Publié le 16 Février 2020

Le vacher à tête brune

J’ai dominé dans les broussailles la grande harmonie

Dans une parade digne de la canopée

J’ai séduit

J’ai convolé

Et voici que ma compagne

Doit trouver un nid

Non, je ne passerais pas mon temps à le construire

Il sera tout fait

Déjà fait

Chez dame paruline jaune, dame bruant chanteur ou dame moucherolle phébi

Chez ses hôtes bienveillants mon œuf

Sera choyé

Nourri comme il se doit

D’insectes

Et la pérennité assurée.

 

Moi je chante je parade et je suis

La terre-mère ainsi m’a fait

Ceci est mon rôle sur cette terre

Ma destinée

Que les hommes ont poussée à l’extrême en perturbant l’espace

La nature, l’environnement, déplaçant tout

Faisant de moi un oiseau parasite au sens péjoratif du terme

Ce qui est très injuste car je ne fais que ce dont

Je suis sensé faire.

 

Carole Radureau (16/02/2020)

 

Vacher à tête brune

Molothrus ater

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 15 Février 2020

Staccato le petit-duc des Palau

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

 

 

Le silence a perdu son aura dans le feuillage

La nuit sombre se fend d’un cri

Et deux yeux de cristal percent le rideau

Quand celui-ci se lève c’est l’heure de la pièce.

 

Il est là le petit-duc qui a tout compris

La vérité sacrée et la proie pour l’ombre

Le nid dans la forêt cache son secret

Et son chant est disque vinyle retrouvé soudain.

 

Il est un petit-duc qui respire enfin un air de liberté

Interdit à d’autres

Son bec est expert à la chasse aux insectes

Il vole dans son ère et sa chance lui sourit.

 

Carole Radureau (15/02/2020)

 

Petit-duc des Palau

Pyrroglaux podarginus

Famille : strigidés

Localisation : République de Palau (Palaos)

Habitat : forêts pluviales de plaines

Régime : insectes, vers de terre

Couvée :  œuf

Menacé ? non

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 15 Février 2020

Le tohi grisonnant

Il se fondait dans les broussailles

Le petit tohi au plumage écaille

 

Il avait disparu il ne donnait plus signe de lui

Le petit tohi inquiétant

 

On lui avait pris le nécessaire

On l’avait déstabilisé

Et sur son territoire l’oiseau l’avait

Parasité

 

Il est revenu on l’a retrouvé il a retrouvé ses couleurs

Même grisonnantes

Le petit tohi qui sourit de nouveau

 

L’homme a perturbé l’homme a envahi

Il a démoli l’espace qu’il doit reconstruire

A présent

 

Le petit tohi lui est un symbole de réussite

Un symbole d’espoir

Redonnez-leur leurs territoires si vous n’avez pas tout détruit

Redonnez-leur de l’air et la mémoire de la terre-mère

Ne s’effacera pas.

 

 Carole Radureau (15/02/2020)

 

Tohi grisonnant

Atlapetes pallidiceps

En danger

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 14 Février 2020

Aujourd’hui, je veux

Aujourd’hui

Te dire que je t’aime

Toi

Que je ne connais pas

 

Je ne te connais pas

Et je t’aime

Je t’aime

Du plus profond de moi

 

La vie a fait de mon cœur

Un territoire

Sur lequel

Poussent avec ardeur

Des roses d’amour

Sans

Aiguillons

 

La vie a fait de mon cœur

Un volcan

Qui

Jamais ne s’éteint

Quand de son tréfonds

Brûle avec ardeur une note

De gaieté

 

Je ne te connais pas non

No te conozco

Pourtant je t’aime

Aunque te quiero

 

Si tu savais combien de lianes

Combien de lierres combien de gui

J’aimerais accrocher à ton cou

Combien de genêts dans ton bain

Pour parfumer tes rêves

Si tu savais combien de colombes dans les airs

J’aimerais envoler

Avec

Dans leurs petites pattes

Mes poèmes inédits à toi

Dédiés

 

Je ne sais pas pourquoi je te dis ça

Toi

Que je ne connais pas

Une pluie d’amour est tombée tout précipitamment

Contaminant mon âme

De quelques gouttelettes

 

Je sais que je ne suis pas prête à être aimée

Ni prête à quoi que ce soit

Quand les ailes sont coupées

Difficile de voyager si ce n’est

Dans les rêves sur le dos d’une licorne violette

 

Je ne te connais pas toi à qui

Je dis

Je t’aime

Et pourtant plus que tout

Je t’aime et veut le dire

 

Ne sois pas triste de lire cet amour qui tombe comme une goutte

Dans un puits sans fond sans même

Pleurer de sa chute inutile

Je dis je t’aime et tout autour la terre

Fleurit de milliers de fleurs d’oranger.

