oiseaux-muses

......fragments de Baie de Somme

Un petit matin

Dans la plaine globale de la terre

Craquelée, morcelée

Des millions de fleurs de sourire

Jaillirent.

Je vais les cueillir !

Je vais les cueillir !

Dit la petite oie tout émoustillée.

« Un bouquet de pétales-dents

Au blanc retentissant

Un bouquet d’éclats

De rires soudains. »

Dans la plaine globale

La gelée brune

Avait terni pour une éternité

La lune.

Par la violence de la haine

Globale et entièrement globalisée

Les sourires avaient été coupés

Par la grande faux décomplexée.

Pire ; les rires

Ne fusaient plus.

La fleur du rire s’était tue.

Les fleurs du mal

Telles les dénommées mauvaises herbes

Avaient tout envahi.

Au milieu du chaos

La petite oie avançait tristement

Son blanc éclatant.

Elle avait décidé

De chausser des bottes couleur arc-en-ciel

Comme pour illuminer le ciel.

Qu’une bonne pluie

Lave la gelée brune

La fasse fondre

La dilue tant et tant

Que la terre, notre bonne mère

Une fois encore fasse son œuvre

Régénératrice.

Le vœu de la petite oie avait été exaucé.

Un petit matin frais

Dans la plaine globale

Des millions de fleurs de sourire

Dirigeaient leurs pétales vers le soleil et le ciel.

La petite oie

En cueillit, en cueillit

Tant et tant que plus jamais

Le sourire ne tomberait

Sous les coups haineux du gel.

« Un bouquet de pétales-dents

Au blanc retentissant

Un bouquet d’éclats

De rires soudains. »

Carole Radureau (31/01/2025)

Inspirée par cette photo de Gianni d’une oie à tête barrée au parc du Marquenterre dans la baie de Somme

La passion des canards aime la nouveauté

Il y a des nouveaux sur le lac ?

Oui, de beaux canards à l’œil endimanché

A la tenue d’apparat

Au bec bleu-argenté.

Tu m’intrigues,

Je veux voir ça.

Qui sont-ils ?

D’où viennent-ils ?

Sont-ils des nicheurs ou bien des migrants ?

Ils ont trouvé fortune sur ce plan d’eau

Y trônant tranquillement

Evoluant comme tout canard évolue.

Ce sont nos premiers.

On les nomme fuligules morillon

Pour qui n’a pas beaucoup voyagé

Les voir, c’est un voyage en soit

Maintenant, c’est sûr

On ne les oubliera pas.

Black-and-White, non, pas le whisky

Le fuligule avec son petit œil gentil

Son apparence débonnaire

Sa jolie livrée.

Il partage les lieux avec de nombreux oiseaux

Bizarrement, les voisins semblent bien s’entendre

Il y a de la place et de la nourriture pour tous.

Tant que l’eau est là,

La vie sera là pour eux.

Carole Radureau (21/01/2025)

Inspirée par ces photos de Gianni

Eau, agua

Je m’adresse ici à toi

Là où tu circules fort

Où ton aura n’est pas trop affaiblie

J’aimerais que tu restes fraîche, eau, agua

Que ne te souilles plus les à-propos

Les immondices contenues ne serait-ce que dans les mots

Qui signent l’acte avéré de la pollution.

Je veux que mes frères et sœurs canards

Puissent

De tout temps

Continuer à se contempler

A méditer sur ta bordure

En regardant le théâtre vivant de tes petits héros

Je veux que nous puissions continuer à nager

A progresser lentement,

Poétiquement

Sur ta douce tournure

Je veux que nous puissions pendant très longtemps

Nous regarder dans ton miroir

Admirer tes reflets

Patauger dans tes marigots

Et cancaner sur tes rives.

Ne meurs pas, eau, agua

Si les hommes n’ont pas compris la nécessité de te sauvegarder

Nous, les animaux aquatiques le crions haut et fort

La vie n’a plus lieu d’être sans ta présence, eau, agua

La vie ne mérite pas d’être vécue sans toi

D’ailleurs

Le peut-elle ?

