Le caillou veut être lumière. Il fait luire en l'obscurité des fils de phosphore et de lune. Que veut-il ? se dit la lumière, car dans ses limites d'opale elle se retrouve elle-même et repart. Federico Garcia Lorca
Quelle jolie petite voix
D’où vient-elle ?
Qui mélodise ce doux propos
Ce gazouillement de ru resuscité ?
Il sort d’un petit bec musclé
Un bec ?
Où vois-tu un bec ?
Là au milieu de la petite boule de plumes
Coton ouateux
Muni d’une longue queue.
C’est une mésange à longue queue ?
Orite comme ils l’appellent :
Oui.
C’est Angélite du nom d’un minéral
C’est beau et bon pour la rime
Angélite le petit ange
Lorsqu’on la voit, on est heureux
On se prend à rêver d’un ingrédient en danger critique d’extinction :
La beauté.
La beauté est dans l’orite qui chante.
C’est plus beau que tous les très très beaux morceaux.
Qu’est-ce que ça dit en vrai ?
C’est une chanson de printemps
Une qui sort du fond du corps
Pour attirer l’âme sœur
Le nid est un petit bijou
Tout doux, tout doux, tout doux
Dans lequel manquent les œufs :
Chante Angélite, chante de tous tes yeux
Puise dans la gamme le fruit et le lait
Qu’il vienne ton Roméo
Pour combler le vide du nid
Illico presto !
Petite chronique inspirée par ces photos de Gianni prises dans le jardin de Rosacorleone
Ménage de printemps
Ils n’ont rien nettoyé ces humains
Voilà que c’est moi qui fait tout
Allez Tite bleue, prends ton courage à deux pattes
Vide-moi ça, épicétout !
Place nette
Ici c’est mon palace préféré
C’est ici que je veux nicher
Dans le tilleul
Certes cette année il est tout nu
Je doute qu’il ait beaucoup de feuilles
A la belle saison
Mais ici à Magnanville les Versailles
Le bec de la pie n’entre pas.
Opération mousse du jardin de Rosacorleone
Il y a de la belle mousse fraîche et moelleuse
Tout près, sur le talus
Elle est très recherchée pour la base de mon nid
Je n’ai pas loin à aller, c’est pratique,
Léger, aérien, sans contrefaçons.
Vous ne m’avez pas vue, hein ?
J’ai mis ce matin ma cape d’invisibilité
Il fait beau les deux jambes sont dehors
Moi, je dois œuvrer à mon nid
La ponte n’attend pas
Aussi je travaille à vue
Sauf qu’ils ne me voient pas, grâce à la cape.
Vous ne m’avez pas vue, hein ? Gros yeux
Je fais les gros yeux
J’ai un doute
On dirait qu’ils regardent vers mon palace
Avec les gros yeux, ainsi, pas de soucis
Tout le monde est effrayé
Ça me fait une tête de Méduse, j’t’explique pas
La frayeur qu’ils ont tous !
A la revoyure au prochain numéro de la saison de Tite bleue dans le jardin de Rocacorleone
Par une chaude journée de printemps, alors que l’été approche à grands pas, les fleurs sont à leur apogée de floraison.
Profitant de l’herbe verte pour se reposer, une maman et sa petite fille s’arrêtent pour regarder le colibri se déplaçant et s’élançant de fleur en fleur. La petite fille est fascinée et elle demande à sa mère comment un si petit oiseau peut voler si vite et pourquoi ne reste-t-il pas uniquement sur une fleur au lieu visiter chacune d’elles ?
La maman s’assoit sur la colline et lui raconte :
Elle étalait ses couleurs vives
Elle étalait sa beauté
Chaque printemps
La très jolie fleur
Aux pétales soyeux
Un parfum unique émanait d’elle
Elle semblait avoir reçu toutes les qualités
Toutes ces beautés étaient offertes
Libres de droits
Accessibles à toutes les créatures existantes.
