pierre-fleur-oiseau

Sourire naissant

Fleur aux dentelles jaunes

De la terre surgissant

Demoiselle de printemps

Une force en elle la pousse à s’épanouir

Fleur de sourire

Pour annoncer le renouveau

Couleur plus beau

A quatre pattes dans les hautes herbes

Voisine de l’ortie qui n’a pas bonne presse

La pierre pour demeure comme une grande sœur :

Fleur de bonheur

Elle a écopé d’un nom

Poétique à souhait en latin en espagnol en français

Rimant dansant chantant, les elfes

Sur elles

Font un pas de deux

Petit soleil amical et joyeux

Toujours frais en sa maison

On peut d’elle faire un mini bouquet

Sans contrefaçon

La biquette a trébuché : son pot de lait dans l’herbe

Est tombé c’est la faute à la primevère :

N’écrasez pas l’annonciatrice la grande conciliatrice

De saisons

Je voudrais m’étendre agrandir ma famille

Violacer ma garde-robe offrir plus d’éclat

Dit la primevère : que faire ?

Un jour l’oiseau y pourvoira et la biquette

Dans ses pas

Trébuchera sur un couple uni

Primevère en habit de coucou/primevère en habit d’améthyste :

Finie la solitude !

Carole Radureau (11/03/2021)

Inspirée par cette photo de Serge (merci @migo mío)

…….poésie de mars 2021…..

……pas un jour sans poème……

Dans les fougères foulées du regard, la pierre

Est là sous sa cape verte d’ardeur le temps

N’a plus le temps de se nommer le temps, le

Temps est un papillon endormi dans la mousse

Il n’est que de minute en minute son pouls

Bat comme un pouls agité par des remous

Inconnus dans ces bois profonds

Veilleuse de couleur verte, phare à l’œil fixé

Sur une ancre lointaine, montagnarde

Aguerrie, fuseau sincère, tu n’as ni le mal

De mer ni le vertige quand tu fixes

Ton âme

A la paroi

C’est pour toujours dit-elle, pour la vie que

Je mets en toi ma demeure et mon couvert

Je suis celle qui portera tes rêves, humble rocher

Qui n’a rien demandé je serais celle qui

Continuera de répandre la verdure comme un tendre manteau

Mon cœur est un fuseau horaire divisé par 4

Où que se porte le regard de mère-lune

Vibre en lui un sentiment en plusieurs langues

Sois sincère bois ma matière trempe ta minéralité dans mon âme

Sédentaire

Le chant du bois berce notre accord le chant

Du bois est une chorale inédite

Si la perle est morte le coucou refleurit dans le nid

Parasité ( le petit est trompé) le temps coule à peine sur le métronome

Du monde et toi et moi

Figés à perdre haleine, nous partons sans partir

Demeurons sans demeure

Nous bougeons sans bouger

Nous aimons en aimant.

Carole Radureau (10/03/2021)

Inspirée par cette photo de Serge

……poésie de mars 2021….

…..pas un jour sans poème…..

La forêt pour écrin

Cette diversité qui fait rêver

Toutes ces petites créatures qui

Se fondent au décor

Parfaitement leur place

Sans se poser de question

Et là Boucle d’or sans les 3 ours

Boucle d’or ignorant le conte

Avec comme écoutant l’au-delà

Cette grande oreille d’or

Bien ouverte.

La parole est verte et jaune son

Cœur

Si tu t’égares en la selva prend garde au

Cœur

La distance est une vie qui se vit par-delà les

Cœurs

Il est un temps d’insouciance qui prime au-delà des

Cœurs

Songe à la distance entre ta vie et celle de l’oiseau qui boucle en

Cœur

Sur lui pèsent des menaces et ses boucles se ferment formant un

Cœur.

Carole Radureau (09/03/2021)

Tangara à boucles d’or (Bangsia aureocincta)

En danger

….poésie de mars 2021…..

……pas un jour sans poème…..

Je ne cherche pas la gloire

Mais voyez :

Telle une étoile à portée des dieux

Dominant mer, pierre et vent

Je suis

Celle qui resplendit de tout temps

La dominante rose dans un lit de verdure.

Je pointe à l’horizon

Trois flèches venimeuses

Comme des flèches au curare

Tirées par le bras de la détermination

Et la volonté de m’exprimer

Je ne suis pas belliqueuse, juste

Un peu sur mes gardes et la nature

M’a

Précieusement

Dotée.

