Poésie éveillée

Publié le 14 Avril 2019

Poésie éveillée

Du nénuphar : bois la lie de son cœur ébauché en ondelle
Du palmier : étonne- toi de voir ses doigts écartés pour filtrer le rire de la nuit
De l’albizia : ne te moque pas de sa sèche répartition
De son nez de coton et de sa salive inquiète
De l’érable japonais : prend la douce plume verte
Les petites gouttes de sang qui pendent de ses oreilles
Le vert qui tue les yeux par la force des vitamines
Du pissenlit : rougis de voir son lit fait au carré chaque soir
De la pâquerette : imagine la danse des enfants avec le collier de bienvenue – tiaré d’Occident-
De l’oranger du Mexique : infuse la blanche pureté dans un bol ébréché portant ton nom – made in Bretagne -
De la puissance de l’herbe – chlorophylle apprêtée par le feu de l’aurore - écris comme si son encore était une encre de vérité
Du pin noir d’Autriche colonisé par les touristes – incline-toi car l’habitat des oiseaux est un havre de paix résiné en surface

De l’absence de tout - de la présence de rien - de la conséquence du jour - de l’insistance de la nuit
Ne fais cas
Le rayon te tend la main
Tu la saisis et en fait une amie
Le rayon se fait insistant
Tu souris et absorbe sa force
La nature resplendit
Pourtant le froid persiste
Prend ce qui sourit laisse le reste
Oublie la forme oublie les formes
Ne garde que l’énergie
Après avoir bu jusqu’à la lie la beauté de cette planète
Ne digère pas
L’espace est un diapason de la raison
Etre est une nécessité
La beauté est une nécessité
La vérité est cachée dans la conscience
S’éveiller à cela
S’est arrêter de créer de la souffrance.

Maintenant que tu sais ce que je sais
Suis avec moi le chemin de la sérénité
L’érable est dans mon alphabet
Un glyphe majestueux
Et son sang un propos savoureux souriant
A l’heure-même où surgissent ces mots.

L’encre de terre-mère est un fluide suave et épais
Qui glisse :
Anaconda
Dans le sang-même de mon propos.

Tu ne sais pas que fusion
Rime avec infusion
Et que confusion est passée de mode ?

Tu ne sais pas que poésie
Rime avec condition de vie
Et que merci est loin d’être un gros mot ?

Je rimerais avec la veine et l’aiguillon
Avec le nectar et le fluide du calice
Je rimerais comme on jongle avec la balle écorchée des fruits séchés par le temps – vieux serments passés de mode -
Si chaque rime est une veine, le ru sera rempli
De ce sang de rimes, de cette vitalité
Portée à l’extrême
Mais avec la douceur d’une plume dérobée
A l’innocent oisillon
Son encore éveillé par le son du cor
Déclarant la naissance d’une nouvelle Terre
Celle de la conscience.

Carole Radureau (13/04/2019)

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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A
C'est magnifique, Caro, cette ode à la beauté de la nature qui tire au surréalisme et pourtant précisément, finement observée. Et toute la philosophie qui s'en dégage, tellement vraie et essentielle, vitale.
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A
Non non, tu n'es pas maladroite et on voit très bien ton évolution, c'est même très agréable de te suivre dans ton cheminement positif.
C
Je suis contente que cela te touche, ce n'est pas évident pour moi d'écrire selon ce que je ressens de mes nouvelles sensations, de ma nouvelle philosophie de vie, j'ai peur d'être maladroite et pourtant il faut que je trouve la porte d'accès possible à ma façon d'écrire.