pierre-mere

Publié le 22 Mai 2021

Le caillou accueillant

 

Ici, je suis arrivé

Je venais de quelque part

D’où l’on m’a arraché

Comme un morceau d’utérus

J’ai oublié mon histoire

De déplacement en déplacement

Voilà le propre du fruit de la terre

Extirpé de sa vertu.

 

Ils auraient pu, de moi

Faire de belles pointes de sagaie

Ou même peut-être s’essayer au feu

Ils auraient pu de moi faire des planches de salut

Je n’ai pas le monopole du cœur.

 

Ici je suis arrivé

Ici l’on m’a posé

Il semble que je sois apprécié

Que l’on ait été touché par mon aura

Je resterai le temps que l’on voudra de moi

Caillou accueillant j’ai de multiples fonctions

On me prête le désir de rendre table

Et de permettre aux oiseaux

De se désaltérer.

 

J’aurais pu tomber plus mal

Je commence à m’y faire

J’espère que de ma présence

La paix sera portée    apportée comme un luxe

Que seule la nature minérale détient.

 

Carole Radureau (22/05/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Pierre-Mère

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Publié le 19 Décembre 2018

La poésie sans fin : Le marbre et la bruine

Il y a des petits points (étoiles) qui dessinent un message
Et qui ne sont pas les fruits du hasard
Il y a comme un dessin somptueux
Provoqué par la force des siècles
La bruine
Peut le révéler

Dans sa chair
Compressée
Pressurée par une puissance tellurique
La cristallisation
A fait son nid
Et le calcaire a fui
A toutes jambes
Vers une sortie à l’air libre

Les minéraux ont fusionné
Ont rivalisé :
A moi le vert du jade en coupelle de velours
A moi le blanc pur de la licorne
Et son air de troubadour
A moi le rouge de la royauté mais ça c’est elle qui le dit

La bruine a fait son lit
Sur la douceur du talc
Déposé
Sur son aile de colombe
Elle a bruiné sa tendresse
L’opacité a révélé le dessin confus des anges

Sur le marbre on veut marcher
Le marbre on veut toucher
De marbre on veut être
Le marbre on veut posséder
Mais dans l’arbre de la terre
Le ver a déposé son travers
Par pans entiers
Le marbre est découpé
Fromage ou gâteau parcelle après parcelle
Que ne se partagent que les nantis

La bruine a décidé de ternir la pierre
La bruine a dit : pluie ne te rends pas…..

Carole Radureau (18/12/2018)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre-Mère

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Publié le 11 Septembre 2016

Chaotiquement vôtre

L’alphabet des vagabonds : C comme Chaotiquement vôtre


Eboulis de matière première
Chambre mal rangée
Grottes sombres
Abri de brigands
Gros fracas
Désordre érudit
Petite cachette pour korrigan
Demeure des fougères

Des fougères
Petites grandes
Découpées échancrées
Toutes nuances de vert
Palette du peintre de la forêt
J’aime les fougères
Quand elles grimpent aux arbres
Colonisatrices de troncs
Même pas abandonnés
Conquérantes des mousses éperdues

Amas de pierre
Cailloux de toute taille
Cailloux ? Tu rigoles
Grands comme une maison
Il y en a une qui bouge
On dirait qu’elle veut fuir
Elle est restée accrochée
Là-haut sur la colline
Les hommes la secouent
Elle reste-là attendant le moment
137 tonnes est le poids de la promise

Sombre attitude des profondeurs
Bosquets de verte composition
Tout est vert
C’est le domaine de la fraîcheur
L’humidité est reine
Mousse lichens
De l’eau pour tous
Ici le soleil a du mal à passer

Il y a des légendes
C’est drôle on croirait qu’un mage
Récite son couplet à notre oreille
On peut trouver refuge
Jouer à cache-cache
Y passer la nuit
Entrelacs de végétation
Lacets de raphias
Ongles de granite
Colifichet de calcaire fissuré
Pendentif de grès
Bijou de fougère-aigle
Au cœur
Ça bat fort
Ondes minérales épousant une verdure
Au cœur
Ça chamboule les cylindres
Ça reste là dans la chambre de bonne
Ça invite
Ça insiste
Ça persiste
Ça signe
On veut y retourner

