Le jaseur boréal

Je ne pourrais plus cancaner

Mon fruit rouge dans le gosier

J’ai fait une indigestion pourprée

Une overdose de vitamines

Blanche mine, blanche parure

Comme un air qui ne manque pas d’allure

J’ai à ma conception, opté

Pour la tenue décolorée

Je ne manque pas d’allure

Moi, espèce déjà merveilleuse

Avec sa délicatesse, avec sa grâce

Naturelle, son jargon

Que je sois en habit de châtaigne

Ou en robe de pureté

C’est sûr : quand les baies sont à maturité

Je tranche, comme le couteau la part de clafoutis

Le clafoutis, ah ! j’en rêve

Mais que n’ai-je le four pour le cuire !

Je rêve avec mon cœur d’oiseau

De recettes originales et nouvelles

Non pas que je me lasse

De ces jus frais, à point, ces concentrés

Je chante, m’égosille

En baverait presque, dès tôt levé

Je suis le jaseur sachant jaser

Je suis le récolteur sachant récolter

Je suis le gourmand, jamais gourmandé

Je suis le plus bel oiseau : oui, c’est vrai !

Carole Radureau (28/05/2023)

Jaseur boréal (leucistique)

Bombycilla garrulus

Comments

[Katia]

Le blanc lui va bien.
Ton dessin est superbe !

[caro et hobo]

Le jaseur boréal est magnifique et lorsque j'avais vu la photo qui m'a inspirée, en mode leucistique, je l'avais trouvé encore plus épatant. Quels jolis contrastes. De plus ces oiseaux frugivores sont toujours à leur avantage sur les photos car ils sont dans un environnement fruité et coloré (je pense aux photos des merles ou des fauvettes aussi).

[almanito]

Tu te fais rare mais que cette page est belle !
J'adore le dessin et le poème. Ce bel oiseau est comme moi qui rêve de clafoutis mais n'ai pas de four :))

[caro]

Oui, je me fais rare, je ne trouve pas de détonateur pour écrire à part aujourd'hui ce dessin que j'ai retrouvé dans mon book avec 2 autres qui n'avaient pas été collés ni eu leur poème. Pour ce que tu me dis du manque de four pour le clafoutis....ça me fait penser que des peuples indigènes, en Amazonie ou au Nouveau Mexique avaient des fours communautaires. Certes, en Amazonie, c'étaient des fours enterrés de pierre et de terre, au Nouveau-Mexique, les Pueblos eux avaient des fours en terre pour faire cuire le pain de maïs. C'était bien comme idée, je trouve toujours cela bien l'idée des ustensiles à partager. Tu vois, si tu avais un four, tu emmènerais ton gâteau pour le cuire et puis voilà, le tour est joué. En Finistère autrefois, dans certains villages, les femmes préparaient les gâteaux qu'elles emmenaient faire cuire dans le four du boulanger pour les grandes fêtes de famille.