oiseaux muses

Publié le 26 Septembre 2020

Langue de pic vert

Certains disent :
Langue de vipère !
Moi je dis :
Langue de pic vert !

Tire la langue
Longue langue
Si longue que ne lui échappe
Aucun petits vers.

Il agglutine ver à ver
Décalque l’arbre à vers
C’est pour écrire une poésie
Forestière.

Il aime glisser sa langue dans les trous
Une langue de commère ma parole
Une langue déroulée

Après elle s’enroule autour de son crâne
Comme un tuyau d’arrosage
Ou le fil de l’aspirateur quand tu appuies sur le bouton
Revenir (enfin, je crois).

Je préfère penser que le pic est un as de la rime
Qu’avec sa langue il colle des timbres aux figures d’oiseaux des îles de l’Antarctique français
Ses cousins
Je préfère croire qu’il a la langue bien pendue
Comme celle d’une marchande de poissons de roche
Sur le port de Marseille
C’est pour sauvegarder la bouillabaisse
Je préfère penser que sa longue langue est prête
A dire toutes les vérités de la terre
A réciter tous les poèmes du Chant général
A chanter également
Les si belles chansons de Victor Jara.

Piquez-moi car la langue aussi peut avoir une sauce
Piquante
Ici c’est une langue entreprenante
Une langue qui veut se préserver
Le mapudungun ou le tzotzil, la langue yanomamí
Ou la langue perdue d’Ishi, le dernier des Yahi.

Carole Radureau (25/09/2020)
 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 24 Septembre 2020

Le pic vert

Il a ce je ne sais quoi

Qui fait l’âme aux abois

Cette cape de camouflage

Couleur de maquis.

 

Il a cet œil vif et étonné

Cette intelligence profonde

Un physique de sportif

Un charisme de picidés.

 

Il a cette puissance évocatrice

La force de la parole

L’oratorio du cri

Une question fuse de sa glotte.

 

Il est un habitant sacré

Un élégant non snob

La vie l’a doté d’un panel d’exception

C’est un pic, non, que dis-je

C’est un roc vert.

 

Carole Radureau (24/09/2020)

 

Pic vert

Picus viridis

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 20 Septembre 2020

Par Stephen J Jones — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=60130822

Par Stephen J Jones — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=60130822

Vole !

Equerre lumineuse

Point d’interrogation en fleur de nectar

Topaze jaune au cœur

Rubis de casque abritant la petite cervelle dorée.

 

Ris !

Que tu ris quand ta glotte s’émerveille

Il y a tant de milligrammes de pollens dans chaque fleur

Ce régal qui tombe sur la langue

Comme pépites dans l’escarcelle

Pépites dorées au cœur

Sur ton cœur.

 

Volète !

Chaque petit tir d’ailes est un poème

Le chant s’imprègne de maraca

Les petites pierres grignotent le cœur de la salsa

Au rythme du colibri

Pierres habillées en plumettes

Couleurs déguisées en oiseau

Danse, danse, le son(e) peut-être naîtra de ta transe

Comme une abeille tu vivotes

Oiseau-mouche

Qui de la mouche

Qui de l’abeille

Qui du rêve

Colibri deux- pierres.

 

Carole Radureau (20/09/2020)

 

Colibri rubis-topaze

Chrysolampis mosquitus

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 20 Septembre 2020

J’ai un œil rond, vif mais un peu triste

Je crie fort un cri de ralliement qui parfois agace les gens

 

Qui suis-je, qui suis-je ?

 

Plus facile :

 

J’ai des galons de turquoise irisés d’azurite

Mon plumage est de couleur délicate

Mon habit est de simplicité et de grande élégance

 

Qui suis-je, qui suis-je ?

 

Encore plus facile :

 

Je sais voler avec un gland dans le bec

Je suis champion pour enterrer des réserves et retrouver les cachettes

 

Qui suis-je, qui suis-je ?

 

Je ne vous dirais pas le nom de ma famille

Je ne vous dirais pas si je suis commun

Je ne dirais simplement que ce que l’œil observe

Ce que la pensée raisonne

Ce que le jugement juge

Mais de cela, je n’ai cure car moi je vis, je crie, je glane, je Suis.