Qui es-tu Korrigan de mon cœur
Qui a pris le tournant de ma vie ?
Je suis une vagabonde
Ame de papier mâché
Je ne me fixe pas
J’ai le mal de vivre
Rien ne me retient tu sais
Je suis étoile filante

Si tu crois que le licol au cou
Un lutin facétieux
Pourrait un jour embellir ma parure
Il faudrait de l’amour
Il faudrait la tendresse
Des tonnes d’amour
Des tonnes de tendresse
137 tonnes est le poids de la promise

Carole Radureau (12/09/2016)

Chaotiquement vôtre
Chaotiquement vôtre
Chaotiquement vôtre
137 tonnes est le poids de la promise

137 tonnes est le poids de la promise

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre-Mère

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Publié le 4 Janvier 2015

Et si la pierre était taillée ?
Ode au tailleur de pierre

 

 

 

Je pose mes mains sur les sentiers du désir
Caressant les aspérités profondes
Je viens cueillir les fruits
Dans les entrailles minérales

Comme un lynx bleu, j’apprends
Au rythme patient de la boucharde, j’apprends
L’art du trait fait naitre le mascara
Les promesses ouvrent leurs paupières

Comme un lynx bleu, j’apprends
Avec la rigueur du ciseau, j’apprends
La géométrie de l’équilibre exhale
Une sérénade d’acacia

Comme un lynx bleu, j’écoute
Au chant de la gradine, j’écoute
L’indicible rêve des améthystes
Et le doux souffle des pierres

Comme un lynx bleu, 
J’apprends les secrets du silence et du temps

 

Hobo- Lullaby

 

Et si la pierre était taillée ?
Ça gargouille

Dans l’air résonnent et tintent

Les sons de cloche des marteaux

Qui tapent en cœur en duo

Sur le bloc de pierre dégagée.

Dans la forêt de bois feuillus

Dans la futaie bien à l’affût

Les hommes ont entrepris le liais

Taillant son grain fin plein et régulier.

D’une main, la pointerolle

Fixe la grosse masse un peu folle

Et de l’autre la massette s’applique

Dans un geste digne du lac des cygnes.

Pour rendre le trait bien précis

La gouge se fait une amie

Et sculpte sculpte le portrait choisi

Le plus beau ou bien le plus laid.

Car pour être gargouille

Point de mode à suivre

Une bonne pierre dure résistante à l’eau

Quelques traits grossiers

Tirés au cordeau

Et voilà le travail

Que les monstres les diables entraînent

Avec eux et leurs vents mauvais.

La gargouille tend sa bouille

Elle veut se vendre et non s’offrir

Dans la cour ou sur la façade

Ses jours elle va finir.

J’ai sculpté la tronche de travers

D’un président au pouvoir surfait

Nul doute qu’il fera fuir les corbeaux

Puis les mauvaises ondes s’il le faut.

J’ai sculpté la plus belle des offrandes

Dans la pierre qui est loin d’être tendre

Mais moi la tendresse j’en ai plus qu’il ne faut

Alors qu’une gargouille…….

Carole Radureau (20/12/2014)

 

Et si la pierre était taillée ?

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre-Mère

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Publié le 19 Octobre 2014

Cristaux de souvenirs

ALBERT


Les pierres dévorent elles toujours les âmes inquiètes ?
Quand dans leurs yeux résonne l’éternelle question
Comme dans l’éphémère d’une vie résonne le magma

Tes yeux matin de Burle interrogeais un ciel changeur
Tes soucis bien planqués comme la girolle sous la feuille morte
Quand ton accent tonnait, chevauchant les rocailles

L’incertitude des hommes qui trouvent le bonheur
Albert, tu as marqué la terre d’une empreinte de sueur
Un sillon creusé par une larme de vie

Tes ruches sont désertes, tu ne leurs parles plus
Les abeilles ont gardé pourtant bien de l’ardeur
Même si elles ne butinent plus de châtaignier protecteur

Ton souffle qui enchante la mémoire des vallons
Régénère les sous-bois bouffés par la broussaille
Rassure le vieux muret en proie à l’abandon

Le vieux troupeau de chèvres et les buissons hagards
Les hulottes muettes aux cimes des fayards
Ont laissé leur patois sur un sentier perdu

