terre-mere

Publié le 8 Mai 2016

Sierra Nevada

Pictographe pueblito Chairama, parc national de Tayrona

Par Aliman5040 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=44060922

Ils sont dans la Sierra Nevada.
Ils sont monothéistes, et Dieu est Femme.
D’abord, il y avait la mer. Tout était obscur.
Il n’y avait ni soleil ni lune ni gens ni animaux ni
plantes.
Seule la mer était en tous lieux.
La mer était la Mère.
Elle était eau et eau en tous lieux
et elle était rivière, lagune, torrent et mer
et ainsi elle était en tous lieux.
Ainsi, d’abord, il n’y avait que la Mère.
La Mère n’était pas gens, ni rien, ni aucune chose,
elle était aluna
elle était esprit de ce qui allait venir
et elle était pensée et mémoire.
Ainsi la Mère existait seulement en aluna dans le monde plus bas
dans la profondeur,
seule
le monde se forma dans un utérus comme un
enfant.
Toute eau
mer/rivière/pluie/lagune/rosée
est figure de la Mère.
Le monde est né dans l’obscurité. Avant
il n’y avait pas de soleil. Rien que les bois sec
éclairaient le monde. Tout était obscur.
Ils disent dans la Sierra Nevada
que toutes les choses que les Colombiens ont
maintenant
autrefois eux les possédaient
trains avions ponts routes villes
mais ils en ont fait cadeaux à leurs Petits Frères.
Ces choses-là n’étaient pas à la gloire des indiens
et en plus ils n’en avaient pas besoin.
c’est pour cela qu’ils les donnèrent à leurs petits frères.
Mais ils gardèrent un secret
Mais ils gardèrent un secret qu’ils ne livreront jamais

LA FERTILITE

Avec la prière et le rite ils maintiennent l’harmonie de
l’univers.
Petit frère tu ne sais pas :
si nous, nous ne dansons pas avec le masque de soleil
alors soleil ne se lève pas et toi
qu’est-ce que tu fais alors ? Si nous ne donnons pas
pour été
il continue à pleuvoir et toi qu’est-ce que tu fais alors ?
Si nous, nous ne faisons pas attention au monde,
alors il est fini et vient la maladie. Indien toujours faire
attention à petit frère.
(…)

Ernesto Cardenal, Hommage aux indiens d'Amérique)

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Publié le 30 Avril 2016

Abya Yala

Je vais te chanter mes frontières
Mon eau sucrée mes monts salés
Je vais te dire comme la lumière
Dans mes yeux brille. Bille d’acier

Je vais te dire comme j’étais avant
Avant qu’ils ne fassent la conquête
Donnant un surnom bien moins savant
Un nom usurpé un nom d’opérette

Les Kunas mon peuple du Panama
Avaient une expression. Il faut la retrouver
Ils disaient Notre terre c’est Abya Yala
Voilà, c’est clair ça parle une langue gaie :

Une terre dans sa pleine maturité
C’est ainsi que les mots la disent
Une terre telle une femme développée
Généreuse en son fruit, c’est une friandise

Nous la croquons et puis nous disons merci
Nous prélevons son don, juste ce qu’il nous faut
Nous regardons ses formes épanouies
Nous la fêtons, la dansons, la terre est notre cadeau

Ici autrefois on pouvait encore rêver
Dessiner un contour aux libres tronçons
Ici autrefois on pouvait naviguer
Boire à même la roche une eau de coton

C’était félicité que notre territoire
Oh ! Pas toujours si rose mais c’était à nous
Le sang était avare et l’on pouvait croire
Qu’il resterait caché. Tel un bijou

Ils nous ont pris nos vies et ils nous ont parqués
Bétail, esclave, alcool, drogue, misère et sans un cri
On s’est battus, on s’est insurgés, on s’est révoltés
L’acier contre les flèches, les bisons face à leurs fusils