 

Carole Radureau (14/02/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Coeur de malachite

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Publié le 14 Février 2020

L'albatros à tête grise

Sur l’océan large et fier

Voleront-ils encore longtemps

Les albatros à la tête grise

Aux yeux expressifs

Au bec jaunissant ?

 

Ils ont la beauté sauvage qui sied au-delà

Des mers

Pourtant tant de menaces pèsent sur eux.

 

Halte aux filets dérivants à la pêche à la palangre

Halte aux pollutions aux prédateurs aux objets en plastique

Tant de dangers se cachent dans l’océan et pèsent fort

Sur les oiseaux

Et ce géant cet incontournable

Paie le plus lourd tribut.

 

En un sourire l’albatros

Une pincée d’argent

Sel sur le monde.

 

Carole Radureau (14/02/2020)

 

Albatros à tête grise

Thalassarche chrysostoma

En danger

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 13 Février 2020

Le troglodyte de Zapata

A Cuba je vis, à Cuba je vole

Et seulement et uniquement

Dans la réserve naturelle Ciénaga de Zapata.

 

Je ne suis pas un troglodyte ordinaire

On dit de moi que je suis inclassable

Moi ce qui m’intéresse c’est me trouver de beaux roseaux

Des massettes des palétuviers sur lesquels me percher

Et libérer mon chant.

 

Je suis celui qui porte le nom d’un libérateur

Je sais c’est un hasard, qui sait ?

J’aimerais avec lu galoper dans la péninsule

Chevaucher des hippocampes

Mener la bataille pour sauver les espèces

Qui

Comme moi

Ont le couteau sous la gorge.

 

En attendant je chante

Je chante et je chante et mon chant est un negro spiritual

Pour tous les oiseaux du monde.

 

Carole Radureau (13/02/2020)

 

Troglodyte de Zapata

Ferminia cerverai

En danger

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 12 Février 2020

Sur ReporTerre un reportage (super) sur un poète en langue d'oc qui écrit vraiment très bien, enfin des choses qui me touchent en poésie, une écriture avec laquelle je me sens connectée, aussi bien en langue d'oc que dans la traduction française.

Cela m'a remis à l'esprit qu'il y a une quinzaine ou une vingtaine d'année, ayant lu quelques poèmes en langue d'oc, je m'étais dit que j'apprendrais cette langue un jour, parce qu'il y a de grandes chances que mes ancêtres du côté de mon père l'aient parlée. D'ailleurs en faisant de petites recherches sur mon nom de famille qui se retrouve dans quelques pays méditerranéens et beaucoup dans le sud de la France, j'ai cru comprendre que c'était en nom en langue d'oc, probablement.

C'est comme si je comprenais déjà quand je lis les textes car cela ressemble un peu à l'espagnol, en tout cas sans doute serait-ce plus judicieux pour moi que d'apprendre le mapudungun ou le portugais que je maîtrise malgré tout, en tout cas pour ce qui est de l'écrit.

C'est pour la poésie que cette langue me plaît car la langue d'oc, c'est la langue des troubadours.

Voilà, c'est juste un projet, à caser dans tout ce que j'entreprends, évidemment. Je vous en reparlerais si je le fais.

Feuille envolée (chant)

 

Fa tant de temps e tant de mond
Qu’ombra trèvi pel camin blond,
Que cap paret, cap cant perdut
Non sap mai per ont soi vengut.
M’an remirat e m’an maldit,
M’an secutat e m’an faidit,
M’an oblidat e esfaçat :
Vau subre’l vent, fuèlh enaurat.

Casut soi ieu, posca de lutz,
Fanga de plors, flor de vertuts,
Parant la man qu’un pauc d’amor
S’i pause umil, sense clamor.
M’an enebit, m’an demesit,
M’an avalit, m’an detrusit.
M’an ignorat, m’an mespresat :
Vau subre’l vent, fuèlh enaurat.

De tant mirar lo fons del cèl,
Ne soi vengut miralh fisèl.
De tant beure a la font del mond,
Ai sentit en qué tot se fond.
Mas çò qu’ai vist, çò que t’ai dit,
Lo sol asuèlh qu’aja predit,
E mai se’m val d’anar per mat,
M’alanda al vent, fuèlh enaurat.


En français :
Il y a tant de temps, tant de monde,
Qu’ombre, j’erre au bord des chemins,
Que nul muret, nul chant perdu
Ne savent plus d’où je suis venu.
Ils m’ont admiré, puis maudit,
Puis persécuté, puis banni,
Puis oublié, puis effacé :
Je vais au vent, feuille envolée.
Je suis tombé, poussière de jour,
Fange de pleurs, fleur de vertus,
Tendant la main afin qu’un peu d’amour
S’y pose peut-être, sans bruit.
Ils m’ont interdit, puis défait,
Puis abattu, et puis détruit.
Puis ignoré ou méprisé :
Avec le vent je vais, feuille emportée.

