terre-mere

Publié le 7 Décembre 2020

7. Salade tellurique

 

……31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020……

 

Couverts bois d’olivier

Saladier bois d’olivier

Touille, touille la salade tellurique

Tu sens les embruns ?

Tu ressens les ondes ?

Tu vibres au son des cascades ?

Tu ronges ton frein de sisal ?

 

Fleur de riz

Fruit de nopal

Souris : c’est un cristal

Fils de licorne et d’océan

Prince oliphant.

 

Le chemin vicinal

C’est un chemin de traverse

Qui va d’un coquelicot

Au rêve

Sans rien déranger.

 

La terre s’ouvre sous les pas des papillons

La terre aime qu’on lui chante des fabulettes

Si tu ne sais pas chanter

Tu peux siffler

Chaque offrande est la bienvenue

Le merle se bouchera les oreilles.

 

Vessie de loup

Foie de hareng

Ris : c’est une opale

Fille de mystère et de gitane

Princesse émeralde.

 

C’est une salade pas comme les autres

Elle triture ton estomac

Bat tes tempes d’un fouet inédit

C’est une salade aux arômes intenses

Fils d’interdits.

 

Nul besoin de vinaigrette

Nulle assiette de porcelaine

Plonge ton nez dans la raie de mimosa :

Mange avec tes doigts.

 

Cil d’obsidienne

Cor de silex

Songe : c’est un Popocatepetl

Fumeur invétéré père des conquêtes

Foi de volupté.

 

Carole Radureau (02/12/2020)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

Repost0

Publié le 6 Décembre 2020

6. Peau d’eau

 

……31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020……

 

Pour un peu, peau d’eau

Je te dirais sacrée

Sacrée peau d’eau quelle peur

Bleue

Tu me files quand tu disparais

Ainsi

Des coins où tu rigolais avant.

 

Les peuples te cherchent ils t’aiment

Te veulent, ont soif de toi

Ils voudraient

Encore une petite fois

Vérifier ta peau

Si elle se perce bien

Quand le seau est plein de toi.

 

Les petits ont soif

Tu deviens lointaine

Tu deviens très très chère non pas dans le sens de la monnaie

Non, dans le sens de l’amour, du désir, de la nécessité.

 

Ils continuent de tirer ta peau du profond de la terre

Ce n’est pas pour les enfants, non

Ce n’est pas pour les gens, pour les peuples

C’est pour leurs monocultures, tu sais

Celles qui assèchent qui pompent qui coûtent un bras de mer

D’eau, tout plein de ses peaux d’eau

Qui s’éventrent

Qui glougloutent

Qui s’engouffrent

Qui scintillent

Qui ruissellent

Aux pieds des palmiers africains, des avocatiers

Ou pour laver leur vilain sable mercuré

Envoyer ta peau balader avec leurs chimies qui détruisent la vie.

 

La mère ta mère t’as fait une peau

Laquelle sur nos visages glisse telle une promesse.

C’est que nous t’aimons, eau

C’est que nous aimerions tout faire pour que tu glougloutes à ton aise

Que ta peau de princesse ne soit pas uniquement torrent de boue

Pour que ta peau se caresse à nos corps

Illuminant d’étincelles nos glottes et nos vies.

 

Carole Radureau (28/11/2020)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

Repost0

Publié le 5 Décembre 2020

 

……31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020……

 

Leçon de vie

 

Dis bonjour à l’araignée ;

N’aie pas peur !

Cette peur ancestrale, viscérale

D’une petite bête qui voudra fuir, te voyant.

 

Elle est là, près de toi

Vivant sa vie quand tu dors la tienne

Elle se sustente de tes reliefs

De sa toile elle se tresse

Un chemin que chaque jour, toi,

Tu détruis.

 

Tu détruis le chemin de l’araignée.

Tu en es fier.

C’est ainsi qu’on te l’a appris

La bienséance c’est aucune toile d’araignée chez toi

C’est sale, c’est connoté, c’est la honte, ça ne se fait pas

Ça ne s’est jamais vu de partager cela

Mais, pourtant, toi, l’araignée

C’est ton amie

La nuit dans ta solitude

La nuit dans ton insomnie

Tu aimes la voir se promener, ta peur vaincue

Et quand, après une séance de nettoyage impromptu des toiles (lo que pasaba por mi cabeza ?)

La bête, désemparée, te quittes

Tu te sens seul à nouveau

Tu la cherches tu cherches sa noire et velue apparence

Elle te manque

L’araignée c’est ta compagne

Prends soin d’elle car

Elle est fidèle.

