Publié le 12 Octobre 2020

Le geai à face blanche

J’ai décrété l’heure du geai

L’heure de la beauté sur un plateau d’argent

Non, pas un samovar

Ni une calebasse à maté

Ni même la moche cafetière électrique, non

L’heure du geai

Son heure chaque heure du jour

La pointe d’un jour où le bleu a décidé

De prendre les clés de la maison

Le coucher du jour où la huppe

Dans son écrin s’est couchée

Bien rangée bien peignée

Jusqu’au lever du jour bleu de demain.

 

Il n’y a pas d’heure où le geai ne peut compter

Il faut mettre au rendez-vous de chaque jour

La rencontre avec monsieur geai

Celui-là, le mexicain avec sa face blanche

Où le nôtre le sublime geai des chênes

Avec sa collection de glands et de noix

Peu importe car un geai est un geai

Summum de l’oiseau-thé.

 

Oui l’heure où sonne à ta fenêtre de gaieté

Le geai du monde

Comme un miracle renouvelé

Comme une prise de conscience

De cette belle évidence.

 

Carole Radureau (12/10/2020)

 

Geai à face blanche

Calocitta formosa

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 11 Octobre 2020

Le martin-chasseur géant

Kookaburra

 

Ne comptez pas sur ma compassion

Vous qui volez, rampez, nagez, courez

Mon bec ne fait pas de différence

Et ma glotte est très accueillante.

 

J’en rigole d’avance.

Mon rire mais c’est ma grande célébrité

Il semble qu’il soit communicatif

Je ne le sais

Vous me le direz

Moi, j’en ris d’avance.

 

Dans la forêt

Dans les assemblées

Dans les villes aussi nous nous parlons

Mes frères et moi

Nous rigolons sans cesse

C’est un concours de circonstances.

Nous sommes célèbres, nous,

Les kookaburra

Nous n’avons rien fait pour cela :

Non, ce sont les hommes qui l’ont décidé.

 

Nous on en rit d’avance.

 

Carole Radureau (11/10/2020)

 

Martin-chasseur géant

Dacelo novaeguineae

« kookaburra »

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 10 Octobre 2020

Le loriquet arc-en-ciel

Quand elle s’abat sur le verger

La chorale multicolore de loriquets

Son public n’est pas aux anges

 

Les beautés colorées

Aux voix criardes de crécelles

Aux appétits communs

Sont connus comme des parasites

 

Pourtant d’aucun en font leur quotidien

Dans des cages les petites lueurs vives

Eclairent les jours tristes

Le loriquet est un amuseur public

 

Il faut trouver un équilibre

Le sien semble hélas précaire

Entre le sabre et le salon

Entre le trafic et le poison

 

J’ébauche la question

J’anticipe et c’est mal

Ici ce qui compte c’est le respect de la vie

Admirer sa multiple splendeur

L’efficacité de sa tenue

Le dégradé de ses tons

Le reste c’est du ressort de ceux qui se prennent

Pour les maîtres du monde.

 

Carole Radureau (10/10/2020)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 10 Octobre 2020

 

 

Jouer avec les mots

Se gloser avec eux :

« Ecris quelque chose de joli

Des vers peut-être ou de la prose »

Disait le poète-chanteur.

 

Je lis mon Pablo

Tout à coup cette lueur d’éveil

Vient à moi comme un sommeil brisé

Par la pleine conscience de l’évidence :

Ce ne sont pas des poèmes

Dans la Centaine d’amour

Ils ont traduit cela de façon à

« Ecrire quelque chose de joli »

Pourtant s’ils l’avaient traduit comme il se doit

On aurait appris quelque chose

Que le sonnet est fait comme ci

Que le sonnet est fait comme ça :

Poème de 14 vers

Deux quatrains sur deux rimes embrassées

Et

Deux tercets

On aurait grandi tout à coup

Au lieu de lire cela comme cent poèmes

Plongés dans le grand sac d’amour tendre

De Neruda.

 

Pourtant le titre original

Il est beau :

Il parle :

« Il écrit quelque chose de joli » :

Cien sonetos de amor

Et si on le traduit comme il est, là, dans sa petite tenue de nuit

Ça donne :

Cent sonnets d’amour

Est-ce le sens, est-ce le contresens, est-ce le jeu de mots :

Sansonnets d’amour

Cela peut-être est moins poétique ?

