L’arbre dans le lac

Publié le 13 Juillet 2023

 

Reflet de ce qui est

Ou de ce qui n’est pas ?

L’onde a pris le pas de l’eau

Dans son courant émouvant

Ce qui a vocation à être reflété

Ne peut

Sans équivoque

Eviter de l’être.

 

Je ne suis pas poète, moi,

Arbre au bord de l’eau

Je confie seulement à l’onde

Le reflet de mon aura

Comme un cadeau précieux

A elle de le retranscrire

A vous de le lire comme un manuscrit

Un parchemin, un par le chemin

De l’eau et de la terre

En se laissant guider par la musique

Qui joue de la harpe et du violon

Dans le ramage de mon adage

En se laissant guider par le son du tango

Surgit, ici,

Comme par miracle (le tango est partout où se niche la vie).

 

C’est un arbre dans le fond

Un que l’on croirait noyé

Noyé ou étouffé par les bras d’une eau

Trop possessive

Il tremble, tremblote, grelotte, frémit,

Frétille, sursaute, surgit, parfois

Pour épouser son double

L’embrasser à pleine bouche

Le remercier pour son enveloppe

Sans laquelle, nulle image dans le fond

De l’eau, dans le limon, dans la pègre.

 

Arbre qui ne se confond pas avec celui

Des

Origines

Il sait rester à sa place, ô par chance

Il en a deux :

Une ici les deux racines sur terre

Une dans le lac, les deux bras flottants

Ceci n’est pas le cas de tous les arbres

Avoir son reflet chaque matin

En pleine vue, même quand les yeux sont encore

Difficiles à mettre à pied d’œuvre

Pour s’écarquiller sur le monde

Avoir l’œil frais et le vrai regard

Pour comprendre, apprendre, savoir, attendre.

 

Refléter comme compléter

Comme veiller à combler un vide

Qu’y avait-il dans cette eau avant l’arbre ?

 

L’imagination va,

Aidant,

La lyre est folle quand la muse saute sur le dos

De son apaloosa tricolore

Il saute l’obstacle,

Traverse les ruisseaux,

Escalade les montagnes,

Danse avec les chamanes,

Se laisse tresser sa crinière,

Y glisser une couronne de fleurs

Aux couleurs de la poésie,

(c’est-à-dire rouge et noire).

 

Dans le reflet se voit l’aurore

La nuit qui finit

La douleur quotidienne

La survie.

 

Même si le temps est beau

Le reflété reflétant le reflet est tremblant

Confus et timide, humble et calme

Il sait que rien n’est acquis

Que le fil de la vie est fragile

Il sait que la ligne est tendue sur la face du monde

Il sait que la lutte pour la vie prend un tournant

Néfaste, furieux, violent,

Tremblant pour les humbles, les courageux, les

Valeureux : rien n’a jamais été si près de s’effondrer

Nous dit le reflet…….

 

Mais il faut terminer, muse

Sur un point positif comme il se doit chaque fois que tu es sur ta monture

La vie est belle qu’on se le dise : reflétez-moi, arbre,

Dans toutes vos langues et chantez-moi dans vos langues anciennes

J’attends les devoirs de vacances

Je noterais large à mon habitude

La note sera le reflet de la beauté

Qui se noie chaque jour dans l’onde

Avec moi.

 

Carole Radureau (13/07/2023)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

L’arbre dans le lac

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Reflets, #Gianni ou fragments de vie sauvage

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K
10/10 pour la beauté du texte et de la photo de Gianni ;)
Répondre
C
Merci Katia0
A
J'aime beaucoup ta réflexion poético philosophique sur les reflets, tout cela grâce à Serge, quelle équipe ! :)
Répondre
A
Oui Serge, tu vois quel eflet me font les reffets :)))) , pardon Gianni et bravo, très belle photo !
C
Merci Alma, quand l'inspiration est là, c'est toujours cool.
H
Salut Alma <br /> alors, toujours attirée par les reflets ? 😉<br /> Mais il faut rendre à Gianni, ce qui appartient à Gianni !