On n’a pas fait un pli
On n’a pas fait un bruit
Leur langue fut apprise
Leur religion coula dans nos veines
Assimilation
Sédentarisation
Abandon des coutumes
Perte de traditions
Un grand flou
Un grand virage nocif
Une vaste épidémie
Destructrice, criminelle
Une nébuleuse cauchemardesque
Un horizon gris (fumée, pollution)
Nos eaux souillées
Nos terres souillées
Notre air souillé
Nos gènes souillés
Notre dignité souillée
Notre héritage souillé
Nos enfants souillés
Nos vies……
***//***
Ils ne nous ont pas tout pris.
Une lumière, une veilleuse
En chacun de nos peuples
Il faut savoir l’entretenir
La ressortir
Souffler sur elle avec force et tendresse
Instiller sa flamme dans chaque veine
Perfuser la langue, perfuser du sang d’Abya Yala
Ressortir les rêves, les belles pensées
Les prières de merci, celles pour la pluie, celles pour le maïs
Apprendre à parler aux cerfs, à caresser le tapir
A nourrir les aras, les aigles harpies, les petits singes
Ici un canoë à dessiner sur le sable
Ici une hutte à sudation, un temazcal
Ici une milpa en devenir
Ici les trois sœurs réunies
Il faut se réapproprier notre passé nos belles traditions
Les hisser sur la hutte leur donner du brillant :

Là-bas en Occident ils jalousent déjà toutes nos sciences
Ils veulent les savoirs de nos selvas
Ils veulent les secrets de la stévia
Et ceux de l’ayahuasca et ceux qui font planer
Ils veulent coucher sous nos huttes de feuilles
Participer aux rites
Découvrir les remèdes à leurs maux.
Là-bas en Occident
Ils veulent découvrir comment on lit les dessins du ciel
Et ceux des messages de fumée
Comment les rêves viennent submerger celui qui dans un hamac
Détend sa colonne
Ils veulent sentir avec nos narines
Voir avec nos yeux
Toucher avec nos mains
Entendre avec nos oreilles
Et conjuguer avec nos cœurs
Ce mot si rare, si vrai, si beau
Qui leur fait défaut et qu’ils ne peuvent acheter
Et que notre terre, Abya Yala sait décliner :
Ce mot c’est : LIBERTE.

Carole Radureau (27/04/2016)

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Publié le 8 Juin 2015

YING et YANG

YING


Désertion

J’aimerai m’allonger dans l’herbe
Fermer les yeux
Laisser le soleil enjamber les combes
Ecouter la vie qui coule des montagnes
Me dire qu’elle apportera le renouveau
Comme des yeux d’enfants scrutaient le vent
Les mains tendues partent pour l’automne
Comme le busard saint martin
L’amour louvoie autour des hommes
Je n’ai plus de clan
Et tu voudrais m’enfermer
M’enfermer dans une fourmilière
Me priver de croiser les girolles
Qui partent au matin à école
Je n’offrirai plus ma sueur
Si tu ne veux la partager
Je ne marcherai plus dans ces plaines
Les fleuves ne pensent plus qu’à la mer
Comme un chien fidèle
Je suivrai sentiers et torrents
Pour m’éloigner des fourmis
Qui volent leur amour aux enfants

Hobo-Lullaby

**************

Ecrit sur les rémiges du vent

Je ne boirai plus à la coupe du coquelicot
Trop rouge de son fardeau
Dit l’oiseau qui s’enfuit
D’un tire d’aile
Sans briser la nuit.

La fumée qui dessine des personnages
Dans le ciel sans nuage
Est celle d’un errant
Qui sous un buisson, caché
Fait chauffer une marmite de fer et de maigre pitance
Sur un feu réconfortant les sens.

Je ne grimperai plus
Les hautes marches qui mènent à la citadelle
Interdite
Dit le poète en fuite.
Ils ont volé mes mots et mon âme est un fardeau
Le cheval de ses ailes de muscles
M’emporte au-delà de la cordillère
Dans l’exil qui vole jusqu'à la salive
La muse et les sens interdits.

