Publié le 31 Août 2019

Par Derek Keats from Johannesburg, South Africa — African grass owl, Tyto capensis, Gauteng, South Africa, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=80979579

Par Derek Keats from Johannesburg, South Africa — African grass owl, Tyto capensis, Gauteng, South Africa, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=80979579

……l’oiseau qui vole n’a pas de maître….

 

La nuit se lève et commence la complainte du rongeur

Une journée qui s’achève et la trêve ne peut s’éterniser

L’air est coupé par les ciseaux d’ailes déployées

Fond de plumetis

Fougère tranchée

Fruit permanent.

 

Elle vole

Rien ne lui échappe

Son regard est une lance

Transperçant la broussaille.

 

Aux aguets.

 

Aucune chance.

 

Au loin s’entendent les tambours qui saluent la tombée de la nuit

Au loin se voient les fumées des grillades parfumées

Quand la savane glisse ses rêves dans des chaussons de fortune

Afzélia a paré son visage du fard de lune

Pour éclairer la brousse du voile de la nuit.

 

Carole Radureau (30/08/2019)

 

Effraie du Cap

Tyto capensis

Famille : tytonidés

Continent : Afrique (sub-saharienne)

Habitat : prairies humides, savanes sèches avec de hautes herbes, jusqu’à 3200 mètres d’altitude

Régime : petits rongeurs

Couvée : 2 à 4 œufs

Menacée ? non

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 29 Août 2019

Donnez-moi le criquet en habit de camouflage

La coupe évasée d’une étoile habillée en fleur

Une tomate verte comme une boule de billard

Brillante comme astiquée par le chiffon de l’aurore

Avec sa promesse

Son attente.

 

Un secret se love dans son hamac d’incertitude

La minuscule araignée blanche a tricoté son fil de nacre

Entre les spores de la fougère

L’ombre chinoise donne aux spores une forme de cœurs

Multiples cœurs à prendre par le vent

Sans effort sans tourment.

 

Un bouquet blanc peut-être le bouquet de la mariée

Est butiné par la trompette du non-dit.

 

Il y a tant d’éclat

Tant de légèreté

Une fluidité guidée par l’œil averti

Un monde à découvrir pourtant là sous nos yeux

Je suis le lapin blanc qui court tout le temps

Et qui attendait la démonstration de vie.

 

Comme une soucoupe

Volant sur le fond d’écran

La corolle bleue a lavé son apparence de pastel

Pour en faire une poésie d’outremer.

 

L’épi d’ivoire nuancé danse avec la nuit un tango langoureux

Une petite fougère est décorée comme un sapin de noël

Avec tant de finesse

Il y a tant d’esprit tant d’art

Dans l’ordonnancement de dame nature.

 

Donnez-moi le noir de l’insecte tranchant sur le blanc des fleurs

Ici rien ne manque

Tout est détaillé

Il ne reste qu’à retranscrire

Sur le papier

La subtilité

Les jeux d’ombres.

 

Donnez-moi la coupe dévoilée du champignon

Des œufs d’escargots translucides

Ce sont des perles de tapioca

Les fuseaux horaires du blé

Donnez-moi les fruits dénudés

Les corolles bouches ouvertes avec leur palais pleins de mystères

Donnez-moi la sauterelle sur le départ

Donnez-moi-même l’œil du crapaud tendrement dévoilé.

 

Donnez-moi les gouttes de rosée qui comme des perles vont au pas du collier

Qui comme des miroirs révèlent tout sous leurs jupes

La poésie du revers d’une feuille avec ses perles de rosée

Comme un compte-goutte de chlorophylle.

 

Je voudrais encore que tu me donnes la punaise en robe de plumetis

Et ses pattes de danseuse étoile

Ses yeux de limace confuse

Un petit couple de punaises accolées

Un regard de lézard prêt à être adopté

Si doux si fin

Une sauterelle qui louche et veut se faire bois.

 

Certaines images sont si belles

Mais on ne trouve pas de mots

Seul l’instant présent

Le silence

Les habillent de vérité.

