Tu peux faire des efforts
Songer, mimer, brasser l’air
Surfer sur la portée
Une cuiller en bois dans la main :
Il faut sauver les arbres dit-elle
La musique est une guérisseuse
Qui coule, sève
D’un tronc de ceiba
Pour que la récolte dans une calebasse
Un indigène éduqué.
Tu peux faire des efforts, muse, tu
Peux car tu sais
Tu sais le faire, tu sais retrouver
Le chemin
De la passion et de l’image, dessine
Des images, envoie le son et la lumière
C’est triste quand tu abandonnes la scène
Cette poésie n’est pas parfaite elle est
Tout simplement
Elle jaillit comme une source
Elle n’aime pas se taire et pourtant
Quelque chose l’a fait taire
Elle s’est faite toute petite comme un petit
Mollusque dans sa coquille
Elle était ratatinée comme en attente d’aurore
Se gavant de notes de musique
Recueillant surtout les cris du monde les
Inquiétudes
La sève figée dans les veines
L’arbre abattu les gens abattus et tout ce qui
S’amasse comme ombres destructrices dans la clairière
Obscure
Il y a d’un côté une compensation un air de tango
Un air d’évasion qui viennent
Buter
Dans le trouble ressenti
Le poignard de la vie
Planté sous les côtes
Comme un pressentiment qui pique
Ne veut plus partir
Ce n’est rien qui doive faire taire le chant
Il manque juste une étincelle
Des pincées d’amour et d’univers
Sortir d’un isolement, d’une hibernation
Que les oiseaux chantent et qu’on les entende
La main posée sur l’aile éphémère
Sentir battre le pouls du papillon
Sentir la chaleur de l’œuf qui se fortifie
Entendre la petite voix du poussin qui s’entraîne
Aux cris harcelants de faim.
Tu as toujours su faire des efforts, muse
D’ailleurs durant tout ce temps, tu
Ne
Forçait pas, c’était facile
Ça venait d’une source qui semblait infinie
10 ans d’eau à déstocker…..un flux, un rio, une chute
Qui ne veut pas se tarir quoi qu’il en soit.
Elle est là, la muse, bien cachée
Elle veille surveille caresse la nuque avec une main de rose
Prête à jaillir, à se rouler dans le vers avec volupté.
Je la laisse faire toujours,
Ne lui demande pas de faire des efforts
C’est dit pour la forme, la muse est libre
C’est un apaloosa un cheval sauvage
Qui part à la quête de riz sauvage
De tout ce qui reste sauvage sur cette terre
Car le sauvage vibre et ressource
Le sauvage est un rutilant breuvage
En attente d’une plume à tremper
Pour écrire sans satiété les mots quotidiens
Les maux parfois remplacent les mots
De là glisse la poésie dans la pénombre
Il faut la tirer par les cheveux, la
Secourir
Ne pas la laisser s’offrir aux ombres.
Merci à mes @migoas pour le soutien
Le vent fait vriller les éclaircies
Que je cueille au vol avec l’épuisette à rimes.
Carole Radureau (26/02/2023)