oiseaux muses

Publié le 18 Septembre 2020

Par Dario Sanches — originally posted to Flickr as BEIJA-FLOR-DE-PEITO-AZUL (Amazilia lactea ), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8994301

Par Dario Sanches — originally posted to Flickr as BEIJA-FLOR-DE-PEITO-AZUL (Amazilia lactea ), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8994301

Copie le ciel mer de saphir

Oublie l’embrun couleur de terre

Couleur de frein

 

Sur son petit plumage la perle

Saphirine glisse son embrun

Son embrun coque minérale

 

Un œuf est né couleur bleutée

Ciel de demain non, ciel d’aujourd’hui

Pinceau de ciel trempé dans l’encre de seiche

Sèche non sèche encre-moi ce plumage terne

Fait briller mes plumettes mon œil mon bec mon cœur

Je veux réveiller les fleurs de mon amour de saphir

Leur glisser au cœur de leurs rêves

La révélation :

Leur ovulation est un voyage ultime

Vers les cimes fruitières du front des vagues

Sur cette mer d’au-delà dont je ne connais

Que le frisson d’azur.

 

Carole Radureau (17/09/2020)

 

Ariane saphirine

Amazilia lactea

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 17 Septembre 2020

La tourterelle des bois

Sur la table de son déjeuner

Un plat de graines de fumeterre

Fumée de terre, fumée à jamais

Quand la terre vient à s’épuiser

Dame tourterelle est aux abois

On la chasse et elle n’a rien demandé

On appauvrit son territoire

Elle n’a rien demandé

Chaque être sur cette terre, cette fumée de terre est une tourterelle des bois

Aux abois

Abois ! Aux loups de la nuit

Quand l’urgence d’agir vient toquer à ta porte

Tel un fruit

Des bois

Qui mime l’agonie de cette terre

Aux abois.

 

Abois avec elle la tourterelle qui a oublié son bruit !

Son roucoulement innocent insouciant et sans fruit

Sans graine

La glotte reste sèche

Seul l’estomac

Roucoule

Mais non de joie.

 

Carole Radureau (17/09/2020)

 

Tourterelle des bois

Streptopelia turtur

Vulnérable

 

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Publié le 15 Septembre 2020

La sittelle torchepot

Agile funambule

Tête la première dans le pot

Tête la première dans le mot du poème

Un éclair miniature fulgure

Un pressentiment.

 

Il y a des fruits

Des noix encore vertes qui tintinnabulent

Sans discontinuer

Appelant de leurs vœux les sittelles

Comme un brou délicat qui ne rêve qu’expression.

 

Mais elle, ce qu’elle aime à cette saison ce sont les graines de tournesol

Qui tournent leur huile dans la margelle des mangeoires

Suivant les dames mésanges,

De petits chanceux,

Parfois,

Aperçoivent dame sittelle faisant ses provisions.

 

Elle est économe et prudente

Elle sait faire des réserves

Et contre toute attente

Dans le vert du noyer tel un ange masqué

Elle a surgi tout à coup

Sous l’œil amusé-avisé du photographe.

 

Carole Radureau (15/09/2020)

 

Inspiré par cette vidéo de Serge

 

Sittelle torchepot

Sitta europea

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 8 Septembre 2020

émeraude orvert Par Francesco Veronesi from Italy — Blue-tailed Emerald - Ecuador_S4E0715, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39100468

Le colibri cœur d’émeraude
avait à cœur
de briller
dans la canopée.

Un fruit couleur de lumière
un plumage au parfum de pierre
précieuse
tel le firmament quand
les étoiles sont en argent et que scintille
leur œil malicieux pour nous dire
vous n’êtes pas seuls.

Le colibri frère de chaque fleur
son bec mais c’est une épée de cristal
qui ne transperce pas mais caresse
chaque étamine de son devoir.

C’est un battement de cils
un sang minéral d’un vert de convoitise
comme le vert de la selva
c’est une épine dorsale de compromis
un en-cas une envie un grand désir de bien faire
ce colibri au sang de vert.

Carole Radureau (08/09/2020)
 

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Publié le 1 Septembre 2020

 

 

Je suis le colibri le petit messager

Vous savez de mon bec

Même l’invisible je le transporte

Qu’il soit virus ou bien flammes ardentes

Je peux grâce à mon pouvoir invisible

Vous communiquer

Vous toucher

Vous émouvoir.

 

Je suis celui qui transporte aussi l’espoir

Le nectar de l’entraide

Le pollen de solidarité

Je suis le messager aux multiples dons

Celui qui volette

Sans jamais se reposer.