 

Carole Radureau (28/11/2020)

 

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/les-araignees-ne-piquent-pas-elles-mordent-5788757

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

Repost0

Publié le 4 Décembre 2020

4. L’amour, au forceps

 

…….31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020……

 

L’amour au forceps

Il faut le tirer

Au besoin,

De la terre,

Là où il se trouve.

 

Car l’amour, il EST nature

Il EST sauvage

Il EST partout où se porte

Le regard

Sur cette terre-mère

Cette matrice qui, sans lui

Ne pourrait donner de fruits.

 

Chaque feuille qui vibre dans la lumière

Chaque rayon de lumière qui scintille particulièrement

Chaque murmure de l’eau

Est amour/nature amour/mère.

 

Il est plus difficile parfois

D’en savourer concrètement la substance

Quand le malheur écrit son propos, pourtant

Chaque seconde de vie

Baigne dans cet amour profond

Chaque seconde de vie

Te demande de LE prendre

Et de LE partager.

 

Carole Radureau (28/11/2020)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

Repost0

Publié le 3 Décembre 2020

……31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020…..

 

 

Ma dame Patate

Ma dame la Terre

Comme j’aime ta chair chaude

Ton amidon.

 

Ronde comme le fruit des Andes

Velours rugueux

Velours duveteux

Comme une peau de circonstance.

 

Tu es la saveur essentielle

Le pain quotidien

Quand tes germes rient

Rient en chœur les étoiles.

 

Je n’en veux qu’une seule, de Terre

Une Terre Patate

Un déchaînement de patates

Que chacune et chacun sur ton tapis

Ait le ventre plein.

 

Sautée Madame Patate en frites

En gratin

A la peau à la poêle en râpée

En omelette en salade dans la soupe.

 

Je ne peux vivre sans ma très chère dame.

 

Je ne peux vivre sans ma mère la terre :

Elle me fait rire me fait vibrer me dis : confiance !

Tu auras ta patate quotidienne

Ton petit moteur pour vivre encore

Ton énergie pour poétiser sur ma tendre rondeur.

 

Carole Radureau (26/11/2020)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

Repost0

Publié le 2 Décembre 2020

2. Révéler

 

…….31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020……

 

Ne te révèle-t-elle pas

La terre

Sa présence

En ces mois de pause,

Dé réflexion ?

 

Elle, ne me le révèle pas car

Certitude elle est

Dans ma chair

Scellée

Comme son pouls est certitude

Comma sa matrice l’est.

 

Révéler,

Ne pas révéler,

Quand la conscience

Est encore en attente…..

 

Tu ne vois pas,

Ne comprends pas,

Que tout ce qu’on te dit autour de toi

Ne sert qu’à détourner ton regard

Vers la futilité,

Loin,

Bien loin

De l’évidence de l’essentiel ?

 

La terre, cette mère qui bat

En toi elle

Veut battre,

Que son pouls d’évidence

Le cri de tous ses yeux

Imprime en toi

Une nécessité ;

 

Un besoin :

Ne pense pas qu’à toi,

Pense à ta mère

La terre.

 

Carole Radureau (26/11/2020)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

Repost0

Publié le 1 Décembre 2020

 

 

……31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020…..

 

Je veux,

Sur ta peau de terre

Marcher,

Nus

Pieds.

 

Sentir,

Entre la taille

De ma semelle

Et ta taille

Profonde,

Ton pouls,

Vibrer.

 

Que colle

A ma plante

Ton empreinte

D’argile ;

 

Que s’empreinte

A ma plante

Ta sève

Tellurique.

 

J’aime

Sur ta peau de mère

Marcher,

Nus

Pieds

Sans user de souliers

Et pourtant

Sans te blesser.

 

Ta chair de mère

A ma chair de fille

Tendrement

Supposée,

Rappelant,

Battement par battement,

Que sans toi,

Je ne fus.

 

Carole Radureau (26/11/2020)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

Repost0

Publié le 28 Novembre 2020

 

Qaanaaq et le fjord d'Inglefield

 

Langue de grès

Collant une histoire comme un timbre

Sur l’enveloppe terne de la vie

Dents de granite qui déchiquettent

Une étiquette

Quand semble profonde la matrice

Pourtant si proche là dans la bouche.

 

Remué

Le sang de terre ;

Secouée

La minéralité ;

Dans la substance

Dans la couleur

Dans le toucher

Dans la senteur

Chaque tripe de terre-mère

Chaque grain dans l’éboulis

Sert une palette humaine

Riche en stimuli.