En tout cas, moi je l’adopte

Car tout au long des sonnets

Je vois la face multicolore et rutilante

De ces oiseaux communs et encombrants

Bruyants et très axés sur le collectif

Qui ont par ailleurs mauvaise presse :

Bref des renégats

Ce pourquoi je les aime comme toute créature vivante.

 

Sansonnets d’amour de Pablo Neruda

Pablo lui qui aimait les oiseaux

Pour apprendre maintenant à écrire des sonnets

A prendre la fleur de l’air, la fleur de l’oiseau

Se cultiver se hisser au plus haut de la pensée

Pour pouvoir sans plus de façon

Etre au diapason du poète.

 

Carole Radureau (10/10/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Aragonite

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Publié le 8 Octobre 2020

Le pic mar

Dans la frondeuse canopée

Bien à l’abri des regards,

Caché,

Le pic mar tient une assemblée.

 

Ses condisciples sont essentiels

Ils sont la voix et le dîner

Le pic mar a décidé

De les convoquer ce soir

Pour ensuite

A son gré

Pouvoir

Les déguster.

 

Il s’en lèche d’avance les babines

Alors que les convives eux se disputent

A savoir s’il faut fuir l’activité humaine

Ou bien la rechercher.

 

Ni une ni deux que je te gobe nom d’un pic mar.

 

C’est cela la démocratie du pic :

On interroge on questionne on prélève la pensée

Avant d’en faire affaire cessante

Une petite fricassée.

 

Que rien ne change je vous le dis !!

 

Carole Radureau (08/10/2020)

 

Pic mar

dendrocoptes medius

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 7 Octobre 2020

Le cacatoès de Leadbeater

Son antiquité repose

Sur le buvard tendre et rose du monde

Son socle de granite sa veine d’ambre rosée

Quand sa flamme resplendit sur sa crête déployée

C’est un volcan habillé de ses vœux

Qui crépite la colère du monde.

 

Il a la bonhommie d’un barbapapa

La colère digne et fière de ceux qui

Sur leur tête

Se dotent

Des plumes d’oiseaux colorées

Il a  la force d’un message amoureux

Reçu un matin de pluie

Il a douceur d’une réponse envoyée

En morse

Il a la délicatesse d’un nougat tombé trop tôt

Dans la marmite de miel d’hibiscus

Il a la force d’un poing levé avec conviction

Il a la réalité d’une chanson écrite avec des mots

Trempés dans l’encre de feu de la liberté.

 

Carole Radureau (07/10/2020)

 

Cacatoès de Leadbeater

Lophrochroa leadbeateri

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 7 Octobre 2020

Tueurs d’abeilles

 

La poésie

C’est une fleur aux mille lueurs

Qu’aime à butiner les abeilles

Cette poésie qui s’éveille chaque matin

Au son de l’éternel aujourd’hui

Celui qui doit se concentrer sur lui-même

Sans trop penser aux lendemains

Pourtant chaque jour les lendemains deviennent chargés

Alors que le jour même l’est également

C’est comme si les leçons n’étaient jamais apprises

Comme si chaque fois

Tout recommençait

Les tueurs d’abeilles reviennent

Les tueurs de gens tueurs de vie reviennent

Ceux qui étaient interdits (Ah ! les promesses d’élus)

Mais la vie vous ne l’avez pas compris

Elle se tient du bout d’une pince à épiler

Elle se regarde en fond de teint

Elle se tient là, dans la main

Comme une petite larme frêle

Qui a conscience de sa petitesse

L’humilité n’est pas la règle

Le sensé n’est pas la règle

Le respect n’est pas la règle

La santé n’est pas la règle oh !non

Le devenir n’est pas la règle

L’ego l’est

Le fric roi l’est

Le pouvoir l’est

L’expansionnisme l’est

L’inconscience humaine l’est

Avec ces règles vous pouvez essayer d’utiliser un compas

Dessiner un cercle

Vous savez comme celui qui compose tout élément des amérindiens

Leur cosmovision

Vous n’y arriverez pas

Il n’y a pas ou peu de cercle dans nos vies de civilisés (vous pouvez essayer de compter dans votre cadre de vie)

