Plume de vent chinook trempée dans l’encrier de la mer

Publié le 26 Novembre 2017

La petite chorale de l’océan
Voix frêle et brisée
Soufflée par le tiède flux du brisant
Dans la trompe du coquillage dentalium
Murmure des siècles murmure des ans
S’il est une chanson qui vibre fort
Qui vibre profondément
Il faut qu’elle soit chanson des peuples

Sur le granite confus
Violemment élimé par les lames en furie
S’affûtent les lames d’acier trempé
Sur le millième grain de sable
Un univers chaud et fécond
Gît dans le giron rassurant
De la terre-mère, tendrement éprise

Chinook qui a bâti son arche
Nuage grimaçant nuage stressé
Au-dessus des montagnes empressées
Voir le soleil dans son dégradé d’ocre et de miel
Soutien-gorge dégrafé
Dans un ciel dégagé de toutes haines de tout foehn puissant

J’ai pris un à un gramme de ton éructation délicate
J’ai puisé dans la mer une encre couleur d’encre
Couleur pourpre de Tyr
C’est pour t’écrire, toi, poème en l’honneur des vents :
S’il est une façon de décrire un univers
Terre ciel et mer
S’il est une façon d’écrire un environnement
Peuple originaire calqué à celui-ci
Fruit fleur pierre océan vents et monts
Je serais l’arpenteuse qui ne dévie pas sa route
Je serais celle qui chevauche le chinook
Cheval précieux sur sa chevelure d’espérance.

Carole Radureau (02/10/2017)

 L'arche du chinook illuminé par le soleil très bas sur l'horizon- Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1148961

L'arche du chinook illuminé par le soleil très bas sur l'horizon- Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1148961

Poème présenté au concours de poésie du salon du libre bigouden qui devait répondre au thème du vent. Non retenu.

Il faut dire que ce texte n'était pas simple, sur un thème fort méconnu, sur un littoral sans doute jugé exotique , la côte du Pacifique nord-ouest d'Amérique du nord. J'ai voulu faire découvrir ma passion et mon engagement pour les peuples originaires à travers ce thème du vent qui me donnait l'occasion de sortir une de mes plumes, avec un vent que j'avais choisi, portant le nom d'un peuple important de cette côte, les Chinook. C'est ainsi que je réponds quand on me sollicite avec ce seul espoir de faire découvrir ce qui me porte en me servant de la poésie. Je crois que le pari est ambitieux mais c'est la seule raison pour laquelle je participe parfois à ce genre d'expérience, qui, entre nous soit dit n'est pas du tout ma tasse de thé.

Rien à prouver, juste s'exprimer et partager quand cela est possible, juste militer avec l'aide des mots, essayant de faire bouger des lignes. C'est tout ce que doit être la poésie, même si parfois, elle est un remède pour soulager l'âme ou le coeur quand ils pèsent un peu trop.

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Obsidienne oeil céleste

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A
Tu as raison, le thème est méconnu, qui se préoccupe des peuples, qui se préoccupe de ce qui dépasse nos frontières? En plus ta poésie est militante, donc demande un minimum de réflexion et d'effort pour comprendre que peu de gens ont envie de faire.<br /> <br /> Donc en résumé c'est plutôt une bonne chose que ce très beau poème ne soit pas retenu car cela montre qu'il est au-dessus des fadaises que l'on peut lire dans ce genre de manifestations:)
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C
Ce qui compte c'est que j'ai pris du soin et de l'engagement pour l'écrire et j'y ai mis tout mon coeur, comme ça il a sa place parmi mon plumier avec les autres poèmes assez complexes de cette série. C'est vrai que ce que j'écris, il n'y a que des lecteurs fidèles comme toi pour en comprendre la teneur, même ma famille ne les comprends pas non plus. Et tu vois, cela n'empêchera jamais ma muse de s'exprimer.