 

Une sauterelle verte a pris la fille des airs

Elle est déguisée en feuille en a pris toutes les nuances

La bête qui butine n’a pas vu qu’on l’observait

Tout comme la goutte qui veut tomber/goutte au nez

Tout comme la cape de velours du papillon de nuit/chauve-souris

Et cette corolle-là

Ces étamines qui dépriment

Cette graine qui vole.

 

Donnez-moi la carrosserie d’une punaise

Les yeux réprobateurs de la sauterelle

Tant de gouttes des beautés de la terre-mère

Amoureuses,

Collantes,

Elles veulent nous montrer par leurs larmes

La vérité de leurs supports favoris.

 

…..l’oud a traversé les images avec son pas de sable

Son ouïe translucide tel le grain de l’ivraie

Le désert a tremblé

L’aube a fui

Le rideau s’est baissé sur le pays des merveilles minuscules.

 

Carole Radureau (29/08/2019)

 

Poème inspiré par la vidéo des photos de Serge, intitulée Minuscule 2

Merci beaucoup pour ces merveilles.

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Quartz de vie

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Publié le 29 Août 2019

Beatriz Aurora

Beatriz Aurora

 

Je viens te chercher, frère, car j’apporte le poème,

ce qui revient à porter le monde sur le dos.

Je suis comme un chien qui rugit tout seul, qui aboie

contre les fauves de la haine et de l’angoisse,

qui fait rouler la vie au milieu de la nuit.

 

J’apporte rêves, tristesses, joies, douceurs,

démocraties brisées comme des cruches,

des religions pourries jusqu’à l’âme,

des rébellions en germe crachant des langues de feu,

des arbres qui n’ont pas

de suffisantes résines amoureuses.

 

Nous sommes sans amour, mon frère,

et c’est comme être aveugles au milieu de la terre.

 

J’apporte des morts pour effrayer

Tous ceux qui jouent avec la mort.

Des vies pour égayer les doux et les tendres,

des espérances et des raisins pour ceux qui souffrent.

 

Mais j’apporte avant tout

un désir violent d’étreindre,

tonitruant et grand

comme une tempête sur l’océan.

 

Je veux faire avec les bras

un seul bras de douceur

pour entourer la terre.

 

Je désire que tout, que la vie soit à nous

comme l’eau et le vent.

Que nul n’ait jamais d’autre patrie que son voisin.

Que nul ne dise plus ma propriété, ce bateau qui….

mais notre propriété, à Nous les Hommes.

 

Jorge Debravo (1938/1967)

 

Nosotros los hombres

Traduction de Julián Garavito

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La pierre de l'humanité, #Terre-mère

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Publié le 25 Août 2019

Par Tashi Lonchay — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48093464

Par Tashi Lonchay — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48093464

....félin pour l'autre.......

 

Florilège sœur de la neige

Un velours pour parure

Un balancier au doux son de la nuit équilibre

Ton propos

Tu m’écoutes écrire tes louanges

De tes petites oreilles rondes et curieuses

La soie de tes coussinets se fond dans les ténèbres

Tes ocelles sont des filles des airs embrumées par les cieux

Quand tu te déplaces funambule apparente

Le froid s’écarte et la neige s’ouvre comme un fruit en offrande.

 

Il n’y a pas de mots pour décrire ta beauté

Ce florilège de luxe et de volupté

Il n’y a que deux yeux pour te voir

Anguille enlumineuse, description des anges

Il n’y a que deux oreilles pour percevoir

Le glissement subtil de ta peau douce

Sur le froid ton ami.

 

Carole Radureau (01/11/2018)

 

 

Panthère des neiges

Panthera uncia

Continent : Asie

Repas : ongulés dont grand bharal

Portée : 1 à 7 BB

Menacée : Oui, Vulnérable

Un autre POÈME sur le léopard des neiges, d'un autre style !

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 24 Août 2019

Par https://www.flickr.com/photos/dkeats — https://www.flickr.com/photos/dkeats/15379938231/, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=35769413

Par https://www.flickr.com/photos/dkeats — https://www.flickr.com/photos/dkeats/15379938231/, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=35769413

……l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

 

 

Elle plonge dans l’eau au calme plat

Ses spicules anti glissement

Et dans ses serres

Aux abois

Le poisson sort

Frémissant.

