Le chemin qui mène à la fougère

D’embûches et de cailloux

Il est semé

Le chemin qui mène au doux granite du Finistère

D’embûches et de cailloux

Il est semé

Le chemin qui mène à la forêt

A l’air pur

A la mer

A l’air iodé

Il est semé de tant d’obstacles :

Une vraie course de chevaux :

Tu as de la chance si tu ne te casses pas une patte !!

Comme tout ceci semble loin

Comme tout ceci devrait être oublié :

La joie de vivre

La joie d’aimer

La joie de respirer sans contrainte

La joie d’être tout simplement.

Et il faut survivre il faut

Trouver dans le moment présent une force

Même petite

La faire grandir

La rendre interminablement longue

Avec elle retrouver le sourire retrouver

Le goût de cuisiner avec elle

Espérer à nouveau

Se dire que cela pourrait être pire

Avec elle se régénérer

Se concentrer sur l’essentiel

Ne rien craindre qui ne soit arrivé

Avec elle établir des stratégies

Adapter encore adapter

L’environnement les évictions

Avec elle

Dans le sommeil

Se régénérer :

Dormir c’est tirer un trait sur l’inconscience

Dormir c’est éviter de créer de la souffrance

Dormir c’est prendre des forces

Laisser reposer ce corps qui n’en peux plus et dont le mental

Profite, lamentablement

Dormir c’est se donner une pause, une chance de repartir

D’un bon pied

Dormir c’est se ressourcer.

Carole Radureau (30/01/2020)

Comprenez-bien que je veux vivre

Non pas moi uniquement mais ceux de mon espèce

Il est injuste que le sort s’acharne sur nos chairs

Que nos eaux se polluent

Que les prédateurs importés fassent la loi.

Comprenez-moi bien

J’existe et je suis

J’ai mon utilité comme chacun ici bas

Quand l’environnement est déréglé

Que les intrus mettent le pied sur les îles

Apportant avec eux tant et tant de maux

Quand la civilisation empiète sur chaque pan de nos vies

Quand l’homme devient dominant

Alors que le canard lui, survit

Il y a des choses que je ne saisis guère moi

Dans mon ignorance

Ce que je comprends c’est que :

C’est trop inzuste !!

Carole Radureau (30/01/2020)

Canard d’Eaton

Anas eatoni

vulnérable

Comme une fleur

Née dans la ouate

Comme un bijou par le froid

Offert

Par la neige

Couvé

Par le vent

Soufflé

Le petit manchot à l’abri

Entre les pieds

Son plaid polaire sur les épaules

Ce petit qui a devant lui

Un chemin de glace, de froidure, de mystère

Et un bain

A en glacer plus d’un ;

Quel parcours que le sien

Petit être à la bouille de peluche

Un qui fait l’unanimité

Que le cœur bat fort voyant sa frimousse

Que le cœur pleure fort en voyant sa détresse.

Il doit prendre des forces le mignon

Devenir grand, gras, habile

Avec sa dextérité prendre les circonstances à bout d’ailes

En faire une nappe de témérité.

Carole Radureau (28/01/2020)

Manchot empereur

Aptenodytes forsteri

Quasi menacé

Il a fait son nid le gorfou aux mèches blondes

Dans son île Macquarie.

Madame gorfou couve et s’affaire

Sur les deux œufs

Il seul sera gardé.

De sa démarche particulière

Dandine, dandine, dandinons

Va son chemin le petit gorfou

Sur sa tête sur va vie

L’épée de Damoclès a levé son empreinte :

C’en est fini de lui prélever sa graisse

Son bien le plus précieux

Sa source de survie

Les hommes n’avaient pas encore rencontré la lumière

Celle de la pleine conscience

Qu’ils détruisaient toutes ces manchots

Le gras était un produit convoité

Qui faillit

Les exterminer.

Dandine, dandine,dandinons

Va son chemin le petit gorfou

Sur sa tête, sur sa vie :

Que pèse le nuage que pèse le vent

Comparé à la menace humaine ?

Carole Radureau (28/01/2020)

Gorfou de Schlegel

Eudyptes schlegeli

Quasi menacé

Demande-moi la reine des buses

Je tendrais la flamme vive de mon regard

Vers la rouilleuse

La beauté à fait son nid d’aigle dans son regard

Son profil est une lance à l’acier trempé par les circonstances

La rouille de son plumage est un héritage du passé

Sur sa jolie cape dégoulinent encore des traces de cette rouille

Comme pour suivre une piste vers les montagnes de la rouilleuse.

Comme il ferait bon te voir et t’entendre ma Nouilleuse

Dans un jeu sur les oiseaux ton pouvoir de chasse me fait t’appeler ainsi

Tu as moins de chance que le pèlerin ou que la buse de Swainson

Pourtant tu sais chasser à la façon de l’autour des palombes

Surprenant ton petit faisan ou ton tendre tétras

En plein bain de soleil.

Comme il ferait bon entendre ton discours

Comprendre l’évidence de ta parole

Comme un morse qui a perdu la notion du temps

Un été qui s’achève a rouillé les apparences

Les érables ont copié son message.

Carole Radureau (27/01/2020)

Buse rouilleuse

Buteo regalis

Plongée en une eau bien connue

Dans celle où l’on reconnaît la vie

Dans cette grande marmite bouillonnant

De témérité

Quand la faim a dicté sa sentence.

Ce nageur émérite

Ce plongeur qui a laissé côté la vaisselle sale

A la recherche de krill va son chemin

Dans des eaux parfois tumultueuses.

Il a le look des oiseaux marins

Une tenue adéquate sans strass ni paillettes

Il a une figure si sympathique

Que sourit l’étoile rit le vent

La surface de la mer est un miroir aimant

Reflétant la beauté dans toute sa profondeur.

