Signe.
Publié le 20 Février 2024
Je prendrais tous tes mots
Et les effacerait.
C’est si simple à faire
Balayer,
D’un
Revers
De
Main
L’inspiration qui s’en vient.
Cahin-caha,
Bien droite sur ses pas mais sans âme
Pourquoi voir une âme dans les mots ?
Parce qu’ils parlent.
Parlent-ils car ils ont une voix ?
Je ne les entends pas.
Ils parlent à ton subconscient
Et c’est toi qui réponds.
Souvent, tu n’as que la moitié du contenu
Le plus beau s’est tu
Gardé dans la chambre de bonne
Là-haut, là-haut
Sous
Les
Combles.
J’ai balayé tous tes mots, m’en veux-tu ?
Non, c’étaient des mots pas beaux car il leur manquait la parole.
Les mots sont toujours beaux.
Oui, mais pas tous les jours de l’année.
On les prend, on jongle avec
Il faut qu’ils aillent
Parfaitement avec le ton le thème le jour et l’âme
Puis qu’ils soient bien imprégnés
De l’encre de cœur (l’encre d’Encore).
J’aime jongler avec les mots.
Pourquoi ?
Car s’ils tombent
Ils ne font pas de bruit,
Si on les efface,
Ils ne nous en veulent pas,
Si on les change,
Jamais ils ne se vengent.
Les mots sont tout.
J’ai aperçu un signe sur le tronc.
Un cygne, blanc avec un long cou ?
Non un signe comme un signal
Quelque chose qui t’interpelle
Qui te dit stop :
Regarde-moi.
C’est un signe rouge.
C’est la couleur qui t’interpelle.
Peut-être.
J’y vois la lumière d’un phare
Le signe d’un nouveau départ
Ou peut-être plus de sang :
Comme si cela était possible.
C’est le signe du renouveau
La feuille double-face
Avec bien en vue son côté jour
Rouge comme une joue sous un ciel d’hiver
Avec le blanc comme gant de terre
Avec le ciel bleu comme univers
Le support comme un pupitre d’argent et d’or
Avec sa sève mystérieuse
Qui coule dans le bon sens
Irrigue
Tous
Nos
Sens
Et nous rend
Merveilleusement diserts avec nos bagages de mots
Toujours les mêmes toujours les mêmes
Rangés comme ci
Classés comme ça
Mariés avec amour les uns avec les autres
Qui dessinent des phrases qui n’ont jamais connu encore
Ce dessin
Qui coulent comme des rivières jamais asséchées
Qui ronronnent comme des chats jamais rayés
Qui murmurent comme des rus timides
Qui s’entendent parler mais qui ne dévoilent que ce qu’il faut
Qui jouent à la marelle sur les pas de la vie
Qui dansent le tango sur un air de bandonéon
Qui ne demandent pas pardon quand ils te marchent sur le pied
Des mots gonflés des mots coiffés des mots couleurs
Pour habiller les cœurs qui saignent
Des mots-maux comme vous les connaissez
Car ils sont souvent
Pansements
L’on sort sa trousse à pharmacie dedans
Il y a le mot Homéopathie
Ça soigne tout
Même les fautes d’orthographe
Les mots qui se prennent pour des girafes
N’en finissent plus de courir sur la page
Tu cours, cours, cours
Tu veux les rattraper
Leur dire stop
Songez à la chute
Il faut bien une fin à cette palabre
Il faut bien un point
Car, tout là-haut, il y a eu une majuscule
(ah ! comme je regrette la majuscule)
J’aurais dû oublier toute règle
Comme le signe me fait signe
Me dit maintenant il faut que tu t’arrêtes
Personne ne voudra lire un truc si long
Tu sais comment cela se passe
Les jours passent et les mots trépassent
S’ils sont trop nombreux on ne veut plus d’eux
On les met en prison
A vie pour 175 ans car ils en ont trop dit
Les mots parfois ne peuvent se taire
Car ils ont des principes
Ce sont des mots-militants
Rouges comme le signe
Rouge comme le point qui oubliera de finir
Un texte qui aimerait tant continuer
Jusqu’à la fin du tronc de l’arbre
Poursuivi qu’il est par le signe rouge
Qui l’entoure l’enserre le love comme seul
Le lierre sait le faire
Jusqu’à l’épouser, en faire sa moitié
Côté pile, côté face
Si je rougis
C’est que tu m’embrasses
Arbre
De
Mon
Cœur
Carole Radureau (20/02/2024)
Inspirée par cette photo de Gianni