On attendait l’occasion chaque année.
C’était un rendez-vous immanquable
Espéré avec amour et patience
Attendu comme une source de bien-être.
La fleur était l’annonciatrice de l’été
Comme si sa floraison signifiait
Le début de la saison :
L’été signe de chaleur :
L’été bienveillant :
L’été de tous les possibles.
Corbeau voyait bien comme cette fleur
C’était de la joie pure offerte aux gens :
Le printemps suivant, hop !
La fleur fut transformée en un petit oiseau.
Il avait la couleur de l’herbe verte du printemps
Il avait aussi le rouge éclatant du soleil couchant.
Corbeau, au petit oiseau
Offrit comme cadeau spécial
Le pouvoir de voler comme la lumière du soleil vaillant
En passant à travers les grands arbres
Petit rayon de lumière furtif et joyeux
Il lui donna aussi un message à porter :
Un message pour toutes les fleurs
N’en oubliant aucune.
C’est pourquoi aujourd’hui,
L’on n’est plus surpris
Alors qu’on devrait encore l’être
Voyant le colibri naviguer de fleur en fleur
Non seulement à la recherche de nectar
Comme la bien-pensance nous l’a appris
Avant tout, pour leur délivrer le message
Ce message c’est un MERCI
MERCI, fleurs,
De rendre le monde plus beau.
La mère regarde son enfant et lui délivre, elle aussi le message : toujours se rappeler que chaque personne a des cadeaux à offrir au monde. En retour, cette personne sera remerciée par les oiseaux, par les animaux, par les fleurs, pour avoir aidé à créer un monde meilleur pour tous et toutes.
Ce beau message d’amour et d’espoir me touche en ces temps de noirceur, où l’on pourrait penser que le monde a perdu toute humanité.
Bientôt tout le monde comprendra pourquoi (on en souffre)
Certains périssent par les balles
D’autres périssent de mort lente
En cause les pesticides
Certains ne peuvent même plus reproduire
Beaucoup soufrent déjà du changement climatique
D’autres soufrent de collisions
Les pies-grièches elles n’ont plus de toit
Ici nous nous faisons les porte-voix
Du "Droit Au Logement " pour les pies grièche.
Ce sont de très jolies pies
Aux tons pastel
Aux mœurs qui en rebutent certains
Ce sont des jolies petites pies
Apprenez à mieux les connaître
(avant qu’y en ait plus pourrait-on dire)
Car le constat est là :
La magnifique petite pie-grièche à poitrine rose
Celle qui a placé un buvard pour bavette
Pour y recevoir des perles de rosée
Ne niche plus sur notre territoire
Envolée la beauté
Avec son décolleté poétique
Son vol étincelant
Son aura mystérieuse.
Nous regardant derrière leur « loup » les pies
Nous prient de bien vouloir entendre leur demande :
Hébergez-nous, offrez-nous gite et couvert
Avec quelques arbrisseaux bien rangés
Nous jurons que nous serons très sages
Vous pourrez alors à loisir nous étudier
Apprendre à si bien nous connaître
Nous rattraperons le temps perdu
Quand nos vols passaient inaperçus
Comme nos présences, comme nos rires et nos chants.
Carole Radureau (22/03/2024)
Poésie et dessins en soutien à la campagne de la LPO dénommée Et « pie » après pour recueillir des dons afin de planter des haies pour la survie des espèces de pie-grièche présentes sur notre sol.
Bel oiseau au milieu des rocailles
Chanteur au chœur des buissons de fleurs
Tricolore habillant la paroi des montagnes
Vivifiant, toujours inspirant.
Tu as puisé dans l’aube pure la vocation
Et dans l’aurore le décolleté déterminé
D’un souffle de crocus tu inventes le son
D’un murmure aquilin tu rythmes la fin de la nuit.
Carole Radureau (21/03/2024)
Iranie à gorge blanche (irania gutturalis), oiseau de la famille de Georges