oiseaux-muses

…..fragments de Baie de Somme….

Martin ce matin à son poste

S’anime

Scrute de tous ses yeux

L’onde vagabonde

Il a un petit creux

Se contenterait bien

De cuisses de grenouilles sautées

Avec un peu d’ail s’il vous plaît

Même un tout petit poisson

Lui irait bien.

C’est calme.

Il prend la pose sur son bouchon.

Le cadre est très « humanisé »

Ça ne sent pas son naturel

Quoique dans un parc protégé

Normalement l’oiseau prospère

Cela n’empêche pas Martin de bleuir

Son propos

De tendre sur son dos son plumage bleu-action

Avant de se lancer, fusée,

Fulgurance, dans l’onde, la brisant en deux

Ressortant prise au bec

Prise ensuite assénée contre le poteau

De gauche et puis de droite

Parce que, tout de même

Ca ne se fait pas pour Martin

D’avaler la proie vivante.

Carole Radureau (02/10/2024)

Inspirée par ses photos de Gianni d’un martin-pêcheur d’Europe

…..fragments de Baie de Somme…..

Voici que je me présente à vous

En ces temps devenus fous

Moi je pêche et point ne pèche

Je suis le prince ennemi des poissons

Quand je vous survole ma proie aux pattes

Nulle prise au vent

Ne me l’échappe

Je suis le prince-roi des airs

Et tant pis s’il faut pour me nommer

Jargon royal, utiliser.

C’était un moment fou

Un moment fou et doux à la fois

Quand un guide a dit

Non pas tout-bas

Voici le balbuzard pêcheur !

Toutes les têtes vers lui se sont tournées

Et un objectif qui nous permet de le voir ici.

Ce n’est pas chose commune

De voir ce prince à la pourtant

Si vaste répartition géographique

Lui aussi subit les pressions

Et quand il y a du poisson

Certains aiment se plaindre

De la concurrence (comme si !!).

Ce bel oiseau, ce magnifique

Tel un emblème n’en finit plus

De cumuler des exploits de poids

Quand sur le net défilent

Les photos de ses proies.

Rien ne lui fait peur

C’est clair, lui, il n’a pas froid aux yeux

De beaux yeux bien délimités

Cernés par le rimmel de la vie

Qui lui donne cette touche qui fait

Qu’on ne peut le confondre

Avec aucun autre.

Carole Radureau (01/10/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni d’un balbuzard pêcheur au-dessus du parc du Marquenterre dans la Baie de Somme

…..fragments de Vivarais….

Georges l’Ardéchois a coiffé sa poitrine

Il a peint le plus beau des orangés

Celui d’un ciel un soir d’été

Quand dans la vie plus rien ne bruine

Quand on ne songe qu’aux parts de rêves

A la gorge profonde des oiseaux

Et au délicieux chant qui en émane.

Car Georges l’Ardéchois c’est un chanteur

De l’Automne, discret mais pas tant

Car si l’on écoute bien, on l’entend

Tout au long de la journée.

Nulle concurrence pour Georges

Aucun autre ne viendra lui tenir

La dragée haute

Comme en été.

C’est lui le prince des grandes et petites ondes

C’est lui le prince des podiums

Avec sa nouvelle garde-robe

Et sa chansonnette

Georges snobe toutes les vedettes

Il est trop fort c’est pour cela qu’on le chante

C’est pour cela qu’on l’aime

Georges l’Ardéchois au cœur fidèle.

Carole Radureau (30/09/2024)

Inspirée par cette photo de Serge

…..fragments de Baie de Somme…

Un petit pelucheux et sans queue

Qui se balade au gré de l’onde

Au loin, on ne le croirait pas précieux…

…..le castagneux.

Il plonge et sait pêcher sous l’eau

Que pêche-t-il ? on se le demande

En tout cas ni cacahuète ni amande

Il a un bon coup de filet….

…..le castagneux.

Il a aussi un regard tendre

Un petit côté « nounours »

On le prendrait bien dans son lit

Pour qu’il nous ferme les paupières

Le soir…..

…..le castagneux….

