Publié le 28 Septembre 2013

L'être humain de Françoise Michel

Pourquoi ne m'avez-vous pas dit qu'il serait rouge ?

Fils de la Terre et du ciel, je lui aurais prédit la prison pour qu'il ne bouge

Pourquoi ne m'avez-vous pas dit qu'il serait noir ?

Trop confiant, il ne lui resterait bientôt que l'espoir

Pourquoi ne m'avez-vous pas dit qu'il serait jaune ?

Multiple et travailleur, il sera un péril dans notre faune

Pourquoi ne m'avez-vous pas dit qu'il serait blanc ?

La peur de disparaitre dans les autres couleurs, le rendra inutilement violent

Pourquoi ne m'avez-vous pas dit qu'il serait aussi incertain

De pouvoir peindre un magnifique arc-en-ciel humain ?"

Françoise Michel
L'être humain de Françoise Michel

Sagesse hopi dédicace pour Françoise

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Muse de cristal

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Publié le 21 Septembre 2013

Quatre heures du matin et la rue dort tranquille ;

L’aube ne soulève pas les plis de la nuit,

Chacun est dans son lit comme dans un asile :

Sous cette sérénité, le songe clair luit.

 

A deux pas, dans l’emportement d’un autre monde,

L’enceinte franchie, derrière des murs griffus,

Tout un essaim, multiplié sous la rotonde,

Trépigne avant d’être lâché dans l’air diffus.

 

Bientôt seront croqués des ouvriers en nombre,

Plombés sur le quai, sans un regard ni un cri,

Silencieux dans le prolongement de leurs ombres,

Sans couleur aussi comme d’éternels proscrits.

 

Un souffle orageux prend ces âmes moribondes

Vers un limon impur dénommé « le chagrin ».

Cette vague arrachée, la lune encore ronde,

Sur le quai, une fournée du même pétrin.

 

Roger Colombier

 

Banlieue ouvrière de Roger Colombier

Le poète

ou le technicien

qui mène les gens vers les biens matériels ?

Tous les deux.

Les cœurs sont comme des moteurs,

l’âme, un subtil moteur à explosion.

Vladimir Maïakovski (Le poète est un ouvrier)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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Publié le 13 Septembre 2013

Canto humano
Il entre dans la forêt. Celle-ci balbutie d’étonnement…..

Des mots cambrure de lyre transpirent des fougères

M’emmènent par la main voir ma première aube

Je gravirai la verticalité de ces rimes pour qu’ils m’ouvrent les yeux

Leurs regards apaisant déposeront mon désir au creux d’un nuage

Et mon cœur sur la mousse d’un sous bois

Mes mains écorchées saisiront l’originelle obsidienne

Pour transcrire dans mon sang cette mélopée indienne

J’irai crier aux hommes ce message éternel

La terre mouillée d’orage exhale une courbe amoureuse

Comme un secret avenir qui s’enrichit d’humus

Et lorsque son doux regard initiatique s'est posé sur moi

Je regardai Pablo comme on regarde un père

Elle pose le pied au Chili. La terre ne tremble pas……
Canto humano

Au cœur de l’Araucanie une rose trempée

Transpire le cuir, la sueur et le sang d’une petite patrie

Au cœur de la sombre forêt, enfoui dans une niche humifère

Je trouvai le caillou aux mots universels gravés

Croquant dans la matière je pris à jamais en moi une tranche de Chili

D’un coup les rimes fleurirent sous le lait du copihue, la farine et le miel

Je mordais à pleines dents l’écume de son océan

Et d’un pas hésitant j’abordais les pentes rocailleuses de la Cordillère

La germination fut lente telle la sève qui grimpe à l’assaut de l’araucaria

Pourtant un jour comme une évidence le cristal jaillit sous mes pas

C’était écrit dans la pierre partageuse de la poésie :

Pablo, mon ami, tu m’as tout appris

Canto humano
Hobo et Caro

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Aragonite

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Publié le 7 Septembre 2013

Et si la fin était le début de Françoise Michel

Image : naissance d'une étoile ici

Un trompe l’œil gigantesque

La nature, elle même, en est forgée

A l'image de l'iceberg titanesque

Dont l'immensité est immergée

Un grand pan de notre longue vie

Ne servirait-il qu'à nous mettre en appétit ?

Une approche de plusieurs dizaines d'années

Avant d'oser aborder le vif du sujet

Que savons-nous du moment présent

Nous nous pensons infiniment grands

Et nous ne vivons que le ridiculement petit

Notre regard n'absorbant d'un tout qu'une partie

Nos yeux ont exploré le fini

Il nous reste à vivre l'infini.....

Françoise Michel

Merci beaucoup Françoise pour ta participation.

Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver .

( René Char, La Parole en archipel)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Muse de cristal

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Publié le 4 Septembre 2013

A grands cris brûlants de Roger Colombier

Le rêve turbulent a refermé sa porte

Laissant son cœur dehors aux serres des gerfauts

Sur l’horizon rien ne s’éveille de la sorte

Comme le jour tranché au pied de l’échafaud

Depuis un soleil noir picore nos étoiles

Défaufilant jusqu’au sang de notre drapeau

Recouvrant notre lilas sous un épais voile

Et murant l’avenir comme on scelle un tombeau

Pourtant hier encore nous marchions tous ensemble

Dans le verbe dans les usines dans la rue

Des vents inverses empêchaient qu’on se rassemble

Mais nous allions comme le soc de la charrue

Alors pourquoi avoir égaré la bonne heure

Attaché notre feu pour qu’il ne brille plus

Le songe ébauché par nos anciens gît et pleure

Combien des nôtres à cela se sont complus

Hardi repartons tisser les fils d’or du fleuve

A grands cris brûlants demain encore et toujours

Reprenons notre vie à ceux qui s’en abreuvent

Comme la source qui fait se lever le jour

Roger Colombier

Si tu vois la cigale sur l'arbre de l'amitié

Écoute sa chanson, elle est humanité

Si tu comprends l'occitan qui guide son sifflet

Tu saisiras la prose du poète Roger.

Carole Radureau

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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