Publié le 14 Juin 2015
MES CAMARADES
Postés
Broyés
Nuit
Matinée
Journée
Et recommencer
Sans répit.
Temps imposé
Sous la pierre éternelle de l’usine
Coupés des veines de la vie
Dans l’odeur brûlante des machines
Spectres
Privés de rire et de couleurs
Souffrant dans votre chair
Comme des chiens perdus.
Qui reconnaît votre trace en ce monde égaré
Où il faut paraître et ne plus être
Quand chacun redevient son fantôme
Et ne retient plus rien à rien ?
Qui raconte votre histoire
Et votre songe invulnérable
Pour remettre le printemps à l’endroit
Et croire au bonheur des autres avec le sien ?
Vous
Mes camarades de la classe ouvrière
Tout le soleil de vos fruits éclaire mon cœur et mes pas.
A mon père, ouvrier d’usine, décédé à 53 ans.
VOUS
Dans la nuit
D’un excès à l’autre
Du rêve scintillant au cauchemar cruel.
Au matin
Encore
La vie en suspens
Dans les yeux du miroir ou au fond d’un puits.
L’endroit l’envers
Dedans dehors
Quelle heure est-il au juste
Pour bien des cœurs ?
Pourtant
A tout âge
S’ouvrent toujours
L’horizon
Et le verbe être
Malgré le froid qui mord
Et défait l’avenir
Tout au long du chemin.
Dormez donc
Le jour la nuit
En croyant tout savoir
Dans votre petit trou de serrure
Cadenassés par vos dieux et maîtres.
Vieux de cent mille ans
Sont votre silence
Et vos habitudes.
SUR L’HORIZON
Sur l’horizon
Les cris du jour qui s’achève
Dans les plis de la terre
La nuit monte par-dessus et s’amoncelle
Une étoile
Douce et insouciante
Est venue picorer dans sa main
Il l’a rejetée vers la paume du ciel
Qu’en aurait-il fait
Son rêve éteint
Dans l’impasse de sa vie
Le cœur nu
Or Dans le lait du matin
Sous le ciel revenu
Par une fenêtre ouverte
Le rire d’un enfant
Léger comme une graine
Déborde de partout
Les hommes endormis.
corbieres eternelles - Le blog de Roger Colombier
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