Carole Radureau (19/01/2025)

Inspirée par cette photo de Gianni

Evidemment......

L’eau est glacée mais eux

S’en fichent

Ils ne savent pas lire

Ils ont un plumage-scaphandrier

Le sang chaud et puis, voilà

Ils sont faits pour ça, non,

Ils sont nés pour ça.

La baignade est leur mode de vie

Ils naviguent si tranquillement

Que si vous cherchiez encore la paix

A cette heure :

Elle est ici

Derrière M. et Mme Colvert

Dans cet endroit où seuls eux

Ont le droit de se baigner

Même sans bouée

Même sans eau tiède

Ce sont les maîtres du lac

Et les touristes ont oublié de venir.

Carole Radureau (18/01/2025)

Inspirée par cette photo de Gianni

……..fragments du Morvan……

L’année a commencé ses rêves bleus

Et les mésanges y sont pour beaucoup

Sur chaque territoire il y a pour chacun d’entre nous

Une Tite Bleue qui épuise son propos à tire d’aile.

C’est une facétieuse   un oiseau-cœur à l’unanimité

Peu importe comment elle dirige son regard

Ou si elle a les sourcils froncés

Tite Bleue envoie flèche après flèche

Envers tous les cœurs humains.

On ne sait pas pourquoi cette mésange, ainsi

« a du chien »

On n’y comprend rien, juste on se laisse guider

Par son aura sa vivacité son look adorable

Elle nous prend par la main et nous dit « Viens ».

Elle nous emmène dans son monde

Certes, ce n’est pas un monde de bisounours

Parfois ce serait même La guerre des étoiles

Quand elle entre en compétition avec ses cousines.

Quand les juvéniles apparaissent

Nous sommes émus, émerveillés

Que grandissent, sortis d’aussi petits œufs

Ces poussinets parfaits

C’est vraiment un miracle.

Tite Bleue ne ménage pas sa peine

Elle a fabriqué un nid Première classe

Avec son petit bec,

Ses petites pattes qui peuvent sembler frêles

Elle en abat du boulot.

Puis elle ne ménage pas sa peine

Pour nourrir tous ces becs affamés

Sans cesse, affamés, sans cesse....

C’est pour cela qu’on veut l’aider

Car lorsque les juvéniles paraissent

On les compte alors

Et là, nous sommes encore plus

Emerveillés.

Carole Radureau (15/01/2025)

Inspirée par cette photo de Serge

……31 poèmes pour la paix ……..

Bien que commune, tourterelle, toute belle

Ta présence est une étincelle réconfortante

Tu avances en paix, cahin-caha

Autour de toi, se forme le silence

Il y a un sillon qui t’accompagne

C’est le sillon merveilleux du calme sans y croire vraiment

Douceur est ton petit nom

Incrédule est le deuxième

Quand tu cherches par tous les moyens

A accéder aux mangeoires

Qui ne sont jamais pour toi, pauvrette

Tu as la tête d’un petit enfant étonné

Nous te verrions bien arriver un jour

Avec un rameau d’olivier

Comme la colombe si célèbre

Mais où le trouverais-tu ?

L’olivier ne pousse pas sur ton territoire

Il faudrait que tu trouves un rameau d’arbre symbolique

Je sais que tu y réfléchis

Douce tourterelle, merveille de la vie.

Carole Radureau (19/11/2024)

….fragments de Baie de Somme…..

Ce n’est pas moi qui ai parlé dit le premier.

Motus et bouche cousue

Rien ne sortira de ce bec

Parole de bon-bec 

Je n’ai rien du tout entendu dit le second.

Je suis sourd comme un pot

Ou comme une peau je ne sais plus

La surdité me fait perdre mes propos

Comme s’ils tombaient tout raides dans le pot.

Moi, je n’ai rien vu dit le troisième.

