gianni ou fragments de vie sauvage

C’est difficile de savoir

C’est difficile de reconnaître

Quand ils naissent dans les bois

Les champignons

Sont-ils bons ?

Pour cette raison nous avons dépêché

La goûteuse

Un insecte lui aussi inconnu

Il s’est dédié à sa tâche avec zèle

Est-ce la bonne solution ?

Goûteuse :

Est-il comestible, est-il vénéneux ?

Dis-moi, dis-moi

J’aimerais tant y goûter

Il a l’apparence d’un goûter

Il a l’air de nous faire signe

Qu’il se destine à la poêle.

La goûteuse fait son travail

Goûte puis s’en va prenant ses ailes à son cou

« À la revoyure » dit-elle !

Et nous restons avec notre faim de champignon

A regarder la beauté libre de spores

A regarder, impuissants,

Les doigts de Velnias sortir pour nourrir le monde.

Carole Radureau (29/11/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

Inspirée par la photo de Gianni ci-dessus

Dans le ciel, là-haut

Très haut, 3 oiseaux inhabituels

Noirs, assez grands

Qui sont, qui sont-ils, qui sont ?

Ce sont des cormorans !!

Vol de cormorans sur Magnanville

Aucune info pour annoncer la nouvelle

Pourtant Magnanville est souvent à la une

A croire que les oiseaux, ils s’en moquent !

Les cormorans d’où viennent-ils ?

Où vont-ils ?

Qui sont-ils ?

Sont-ce des migrateurs ?

Des habitants de la Seine ?

Ces beaux oiseaux je me souviens en avoir vu

Sur un arbre largement tagué de leurs œuvres

Au milieu de ce fleuve :

C’était l’arbre aux cormorans.

Ce ne sont pas les mêmes qu’en Bretagne il me semble

Là aussi nous en avons vu

Nichant dans les falaises du Cap Fréhel

Ou bien au-dessus des 7 îles

J’ai même vu un cormoran plongeant en Bretagne

Mais jamais, non jamais, jamais

A Magnanville.

Venez chez nous oiseaux de tous cieux

De toutes espèces

Ici l’on vous aime et vous respecte

On veut tout savoir de vous

Oiseaux, cormorans, nos frères

Peut-être même nos ancêtres

Ce qui expliquerait notre passion, notre amour

Pour eux.

****

3 cormorans dans le bleu grisonnant

Vers quels cieux, vers quels lieux

Allez-vous cahin-cahant* ?

Carole Radureau (28/11/2023)

* c'est pour la rime

L’ombre a porté sur ma corpulence

Un velours non pas d’apparence

Couleur de mousse

Comme une vision d’optimisme.

C’est ma cape d’invisibilité.

Vous savez, je me fonds

Dans le bois

Telle la fougère qui ne se laisse

Jamais

Berner.

J’aime cette cape

Elle grouille de vie

Que les hommes nomment « vermine »

Moi cette vie m’habite me rend joyeux

Non pas que du côté « nu » de ma corpulence

Il n’y ait aucune vie, elle

Grouille

Aussi

Plus timide.

Me voici mi-figue-mi- châtaigne

Jour/nuit

Chaud/froid

Un bi-arbre me direz-vous

Je n’ai pas froid l’hiver où le gel

Pousse la cape à plus de profusion

J’aurais sans doute le plus chaud habit de la forêt

Si jamais l’hiver veut bien continuer

Son parcours.

Carole Radureau (25/11/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

Bergeronnette

Paysannette

Si le poème se veut champêtre

Vient sur sa page blanche.

Tes petites pattes ne sont-elles pas

Dérangées par ces rudes mottes

D’argile agitées ?

Cette terre sans vie, lessivée,

Pleine d’ennui, qui ne sait plus

Où sont passées ses vertus.

Il y a encore quelques vermisseaux

Bergeronnette paysannette

Tu as scruté, regard ambré

La motte, la sous-motte et la clé

A toi s’est révélée comme source de vie.

L’oiseau sait se contenter de peu

Il glane, il tisse, il croise les sources

Pour enfin y trouver son compte.

Bergeronnette paysanette

Petite Jeannette à la trame champêtre

Dis-moi si le champ ainsi dénudé

Est pour toi, source de vitalité ?

Carole Radureau (22/11/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

Le roi Georges a oublié sa couronne

Sur le lit durci de l’automne

Il a oublié sa noblesse

Dans le cœur de fougère du sous-bois.

Il s’en moque, noble par nature

Est le cœur de Georges et si on lui dit :

Roi

Lui, ne s’en soucie pas.

Il est admiré

Il est craint

On dit de lui qu’il est porteur de feu

Il fait peur aux badauds

Pourtant il les enchante de son chant

Peut-être est-ce pour ceci qu’on l’appelle Roi Georges

Là où tout le monde se tait

Préparant sa glotte au miel d’acacia de l’hiver

Georges chante à tue-tête

Il est sûr qu’on l’entend

Il est certain qu’on ne le confond pas

Georges c’est le plus fort !

Sa tactique est payante

Il a inversé la tendance du chant des passereaux

La compétition pour les cœurs

Lui, c’est un chœur tout seul

Quand il a par ailleurs délimité son territoire

Nul autre Georges dans son quartier

C’est pour ceci, aussi, qu’on lui dit « Roi ».

Carole Radureau (22/11/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

On ne sait pourquoi elles crient.

Sans doute

Reviennent-elles de la pêche

Elles nous crient les noms de leurs conquêtes

Merlans, sardines, peut-être

les touts derniers poissons de roche

pour la bouillabaisse.

Certainement c’est une bonne affaire : 

Emmenez vos glacières

Une bonne bouillabaisse ça se tente

Mais il faut être équipés !

On ne sait pas ce qu’elles se disent.

Ça a l’air important.

Peut-être sont-ce des encouragements.

Peut-être est-ce un entraînement

Pour les jeux olympiques

Il faut de la voix pour coacher :

Oh ! mais elles sont bien dotées.

Peut-être qu’elles veulent postuler

Pour l’Eurovision

Peut-être veulent-elles participer

Au festival des Vieilles charrues ?

Ou bien, faire travailler l’écho

Là où il se trouve

(seulement ce n’est pas sur leur habitat)

Peut-être veulent-elles faire un voyage

(elles ont les ailes pour voler)

Un voyage pour trouver où dort l’écho

On l’entend peu en ce moment

A part pour se faire

L’écho des morbidités

Peut-être veulent-elles se rendre au pays du cajón

Histoire de joindre à leurs voix mélodieuses

Une caisse de résonance

J’imagine la chorale

La créative Nueva Canción made in Mouettes

J’imagine très bien, j’

Imagine, j’imagine encore, j’

Imagine et

Vous ?

Carole Radureau (20/11/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

« Une ligne est un point qui a fait une promenade » Paul Klee

Viens te promener mon frère

Sur l’autoroute sans fin de l’arboré

Les écailles de l’écorce

Sont en tout point rangées

Aucune ne laisse supposer le trésor

De la vie.

Viens te balader sur ce tronc

Avec moi

Sautille, n’aie pas peur

Tes pattes bien accrochées

Le tronc est un tableau où

S’ancrent

Toutes

Les

Craies.

Ici la route

Ici la substance

Ici la promenade

Ici la subsistance

Ici la vérité

Ici le bon temps

Ici l’évidence

Là, aucune lassitude

A se gaver des fruits de la vie

Sans préjudice sans pollution

Promenade salutaire.

Carole Radureau (16/11/2023)

Inspirée par ces images de Gianni

Grimpereau des jardins