 

Emblématique,

Secrète,

Si tu n’es pas dans la confidence

Tu passeras à côté de la chouette

Qui pêche dans l’onde calme

Dans l’onde juste frissonnante.

 

Indicatrice de la qualité de l’eau

De ses yeux noirs comme l’encre parfumée

Aux embruns subtils de la rivière

Soyez certains que sur les réseaux sociaux

Elle criera son ras-le-bol

Du poisson qui dort

Profondément.

 

Elle a oublié dans le livre de science

Le disque facial habituel

Secrète comme l’oiseau qui sait se camoufler

Elle a emprunté son joli nom

A la constellation du Poisson austral.

 

Voyez comme juste effleurée

L’eau sans perdre une seconde

Transmet, acceptant,

Dans des serres adaptées

Le fruit secret de son amour.

 

Carole Radureau (23/08/2019)

 

Chouette pêcheuse de Pel

Bubo peli , ex scotopelia peli

Famille : strigidés

Continent : afrique sub-saharienne

Habitat : forêts brodant des lacs, larges rivières au lent court, marais, estuaires, îles boisées

Régime : poissons

Couvée : 1 à 2 œufs

Menacée ? non

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 23 Août 2019

Les images satellites montrent le déplacement de la pollution générée par les incendies en Amazonie. Photo : NASA Worldview, Earth Observing System Data and Information System (EOSDIS). Légende : Lynn Jenner.

Les images satellites montrent le déplacement de la pollution générée par les incendies en Amazonie. Photo : NASA Worldview, Earth Observing System Data and Information System (EOSDIS). Légende : Lynn Jenner.

Para siempre

Vous le savez vous ce qui se passe

Cette suite logique

Qui mène à l’impasse

Celle qui quand il sera trop tard

Rétro pédalera.

 

Amazonie

Trésor du monde

Avec ta hauteur ton toit si vert

Ta canopée

Tes peuples originaires

Ta vie rude et profonde

Cette petite vie cette biodiversité

Cette richesse

Cette source vive là où la vie naît et renaît

La où les remèdes encore endormis

Veillent attendant la clé de la découverte

Tant de gens espèrent encore trouver la plante rare

L’oiseau rare dans ton nid Amazonie.

 

Amazonie para siempre ?

 

Le feu a tout pris

Le feu a jaillit de mains criminelles

Ce ne sont pas celles qui tombent et brûlent pour le manioc

Ce sont celles qui tombent et brûlent pour le profit.

 

La vie s’éteint

Se consument les tapirs dans d’atroces souffrances

Les insectes les tortues

Ceux qui peinent à se déplacer

Les peuples si bien adaptés

L’air se pollue de tant de cendres

Des cendres comme des larmes sèches qui piquent à la gorge

Qui viennent toquer aux portes et aux fenêtres de l’Occident

Ce patient destructeur

Ce patient demandeur

Caché dans ses chaussons de velours

La pipe au bec

Les flammes crépitant

Au téléviseur.

 

Carole Radureau (23/08/2019)

 

Incendies criminels en Amazonie brésilienne août 2019

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Amazonie para siempre

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Publié le 21 Août 2019

Par Maga-chan — photo taken by Maga-chan, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=504419

Par Maga-chan — photo taken by Maga-chan, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=504419

L’amour tel le cygne de Bewick

Glisse

Son regard tranquille

Sur l’onde

Imperturbable.

 

Il est eau

Il est pur

Il ne souffre d’aucun remous

Le long cou blanc

De l’amour

N’a ni collier ni chaîne

Ni écharpe

Pour serrer sa pureté

Dans une prison conformiste.

 

Lui, il a dû passer par trois paliers

Trois barrages sur la rivière torrentueuse

Un à un

Il les a affrontés

Chaque fois

Son amour était plus fort.

 

Il regardait droit devant

Il se contentait du présent

Sa cape d’invincibilité

Son iris sa pensée et son jonc nécessaire

Son cœur est devenu fort

Ses convictions sincères.

 

Blanc comme l’enfant qui naît

Calme comme l’onde qui se tait

Malgré les furies du monde

Blanc comme un cœur qui sait :

Qui sait ce que l’autre cœur sait.

 

Carole Radureau (21/08/2019)

 

 

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 18 Août 2019

Par Gerard Mendis — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=79641114

Par Gerard Mendis — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=79641114

…..félin pour l’autre…..