Normal : je suis aveugle

Je prends mes pattes d’homme grenouille dans les varechs

Je m’emberlificote le bec dans les iris d’eau

C’est tout juste si je peux trouver à manger.

Pourtant mes canards

Rien ne vous a été demandé

Pourquoi tant de méfiance

Pourquoi tant de couardise

Ne sont-ce pas les singes les 3 frères ?

Les canards ont bien mieux à faire

Ils ne ferment pas leurs becs

Pour des clopinettes

Ils n’oublient pas de cligner des yeux

A qui mieux mieux

Et surtout ils aiment entendre cancaner

Car les canards cancanent

Je ne sais pas pourquoi on dit cela

Sans doute encore un colportage de ragot.

Carole Radureau (27/11/2024)

Inspirée par cette photo de Gianni

……..fragments de Baie de Somme……

Il trône sur son poteau

Il est grand, sombre et fier

Devant lui

Tout un parterre d’endormis

C’est l’heure de la sieste

Il lui faut veiller

A ce que les mauvais rêves

Ne viennent perturber ces dormeurs

C’est son tour de garde à lui

Il a déjà dormi

Il est frais, il a de l’allure

C’est un vrai gardien nature

Dormez en paix amis oiseaux

Monsieur Cormoran veille au grain.

Son tour de garde est terminé

Ah ! Il faut s’étirer

La tâche est rude sur le poteau

Pendant une heure à faire le pied de grue

Sans bouger !

On a les ailes toutes engourdies

Et sans doute une petite faim

Allez, après l’effort le réconfort

Je m’en vais te réveiller les poissons

A grand coup de klaxons !

Carole Radureau (26/11/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni

Son tour de garde est terminé.

Ah ! Il faut s’étirer

La tâche est rude sur le poteau

Pendant une heure à faire le pied de grue

Sans bouger !

On a les ailes toutes engourdies

Et sans doute une petite faim :

Allez, après l’effort le réconfort !

Je m’en vais te réveiller les poissons

A grand coup de klaxons !

Carole Radureau (26/11/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni

……fragments de Baie de Somme…..

Un, deux, trois :

Plongez !!

En voilà des pétards à l’air

Où avez-vous pris ces manières ?

Ah oui ! j’ai compris

Vous avez retrouvé un vieux magazine

Avec Polnareff le cul à l’air

Qui avait à l’époque choqué les grands-mères (et pas que !)

Ça remonte trop loin ?

Peut-être (comme dirait l’autre)

Alors c’est une pratique d’imitation

Transmise par la tradition orale

De bec à bec

De façon intergénérationnelle.

Ou bien, il y a un ciné tout au fond de l’eau

Ou encore une conférence

Ou une COP……ah ça ! mes canards

Y a du souci à se faire

Vous devriez y participer avec vos cuculs tournés

Ça aurait de la gueule, ça leur montrerait

Ce que l’on pense de leurs manières de grands pollueurs

……pilleurs……

……..massacreurs…..

………..sans-gêne etc…….

Carole Radureau (23/11/2024)

Inspirée par cette photo de Gianni

……fragments de Baie de Somme….

Qu’y a-t-il de bon dans cette abondance

Qu’y a-t-il de bond dans ce fond

Je fonds, véritablement fond d’impatience

J’ai hâte de gober tous ces crustacés

J’ai l’outil pour effectuer ce travail

Je suis le grand ratisseur qui ne ratisse pas les feuilles mortes

Qui ratisse les cœurs.

Je rêve d’un cœur à prendre qui m’observe

Qui remarque le style et l’élégance

Je peux bien ébaucher une petite révérence

Histoire de….

L’air de rien, je fais mes courses

Mais en même temps je fais la cour

A qui ?

Ça je me le demande

Car nul cœur à prendre sur la plage !

Carole Radureau (22/11/2024)

Inspirée par ces photos de Gianni d’un échassier, je ne sais lequel