 

On écrira là-dessus

On poétisera là-dessus

On étudiera là-dessus

Surtout

On vivra là-dessus

Car ce plancher sur lequel nos pas

Dessinent un chemin

C’est du costaud

Couche après couche

La lasagne écrit son propos millénaire

Et certains savent les lires, les décompter,

Les deviner, les détailler, les entreprendre.

 

Ce sont des tranches de vies qui s’ignorent

Ce sont des paysages minéraux qui semblent inconsistants

Ils n’ont pas l’éclat d’un exotisme voyant

Ils ont un éclat des profondeurs

Que savent reconnaître les amoureux de pierre

De la pierre dans le sang, des veines en granite

Des cheveux d’opale, des ongles en silex

L’homme minéral est un trésor pour la terre

Comme le vin l’est aussi car ce qu’il retranscrit

C’est la vérité des siècles

Car ce qu’il révèle c’est la poésie de la tectonique.

 

Carole Radureau (28/11/2020)

 

Inspiré par la lecture du livre de Jean Malaurie, Hummocks I.

 

Extrait d’Hummocks I  de Jean Malaurie

 

« L’espace aspire »

 

Dans mon échelle sensorielle, le granite est la pierre primordiale, virile. A l’opposé, la craie est une roche en devenir ; elle n’a pas connu l’alchimie du feu de la terre. Elle est impubère. Plus tard, en avril, mai et juin 1951, sur la Terre d’Inglefield, j’ai ressenti, sous mes semelles de phoque, le gneiss, le granite, le quartzite, contact rugueux sur un socle fort, le socle des socles : l’archéen. Il a pour lui la duré. Pierre des pierres, le granite exprime le mystère des forces telluriques préhumaines. A l’archéen, le commencement des commencements. J’aime palper, caresser le grain granitique. Il m’arrive de gratter avec l’ongle ses paillettes de mica. En ce pays austère, elles sont pour moi l’ultime expression du luxe. Le grès, malgré sa couleur mortifère, grise et froide m’apaise. Les apparences anthropomorphiques des hummocks minéraux suscitent des mouvements de pensée de tous ordres : mythiques, héroïques, érotiques. Les schistes feuilletés, le gneiss recristallisé, c’est l’enfant de l’alchimie d’une forge monstrueuse ayant métamorphosé la roche primordiale étirée par la tectonique des plaques. Le basalte des dykes, au noir volcanique ? Il me réchauffe ; mes yeux scrutent les parois de ces murailles antiques. J’y vois une réplique des enceintes de l’Enfer de Dante (…)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère, #Dents de granite

Repost0

Publié le 21 Novembre 2020

 

La terre est vivante

Nous dit le chaman

Et nous autres, chamanes

Ne pouvons continuer,

Seuls,

A retenir le ciel.

 

La forêt est vivante

Crie de tous ses yeux

L’eau est vivante

Appelle la clémence dans l’ordre de son flux

Les peuples indigènes sont vivants

Tant que veille sur eux

La terre-mère et la sagesse des chamanes.

 

L’épidémie xawara a envahi le monde

De ça, nous autres ne sommes pas surpris

Tant et tant nous alertons nous qui sommes au centre de la vie

Au centre de la forêt

Connectés à elle par des millions de liens.

 

La folie destructrice est sur nous depuis des décennies

Comme une nuée néfaste et putride

Une fumée d’épidémie

Qui étouffe (nous manquons d’air disent arbres, animaux, indigènes)

Quand le feu prend dans la parcelle (incendie criminel)

Nous étouffons disent petits et grands victimes du COVID

L’épidémie xawara des blancs

Nous étouffons disent les Yanomamís et les Ye’kwana

Acculés au fond de leur maloca

Attendant que la pandémie ou la main criminelle

Des garimpeiros en finissent avec eux

J’étouffe dit le poisson acculé par le mercure de l’eau de la rivière.

 

Nous ne savons comment le dire

Nous avons essayé de crier

De parler, de nous déplacer dans le monde pour alerter

Nous pétitionnons mais tout ceci, c’est long

Les enfants meurent, attendant

Les anciens meurent, attendant

Les chamanes seront les derniers à réguler

Y en aura-t-il encore beaucoup sur cette terre

Pour retenir indéfiniment le ciel ?

 

Réfléchissez aux causes, réfléchissez

Le but, sortant de tout ceci

N’est pas la dinde de noël avec une table familiale

Réunie

Le but est plus profond, plus évident

Y aura-t-il un avenir pour vos enfants ?