 

Ici le feu mord la verte canopée

Et la chair de la terre brûle

Ardemment

Ce feu qui la consume c’est un feu de trop

Un feu improvisé par le désespoir de la terre

Fruit de la sécheresse

Ce feu qui envoie mille flammèches

Envoie également mille tourments qui viennent

Comme des flèches

Se piquer dans une cible profondément affaiblie :

Qu’il est douloureux de voir sa terre

Sa douce colline posée telle une couverture

Sur un dégradé de vert et de bleu

Etre rongée par l’orangé puissant de la grande dévoreuse

Qu’il est dur de voir son cadre de vie s’épuiser

Ainsi

Par la merci du feu galopant au gré du vent

L’âme a trop souffert quand le corps se bat depuis des mois

Luttant contre l’autre fléau, l’invisible

Se donnant la main le feu matérialisé par sa flamme

Le virus dématérialisé avançant par la puissante évocation de la peur

Se succèdent des jours maussades, des non-jours au relent gris

Au relent noir

Combien de temps encore à souffrir

A regarder impuissants

S’anéantir notre monde, notre mode de vie

Notre environnement

Nos espérances en un monde meilleur

Plus beau, plus pur, plus sain

Reflétant comme jamais sa nature première ?

 

Je suis le colibri messager de douleur

Propulsé par le devoir d’alerte

Par le devoir de crier ce que crient leurs yeux

Ce que crient leurs âmes

Je suis celui qui distribue les fleurs de demain

Et non les mouchoirs car je suis oiseau d’espoir

Oiseau de reconstruction de résilience et de puissance.

 

Il n’est pas né le vent qui emportera notre lumière du bout du chemin

Là, le soleil a brillé pour nous : regard bienveillant

Là, la pluie va tomber pour la terre

Et l’averse salvatrice dans toute sa puissance

Sera comme une grande chute d’eau de délivrance.

 

Carole Radureau (01/09/2020)

 

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Publié le 31 Août 2020

Telle la grive

Telle la grive tournons-

nous

vers la lumière qui dans le matin

frais

cherche à se frayer

chemin

Il n’est plus belle lumière que celle

qui se fixe

sur l’oiseau

matinal

 

Telle la grive, conjuguons

le verbe récolter

au pluriel du présent

car le présent est le beau temps

celui qui va quand

rien ne va

 

Comme une grive secouons notre jolie

petite gorge plastronnée

pour agiter

sonores

les petits pois de liberté

La cage n’a pas de porte aux jours de nos mots

le ciel y passe à volonté

tout comme le rai qui joue son Don Quichotte

 

La boîte à musique de sa gorge empressée

n’émet pas de son : feu l’été et ses concerts diurnes

interminables

profonds

concertos de vocalises

féroces compétitions :

« Plus vite, plus vite, plus vite »

disait-elle et on la croyait car plus vite va

le vent

la chaleur s’enfuit les escargots reviennent et les limaces n’en parlons-pas

tout ceci sur le plateau de grive

 

Telle la grive

nous dînerons d’un repas fructueux

ne perdons pas le fil ne perdons pas le sens de nos existences

la terre-mère n’a pas oublié ses enfants et la lumière est là

pour ceux qui veulent bien la remarquer

Le temps mauvais a égoutté ses ressentiments

Demain se lève

Le soleil et sa fine lumière tamisée

Ont tout arasé.

 

Carole Radureau (31/08/2020)

 

 

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Publié le 30 Août 2020

Il s’est envolé loin de la selva Lacandona

Des Altos du Chiapas

L’oiseau zapatiste

Pour semer la parole saine

La parole que Zapata vit, Zapata suit,

Zapata lutte :

Que la Terre soit à ceux qui la travaillent

Non de non

Ici et dans n’importe quelle géographie !

 

Il en a de jolies pattes jaunes !

Comme si de marcher sur le miel de pohutukawa

Ça lui donnait des ailes d’or comme pour parer les cieux

De ce jaune d’avenir.

 

Il en a un joli bec jaune !

Comme si le miel de manuka avait encensé ses vœux

Les enveloppant d’un suc d’argent

Tout empêtré de veines d’eucalyptus

Comme si le copal du kaori avait envoyé mille baisers de suc

A son cousin le copal des Mayas.

 

Et son passe-montagne !

Tu l’as vu son passe-montagne !

C’est comme si le sous-commandant Marcos

D’un bond s’était transporté au pays des Maoris

N’est-ce pas cela la convergence des luttes ?

