riviere de jaspe

…..poésie de la Gran Sabana ……

Rien ne pourra arriver à la pierre
Qui a choisi
De se protéger.

Une carapace de fer
Une armure d’acier
Minéral forgé aux flammes
Du temps
A toute épreuve
Sur le corps tendre
De la montagne
Inscrit son panneau
D’interdiction.

De quoi as-tu peur
Citadelle
Une qui se tient si droite
Qu’un cœur d’hirondelle
Ne pourrait
L’émouvoir
Ni le nid du tricahue
Qui porte 3 œufs dorés.

Des larmes de fer
Rouillées et perdues
Coulent sur l’armure
Chant dévoilé.

Etendant ses bras
Vers la pierre qui s’achève
Sur un tepuy sévère
Et sincère
La pierre qui se protège
Crie avec son armure :
Ne me touchez pas !

Carole Radureau (06/07/2018)

…..Poésie de la Gran Sabana…..

Et le petit oiseau
Fragile
Rigolo
Comme un moineau
Domestique
Au cou
Rougi par la chaleur
Américaine.

Et le petit oiseau
Roi de la Sabana
Prince de la minéralité
Du haut de son millénaire
De fer et puis d’acier
Contemple
Le paysage
Le petit paradis.

Il a sur sa droite
La plus haute cascade au monde
Il a sur sa gauche
Le tépuy le plus emblématique
Le vaisseau accroché
Dans le ciel
Il a à ses pieds
De quoi se sustenter
Mille petites vies grouillantes
De la forêt tropicale
Qui n’attendent que son
Petit bec
Pour être picorées.

Et le petit oiseau
Le bruant
Chingolo
N’est-il pas rigolo
Là-haut
Sur son trône de pierre :
Roi des airs
Concurrent du condor
Il n’est pas un moindre
Oiseau de la puissance
Du vol
Il est un petit passager
A la force pure comme
La pierre
Qui l’a vu
Naître.

Carole Radureau (29/06/2018)

….à un paradis.
J’y crois
Je n’y crois pas
Mais là c’est vrai
Ça existe
C’est même trop beau
Pour être vrai.

Il y a un décor
De planté
Comme un pied-de-nez
A la civilisation
Dans ce décor la pierre
L’eau
La végétation
Font une ronde
Chantent une chanson
La chanson d’une nature
Accomplie
Posée
En pause
Comme une image
Dans le livre
D’images.

On se demande bien
Ce que l’homme
Irait faire
Dans ce paradis.
Il ferait quoi ?
L’homme
A part regarder.

Le vaisseau
Là-derrière
Est-il prêt à décoller ?
Il semble attendre
Le bon moment.

L’eau est un sourire
Qui dévale
En cascade
Douce.
L’eau est une source
De délices
Délicieux
De fraicheur
Rafraichissante
De lenteur
Prospère
De vie
Furieusement
Vivante.

Dans l’espace calme
Quiet
Coi
Du paradis
La Gran Sabana est une signature
Comme celle d’un je-ne-sais-quoi
Qui semble
De je-ne-sais-où.

Poésie de la Gran Sabana

Carole Radureau (28/06/2018)

Yuruaní river et tépui Yuruaní

…… Poésie de la Gran Sabana……


Dans un écrin de lumière
Dans un rayon de lune
Perdu un soir d’automne calcaire
Le bijou
Dans sa bogue rouge
Etait né.
Mystère.

Il avait décidé d’unir
Sa matière à l’eau
Cette cachottière
Qui en bonne couturière
Avait dessiné le pagne
L’unique vêtement
Des indigènes Pemón.

Trésor minéral
Douceur de sang
Lait de cristal
Opaque
Et puissant
Sous l’eau calme
Poisson figé
Tu dors
Trésor aux quatre temps.

Il n’y a pas de miracle
Il n’y a que des yeux
Pour observer la merveille
Et des pieds
Pour glisser sur ce velours grenat
Dix orteils
Ebahis.