Carole Radureau (27/01/2020)

Puffinure plongeur

Pelecanoides urinatrix

Vole, plonge et fuse

La petite bombe de nos jours sans dentelles

Vole, survole, s’enfonce

Dans l’eau diffuse

Sa vie pour un poisson

Un poisson n’importe lequel.

Il ressort

Son bec est rempli

D’un trésor argenté

Qui gesticule, qui se débat

Martin l’assomme comme il faut.

Après sa baignade Martin est calme

Voluptueux et heureux

Il songe à sa toilette quotidienne

Lustrant une à une ses plumes

Ce beau plumage iridescent

Coloré et subtil

Qui fait sa célébrité

Une à une les plumes dans son bec puissant

Glissent tel un velours sur une culotte :

Quelle belle apparence Martin !

Quelle vivacité !

Quelle prestance !

Quelle fusion !

Martin est le roi des ondes et le rencontrer

Un privilège.

Carole Radureau (26/01/2020)

Martin-pêcheur d’Europe

Alcedo atthis

……l’oiseau qui vole n’a pas de maître….

Vous entendez dans la nuit ces cris

Ces aboiements qui se répondent

Comme un écho dans le vert dormant

L’onde grise ?

C’est un couple de ninoxes

Aboyant son amour

Récitant ces vers dans la pénombre

Comme pour cacher le mystère

Du rouge aux joues.

Parfois les gens ont peur

Ils entendent un cri d’effroi nommé

Le cri de la femme qui hurle.

C’est encore un coup de Mirza

Elle n’a pas le sens de la mesure

C’est son expression à elle

Sa petite capacité à dire, à crier

Qu’elle vit et qu’elle est.

Un jour peut-être n’aboieront plus les fourrés

Ne criera plus la dame apeurée

Le monde aura laissé perdre sa belle petite ninoxe

Imitant les chiens

Dans la touffeur moite d’une nuit d’automne.

Carole Radureau (25/01/2020)

Ninoxe aboyeuse

Ninox connivens

Famille : strigidés

Continent : Australie, îles, Nouvelle-Guinée

Habitat : milieux ouverts, plaines

Régime : oiseaux, opossums, chauve-souris, rongeurs, lapins de garenne, insectes

Couvée : 2 à 3 œufs

Menacée ? Globalement non mais vulnérable en Nouvelle Galles du sud et dans le Victoria

Comme un grand coup de pied au cul

La terre-mère a dicté sa loi

Envoyant son message à ces enfants fragiles

Ceux qu’elle a choisis comme phares

Pour éclairer sa nuit.

Vous souffrirez dit-elle dans votre chair

Mais

Vous révolutionnerez votre quotidien

Vous serez reclus

Mais

Vous diffuserez autour de vous

Par vous et votre quotidien

Un message si fort

Que tremblera le ciel.

Il est temps de changer de paradigme

Il est temps d’ouvrir les yeux

Il est temps d’unir l’être vivant à sa mère la terre

Car pourquoi se sont-ils séparés ?

Il est temps de comprendre que trop c’est trop

La prison enferme

L’étau se resserre

L’air est vicié

Les ondes éclatent dans les têtes explosent dans les sens

Les odeurs nous achèvent

Rien ne sera épargné.

Vous, votre souffrance, votre désarroi

Butent dans des peurs évidentes

Ancestrales et futiles

Vous, votre quotidien

Vient gifler le confort

Vient griffer le conformisme

Vient arracher les dents du capitalisme

Vient gribouiller sur les murs de la cité : nous n’en pouvons plus

Vient comme un exemple éblouir les consciences

Vient dicter au monde son cri d’alarme

Vient comme un cri des yeux

Stimuler l’ignorance, nourrir le déni,

Demander une reconnaissance

Pour vous, oui

Pour la terre aussi.

Comme un grand coup de pied au cul

La terre-mère reprend ses droits

Il y a de multiples façons de secouer le monde

Etre intolérant à son environnement en est une

Il faut le vivre comme une chance

De s’en sortir même si c’est dur

De militer même si c’est dur

De renseigner même si c’est dur

De s’accepter même si c’est dur

D’accepter les défis d’en faire une force

Et

Remercier la terre-mère pour ce qu’elle nous offre :

Chaque jour il y a des mercis car il y en a

Chaque jour il y a des sourires et il faut les voir

Chaque jour il y a la lumière et il faut la voir

Chaque jour les oiseaux chantent et il faut les entendre.

Carole Radureau (25/01/2020)

Studieuse Sidonie qui ne rêve que d’apprendre

Dans cette boîte, vas-y agite-là : mais

D’où sortent tous ces sons ?

Dis, Sidonie as-tu bien appris ta leçon ?

Reconnaître les chants des oiseaux tu sais

C’est une vocation.

La poésie est une œuvre sans cesse

A la recherche de muses

Les oiseaux l’amusent

Les chats l’amusent

Les roses aussi

Les fougères également.

Sidonie qui découvre la vie

Comme une palette sur laquelle

Y puiser le son, le goût, l’odeur

Comme une histoire sans cesse recommencée

Avec ce qu’elle a sans cesse de nouveau :

Un regard, une tendresse, une attente particulière

Une malice, un besoin de complétude

Une complicité, un duo.

Quand tu entends les oiseaux de Caro, Sidonie

Dans son cœur ton cœur résonne

Comme un appel de la forêt

A partager.

Carole Radureau (24/01/2020)

La leçon (très compliquée) d'aujourd'hui que je partage avec toi Sidonie (c'est notre leçon préférée à Chouchou et moi)