Pour embellir nos rêves

Faire des tourbillons dans l’eau des nuages

Accrocher des algues au revers de nos corsages

Nous picoter la joue à qui mieux mieux

Il pourrait tracer un sillon

Dans le marigot de la vie

Un sillon clair, net et précis

Une ligne à suivre derrière lui

Un chemin digne, fier et rebelle

Où ne manqueraient rien de ce qui nous guide

A le suivre c’est sûr

On ne pourrait qu’aller mieux

A le suivre….

…..le castagneux.

Carole Radureau (30/09/2024)

Inspirée par ses photos de Gianni de grèbes castagneux

…..Fragments de Baie de Somme…..

Enfin le pluvier

On ne sait pas lequel

Enfin, le voilà, enfin !

Petit point quasi invisible

Là-bas sur la berge

Petit point invisible

Et pourtant….

Enfin le pluvier !

Comme nous t’avons attendu !

Il a fallu se déplacer

Pour te trouver dans ton domaine

Peut-être es-tu courant peut-être

Que chacun

A déjà rencontré son pluvier dans sa vie :

Nous : jamais !

Ici se répare un manque indicible

Un petit mignon qui nous faisait craquer

Un de ceux pour lesquels on aimerait

Devenir gardien de pluvier

Devenir prunelle de ses œufs.

Ce petit qui se décline en tout plein d’espèces

Il aime les vasières il aime tremper ses pattes

Dans le limon moelleux

Puis son bec pour y puiser, emplette

La nourriture sacrée à ses yeux.

Il est craquant, vous ne trouvez pas ?

Ce n’est pas l’oiseau des tropiques

Ni l’éclectus coloré et menacé

C’est notre ti’pluvier ou gravelot, peu importe

Celui qui fait voyager

Celui qui fait rêver.

Carole Radureau (24/09/2024)

Inspirée par cette photo de Gianni d’un pluvier ou gravelot dans la baie de Somme (c'est un pluvier petit gravelot, merci Katia)

Sentier discret dans le bois. Je marche

Tranquillement

Tout imprégnée de moment présent

D’entrée de jeu, tu me parles :

Tu me parles (tu me cries)

« Ici tu es chez moi, ne fais pas de bruit,

Je chasse ou niche » ou

Les 2 à la fois.

Chaque fois, tu me parles (tu me cries)

Je te comprends

Parfois, je suis bien positive, je me dis en moi-même :

« Elle me salue, c’est bon signe. »

…..C’est une buse des bois (est-ce possible je ne sais pas)…..

Or, on la voit régulièrement.

Hier, elle volait dans le champ

A quelques mètres de moi

Première fois, moment magique

Ma 1^ère vraie buse des bois

Vol bas, robe marron, belle envergure,

Elle va dans le bois

Le petit-bois riquiqui, résiduel

Qui fait notre joie.

La buse est un signe

Elle te crie, elle te survole

Elle niche dans ce bois que tu aimes.

Ici, il y a quelque temps déjà

Nous avons trouvé une petite dépouille de rapace

Bien nettoyée mais dont des plumes évocatrices

Pouvaient dénouer une enquête.

Nous avons pensé :

« C’est une victime de la buse »

Ne pensant pas que la buse se rendait dans le bois

(est-ce possible ?)

Une buse était la victime.

Les plumes ont parlé.

Verdict prononcé.

Ma buse des bois, son esprit

Non pas esprit volatile

Juste sa devise par-dessus moi

Son état d’esprit, sa façon de voir les choses

Sa cosmovision en bref

Me dit quelque chose, me crie quelque chose

Cela parle de nouveau chemin

D’une autre façon d’envisager les choses

Puiser, force, courage, détermination de l’oiseau

De son esprit inaltéré.

Elle se rapproche des hommes tu sais

Elle est là chaque jour plus près

Cela veut-il dire quelque chose ?

Tu me cries, je t’entends

Je comprends ton message

Et si je te vois, je rougis

Par l’aubaine accomplie.

Tu m’honores, ô, buse de ta présence.

Je réfléchis et te dis à la prochaine fois

J’apprends à marcher sur tes pas.

