La pierre dans tous mes états

Publié le 1 Juillet 2023

site archéologique de Cantona au Mexique (Puebla) De Comisión Mexicana de Filmaciones from México D. F., México - Zona Arqueológica de Cantona, Tepeyahualco, Puebla/ Archaeological Zone, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51591234

site archéologique de Cantona au Mexique (Puebla) De Comisión Mexicana de Filmaciones from México D. F., México - Zona Arqueológica de Cantona, Tepeyahualco, Puebla/ Archaeological Zone, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51591234

 

Eloignée de ma pierre de granite rose

Dans les formes originales qu’elle a adopté

Ce grain particulier

Que j’aime et qu’en fin

J’admirais, palpais, touchais

Absorbais dans ma mémoire

Dans mon cœur

A Trégastel, à Ploumanach

Pierre d’une partie de mes racines

Belle pierre

Tu me manques.

 

Eloignée de la pierre schisteuse ardéchoise

Comme je la découvris au lendemain

D’une petite semaine au gîte d’Anne-Marie

Belle maison avec ses pierres puissantes

Belles collines où sont ardents les genêts

Où ronfle le minéral comme après un long sommeil

Pierres ardéchoises, pierres en partie de mes racines

Vous me manquez.

 

Je ne regrette pas la marne rouennaise ni le charbon

Dans lequel rampaient mes pères

Qui sont des pierres de mon enfance

Je n’ai pas la passion des pierres perdues.

 

Mais la pierre est chez moi

A tous les coins de rues

Je nage au milieu d’elles chaque jour

Qu’elles soient roches volcaniques

Ou pierres rencontrées (virtuellement)

Sur les sites archéologiques

Je cultive après la pierre-nature

La pierre-culture :

Tout le débat d’aujourd’hui

Quand il est question de notre rôle

Sur cette terre.

 

Me manque la pierre calcaire

Celle qui nous fait glisser comme sur des skis

Soleil aidant

Elle s’agrippe sur des parois vertigineuses

Elle habille les monuments

Ce n’est pas une pierre de mes origines

Seulement une pierre de cœur

Car une partie de mon cœur, encore

Reste dans les gorges du Verdon.

 

Ne me manque pas l’obsidienne

Elle berce ma poésie

Comme sa sœur pâlichonne,

L’

Opale

Toute aussi précieuse

L’obsidienne est une veine en moi

Elle rugit comme le volcan

Elle cristallise sa beauté

Elle sait se faire flèche, objet finement

Travaillé

Pour de la nature sauter à pieds joints dans la culture

Là, où peut être admiré l’adaptation de l’homme

A son environnement.

 

Ceci n’est pas un gros mot

Il faut le prendre dans ses fondamentaux

Ceci c’est un mode où l’argent, le pouvoir,

La guerre n’étaient encore que balbutiements

Pourtant l’obsidienne y mena

Sans le savoir,

Irrémédiablement.

 

Il y a de magnifiques pierres

Qui méritent de rester au chaud

Dans l’utérus de la Terre-Mère

On connaît à présent leurs jolies figures

Cela devrait nous suffire

Car,

Il est dangereux de trifouiller ainsi

Dans les entrailles de notre mère la terre

Elle pourrait, un jour se fâcher.

 

Je crois que ce jour est venu :

L’obsidienne me l’a confié dans un murmure

Tout cristallisé

C’est ce que j’ai compris

Les tremblements de nature

Font trébucher la culture

La culture y les entend-t-elle ?

 

Pas si sûr.

 

Je cultive mes pierres comme mon jardin

Elles me ronronnent progressivement

Des odes à n’en plus finir

Comme un flux continu d’une poésie tellurique

Qui tremble parfois sous les coups

Donnés à la pierre-nature.

Carole Radureau (01/07/2023)

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les pierres sur le chemin

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H
Ce blog n'a jamais aussi bien porté son nom ;)
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C
Il a aussi le mérite de nous rappeler ce qui guide, beaucoup nos pas....ce qui constitue nos vies et nos espoirs; ce qui brille à jamais en nos coeurs.