres se raréfier
Les plantes invasives qui nouent et
Brisent les liens profonds
L’eau polluée
Détruit toute la vie
Détruit toute la chaîne
Bientôt il ne restera plus rien
A ronger
A barrer
A raconter.

Carole Radureau (Kinta la mamita 06/09/2018)

Oui le cœur est un organe
Elastique
Qui sait ouvrir grand
Ses bras
Dilater ses canaux
Extorquer au sourire
Sa cambrure de calcaire
Allonger
A l’infini
L’ombre des platanes
Attendris.

Oui
Il y a une place
Si grande
Telle celle-ci qui accueillit
L’arbre
La statue
La foule
Et
L’oiseau
Sur la branche.

Oui
Etendant
Cette tendresse
Toute particulière
A bout de bras moelleux
Ayant déjà bien servis
Je multiplierais le champ des possibles
Je remercierais la mouche attrapeuse de l’aube
Je serais reconnaissante à la terre-mère en son offrande
Je t’accueillerais comme un petitou unique
Un qui attend l’amour en offrande
Un à qui l’on doit l’amour
Cueilli dans la parcelle des cœurs
Telle une rose de bonté.

Carole Radureau (22/06/2019)

La mamita à son nieto ou nieta à venir.