Alors, comme le sourire de ta Louise,
Faire naître la rosée
Poser son cul dans l’herbe
Pour soigner du regard un paysage d’automne
Quand les fleuves de novembre charrient des soirs de méandres
Chargés de nuages et de remords

Hobo-Lullaby

Cristaux de souvenirs

MEMOIRE MINERALE

Je caresse une pierre
Une pierre au milieu de son mur de pierre
Elle est douce et fibreuse
Sous ma main je sens les petites aspérités
De petites marques du passé
Qui semblent vouloir me dire :
Ici l’histoire écrivit sa mémoire
Sa mémoire n’est point lisse comme le marbre
Elle est rugueuse
Comme les soubresauts du temps.
Je caresse la pierre que j’ai choisie
Et d’un coup le livre s’ouvre sous mes yeux ébahis
Un livre de granite au parfum d’antan :
Les êtres harassés rentrent des champs
Leur dur labeur affaisse leurs épaules
Un fardeau de bois pour la cheminée
Et une poignée de châtaignes ramassées entre les murets
Pour la soupe maigre, c’est un joyeux festin.
Ici la vie est dure, on ne mange pas à sa faim
Ici il faut craindre la peur et la haine
Que tu sois protestant ou bien catholique
La foi qui tourne toujours en oblique
Peut un jour t’accrocher à une lanterne.
Ici c’est la domination des bourgeois des curés du métal
Qui sous les cous dégarnis font plier les glottes étranglées
Les brigands font régner la terreur
La peste s’arrêta pas très loin mais elle signa de son nom
L’insécurité qui levait les bastions
Mettant à égalité les êtres de la région.

Les pauvres se lèvent le matin, cultivent le petit lopin
La terre est pauvre comme eux mais elle sait offrir des richesses
Pour peu qu’avec tendresse on lui offre ses caresses :

……et la châtaigneraie grandit, ses fruits seront jolis
On l’entoure de murets, on la bichonne pour de vrai,
…..et les mûriers poussent comme les vers de la soie
Ils offrent pain et couvert pour ceux qui les tutoient.

La prospérité peut un jour ou l’autre trouver son chemin
Dans cette terre austère, cette terre de montagne
Où la vie sauvage ne cède pas facilement sa beauté
Aux violents, aux tourments, aux histoires du passé
Et aux profiteurs de pacotille.
La pierre elle, ne bouge pas, elle est là et grandit
Elle veut raconter son histoire, son terroir
Sa fibre-livre est minérale à souhait,
La pierre raconte le règne de la vie
L’alliance des produits de la terre
Dont l’homme sait tirer profit
L’homme simple, l’homme-nature, l’homme-vie
Et non l’homme-profit.

Carole Radureau (19/09/2014)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre-Mère

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Publié le 8 Décembre 2013

Chant minéral

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Entends

Dans la bourrasque, crisser le sel d’Atacama

Le vent jouer un air de flute indienne sur les ailes du condor

Un Amazone de sève gronder dans la forêt

Le chant de l’herminette au tam-tam de tronc

Le grain de maïs hurler au sortir de l’épi

Des larmes de sang perler à l’œil de la copihue

La pluie murmurer son chagrin aux feuilles de l’alisier

Bruisser les naseaux des hautes transhumances

Pépier le ru d’un grillon inlassable

Les ailes de l’hirondelle soupeser les nuages

La caresse des mains nées pour diéser l’argile

Le sourire des macareux aux malices irisées

Un magnétisme étrange qui dompte tes errances

Un rythme sourd qu’auscultent tes pieds nus

La tiédeur des sous bois transpirer dans tes mains

Une mélodie de petrichor envouter tes narines

Écoute

Le chant de vie du monde minéral

Hobo-Lullaby ( Chant minéral)
****
Chant minéral
Chant minéral

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Vague de rosée, épave échouée