De tant scruter le fond du ciel,
J’en suis devenu le fidèle miroir.
De tant boire à la source du monde,
J’ai senti en quoi tout se fond.
Mais ce que j’ai vu, que j’ai dit,
Le seul horizon que j’aie prédit,
Même s’il me vaut de passer pour fou,
M’ouvre au vent, bien en grand, feuille envolée.

 

Franc Bardóu

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Azurite

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Publié le 12 Février 2020

Le colibri Robinson

Sur ma tête une fleur grande ouverte

Comme une bouche

Couleur d’orange

Se laisse délicatement butiner

C’est comme si le soleil ouvrait sur moi

La chaleur paternelle le soin et l’amour

Convoité.

 

Je volète petit goupillon roux comme un écureuil

C’est comme si le feu avait quitté la brousse

Pour allumer sur l’île

Une confuse chaleur

Simple et rapide

Efficace et joyeuse.

 

Vous qui me rencontrez ayez conscience de ma rareté

Je suis un petit joyau couleur cornaline

Dans un écrin qui jadis fut désert

Je survis tant que des fleurs auront la bonté

De leur nectar glissant

Dans la paille insatiable de mon bec

Je survis tant que ma fleur-compagne survit

Nous sommes liés elle et moi comme un fil promu

Par la grande biodiversité qui a mis sur place

On ne sait comment

La plante et son unique pollinisateur.

 

C’est ce que le développement humain détruit

Cette force devient fragilité

L’île est un lieu isolé où l’endémisme est unique

Ce joyau de diversité c’est sa fragilité.

 

Carole Radureau (12/02/2020)

 

Colibri Robinson

Sephanoides fernandensis

En danger critique d’extinction

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 11 Février 2020

Recourir

Recourir à la langue….

Aux mots

Ses mots

Comme courir la campagne

A travers champs

A l’école buissonnière

Sur les murets de pierres sèches

Lire le chant du temps

Cueillir quelques fleurs de serpolet

Qui conjuguent la montagne lointaine au présent.

 

Recourir à la poésie…..

Aux mots

Nos mots

Comme cheminer sur des sentiers inconnus d’où

L’écriture des pas est un texte à trous

Que rythment un à un

Les cailloux.

 

Recourir à la pensée….

A la prose qui l’habille

Mes mots

Qui me portent au loin sur les sentiers non balisés

Quand la fougère salue l’ombre de ton marcher.

 

La pensée qui lève bien haut la trajectoire du verbe

Ne sentir ni peine ni colère quand la promenade

Dans ta tête

Se fait.

 

Ne sentir ni découragement ni émotion

Car le moment est sacré car il permet d’écrire car

Le moment est ton cadeau qui,

Si tu le saisis pour ce qu’il est

Te mène au-delà des montagnes.

 

Sur le sentier des cabris cabriolent

Dans ma tête leurs petits sabots trébuchent sur les mots

Que j’ai semés malgré moi ma besace est trouée.

 

Sur le sentier de la fougère

La verte promesse est comme une auréole de lumière

Que je cultive malgré moi en écrivant.

 

Je suis ici et partout en même temps

La vie me tend ses bras je me jette dedans

Le ciel est un livre ouvert dont je sais lire

Dans toutes les langues les histoires et les contes

Le vent a oublié ses clés sur mon paillasson

J’écouterais les mots secrets du vent

Quand le cœur me serrera trop fort la gorge

Que j’aurais oublié quelle beauté le présent m’apporte

Niant celui-ci me tournant vers un air de souffrance

Dont nul n’a besoin.

 

Carole Radureau (11/02/2020)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Chemin de vie

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Publié le 11 Février 2020

Le tyran tritri

Moi le grand migrateur

Déplaçant mon instantané noir et blanc

Sur des surfaces infinies

Je suis un tyran comme vous le savez

Et la douceur pour moi n’est pas définie

Quand on entre sur mon territoire.

 

Je leur vole dans les plumes

Je les harcèle je les effraie

Aucun ne me fait peur à moi, tyran

Même les rapaces déguerpissent.

 

Pourtant quand je prends mes quartiers d’été

Dans la douce Abya Yala du sud

Je me surprends à être sociable et en groupe

Partager un repas de baies.

 

Dans l’immensité de ce continent

De petits tyrans non des moindres

Animent les champs les bosquets les parcs

De leurs petites vies bien établies.

 

Carole Radureau (11/02/2020)

 

Tyran tritri

Tyrannus tyrannus

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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