Quelle planète leur laissez-vous ?

Aurez-vous encore suffisamment de larmes

Pour pleurer vos morts, vos vies gâchées, vos corps mutilés ?

La vie mérite que l’on se penche, avec sérieux

Sur elle

Qu’on en mesure la beauté, l’évidence, le message

La liberté n’est pas la liberté comme vous l’entendez

La seule et unique liberté

C’est de rester en vie

La seule et unique liberté

C’est d’avoir une terre saine, une forêt croissante, une eau pure, un air sain

La seule et unique liberté

C’est de nourrir son corps, sa vie

Avec des aliments sains

La seule et vraie liberté

C’est d’être en bonne santé

La seule et vraie liberté

C’est de laisser derrière soit un chemin de beauté

Non un chemin de destruction.

 

Carole Radureau (21/11/2020)

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

Repost0

Publié le 14 Novembre 2020

 

Tu vois dans la nature

Tout ce qu’il y a, c’est à toi

Mais sache t’en servir !!

 

Il ne suffit pas de cueillir, de collecter

Il faut savoir entreprendre, interroger, écouter et

Comprendre

Car ce qu’il y a derrière l’offre

C’est une richesse.

 

Il faut savoir la lire la nature

Il faut savoir l’entendre la sève

Il faut savoir s’en rappeler des vertus

Car leur connaissance

Au-delà des siècles et des transmissions (orales)

Elles coutèrent des vies.

 

Ce n’est pas tombé comme ça dans l’escarcelle

Du savoir

Ce n’est pas un petit aperçu, non

C’est une grande œuvre, l’œuvre de la vie

Mettant à disposition

Sa pharmacie, sa pharmacopée

La grande pharmacie de la terre-mère.

 

Et je suis convaincue

En accord avec moi et moi

Que sur cette terre-mère il existe toutes les réponses aux questions

Que sur cette terre-mère il existe tous les remèdes à tous les maux

Suffit de savoir trouver mais avant toute chose

Suffit de savoir parler et discuter

Entendre, communiquer et comprendre

Se serrer la main, se partager le pouls

Se donner quelques brins de cœur et d’âme

Un respect et puis tout à coup

L’étincelle est là !

C’est une étincelle non nouvelle

C’est une énergie

Elle est arrivée là non par magie :

Par connexion.

 

C’est ainsi que certains êtres savent et d’autres non.

 

C’est ainsi que je le dis et pourtant je n’en sais rien :

Pas obligés de me croire

Pas obligés de me suivre

D’autres sont là ont leurs remèdes.

 

Moi, droguiste, c’était ma vocation.

Connaître les drogues, leurs pouvoirs, parler avec toutes les plantes

Entendre leurs complaintes

Relever leurs conseils

Ensuite fabriquer, effeuiller, concentrer, expérimenter

Dans sa petite fabrique de drogues

Toujours savoir trouver le bon remède

Ce n’est pas soigner, c’est poétiser

En une infusion remettre tout en question

En une fusion connaître l’algèbre de la terre

La petite culotte d’argent des étoiles

Les filaments terreux des astres

La cornemuse des océans.

 

Le millepertuis un jour m’a dit

Prends- de moi ma chair ferme

C’est un miracle qui s’ensuit

Quand ton mental se tait.

 

La bourrache un jour m’a fait comprendre

Sans elle qui pique qui peut surprendre

Pas d’hiver tranquille

La toux peut s’installer.

 

La pimprenelle un matin m’a fait un croche-pied

C’était à l’orée du bois

Elle voulait venir chez moi

Dans ma pharmacopée, souvenir d’autrefois.

 

Le tilleul m’a fait les yeux doux

Il voulait grandir voulait recouvrir

De tous ses atouts

Nos vies.

 

L’hysope, l’arquebuse et la sauge

Ont hissé haut leurs drapeaux aromatiques

C’est pour que dansent les abeilles

Que le sirop soit doux en novembre.

 

La fougère est ma préférée pourtant

Je n’oserais pas l’entreprendre

C’est qu’elle a le cœur tendre, ma mie

La félicité à bout de bras.

 

Je ne pouvais plus attendre

Mes tempes battent la chamade des simples

Je ne sais pas soigner mais convaincre peut-être

De leurs vertus.

 

Mes amies sont sincères

J’en suis convaincue

Jamais elles ne tirent dans le dos

Ni ne jurent malgré elles, à tout propos

D’être et d’avoir le bon remède.

 

Carole Radureau (14/11/2020)

(Photo de Serge)

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère, #Agate mousse

Repost0