Prenez-moi avec des pincettes

Admirez-moi-même si je suis fort humble au

Demeurant

Et si mon cœur me dit en réponse à votre cœur

Que votre âme est pure

Je daignerais sans doute vous offrir

Mon remède :

Il est celui que l’on prélève à la dose infinitésimale

Ils ont osé synthétiser ma chair profonde

En faire un médicament puissant, généralisé

Moi ce que j’en dis c’est qu’autrefois ceux qui s’y piquaient

Reconnaissaient la puissance de la plante

La respectaient pour sa vertu

Aujourd’hui tout n’est que consommation

On souffre ? Vite on se tourne vers celle qui était négligée

On se tourne vers notre mère quand on a besoin d’elle

Oubliant chaque lune de l’année de lui faire une petite offrande

Rien qu’une, qu’est-ce que c’est une offrande

Quand on offre ne serait-ce que la vie ?

Je ne suis pas prétentieuse

Je suis celle que je suis

Je m’accepte avec ma grâce et mon élévation

J’ai à mes pieds un tapis de fougères

Prosternées

J’ai à mes pieds une mer qui n’ose déborder

J’ai à mes pieds des pierres qui m’aiment et me plaisent

Qui jamais ne me blessent

J’ai à mes pieds le monde

D’un clin de mes yeux, je vous fais signe

Ne suis-je pas la plus belle, miroir au mon miroir ?

Carole Radureau (08/03/2021)

……poésie de mars 2021…..

……pas un jour sans poème…….

Il y a partout une pierre à faire

Rêver

Une incomprise une insoumise une prête

A être

Modelée :

Voyez comme chacun s’y est employé

Elle garde en elle l’empreinte des mains

Des doigts qui dans sa chair ont pétri

Son importance

Elle était tendre alors, cela fait des millions d’années

Quand son mica rutilait et son feldspath chantait

Sous la pression de la préhistoire

Ils voulaient faire d’elle un siège un promontoire

Un perchoir une avancée un phare que sais-je :

Sur la plage elle est restée

Epousant plus profondément chaque année qui passe

Le sable son compagnon

Trempée par l’eau claire qui la ronge par moment

Elle s’y est faite mais pas à la manœuvre de l’homme

Qui voulut, tyranniquement la soumettre :

Non d’une pierre bretonne !

Elle n’allait pas se laisser mater par de petits êtres qui ne vivent

Que l’espace d’une vie de fourmi !

Elle, en tant que pierre était une vieille dame déjà

Elle méritait le respect, déjà

Elle méritait qu’on la regarde, qu’on

S’en inspire, qu’on tire d’elle quelque chose, certes

Juste de la poésie !

Voilà qui est fait, dame pierre, la modelée incomplète.

Carole Radureau (07/03/2021)

…..poésie de mars 2021….

……pas un jour sans poème……

Petit oiseau rond qui réjouit mon cœur

Comme un petit diapason sur le sable posé

Cœur-de-sable

Prince du grain de silice

Tu es celui qui court

Qui court partout

Et je ris et je ris et je ris

De te voir, beauté de la nature.

Oh ! L’adorable poussin !!

Etoile fraîche posée sur deux pattes

Qui court aussi sans frein

Qui picore déjà à peine sorti de l’œuf

Ce petit quelque chose trouvé sur la plage.

Le grand gravelot qui court partout

C’est un spécialiste !

Il s’entraîne dirait-on

Il n’est pas bien grand mais déterminé

C’est qu’il est habitué à jongler avec les marées

C’est qu’il est habitué à couver au sol par tous les temps

Cette petite créature est une merveille

Un merveilleux petit coureur

Réjouissez-vous, réjouissons-nous

Admirez-le, admirons-le

Celui qui court, court aussi des risques

Celui de ne plus avoir de terrain pour courir

En est un.

Carole Radureau (06/03/2021)

Grand gravelot (charadrius hiaticula)

……Poésie de mars 2021…..

……pas un jour sans poème……

Premières couleurs premières

Puissances premiers

Frissons premiers émois

De saison

Là où le froid glisse sur son patin de glace

Le froid se prend les pieds dans le tapis

Sous le sourire ravi d’un narcisse aussi jaune qu’un œuf

Le redoux vient lui infliger sa raclée le froid

N’a pas dit son dernier mot comme le pense

L’humble ellébore en sa robe de soirée des hivers calfeutrés

Pourtant le rouge est là lumineux et profond

Il est sorti d’un bulbe qu’on nomme parfois oignon

Gorgé de vitamines et de puissance

Un bulbe atomique pour hisser si haut

La couleur rouge

Un petit rose tout timide se prend pour une crevette

C’est un rose primevère qui a poussé à l’abri

Le rose cultivé dit-on

On ne sait si la vraie vie sauvage lui conviendra

Il y a bien une pensée mais elle se cache

Elle se sent seule car sa robe est pâle

Tout juste teintée d’un lilas qui sombre

Au fin fond du passé

Le gris a chaussé son gant de velours pour signifier

Je suis symbole de l’amour

Même si l’on me trouve plus souvent dans les cimetières

Moi, le cinéraire

L’offrande c’est la première celle du centre autour de laquelle

Chacune a tourné comme un vase en ma main

Forgé

C’est le crocus blanc et grand

Le crocus qui croque et qui montre ses dents

Jaunes, vives et lumineuses

Comme celles d’un qui aurait croqué le soleil

C’est un mini bouquet un du tout début

Un qui met la joie dans le cœur dans les yeux dans l’âme

Un débutant un persistant un résistant un occupant du terrain

Il ira dormir dans l’offrande à la terre car la terre se remercie

La terre-mère est une mère aimante qui mérite de temps en temps

Un baiser.

