gianni ou fragments de vie sauvage

Lui il a le sourcil jaune

Il est bien contrasté

Ce n’est pas un moineau

Peut-être le bruant zizi

Le fameux bruant zizi que j’aimerais

Connaître

Parce que le sourcil jaune

Me tape à l’œil

Que le nom est mimi

On l’entend presque zizinuler

C’est sans doute à son chant

Que son nom est dû

Nombreux sont les noms d’oiseaux

Donnés pour leurs caractéristiques

Physiques, ou bien leur parler

Il faut savoir écouter, savoir différencier

C’est tout un métier

Il n’empêche, c’est notre 1^er bruant !

Sans doute remonte-t-il du sud

Suivant les courants d’air chaud

Ce qui nous vaut les invasifs insectes

Dont on se passerait bien

Quand il s’agit d’oiseaux, on est très preneurs

Il y a, ici, de la place pour tous les amis oiseaux

De la nourriture et de l’eau

Parfois de petites maisons sans prétention

Qui ne servent sûrement pas à grand-chose

Sinon à faire genre !

On dirait un moineau, seulement

Il a le sourcil jaune :

C’est peut-être le zizi

Le fameux bruant zizi !

Carole Radureau (01/06/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

Bruant zizi, emberiza cirlus

Par pudeur, non, je ne vais pas me montrer

Saurez-vous, observateurs

M’apercevoir ?

J’ai la parure de feu

Offerte par un oiseau merveilleux

Qui souffla sur mon peuple

Un air de révolution.

C’est la révolution des cueillettes

Des bonds joyeux dans la canopée

Gai, gai, Noisette à la récolte de ses sœurs

C’est la révolution du bond

Non pas du James mais du grand saut

La forêt ne résonne jamais tant

Du silence de nos petits pas feutrés.

Je suis le fils de la Terre Mère

Un qui a été doté de la plus adorable frimousse

Plaisant aux petits et aux grands

Aux grognons et aux difficiles

Aux tendres et aussi aux durs.

Seule espèce indigène de ce pays

Rouquin au demeurant célèbre

Mais quel prix à payer

Quand l’invasion demeure

La plus sûre tentative de destruction.

Mes cousins ne m’honorent pas

Non, ils m’ignorent

Ils veulent sans aucun doute survivre eux aussi

Personne ne leur a demandé de venir

Pourtant maintenant les savants ont décidé

Qui est invasif, qui est nuisible

Qui est envahi, qui est susceptible de disparaître

Et moi, Noisette je suis de ceux-là.

Ne me regardez pas comme ça !

J’ai de la vigueur !

Du nerf à revendre !

De la tendresse au cœur

De la joie à revendre.

Je mise sur la puissance de ma couleur

Ne cherchez aucun artifice à celle-ci

C’est de la pure teinture naturelle

Ni brou de noix, ni henné, ni bois de Campeche pour moi :

Ecureuil pur-sang de nos bois, y compris des Enfers

Sciurus vulgaris je suis :

Le plus mignon, quoi !!

Carole Radureau (30/05/2023)

Inspirée par ses photos de Gianni

S’il ne tenait qu’à moi

Oiseau je serais, fusée intermittente

Avec un petit foyer rouge aux fesses

Et le noir brillant de la liberté pour mission.

Et le voilà avec sa mine de petit réjoui

Tout timide, presque déconfit

Alerte en la demeure car le nid n’attend pas

Il faut les remplir ces estomacs

Qui semblent sans fond.

Ici l’insecte est roi, l’oiseau le sait

Il chante et sautille, se veut un brin un familier

Il a le châssis pour armure

Le vers pour vocation

La chanson qui crisse un peu

Comme un bout de papier froissé

A ça on le reconnaît.

Pour un peu je me verrais bien

Petit oiseau tourné vers l’anarchie

Qui fuse avec son verbe haut

Couvé par mille foyers.

Son objectif c’est vivre c’est

Rester libre quoi qu’il en soit

Lui ne sait pas de quoi l’avenir est fait :

Mais qui le sait, qui le sait ?

Carole Radureau (09/05/2023)

Inspirée de cette photo de Gianni

Rougequeue noir, phoenicurus ochruros

Lui aussi le revendique l’adjectif

(Synonyme d’adorable)

Quand on le voit on se dit ça 

Le petit mignon

Au regard tendre 

Le très attendrissant.

Mais il est véloce

(Synonyme de prompt)

A cause de cela ça ne se voit pas

Qu’il est mignon.

Mais voilà que nous l’avons vu.

Il n’avait pas la tête en bas

Sous une feuille

En train de picorer un à un les pucerons

Nous l’avons vu, évidemment

Nous l’avons trouvé mignon.

Pas facile.

Maintenant le cousin du pouillot ardéchois

Sera le pouillot mignon

Son copain le troglodyte lui prête

Gentiment

Son petit nom

Il est partageur le troglodyte

C’est un zoizo sympa

Comme le pouillot

On a affaire à de gentils petits

Très très très utiles

C’est pour ça qu’on les aime

C’est pour ça qu’ils valent bien

Leur petit nom de mignon.