 

L’oiseau a tout bon quand son message paie

Le péage pour le nouveau-monde se fait à tire d’aile

A toute poésie va l’allure essentielle

Martin caracole la forêt s’éternelle et se cristallise d’amour

La lutte pour les libertés.

 

Carole Radureau (29/08/2020)

 

Inspiré d’une photo d’Henri sur le martin triste (en Nouvelle-Zélande), acridotheres tristis

 

 

L’oiseau zapatiste

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Publié le 29 Août 2020

Noir comme un cygne

Un cygne noir

Mais oui tu l’as reconnu :

C’est le signe de la liberté

Le grand cygne anarchiste.

 

Il porte un long cou noir

Un porte-étendard de luttes

Il est prêt pour en découdre

Gare à sa parole sombre

Sa parole véritable.

 

Lui, il ne se laisse pas faire

Il aime la polémique

Son but c’est de dire sa vérité

Son but c’est de la confronter.

 

Mais non, il ne veut pas toujours avoir raison

Sa couleur de café, sa buée de pétrole

Ne lui donne pas ce pouvoir

Lui il aime discourir

Il aime dire ce qu’il voit car il en voit des choses :

Il est dans la rue

Il est devant les prisons (souvent dedans)

Il est toujours devant dans les cortèges (la place des gazés)

Ou derrière dans les cortèges (la place des éborgnés)

Il est surtout auprès des laissés pour compte :

Ce que les autres n’aiment pas faire

Lui, le fait

Quand il faut en avoir dans la culotte :

Lui le grand cygne noir

Il est là !

 

C’est vrai que sa couleur fait peur

C’est vrai qu’elle est connotée

C’est vrai que parfois il étire son long cou

Il crie fort des slogans que personne ne comprend

C’est vrai aussi qu’il court vit

Mais souvent c’est qu’on court derrière lui

Mais c’est vrai aussi qu’il sait

Pourquoi chaque matin il se lève.

 

Carole Radureau (27/08/2020)

 

Inspiré par cette photo d’Henri

 

Noir comme…..

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Publié le 28 Août 2020

Je te trouverais quoi qu’il en soit

Je te trouverais

Mon ciseau à bois c’est un outil parfait

Là où tu es où que tu sois

Je te trouverais crois-moi.

 

Et toi vas-tu te rentrer ça dans ta tête de bois ?

 

J’insiste et j’insiste mais rien à faire

Borné encore borné, vieille bûche !!

 

Moi qui m’y connais

Je tape et j’incruste

J’imprime et j’insigne

La conscience est une affaire sérieuse

L’ébénisterie aussi

Quand l’outil est de précision

Où est la question ?

 

Réponds-moi, allez réponds-moi !

Mon idéal prend froid

Je serais insistant

L’insistant qui s’obstine

Qui persiste et qui signe

Car au bout du compte le compte est bon :

Le bois est un piège à question

L’existence a mimé la veine du bois

Dans laquelle le pic a piqué l’essentiel :

Sa propre vérité !

 

Carole Radureau (27/08/2020)

 

Inspiré par la vidéo de Serge sur le pic épeiche

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 27 Août 2020

Ma nuit, ma matrice

Ma douce liqueur

Mon essentielle

Enveloppe-moi de ta chaleur sensuelle

Berce-moi de ta canopée de nuage.

 

Ma vue est une autoroute essentielle

Rien ne peut y échapper

Mais si toi ma lune tu m’éclaires

Si vous mes sœurs-étoiles vous vous faites lucioles des anges

La musaraigne ne passera pas à travers vos passoires

Elle ira droit dans mon estomac.

 

Il est triste d’être une proie

Quand je suis là, moi la puissante

Car les astres sont mes complices

La nuit est ma calculatrice.

 

C’est ainsi que la terre-mère m’a faite

Je fais ma petite discussion

Je converse avec les Pléiades qui me répondent

Sans cesse dans leur morse éduqué

Je discoure avec Vénus qui m’apprend les nouvelles de la terre

C’est enrichissant mais pas autant que la Grande Ourse qui court après sa queue.

 

C’est ainsi que je suis telle qu’on me pense

J’ai rimé quelques vers, tu m’as vue

Tu m’as immortalisée

De là où je suis sur ma branche

Je diffuse mon amour et toute ma tendresse

Mon Hou-hou est une sérénade et toi

Tu l’as bien entendue.

 

Carole Radureau (27/08/2020)

 

Inspiré par cette photo de Serge (gracias)

 

L’observatrice

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