 

Carole Radureau (20/09/2020)

 

Pour connaître la réponse à cette devinette, merci d’aller rendre visite à Serge sur son blog.

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 18 Septembre 2020

Par Dario Sanches — originally posted to Flickr as BEIJA-FLOR-DE-PEITO-AZUL (Amazilia lactea ), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8994301

Par Dario Sanches — originally posted to Flickr as BEIJA-FLOR-DE-PEITO-AZUL (Amazilia lactea ), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8994301

Copie le ciel mer de saphir

Oublie l’embrun couleur de terre

Couleur de frein

 

Sur son petit plumage la perle

Saphirine glisse son embrun

Son embrun coque minérale

 

Un œuf est né couleur bleutée

Ciel de demain non, ciel d’aujourd’hui

Pinceau de ciel trempé dans l’encre de seiche

Sèche non sèche encre-moi ce plumage terne

Fait briller mes plumettes mon œil mon bec mon cœur

Je veux réveiller les fleurs de mon amour de saphir

Leur glisser au cœur de leurs rêves

La révélation :

Leur ovulation est un voyage ultime

Vers les cimes fruitières du front des vagues

Sur cette mer d’au-delà dont je ne connais

Que le frisson d’azur.

 

Carole Radureau (17/09/2020)

 

Ariane saphirine

Amazilia lactea

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 17 Septembre 2020

La tourterelle des bois

Sur la table de son déjeuner

Un plat de graines de fumeterre

Fumée de terre, fumée à jamais

Quand la terre vient à s’épuiser

Dame tourterelle est aux abois

On la chasse et elle n’a rien demandé

On appauvrit son territoire

Elle n’a rien demandé

Chaque être sur cette terre, cette fumée de terre est une tourterelle des bois

Aux abois

Abois ! Aux loups de la nuit

Quand l’urgence d’agir vient toquer à ta porte

Tel un fruit

Des bois

Qui mime l’agonie de cette terre

Aux abois.

 

Abois avec elle la tourterelle qui a oublié son bruit !

Son roucoulement innocent insouciant et sans fruit

Sans graine

La glotte reste sèche

Seul l’estomac

Roucoule

Mais non de joie.

 

Carole Radureau (17/09/2020)

 

Tourterelle des bois

Streptopelia turtur

Vulnérable

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 15 Septembre 2020

La sittelle torchepot

Agile funambule

Tête la première dans le pot

Tête la première dans le mot du poème

Un éclair miniature fulgure

Un pressentiment.

 

Il y a des fruits

Des noix encore vertes qui tintinnabulent

Sans discontinuer

Appelant de leurs vœux les sittelles

Comme un brou délicat qui ne rêve qu’expression.

 

Mais elle, ce qu’elle aime à cette saison ce sont les graines de tournesol

Qui tournent leur huile dans la margelle des mangeoires

Suivant les dames mésanges,

De petits chanceux,

Parfois,

Aperçoivent dame sittelle faisant ses provisions.

 

Elle est économe et prudente

Elle sait faire des réserves

Et contre toute attente

Dans le vert du noyer tel un ange masqué

Elle a surgi tout à coup

Sous l’œil amusé-avisé du photographe.

 

Carole Radureau (15/09/2020)

 

Inspiré par cette vidéo de Serge

 

Sittelle torchepot

Sitta europea

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 8 Septembre 2020

émeraude orvert Par Francesco Veronesi from Italy — Blue-tailed Emerald - Ecuador_S4E0715, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39100468

Le colibri cœur d’émeraude
avait à cœur
de briller
dans la canopée.

Un fruit couleur de lumière
un plumage au parfum de pierre
précieuse
tel le firmament quand
les étoiles sont en argent et que scintille
leur œil malicieux pour nous dire
vous n’êtes pas seuls.

Le colibri frère de chaque fleur
son bec mais c’est une épée de cristal
qui ne transperce pas mais caresse
chaque étamine de son devoir.