Carole Radureau (05/03/2021)

…..poésie de mars 2021…..

……pas un jour sans poème……

Plateforme froide et lisse

Entre deux piles de livres

Entre deux colonnes de rêves

Interrompus par les tempêtes

Il y a de la place pour toi si tu sais

Trouver sur mon pas-la-porte

D’entrée.

Ecoutant les borborygmes confus de cette paroi

Qui gémit sans cesse sous les coups de la vie

Ecoutant les sifflements aigus du vent

Qui sans cesse s’acharne à arracher de son scalpel

La chair de pierre

Ecoutant le chant monotone de la mer

Qui chuuutte sans cesse dans un ravin profond

Seul connu d’elle

Ecoutant les chorales hallucinantes des oiseaux-frères marins

Qui sans cesse rivalisent de vocalises :

Niche mon petit !

Bien à l’abri….

La pierre est ta demeure et elle demeure

La seule, l’unique

Chance

De survie.

Carole Radureau (04/03/2021)

…..poésie de mars 2021…

…….pas un jour sans poème……

El gavil@n nous rend visite !

El gavil@n est là !

Ni pour le thé ni pour la causette

Il cherche et cherche son œil perçant

Scrutant dans la haie le petit imprudent.

La haie est un labyrinthe

C’est un monde parallèle

S’y côtoient moineaux, merles et grive

Rouge-gorge également.

Je t’ai immortalisé beauté rapace

Sous toutes les coutures je pourrais sans problème

Te croquer quand la muse du dessin reviendra

J’en sais plus sur toi

J’en saurais davantage

J’ai bien compris qu’il fallait à ton couple la somme

De 20.000 moineaux par an pour se sustenter

J’ai fait passer le message à la bande à Bonnot

A Jean-Louis, Georges et la famille mésange

Ils sont moins naïfs que moi

Ils t’avaient repéré

Le calme plat avant, après la tempête gavil@n

C’est un blanc qui se fige dans le moment présent

Cet espace au-dehors chaque jour volière à l’air libre

Où s’expriment et s’expriment chacun à sa façon

Quand il se tait c’est comme une flèche qui se serait plantée

Dans un mur qui n’en est pas un.

Les oiseaux ont pris le pas sur nos vies

On les en remercie

Petits et grands toute race confondue, ici

A sa place du moment que règne l’harmonie

Effaçons-nous, hommes, laissons-les

Nous montrer comment on vit

Regardons-les, écoutons-les, admirons-les, aidons-les

Comme on le peut

Apprenons d’eux, aimons avec eux, survivons avec eux

Devenons nous-mêmes

Oiseau.

Carole Radureau (03/03/2021)

…..poésie de mars 2021…..

……pas un jour sans poème……

J’ai laissé mon cœur

Dans la fleur pour y passer l’hiver

Il y a des remous

Parfois

Il y a des tangages

La fleur en devenir

Parfois

N’est pas prête

Entièrement prête

A faire face

A l’éclosion brutale

Parfois

Du printemps

Il arrive trop tôt

Il montre le bout de son nez

Qui est gelé

Parfois

Quelques jours plus tard

Il yoyote il tergiverse il bouquine il chine

Il n’a pas l’air déterminé le printemps du

Parfois

Qui rime avec autrefois quand les saisons

Encore

Se reconnaissaient (foi de Nicolas le jardinier).

La fleur a bien préservé mon cœur

Je le retrouve tout frais entouré

D’un voile de rosée

Les feuilles ont décidé cette année

De ne pas se laisser évincer

Elles pointent avec la fleur

Camarades, le rouge naissant

Flirtant avec le rose accompli

Ce n’est pas ainsi que c’était écrit

Non de non

La fleur en premier pour éclabousser ce printemps

De son rose buvard, précieux

Puis peu à peu remplaçant le rose, le rouge brique

Hésitant de la feuille qui plus tard devient

Rouge noir profond

Etourdissant, selva des ténèbres.

Parfois la nature a des caprices

Le cœur les suit de bon cœur

Parfois gai

Parfois triste

Toujours complice bon cœur bonne fleur.

Carole Radureau (02/03/2021)

…..poésie de mars 2021….

……pas un jour sans poème…..