 

De tendres petites rosettes

Comme une pluie chaude

Sur le feuillage

Tintinnabulant.

 

Une couleur d’ocre épris de la rouille

Attitude du fer sur la roche

Sang prudent.

 

Look sauvage

Visage décidé

Allure plus-que-féline

Sang pour sang

Parfaite.

 

Tu es le rêve en habit de conquête

Tu es le songe d’une nuit amoureuse

Quand sous le rayon complice de la lune

Tu procrées, crées, crées

La vie

La pérennité.

 

Panthère au fluide camouflage

Démarche de ton sage

Patte de velours côtelé

Pas une brindille qui ne gémit :

Sang parfait.

 

Carole Radureau (16/09/2018)

 

Panthère du Sri Lanka (ou de Ceylan)

Panthera pardus kotiya

Continent : Asie

Repas : reptiles, oiseaux, cervidés, sangliers

Portée : 2 BB

Menacée ? : oui, En danger

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 17 Août 2019

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

 

 

Quand le soir ferme ses paupières

Sur un coucher aux écorces d’oranges

De son socle de pierre sous la lune l’amie

Sort Vulcain

Le grand-duc africain.

 

Il a élevé haut ses aigrettes emplumées

Astiqué fort ses mirettes d’or

Lustré son plastron aux stries verticales

Il est prêt

Fin prêt

La chasse peut commencer.

 

En vol il saisit un coléoptère

Chacune de ses pattes gratte au passage

Sa glotte encore endormie

Il se perche sur un promontoire

De sa vue perçante il observe

Puis descend en flèche sur la musaraigne imprudente.

 

Quand le jour amorce sa montée doucereuse

Quand le ciel peine à ouvrir son petit poing

Ensommeillé

Se frottant les paupières

Sur des yeux d’or embués

Se couche

Vulcain

Le grand-duc africain

Sur un lit de pierre-sœur

Là où dort aussi le cœur

De la terre sa mère.

 

Carole Radureau (17/08/2019)

 

Par David Erickson, self, — Travail personnel Originally from en.wikipedia; description page is/was here., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2500689

Par David Erickson, self, — Travail personnel Originally from en.wikipedia; description page is/was here., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2500689

Grand-duc africain

Bubo africanus

Famille : strigidés

Continent : Afrique au sud de la ligne des forêts pluviales équatoriales

Habitat : des semi déserts aux boisements ouverts

Régime : arthropodes, petits mammifères, oiseaux, reptiles

Couvée : 2 à 4 œufs

Menacé ? non

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 14 Août 2019

Par Franalverja — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49301525

Par Franalverja — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49301525

Le tango du grèbe mitré

 

 

Sur l’eau

Sous l’eau

Danse le macá tobiano

Le froid lui fait ni chaud ni froid

Seule la danse

Réchauffe

Le corps et l’âme.

 

Il a le tango dans la peau

Cette peau si menacée

Lui, le petit oiseau patagonien

Pour un peu

Il n’en restait rien

Qu’une histoire triste notée en lettres noires

Sous un nom tout juste découvert :

Éteint.

 

Il danse son tango

Il n’est pas veuf

Il est amoureux

Se frotte

Frôle

Se colle poitrine contre poitrine

Se gargarise

Rit et soupire

Se rince l’œil

Dans la froide eau

Qui lui sied si bien.

 

Il est en parade

Le couple de danseurs

Ne lui arrive pas à sa petite cheville

Lui le danseur argentin

Ses lettres de noblesse

Il les a acquises dans le jeu de la vie

Du froid et de la rigueur.

 

De sa mini houppe

Tricolore

Il a une couronne érigée derrière la tête

C’est une cordillère fière et prospère

Qui lorgne chaque année

La piste de danse

Des couples chevronnés.

 

Oui l’oiseau est un maître ès tango

D’ailleurs l’homme ne copie-t-il pas sans cesse

Les danses des oiseaux ?

 

Carole Radureau (14/08/2019)

 

Grèbe mitré

Macá tobiano en argentin

Podiceps gallardoi

Famille : podicipédidés

Statut UICN : En danger critique d’extinction

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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