C’est un battement de cils
un sang minéral d’un vert de convoitise
comme le vert de la selva
c’est une épine dorsale de compromis
un en-cas une envie un grand désir de bien faire
ce colibri au sang de vert.

Carole Radureau (08/09/2020)
 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 1 Septembre 2020

 

 

Je suis le colibri le petit messager

Vous savez de mon bec

Même l’invisible je le transporte

Qu’il soit virus ou bien flammes ardentes

Je peux grâce à mon pouvoir invisible

Vous communiquer

Vous toucher

Vous émouvoir.

 

Je suis celui qui transporte aussi l’espoir

Le nectar de l’entraide

Le pollen de solidarité

Je suis le messager aux multiples dons

Celui qui volette

Sans jamais se reposer.

 

Ici le feu mord la verte canopée

Et la chair de la terre brûle

Ardemment

Ce feu qui la consume c’est un feu de trop

Un feu improvisé par le désespoir de la terre

Fruit de la sécheresse

Ce feu qui envoie mille flammèches

Envoie également mille tourments qui viennent

Comme des flèches

Se piquer dans une cible profondément affaiblie :

Qu’il est douloureux de voir sa terre

Sa douce colline posée telle une couverture

Sur un dégradé de vert et de bleu

Etre rongée par l’orangé puissant de la grande dévoreuse

Qu’il est dur de voir son cadre de vie s’épuiser

Ainsi

Par la merci du feu galopant au gré du vent

L’âme a trop souffert quand le corps se bat depuis des mois

Luttant contre l’autre fléau, l’invisible

Se donnant la main le feu matérialisé par sa flamme

Le virus dématérialisé avançant par la puissante évocation de la peur

Se succèdent des jours maussades, des non-jours au relent gris

Au relent noir

Combien de temps encore à souffrir

A regarder impuissants

S’anéantir notre monde, notre mode de vie

Notre environnement

Nos espérances en un monde meilleur

Plus beau, plus pur, plus sain

Reflétant comme jamais sa nature première ?

 

Je suis le colibri messager de douleur

Propulsé par le devoir d’alerte

Par le devoir de crier ce que crient leurs yeux

Ce que crient leurs âmes

Je suis celui qui distribue les fleurs de demain

Et non les mouchoirs car je suis oiseau d’espoir

Oiseau de reconstruction de résilience et de puissance.

 

Il n’est pas né le vent qui emportera notre lumière du bout du chemin

Là, le soleil a brillé pour nous : regard bienveillant

Là, la pluie va tomber pour la terre

Et l’averse salvatrice dans toute sa puissance

Sera comme une grande chute d’eau de délivrance.

 

Carole Radureau (01/09/2020)

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0

Publié le 31 Août 2020

Telle la grive

Telle la grive tournons-

nous

vers la lumière qui dans le matin

frais

cherche à se frayer

chemin

Il n’est plus belle lumière que celle

qui se fixe

sur l’oiseau

matinal

 

Telle la grive, conjuguons

le verbe récolter

au pluriel du présent

car le présent est le beau temps

celui qui va quand

rien ne va

 

Comme une grive secouons notre jolie

petite gorge plastronnée

pour agiter

sonores

les petits pois de liberté

La cage n’a pas de porte aux jours de nos mots

le ciel y passe à volonté

tout comme le rai qui joue son Don Quichotte

 

La boîte à musique de sa gorge empressée

n’émet pas de son : feu l’été et ses concerts diurnes

interminables

profonds

concertos de vocalises

féroces compétitions :

« Plus vite, plus vite, plus vite »

disait-elle et on la croyait car plus vite va

le vent

la chaleur s’enfuit les escargots reviennent et les limaces n’en parlons-pas

tout ceci sur le plateau de grive

 

Telle la grive

nous dînerons d’un repas fructueux

ne perdons pas le fil ne perdons pas le sens de nos existences

la terre-mère n’a pas oublié ses enfants et la lumière est là

pour ceux qui veulent bien la remarquer

Le temps mauvais a égoutté ses ressentiments

Demain se lève

Le soleil et sa fine lumière tamisée

Ont tout arasé.

 

Carole Radureau (31/08/2020)

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

Repost0