Feuille ciselée débordante de sève

Récipient d’argile, teinture de roucou

Pierre brûlante, survol du condor

Grotte de pierre, écho gémissant

Bouillon de pierre, coquillage fumant

Écume baveuse qui lèche le sable infini

Figure de proue, visage délavé

Sel au délicieux parfum océanique

Figure de pierre, structure de citadelle

Pierre en habit de conquistador ailé

Flèche araucane dans le front de l’ennemi

Lautaro au sang fier, aigle sidéral

Petit rocher friable, filon généreux

Immensité ténébreuse, pluie australe

Pignons croquants, estomac repu, désespoir

Silhouette élancée, écailles acérées

Rose de pierre, cœur de marbre sculpté

Rose de terre, pétales aux sens modelés

Grain de silice tendrement enroulés

Sable fin gémissant, huître d’hier

Canot d’écorces dans la brume

Pêcheurs fuégiens, yeux sombres, futur obscur

Rose au cœur de pierre épanouie

Copihue, cloche rose, tinte dans le noir

Copihue, goutte de sang, goutte de lait

Vert-olive tricahue, plumage camouflage

Cris perçants, dernières paroles de loro

Cris perçants, premières paroles d’El pueblo

Marichiweu, barricades de lances

Mapudungun aux sons fleuris, fierté mapuche

Silhouette sans fin, frontières adorées

Couverture pacifique, draps d’écume polaire

Murailles sacrées, échancrures granitiques

Nuages de pensées, tissage de fils d’argent

Filandreuses racines, chevelure sépulcrale

Désert fissuré, sel aux multiples propos

Glaciers au dialogue de gel, banquise australe

Silhouette géante, cordillère d’ombre et de lumière

Pierre qui roule sur le sable gris de l’île noire aux futurs d’espoir, de lumière et de paix

Pierre qui roule dans les esprits des futurs êtres de pierre

Pierre qui chante dans le monde aux feuilles de verre et aux fleurs qui suent des larmes d’amour

Pierre qui déboule les pentes en glissant sur le gravier de l’humanité qui s’accroche aux ailes du condor

Pierre qui épousa un jour la rose aux mille cœurs de tendresse éclose et en fit un enfant de vie

Écoutez le chant du monde minéral

Carole Radureau (03/11/2013)


(Le chant du monde minéral)

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Chant minéral

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Publié le 1 Décembre 2013

Matrice de l'Humanité
Patchamama

L’interrogation de mes yeux résonne dans le lointain des promesses étoilées

Les caresses du vent gravent des courbes sensitives aux aveugles statues

Un fumet d’iris vient dans un soupir de rouge gorge frotter la blancheur des ventres

Une mémoire d’amande glisse sur les feuilles d’une bouche ébouriffée

Un bruissement de fougère murmure une symphonie au prélude de sève

Et pourtant

Mes pieds goûtent le rythme du magnétisme

Mon cœur tambourine un flamenco d’osmose

Mon esprit échafaude des bras de courte-échelles

Mes bras obéissent à tes désirs d’offrande

Mes mains façonnent ta force, tes sens et tes soupirs

Toi qui donne la vie au frémissement des vents

Et sept sœurs d’écume en guise de firmament

Hobo-Lullaby

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******
Mère-argile
Matrice de l'Humanité

La terre-mère épand sur le sol son rouge manteau.

C’est son sang, épais, dense et dans le fer

il puise sa couleur rouillée

son caractère de pierre.

Elle dit aux hommes : Prenez !

Ceci est ma matière première

faites-en ce que vous voulez

pour former de vos mains

les récipients utiles à vos futurs festins.

L’homme habile de ses doigts agiles

amasse peu à peu la généreuse donation.

Elle est sable, elle est eau, elle est terre, elle brille ;

chaude, douce, instable ;

coulante ou bien collante,

dans sa matière toutes les formes prennent vie.

L’homme de ses habiles doigts

puise dans la profondeur de sa substance,

la caresse, lui parle, la charme,

lui dit de bien vouloir se plier à ses volontés.

La pâte se fait câline, elle se modèle

comme l’homme sous les feux de sa créatrice.

Puis, séduite,

elle abandonne la partie

car sous les mains ruissellent

des fragments de bonheur :

l’élasticité dans les formes épouse,

la créativité

qui sous les sens épanouis

donne une forme accomplie.

Quelles rondeurs !!

Madame la cruche peut être fière !

Deux anses finement ciselées

viennent pour le nécessaire,

un bec pour le plaisir de voir rigoler

l’eau fraîche et pure, le vin clairet,

des incisions fuselées comme signature.

Au four, et que ça cuise !

Que la mère-argile à jamais objet

signe son œuvre pour l’éternité.

Matrice de l'Humanité
Carole Radureau (01/11/2013)

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