Tu trouveras sous mes pattes
La petite graine de volupté
A coller sur l’enveloppe
De la postérité
Un milligramme de vie
A perpétuer sans souci.

Si tu veux des amandes
Je suis ta reine et non pas fière
Je suis la reine de la liberté
Sans couronne ni trompette.

Je prends un bain de fleurs
Blanches comme du lait
Je me régale d’étamines
Mes lèvres sont couvertes de ce jaune
Collant et visqueux qu’aime
Embrasser le bourdon ce coquin.

Utile ce petit tout de pollinisatrice
Pacifiste sans rancœur sans trop de piquant
Elle aime bourdonner dans la paix du verger
Chantonnant la chanson et dansant la danse
Du devoir accompli.

Carole Radureau (07/06/2019)

……l’oiseau qui vole n’a pas de maître……

Le chant du matin
C’est le tien
Le chant du midi
Me ravit
Et le chant du soir
C’est un au revoir musical
Qui nous dit à demain
Dormez bien.

Le chant de la vie
C’est un tube écrit par Algodon
Un moment de grande vérité
Où la nature révèle
Son côté sacré.

Le délicat saumon
Est une tache de gorge
Prête à fondre
Sous l’adagio final.

Le printemps n’a d’égal
Que cet hymne qui fuse
Telles des notes échevelées
Et perdues
Qui semblent enfin
S’être retrouvées.

C’est dans la petite glotte
Toute embuée de rosée
Un gargouillis confus
A muté
Sa robe est devenue profonde
Et de la caverne est sorti
Le plus beau des stimuli.

Carole Radureau (04/05/2019)

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître……

La lune a éclairé une Dame blanche
De son rayon de froid et de lumière
Et dans un cri Calycé a fondu
Sur la musaraigne imprudente.

Tel un fantôme surgissant des portes sombres de la nuit
Un voile de mystère profondément enfoui
Dans les mémoires
Tremble et persévère :
Non la chouette effraie n’est pas un démon !

Son ventre blanc
Eblouissant et fécond
Sa force de frappe légendaire
Son ouïe sensitive à la précision chirurgicale
Tombent sans un cri
Sur la proie sélectionnée.

Une tête que l’on n’oublie pas
Dans ses pattes se tient son acte de naissance
Elle, dans l’urgence
Elle est plus utile que tous les raticides
Elle dans l’action
C’est une alliée du jardinier.

Prenez-là chez vous offrez lui le gîte
Aimez sa robe blanche de fille de la lune.

Elle rend service à l’homme
Elle régule
Elle prémunit
Chantant Au clair de la lune
Les fruits nés de ses œufs
Sont autant de combattants
De régulateurs naturels.

Carole Radureau (05/06/2019)

Prends ma force vive
L’électricité statique de mes rémiges primaires
Il n’y a pas un seul vent qui ne capte
Sans frémir
La volonté farouche
La résistance nécessaire.

Prends l’énergie
Stockée dans la convention des airs
La riche mélopée inscrite dans les gènes
De l’aurore
Prends la dialectique des anges
Et le symbolisme des nuages
Quand dans leur grande intimité
Ils riment tels des poètes de mousse
Ephémère.

Prends la magie
La lueur troublante qui glisse de mon regard
Comme un morceau de tourbe
Détachée de son aire
Comme une truffe si rare non encore jaillie de terre.

Ceci que je te donne c’est l’encyclopédie complète
Le sang vieux le sang neuf
Le sang de demain
Il y a dans nos veines des rus de mystère
Qui riment avec l’ardeur tranchante
Des espèces voulant perdurer.

Il y a dans nos sèves des torrents de liqueurs
Qui s’écoulent en gros bouillons
Des ébullitions de saveur et d’ardeur
Déclinant les conjugaisons comme des pantalons
Sans fond.

Je fuserais dans les airs
Tel un engin propulsé par l’énergie de la conviction
Tu ne me verras plus au point où se croisent
La réalité et la vérité :
Je ne serais plus que ce point
Fixe et pourtant instable.

De mon cri perçant fusant dans l’écho propice
Tu sauras alors me reconnaître à jamais.

Carole Radureau (07/06/2019)

Tchéki l’aigle royal
Photographie de Serge publiée sous la licence Woody Guthrie
(Cette chanson est copyrightée aux États-Unis sous le Sceau #154085 pour une période de 28 ans, et quiconque sera pris en train de la chanter sans notre permission sera considéré comme un bon ami, parce qu’on n’en a rien à fiche. Publiez-la. Écrivez-la. Chantez-la. Même à la Tyrolienne. Dansez avec. Nous l'avons écrite, c'est tout ce qu'on voulait faire.
Woody Guthrie

il en est de même pour les mots et les photos
et pour ce blog fait de nos petits cailloux )

Prends ton petit sac, Groseille
Prends ta petite rame, Noisette
Sur ton radeau là-bas
Sur le lac Derwentwater
Tu navigueras
Ecureuil au long cours.

Ta queue touffue est une voile habile
Du vent il faut te servir
En procession il faut avancer.

Là-bas, là-bas au bout du lac
Derwentwater
Des noisettes par milliers
Tu trouveras
Si Vieux Brun le veux bien
Ton sac
Plein
Tu ramèneras
Sur le radeau des écureuils.

Carole Radureau (05/06/2019)

Dessin de Beatrix Potter

Entre le clairon d’éveil du cirrus
Et la berceuse sombre du crépuscule
L’étoile la plus brillante du ciel
Est ma demeure.

Je ne suis pas celui que l’on capture
Fils du vent et de la nuit
La lune est une grand-mère Ourse blanche
Qui offre chaque nuit son lait de mystère.

Tu me serres
Je ne serre en rien ta main
Car mon cœur est au-delà des nuages
Et dans mon nid se couve le fruit de demain.

Tu as puisé dans l’ambre brune de mon regard
Une chaleur cachée
Que je ne cultive pas :
C’est ma force.

Tu as regardé la puissance de mon vol
Ma croissance jugulée par le lien de la captivité
Je suis et je ne suis pas
Je donne et ne prends pas
Attaché à la fermeté de l’élevage
Je rêve comme Leonard
Au-delà des barreaux là où les pigeons
Sont libres.

Je porte sur ton rêve l’aile profonde et confuse
Du vent furtif
Je te regarde scrutant ton âme
Je n’ai pas de réponse à tes questions
Dans mon cœur se vit la liberté car il n’y a d’attaches
Que dans l’organisation donnée à sa vie.

Je te rêve ton rêve
Je te vis ta vie
Je t’insuffle une énergie commune à la gent des airs
Je te souffle un air fort et vif
Je te fixe de mon œil où domine la puissance
Je te serre et ma serre sur ton bras
C’est un bracelet de confiance
Pour l’éternité.

Carole Radureau (05/06/2019)

Gordon, buse de Harris
Merci Serge pour la licence Woody Guthrie