Carole Radureau (21/04/2023)

Inspirée par ces photos de Gianni

Chanter, crier : fauvettes

Vous êtes arrivées !

Et cette-fois l’on vous voit

Est-ce l’habitude

Est-ce la faim

Qui vous rend si visibles cette année ?

D’habitude, silhouettes

D’habitude, chants

D’habitude, vols rapides, identifiés

Difficiles à saisir.

La fauvette est une princesse qui se cache

Parfois sa couronne est noire et c’est un Monsieur

Parfois, sa couronne est rousse, c’est Madame

Les deux couronnes s’unissent

Le résultat ne fait pas comme celui des chats :

Une petite pochette surprise

Avec des écailles, des tricolores,

Petits bigarrés, de toutes les couleurs.

Non, chez l’oiseau, c’est plus strict

Tête noire, tête rousse :

Même chant

Même régime.

La fauvette souvent concurrence le chant du merle

C’est une joyeuse chorale printanière

Autrefois inconnue

Elle est arrivée il y a environ 4 ans

Elle revient chaque année

Le jardin lui plaît, il y a des fruits

Fauvette et fruit, rime.

Dans ces pommiers à fleurs

Les oiseaux frugivores l’automne

S’en donnent à bec-joie !

Ils ont bien du mérite

Les mini pommes

Dures comme des cailloux

Ne sont pas une panacée !

Qu’importe, ils y tiennent.

Dans ces pommiers à fleurs

Le photographe peut tranquillement

Fixer les oiseaux mouvants

Les fixer sur la pellicule pour faire

Ensuite

Chanter et rimer la muse.

La muse n’y manque pas.

Carole Radureau (19/04/2023)

Inspirée par ces photos de Gianni

Lâcheté,

Cruauté,

Arrogance,

Mépris,

Cynisme,

AH !!!

Préférer et de loin le héron qui se lève

Dans son herbe fraîche

Tout apprêté de rosée

Préférer le héron au long cou

Offert sur cette photo.

Lé héron avait un souhait

Celui de garnir

De garnir et re-garnir

Son estomac bien vide

Il vaquait dans son pré

Il glanait dans son champ

A l’affût d’une proie

Peu importe laquelle

Il était preneur

Le héron n’est pas difficile

Tout lui va !

Tout lui va

Gobé vivant

Ça se tortille, là, dans son bidon

Si bien que l’on songe aux contes

L’on songe aux mythes

Où les victimes au bout du compte

Ressortent en vie une fois la vie

Du méchant reprise.

Le héron avec son bidon mouvant

Dame grenouille, sieur hanneton, damoiseau vermisseau

Qui tiennent conversation

Organisent la lutte

Contre la méga-bedaine de leur tortionnaire

Ça gesticule, ça vocifère, ça conspire

De toutes les manières

Sortir d’ici, quoi, sortir d’ici

Nous n’aurions jamais dû y entrer !

Le héron lui n’entend rien

Il est sourd

Même aux borborygmes de sa bedaine

Le héron est borné ?

Je n’oserais pas dire cela, le héron est roi ?

Encore mieux !

Il a gobé ses proies, elles sont à lui

N’attendent que les sucs digestifs

Pour enfin les empêcher de nuire

De geindre et de barbotter dans son estomac.

Au bout, du bout du compte

Le héron est gagnant

Nul syndrome du côlon irritable pour lui,

Nul SIBO, nulle porosité intestinale

Il a un système digestif à toute épreuve

Dire qu’il pourrait avaler un pavé ?

Que nenni !

Lé héron, lui, c’est un gentil

Il mange a sa faim.

Point.

Le reste est une autre affaire

Que seule résolvent les contes et les mythes

Dans des versions souvent futiles

Pas toujours faciles à comprendre.

Moi, à cette heure

Je comprends mieux l’estomac du héron

Que tout le reste

Même si j’aimerais écrire une fin heureuse

Aux contes d’aujourd’hui

Je n’en vois pas, ici, d’accessible

Sinon, continuer de lutter

Car lutter c’est vivre

Lutter pour ses droits

Lutter pour se nourrir

C’est vivre

Tout simplement.

Carole Radureau (16/04/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

Lorsque la toile de la terre a craqué

Une à une sont sorties

Les tourterelles

Elles avaient au cou un collier mais

Nulle chaîne aux pieds.

Lorsque le tracé du vent a ruiné la face de la terre

Une à une sont arrivées les tourterelles

Gris rosé, lilas, violettes ou multicolores

La planète elles ont colonisé

Sans qu’aucune goutte de sang ne coule.

Lorsque les tourterelles turques sont arrivées chez nous

Nous n’avons rien dit, nous les avons reçues

Comme d’agréables visiteuses

Débonnaires, pacifiques, roucoulantes et sincères.