Il n’y a que des coins sur lesquels

Buter, buter, buter

Chaque jour prend ton coin dans la figure

Prend ton néonicotinoïde dans la glotte

Chaque jour cherche-là

L’harmonie

Cherche-là, la beauté

Cherche-le, l’équilibre

Si tu les trouves, surtout, prévient le poète

Il en fera un poème-cercle lumineux

Plein de rêves et d’espoirs

Plein de miel et de rires

Plein de fleurs et d’abeilles

Plein d’eau fraîche, d’air pur et de forêts

Reverdissant.

 

L’espoir est un pollinisateur

Qui ne connaît pas son nom.

 

La vie est une mamelle déjà tarie.

 

Aimer c’est reconnaître la beauté.

 

La beauté n’est jamais cachée

Elle est là où tu poses

Ton regard d’enfant.

 

L’abeille est la reine de la beauté

L’ouvrière de la confidence

La dispensatrice de vie

La vie cette mamelle déjà tarie.

 

Carole Radureau (07/10/2020)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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Publié le 6 Octobre 2020

Le miro mésange

 

 

La planète ronde

Dans ma main a une calotte de suie

Ton profond

Son écrin aile gauche

En syllabes d’or

S’écrit

Son plumier aile droite

Est identique

Surgit de l’onde

Minuscule

Un bec comme un compromis

Non : sa physionomie de poussin

Ne vous autorise pas à le biger

Il est sauvage, lui

Même si son apparence

A une petite peluche

Nous fait

Penser

 

Il y a quelque part entre les îles néozélandaises

Et

Notre cœur

Un petit oiseau

Couleur bonheur

Qui sourit sur nos lèvres

Comme un messager de joie.

 

Carole Radureau (06/10/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 4 Octobre 2020

Dans la poussière

Dans la cendre

S’écrivent des lettres de vent

Qui puisent au cœur de la tendre

La poésie du butinage.

 

Son sang c’est un petit ru de printemps

Qui court au fil des vagues vagues

Tel un filet de moment

Tel un décolleté trop sage.

 

Sans un cil pour sourciller

Sans une lèvre pour bafouiller

Avec son petit bec

Recourbé

Il prélève, oui, il prélève

Les mots ont toujours un sens

Quand dans le nectar ils naissent

Avec pour toute culotte une presse

A mots qui vont à contresens.

 

Le miel de poussière est un fruit

A jeter dans toutes les salades

A gloser à rimer à roucoulades

C’est une mine rare et profonde

A savourer délicatement.

 

Carole Radureau (04/10/2020)

 

 Campyloptère à ventre gris

Campylopterus largipennis

 

Par Frah bearbeitet von --Kohl Wld! 16:35, 13. Feb. 2009 (CET) — http://de.wikipedia.org/wiki/Datei:Unbekannter_kolibri.jpg, CC BY-SA 3.0 de, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8619715

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 3 Octobre 2020

Rose-lueur

 

Au-dessus du toit

Comme un signe

Non pas le hussard mais presque

Une rose

Isolée

Rouge de surcroit

Montre au monde

Sa face rubiconde :

Ce n’est pas la plus « belle »

Ce n’est pas la plus rare

Ce n’est pas la rose de collection

Non, c’est la rose simple

Du quotidien

Habillée de son rouge aux joues

Des grands froids.

Elle a mis du temps à élever sa tige

Elle a eu besoin de temps

Pour trouver la lumière

Ici la lumière devient matière de choix

La concurrence est rude dans le jardin

L’espace de lumière est un espace de privilégiés

Pourtant la lumière ne choisit pas son hôte.

Elle a poussé son poing rouge au-delà du toit

Comme pour nous faire coucou

Coucou à tous, vous qui passez

Voyez-moi, admirez-moi

Comprenez mon message empressé

Je suis la rose-lueur d’espoir

La rose qui n’a pas peur du noir

Du froid

De l’ennui

De la peste

La rose qui porte sa belle énergie

Une énergie qu’elle souhaite partager.

 

Carole Radureau (03/10/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Rose-espoir

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