Le vent s’est laissé écrire
Sur ses rémiges de suie et de soie
Le poème des égarés
Des sans-noms, des sans-interdits
Qui ne connaissaient plus leur chemin de vie.
Caresse est la lecture des mots doux, durs et fiers
Couchés sous la plume de fer
Vérité est la vertu de leurs propos
Justice est la question que pose le point qui sait si bien le faire
Humanité est la réponse que les hommes nient sans cesse
Passant sans regarder même le plus petit point de son i
Bien camouflé derrière le thé des confusions
Amour est le grand rébus des rémiges accomplies
Volant au-dessus des aires et du temps
Parfois au-dessus des nuages jamais sages
Et au-dessus des vies
Tels des phares qui indiquent une route
Mais que seuls les initiés peuvent apercevoir.

Carole Radureau ( 26/05/2015)


YING et YANG

YANG

Papoose


Ne t’inquiète pas fils
Nous continuerons ce sentier
Ou nous cherchions des traces imaginaires
D’indiens imaginaires
Ou nous nous enfoncions dans la neige en riant
Confiant nos secrets à la patience des cheminées
Ce sentier que nous gravissions sur le dos de godillots fatigués
Quand tombait sur nos épaules la solitude des crêtes
La nuit absorbait nos craintes et nos rêves
La lune nous tendait sa main de lotus
Alors, avec le courage d’un canard rentrant de la mare
Nos yeux de nouveaux nés contemplaient
Les collines aux premiers phosphores
Baignant dans l’argent
D’un soleil révélateur
Chaque jour fait perler sur nos cœurs
Une rosée d’espoir
Ne t’inquiète pas fils
Même dans les nuits sans lune
La cime des arbres
T’indiquera le sentier des étoiles qu’il nous faut chérir
Pour retrouver la trace des indiens
Qui caressent le vent

Hobo-Lullaby


*************

Les enfants de l'été


Dans les herbes folles
S’affolent les pensées aventureuses
Dans un cerisier à moitié sauvage
De tendres aventures
Nouent les lianes des avenirs qui se cherchent.

Viens te rappeler avec moi
Mon frère
Le doux chant des merles rieurs
Se moquant de la pluie naissante.

Les enfants de l’été
Ont tissé dans l’océan d’une colline en friche
Des liens profonds
D’olfactives pensées telluriques et tournées
Telle une cruche sur un tour de potier
Pour en faire une histoire de mots et de matière.

Viens, ne serait-ce qu’une fois
Dans le lit des mes pensées
Viens te promener
Dans le labyrinthe rosé de mes rêves
Au pays des illusions endormies
Dans un bras tendrement déroulé.

J’ai caressé un agneau confiant
J’ai envoyé à l’autre bout de la colline
La flèche de l’éternité
Propulsée par l’arc de l’enfance insouciante
J’ai déboulé sur un carton les pentes
D’herbes couchées par la joie de vivre
J’ai dormi le nez embaumé
Par les fleurs d’aubépines roses ou blanches
J’ai rêvé de mon futur
Habillé de tendres rencontres et de passions assouvies.

Viens, ne serait-ce que le temps
D’un rêve
Sentir avec moi l’odeur puissante
De l’été
Au cours duquel
L’espoir avait écrit
Que tout lui est permis.

Carole Radureau ( 25/05/2015)


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Publié le 21 Septembre 2014

Pollen
Migrations

Comme une graine vive, je cherche les adrets
Dites-moi où sont les Amériques
Dites-moi où sont les ventres pleins
Hirondelle amnésique prend moi dans ton sillage
Redonne à mes rêves un tégument d’espoir
J’oublierai ma terre et son parfum
La vie a laissé mon cœur en saline
L’exil a mis mon avenir dans un balluchon
Laisse-moi trinquer avec les vents
J’irai trimarder des salaires de sueurs
Dans une langue amère sans mélodie de miel
Qui traque le pigment et assombri le ciel
Qui flaire le dollar en prédateur avide
Et qui des croix du sud, ravive le feu d’ivoire
Alors comme le tilleul peu à peu prend racine
Avec pour seule foi, un quignon de courage
J’habiterai un immeuble, 2, rue de l’esclavage
Aux faç
ades trouées de fenêtres voraces …




Hobo Lullaby

******

J'ai décidé de partir
Migrations

Mon pays qu’as-tu à m’offrir ?