Carole Radureau (27/06/2018)

….Poésie de la Gran Sabana…..

Dessine-moi un tépuy
Une mesa
Une table si plane
Si aplanie
Que sur sa chair lisse
Sans problème
Nous glisserions sur nos
Luges
De soie.

Dessine-moi ce qui
Semble
Un vaisseau
Bien isolé dans le bleu
Du ciel
Un vaisseau d'une pierre
Agée ridée courbée
Mais forte
Comme peut l’être le vaisseau
Traversant les
Siècles.

Dessine-moi sur le sable
De la Gran Sabana
Cette silhouette
Cette massitude qui prête
A la poésie
Qui emporte
L’imaginaire
Au-delà de la terre
Dans la galaxie
Minérale.

Je veux être pensée
Qui erre
Dans le vaisseau
Qui se laisse guider
Par le flux de son riche
Propos
Qui se laisse
Bercer
Par sa veine
Son filon.

Combien de vies
Naissent
Dans cette masse-là ?
Combien d’espèces
Ont germé
Uniquement
Là ?

Cette histoire unique
Ce tépuy que tu me dessines
C’est une magie
Qui sort d’un chapeau
Géologique
Une calotte de curiosité
Un tourbillon
De sensations.

Carole Radureau (29/06/2018)

….Poésie de la Gran Sabana…..

Les enfants jouent dans le sable
La arena
Ce sont eux
Les enfants du peuple Pemón
Qui ont dessiné
La nature
Même
Du lieu

De leurs rêves
De leurs pensées
De leurs dessins
Dans le sable
Sont nés
Les tepuys
De leurs paillettes
Dans les yeux
Sont nées
Les cascades
De leurs éclats de rire
Est né le jaspe rouge
Qui illumine le lit
De la rivière

Les enfants jouent dans le sable
Ils sont les détenteurs
De la sagesse millénaire
Des ancêtres
Par leur voix sont passés
Les légendes
Les mythologies
Il n’y a pas de mystère
Pour les originaires
Chaque chose a un sens
Chaque plante vit et on sait pourquoi
Chaque animal vit et on sait pourquoi
Chaque montagne existe
Et l’on sait d’où vient
Sa naissance

L’homme, la femme, l’enfant
Au milieu de la Gran Sabana
Est un tout conjugué par l’ensemble
Il est un élément du grand jeu
De la nature
Une pièce d’un puzzle
Patiemment ébauché
Il reste à sa place
L’homme
Il sait préserver
Il sait regarder
Il sait voir
Il sait admirer
Il sait respecter
Il sait ce que vivre
Veut dire
Il l’enseigne
Aux enfants
Qui jouent dans le sable :
La arena de la Gran Sabana.

Carole Radureau (29/06/2018)

……..Poésie de la Gran Sabana……

Un éléphant au Venezuela ?
Et pourquoi pas ?
La pierre ici- bas
Est une géographie à ciel
Découvert
Une géographie de pierre et d’érosion
Bien plus habile qu’une chanson
L’artisanat est son métier
Et dans un grand déferlement
D’idées
Elle a décidé de crocheter sa chair
D’en faire un bestiaire
Dans lequel les millénaires
En leur ménage printanier
N’ont épargné que le roi :
L’éléphant de pierre.

Et pourquoi pas ?

L’éléphant
N’est-il pas
Le roi
De la savane (la Sabana) ?

Carole Radureau (28/06/2018)

......Poésie de la Gran Sabana.......


Le soleil se couche
Sur un monde sobre
Une silhouette dans un horizon
De miel
Comme dessinée par un enfant
Pemón
Sur le sable doré
De la Gran Sabana.

Le silence est aussi doré
Que le soleil qui se couche
Des draps de tranquillité
Ont bordé la falaise
Et son calme millénaire
N’a même pas tremblé.

Carole Radureau (28/06/2018)