Lorsque Bibendum est né, dans mon jardin

Je n’ai rien dit, juste regardé cet oiseau

Reconnaissable à son front bombé

Il vient au fil des mois avec CahinCaha

Appuyer sur le bouton de notre télé :

C’est la vie, la vraie vie du jardin

Qui s’anime, qui se déroule, journal

Sans aucune guerre si ce n’est celle pour la vie

Les tourterelles sont là, CahinCaha

Nous font rire

Nous font parfois pleurer car leur taux de réussite dans les nichées

Semble faible.

Bibendum et CahinCaha habitent chez moi

Ce ne sont pas les vôtres,

Elles leur ressemblent

Fruits d’une espèce qui paraîtrait solide

Alors que dans le monde, leurs cousines

Tremblent.

Rien n’est acquis sur cette terre

Rien qui ne soit solide

Sinon l’amour que l’on porte aux êtres

A leur attention à leur soin à leur pérennité.

Carole Radureau (11/04/2023)

Inspirée par ces photos de Gianni

Laissez-moi me concentrer sur les oiseaux

Ils sont là

Ils sont là on les voit

Ils sont là on les entend

Ils sont là hourrah !

Ils sont omniprésents.

Ce n’est pas qu’ils servent de distraction

Ici l’oiseau est roi

Il occupe tous les espaces

Toutes les conversations

L’oiseau c’est un mode de vie

Il ne cache pas les inquiétudes

Les informations suivies attentivement

Les analyses que l’on tire de faits inquiétants

L’oiseau ne cache ni la guerre entre les peuples

Ni la guerre contre les travailleurs

Ni la guerre contre la terre-mère

Ni la guerre contre ceux qui défendent le bien commun

L’oiseau chante et l’air est anoblit

L’oiseau vole et la fleur soupire

L’oiseau fait son nid et le cœur est allégé

L’oiseau chasse et le jardin sourit

L’oiseau mange et l’on est contents

L’oiseau gazouille et la fleur s’attendrit

L’oiseau envahit et l’on en redemande

Il n’y a jamais trop de place pour l’oiseau.

El jilguero a brisé la loi du silence

Il a pris en toute innocence le rouge de la demeure

Il a coiffé son casque d’ardeur

Chaussé ses sabots de pourfendeur des airs

Il a brisé la ligne du temps

Mimer une scène de ménage

El jilguero a fait un trou au corsage des incrédules

Il a buté les cœurs comme on bute des pieds de pommes de terre

Son âme a cassé toutes les poteries en argile

Sa résonnance a mis le feu au poulailler

El jilguero est un roi en sa demeure

Certains veulent l’enfermer dans une cage

Faire du fric avec lui

Certains le pistent, certains le traquent, certains

Braconnent avec El jilguero

Nous,

Nous l’accueillons :

Bienvenue chez nous El jilguero !

Casques rouges en bandes sacrées.

Carole Radureau (09/04/2023)

Chardonneret élégant

Inspirée par cette photo de Gianni

Etre oiseau avec l’oiseau

Savoir se reconnaître oiseau

Grâce à l’accent

Il est là, nous l’avons vu

Avant nous le prenions pour un moineau

Etre oiseau c’est avoir le cœur chaud

C’est avoir le sang chaud

Mais non dans la colère

Juste dans l’adaptation

Etre oiseau c’est être accenteur

Gentil, joli, tout en nuances

Venant picorer sous la mangeoire

Les choses que les autres ont laissé tomber.

Avec son petit collier gris-bleu

Sa jolie robe écaillée

Il a l’œil vif de la conquête

L’humilité des oiseaux populaires

Il cultive sa nature débonnaire

Sait se fondre dans le décor

Semble toujours de bonne humeur

Etre oiseau comme l’accenteur

C’est être oiseau sympa.

Parfois nous l’oublions

Plus aptes à voir la bavette rouge

Les facéties de Georges

La belle bande à Bonnot

Mais lui, il est toujours là

Timide, précieux, vigoureux

Sa chanson est mélodieuse

Sa présence un don précieux.

Carole Radureau (08/04/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

Ils lui ont donné un nom d’oiseau

Le coiffant d’un air péjoratif

Comme quoi ils auraient, ces oiseaux, une tête vide !

N’importe quoi !

Rose comme l’éléphant dans le bois

Rose comme la fraise aux abois

Le vol rose est arrivé chez nous

Comme une petite révolution

Ça fait 2 ans que je les attend !

Elles étaient possibles

Mais non encore venues

Ça fait 20 ans que je sais qu’elles viennent

A Magnanville

Ha ! la jolie tête

Ha ! la jolie couleur

Un fringi de plus vient avec ardeur

Survoler notre petit paradis

Ne nous manque que le serin cini

Il n’est pas dans les possibilités

Qui sait, qui sait

De quoi l’avenir est fait ?

Rosito avec sa famille

Rosito est venu chez nous

Je ne l’ai pas vu mon fils l’a

Heureusement photographié

Je peux donc le chanter

Je peux donc le faire voir

Je peux avec un grand sourire

A Katia

Demander :

Est-ce bien une linotte mélodieuse ?

Carole Radureau (03/04/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

Linotte mélodieuse, linaria cannabina