Misère, pierre nue dans mon cœur sec

La faim-tenaille

Deux crocs accrochés à mon estomac rétréci

Un toit fait de bric et de broc

Que les rafales emportent

Comme elles emportent l’espoir permis.

Mon peuple tu ne peux me retenir.

J’ai décidé de partir.

Pièce après pièce

Petite monnaie sacrifice d’une vie

J’entasse mes sous dans la boîte en fer du départ.

Renoncement en renoncement

J’entasse mes espoirs perdus dans la feuille tendre de l’arbre de vie

Et je l’enterre à son pied.

J’ai décidé de partir.

J’ai mis une chaîne sacrificielle sur mes valeurs

Un collier d’aiguillons autour de ma vertu

Et j’ai parié aux enchères sur le prix de mon sang.

J’irai, partant loin là-bas sur la terre-promise

J’irai m’entassant sur le bateau fantôme qui va à la dérive

Ou dans le train bondé piraté par la pègre

Risquer ma vie pour quelques picaillons.

Là-bas si je survis

La vie sera-t-elle plus belle ?

L’espoir sera-t-il permis ?

J’ai tiré à la courte-paille ma chance existentielle

Et j’ai gagné le prix d’un voyage sans retour.

Carole Radureau (03/09/2014)

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Publié le 14 Juillet 2014

Chemins de traverse

image Patrice78500

**

La liberté guide mes pas

J'ai déserté les grandes routes, quitté les chemins trop usés
J'ai vomi toutes les vraisemblances qui n'effleurent pas la vérité
J'ai pris une sente en pente douce imitant le plaisant ruisseau
Où de vieux arbres aux larges doigts désignaient une pluie d'oiseaux
Si l'horizon n'est pas boussole, la mer n'est pas immensité
Mais il est vain et on se désole de ne jamais rien y trouver
Par la bonté d'un rossignol, j'ai obéi à mes souliers
Et suivi cette pente folle qui mène vers la réalité

Indifférent de ces boutasses où stagne le peuple des tritons
J'ai mis mon cœur sur les audaces d'un acacia un peu fripon
Je traverse les nuits en roulotte, guidé par le tût d'un crapaud
Et je peints au cri des hulottes un ciel où brille mille falots
La senteur des fougères suspend mon âme au clair de lune
La pluie dessine des ravines laissant son trident à Neptune
La nature guide mes errances, m'offrant son objectivité
Quand c'est la route qui avance, elle mène vers la liberté

La destinée de tous les hommes ne sera pas celle des moutons
S'ils piétinent les obédiences et la loi du qu'en-dira-t-on

Hobo-Lullaby

Chemins de traverse

Le visage des fleurs

Dans le jardin de mon cœur
Des belles sourient à la lune
Sans souci sans fard ni pleur
Elles n’ont jamais d’amertume

Une rose aux cent pétales
Me dit bonjour comment vas-tu
Sais-tu qu’aujourd’hui est d’opale
Le soleil qui croque sa part de vertu ?

Dans la lande par le vent balayée
La bruyère rosit de toute son ardeur
Elle a soif de territoire gagné
Sur l’ajonc au visage de terreur

La digitale rigole de toutes ses clochettes
On ne voit que sa silhouette élancée
Dans la lande percée du cri des mouettes
Elle est belle sous les rayons courbée

Le genêt ardéchois d’un clignement d’yeux
Me dit : dépêches-toi la montagne est belle
Mais ma floraison ne dure que si peu
Viens vite humer mon parfum-naturel

La lavande des plateaux a une bouille de contrebande
Elle sait que ses fleurettes attirent les abeilles
Et cent pour cent de son offrande
Est faite en ourlant ses étamines-de-miel

Ma pierre d’opale en son visage de clair de lune
Telle une fleur me parle de mise au vert
Je la crois car en son croissant blanc- de- plume
La raison s’accroche tel un écueil sur la mer

Le visage des fleurs jamais n’est triste
Il égaie mes pensées souvent sombres
Le visage de la pierre ne se trompe pas de piste
Quand elle me fait trébucher dans l’ombre

Arrête-toi me disent-elles
Prends le temps de respirer de flâner
Range ta jupe aux couleurs de rebelle
Et écris le poème des fleurs de l’amitié.