Carole Radureau (19/09/2024)

Aile légère

Aussi légère qu’un papillon

Poids plume pour se poser

Sur la hampe frêle

Délicatesse de l’envol

Pas d’effusion

A peine si tremble la belle

A peine perturbée dans son bronzage

Le soleil a envoyé son jaune messager

Pour illuminer son cœur

Ses pétales sont des miroirs

Dans lesquels chaque jour

S’admire Dame Soleil

L’oiseau a voulu lui aussi s’y mirer

Jaloux de la jaunitide royale

Il aimerait s’en parer

Un jour peut-être

Dame-Soleil intercèdera

Et son espèce,

Bavette couleur mimosa

Se parera

Pour y réaliser chaque jour de la vie

Un déjeuner de soleil.

Carole Radureau (31/08/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni

Dans la série des devinettes

(Katia : grand merci !)

Voici ce petit presque huppé

Qui a du chien,

Ne ressemble pas aux oiseaux communs

(du moins de nos alentours)

C’est peut-être lui

L’oiseau rare ?

Il ressemble à un cochevis huppé

Certes il n’est pas très commun chez nous

Mais son charisme, son mystère

En le cochevis trouve une place claire

A ne pas négliger.

Sans doute est-ce une alouette.

Ce serait plus facile.

Plus commode.

Plus courant.

Ce serait bien aussi, nulle préférence :

Chaque oiseau a une place dans nos cœurs

Sans aucune exclusion.

Quelque chose me dit que ça ne colle pas.

Je ne suis pas experte.

Je divague sur les oiseaux

Tout en en connaissant si peu.

Ils volent dans mon cœur et mon esprit

De par les 4 coins du monde

Pour mieux se faire connaître.

Ils souhaitent tous

Que je porte leurs revendications

(comme les peuples et les minorités).

Du moins c’est ce que j’aimerais croire.

A défaut, j’agis.

Peut-être en faisant ainsi agissons-nous mal

La conviction est-elle morale en soit ?

Les oiseaux ne s’en plaindront pas, non

Ils sont trop sympas.

Je me dis que s’ils y pensaient, ils se diraient :

« Tout ce qui est bon à prendre est pris. »

Alouette ou cochevis

Ravie, petit inconnu

D’avoir croisé ton chemin

Tu m’as offert une minute-philo

Qui devient rare en ces temps, chez moi,

Qui devient rare.

Carole Radureau (28/08/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni (prises au loin et que j’ai bien zoomé)

Un petit inconnu

Un oiseau encore jamais vu

Campe là sur les photos

Avec son joli petit chapeau

Ce n’est pas qu’on l’ignore

On a bien une idée

On s’égare on saute d’une espèce possible à l’autre

Mais si c’était une fauvette ?

Le juvénile n’a pas du tout

L’allure de l’adulte

L’adulte est un peu dégingandé

Il a une huppette sur la tête

Il est plutôt longiligne

Notre petiot est rondelet.

C’est un endroit

Où nichent les devinettes

Il y a de quoi faire pour qui aime deviner

Chaque cliché nous pose une question

Mais combien sont-ils les zoziaux

Dans ce bel espace ?

Carole Radureau (26/08/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni d’une possible fauvette grisette

Le pic sur le tronc domine

Et domine

Le pic sur le tronc est un

Conquérant

Il tambourine, et tambourine

Il perce le tronc

Futur habitat

Ce n’est pas une maison toutenbéton

Que désire le pic

Lui, il aime le naturel

Impossible dans su cabeza

D’élever ses enfants

Dans un univers de grisaille

Sans aucune poésie.

Lui, la nature l’a doté

D’une nuque à toute épreuve

Il y va, il cogne et il cogne

Si bien qu’il est

Véritable constructeur.

Attention ! le pic

Ce n’est pas une multinationale

Ni un quelconque promoteur nabab

Des cités

Qui vise tout espace sauvage ou cultivé

Pour y faire pousser son béton

Le pic il fait sa maison

Ensuite il la partage

Chaque maison est une porte ouverte

Pour tous ceux qui nichent

Dans un nid en tronc.

Carole Radureau (21/08/2024)

Inspirée par cette photo de Gianni