Je n’ai rien à dire aujourd’hui

Car j’ai trop à dire

Trop à dire trop à penser

Trop à analyser

Trop à juger et juger ce n’est pas top.

Je rentre ma tête dans le sable

Ma tête dans la carapace

Je suis solidaire des animaux.

Je laisse sur moi filer le sable chaud du désert

Comme un voile me ramenant à la pleine conscience

A ses fondamentaux.

Le vent est un ami-ennemi qui brise le temps

C’est un disséminateur de coquelicots

Avec du bruit dans les feuillages d’un cœur

Qui se prend les pieds dans les étamines.

Aujourd’hui je vais suivre le fil sans fin

La ligne pure qui n’a pas de frein

Pas de frein à ronger ni de frein pour freiner

Aujourd’hui je vais me connecter au fil

Me déplacer sur lui

Me sentir funambule sur lui

Me sentir pétale de coquelicot au-dessus du ravin

C’est ainsi que la vie te remets à ta place

C’est ainsi que chacun doit se sentir

Pétale de coquelicot volatile et versatile

Au-dessus du ravin

Le fil

Parfois soumis au vent.

Carole Radureau (31/03/2020)

Je vous promets des fruits savoureux

Des chants d’oiseaux à l’infini

Je vous promets des rires

Et les enfants retrouvés.

Le vent n’en a pas encore terminé

Il n’est pas bien installé, le printemps

Dans ses poches reste une pincée d’arsenic

 A envoyer balader le ciel.

Le soleil veut rire de toutes ses dents mais

Le froid lui met un râteau

Comme un foulard entre les dents et l’espoir,

Une canine arrachée trop tôt.

Je vous promets des gelées de fruits

Des confitures au miel d’espérance

Des moments lisses à ne plus y croire

Des embrassades retrouvées.

Le vent est un défi puissant à relever

Tout ce qui arrive au sommet un jour

Échoue à nouveau sur la plage

Abandonnée.

Le cycle recommence avec ses hauts et ses bas

Ses gelées d’hiver, ses gelées d’été au sucre parfumé

La force est dans le moment présent

Bien se préserver pour cueillir à nouveau

Les fruits de la vie.

Carole Radureau (30/03/2020)

A l’heure du pangolin

L’histoire est reine

Et la sélection de naturelle

Va un naturel sans frein.

Le soleil dessine ses pensées

Sur des murs sans préparation

La pensée détermine la nature

De sa question pourtant

Le soleil

N’est pas philosophe.

A l’heure du confinement

La distance est de règle

Et l’environnement retrouve ses aises

Quand l’humain se remet en question.

Les ombres sur le mur sont celles

De silhouettes qui réclament dans le ciel

Avec des yeux de pensez à nous.

A l’heure du renouveau

Le vert est roi

Et roi suprême et reine comme l’est

La Pachamama ;

Le vert a repris le dessus et la neige fait un vœu :

Celui de retrouver sa puissance, là-bas

Sur la tête des géants ;

L’air a repris le dessus et le nuage fait un vœu :

Celui de ne plus être gêné par les sempiternels vols ;

L’eau a repris le dessus et l’onde fait un vœu :

Celui de pouvoir hisser son message de pureté

De fraîcheur.

Il n’est d’ombre que l’ombre de nous, humains

Qui demandons sans doute trop

Alors que le nécessaire est roi

Il n’est d’ombre que la volonté des hommes

De changer de monde, de base, de volonté

La vie est toujours donatrice, dispensatrice,

Juste à sa façon

Son message est une leçon d’ombre et de lumière

Sur le mur de nos questions.

Carole Radureau (29/03/2020)

Ecris quelque chose de joli

Fais taire en leurs cœurs le morose

Ecris de très jolies choses

Qui font du bien autour de toi

Ecris à l’encre verte à l’encre rose

Des mots doux et tendres à la fois

Qui livrent des messages d’espoir

Se font caresse sur les cœurs

Tu peux sortir du plumier ta plume

Des grands jours

Celle qui a quitté le duvet de son hôte

Pour glisser en ta main son atout

Tu peux te servir de toutes tes encres

L’eau de rose, l’encre d’espérance

Celle qui veut briser l’ignorance

Et celle qui veut s’appeler encore

Ecris quelque chose de joli

Quand le froid resserre son étau

Le soleil est un dispensateur de paix

Quand on sait lire son message rayonnant

Ecris aujourd’hui pour ceux qui doutent

Pour ceux qui cherchent une lumière

Un peu de beauté comme un don

Qui vient chaque jour se coucher

Sur une page libre de tout.

Carole Radureau (28/03/2020)

• Ecris quelque chose de joli, référence à la chanson de Jean Ferrat, L’embellie

Mon fils Gianni m'a fait cette magnifique Calycé qui maintenant me fixe de toute sa lumière.

Je n'ai même pas pu lui faire une bise à cause de l'autre (vous savez qui).