Carole Radureau (25/06/2014)

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Publié le 10 Février 2014

Rêves d'Ardèche
Retrouver ma terre

La burle écartèle un ciel de silence dans l’amnésie des sabliers

Les châtaigniers frissonnent dans le mauve des nuages en fuite

J’ai posé mes pensées sur les ailes ardentes d’une buse audacieuse

Les sentiers aux tentacules avides d’horizon ont enlacé mes souliers

Le sourire d’un ruisseau apaise de son chant les cicatrices du temps

Et un genet agrippe ma main dans la lenteur d’un parfum suspendu

Je gravirai cette montagne aux rides volcaniques, aux abrupts dorsaux

Qui provoquent le bêlement moqueur de l’infatigable cabri aux yeux rieurs

Dans la moiteur des sous bois, mon front ruissèlera de perles bienfaisantes

L’odeur chaude des entrailles terrestres transpercera mon âme mendiante

Rendant une douceur de fougère au granit et l’espoir à mes joues

Chantonnant l’éternelle renaissance de la vie dans le futur des promesses

Une nouvelle confiance soulagera mes fatigues au chant de basalte

Comme une feuille brave un ciel étoilé dans l’éphémère d’un tourbillon

Je murmurerais aux laborieuses abeilles les secrets de l’infini pollen

Quand un plaisir aux larmes de schiste abreuvera peu à peu mes veines

La neige déposera sur les cimes l’adolescence retrouvée des anciens

Pour le bonheur de vivre j’irai retrouver ma terre.

Hobo-Lullaby

*******

Rêves d'Ardèche
Miel de genêt

Mes pas dans les pas des chevriers

j’allai chemin faisant mon Ardèche au cœur

dans ma besace tintinnabulant.

Je pris d’un coup de burle assené avec énergie

une bonne bolée d’air pur qui me régénéra

et les mirettes en éveil

je scrutai le lointain

attendant de découvrir les sucs qui tels des mamelons

pointaient dans la vallée leurs tétons de granite.

Cette terre fut terre de volcan,

elle nous laisse sa géographie de lave et de feu,

ce paysage accidenté plissé et joyeux

couvert de genêts d’or et souriant de ses dents écartées,

ses petits ruisseaux ses sources vives sa générosité.

Cette fois-ci c’était une bolée d’arôme de genêt

qui insuffla dans mes narines

l’huile essentielle de la vie au grand air ,

à jamais cette odeur pénétra mon humeur.

Le jaune ici est partout présent.

C’est un terroir jaunissant, un culte au soleil,

ses rayons y ont dessiné des pépites dorées,

des ligules pétillantes à la magie guérisseuse :

courbe ta jolie tête couronnée arnica parfumé

et toi, belle gentiane rafraîchissante

glisse dans ma poche ta racine vertueuse.

Mes pas dans les pas des bergers

je glisse sur les pierres qui déboulent la montagne.

Leur rigolade me prête à sourire

et je pense à cette minéralité qui sur les belles maisons

affiche sa figure sombre et sa robuste corpulence,

affiche dans ses détours sa présence fière de calcaire.

J’aime ce pays sauvage sa beauté pure et dure

j’aimerai y croquer ma part de nature,

recueillir dans ma main la farine de châtaigne,

la lave basaltique en faire mon chemin de vie

et me délecter enfin du miel des genêts diluant les folies.

Carole Radureau (20/01/2014)

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