Mais mon coeur rougit de joie, parce que penser aux autres, ça passe surtout par ce que l'on sait faire de ses doigts (dessin, bouquet, offrande, cuisine etc).

Et ces cadeaux-là n'ont pas de prix.

Sans étiquetage

Sans corsage

Pur et du conformisme

Débarrassé

Son regard d’enfant

Sage

Sain

Naturel et sensé

Le regard-communion

Avec ce qui vit

Ce qui est

Le regard-tendresse

Qui ne juge jamais

Le regard-compassion

Qui comprend, qui connaît

Le regard-vide

Et pourtant si plein !

Carole Radureau (27/03/2020)

Devenir semeurs de vie

Savoir reconnaître le message de la mésange

Comme un regard sur les anges

Une pensée (la compassion) vole au-delà du nuage

Avec toutes ces âmes sacrifiées.

Tendre la main à ce qui peut, de terre

Surgir

Comme une offrande

Un poivron sur la langue

Une aile par-dessus le toit.

Couvrir son espace de milpa

Apprendre à cultiver avec la juste loi de la terre

Devenir jardiniers en chef

Et prospères

Ne plus craindre la faim et le

Froid

De cette mort camouflée qui attend

Derrière la porte.

Devenir semeurs de cette espérance

Un pont face à l’ignorance

Un phare face au libéralisme

Une arche face à l’individualisme

Un trait tiré sur tous les fascismes.

Dans la graine il est tant de messages

Tant de petits cœurs palpitants et

Sérieux

Dans la graine dorment les nouveaux sages

Que vous êtes : écoutez-la !

La graine a le sang du combat pour la vie

Elle est là avec sa langue brûlante du feu

De l’espoir, celui qui mène à bon port

La culture verte et vitaminée

Jusque dans les plats, jusque dans les vies

Jusque

Dans la pérennité, dans la

Subsistance.

Construire des potagers collectifs dans les villes

Se donner la main

Verte et dans le lien et dans le fruit

Cultiver la solidarité.

La communauté poussera autour du jardinet

Ecoutant la chanson des carottes, la chorale

Du chou vert chahuté par quelques limaces

La mésange jaunira son chant au-dessus des tomates

Le ciel sera un grand collecteur

Dans lequel lire l’almanach du jardinier

L’apprendre par cœur car le temps sera celui

Du droit à la paresse.

Carole Radureau (27/03/2020)

N’attends pas pour être heureux

Le bonheur c’est ici et maintenant

Quand tu saisis au vol

Le sourire du soleil

Quand tu captes au vol

Le message du printemps.

Demain n’en sait rien

Et hier n’est plus

Ce présent que tu tiens

Dans ta main

C’est ton unique bien.

L’oublier c’est se tourner vers la peur

D’un lendemain plus sombre

L’oublier c’est retourner sur soit

En se rappelant les tristes moments.

Ici et maintenant tout va bien

Savoir saisir mains et messages

Lumières et frissons de l’air

Ici et maintenant ne pas voir au-delà

C’est cela la pleine conscience.

Carole Radureau (26/03/2020)

Ne serait-ce qu’une fois dans la vie

Se sentir un ou une

Avec chacun de ses frères humains

Ne serait-ce qu’une seule fois sur cette terre

Se dire ce que je vis

Ma sœur de Patagonie

Mon frère au Mexique

Mon cousin chinois

Ma tante en Afrique

Mon petit cousin Inuit

Le vit aussi :

Cette crainte, ce doute, cette question,

Cette pensée que le moment présent

A oublié d’être joyeux

Cette pensée qu’il ne faut pas se projeter

Au risque de se brûler une aile déjà balayée par le temps.

L’attente n’est pas un problème

L’attente est nécessaire à la résolution de l’aube

Il n’est que de se laisser porter par le flot

Comme une feuille légère ballotée sans effort

Profiter de la malicieuse première lumière filtrant

Son aura par le trou d’une serrure

Profiter du chant des oiseaux enfin libéré

Du bruit

Profiter de la nature qui s’éveille sans se poser de question

Sans se douter de quoi que ce soit

La nature fait ce qu’elle a à faire

L’oiseau fait ce qu’il a à faire

Et l’homme dans tout ceci, cet animal pensant

Pense et repense

Repense et re-repense

Au lieu de faire ce qu’il a à faire c’est-à-dire

Rien.

Toutes les cartes sont tombées

Les dés sont pipés et seul

Le chant de l’oiseau compte

Conte et re-conte une histoire universelle

A récrire

Eternellement.

Carole Radureau (25/03/2020)

Âme mise à nue :

émeri affûté du temps

sur sa peau tendre :

pores épurés.

Âme endurcie par le froid :

cal protecteur

cape de sécurité

le cuir a épaissi l’épiderme :

Nulle illusion !

Le petit poids de mon cœur

tremble en sa chaumière.

Le velours du printemps

sur la lisse nomenclature

dessine une carte-nuée cherchant

la

lumière.

Âme par la conscience pure

apaisée :

Energie par la paix

retrouvée.

Carole Radureau (24/03/2020)