J’aime la prairie
Les grandes plaines américaines
Ici c’est ma maison, mon habitat
Comme ils disent
Mais voilà que ces prairies ne sont presque plus
Ils ont tout bouffé
Avec leurs champs et leurs tracteurs
Leurs moissonneuses et leurs intrants
Cela fait un joli décor un paysage humain
Comme ils disent et pour un peu
Ils auraient envie de le classer au patrimoine de l’humanité :
Des couleurs bigarrées, des champs circulaires, en
Carrés, en losange, ah c’est bôô mais moi, mais moi
Dans tout cela ? :
Où je vais aller nicher ?
Parce qu’ici autrefois je pouvais le faire
A ma manière
Dans un nid au sol
Bien caché
Au milieu des hautes herbes
Si vous saviez comme c’était diversifié ici
Toutes les couleurs des fleurs du monde
Emplissaient les plaines de leurs palettes étincelantes
Il y avait des bisons à perte de vue
Ils étaient les maîtres de cet espace
De belles et imposantes figures
Avec parfois des bagarres
Des roulés boulés dans la poussière
Il ne fallait pas se trouver sur leur passage
Mais moi j’étais heureux
Je trouvais dans les traces tout plein de laine de bison
Soyeuse et chaude
Pour y faire mon nid
Mes poussins s’épanouissaient dans ce chaud duvet
Moelleux, bien protégés
Nous étions encore nombreux alors
Maintenant il faut nous reconstruire
Maintenant il faut repeupler cet habitat d’espèces diverses
Autrefois si nombreuses
Ils détruisent ils pillent ils polluent ils empiètent, les hommes
Et nous les oiseaux : que pouvons-nous faire
A part s’adapter si c’est possible
A ce monde infernal qui n’est pas le nôtre ?
Carole Radureau (31/10/2020)
Plectrophane à ventre noir
Calcarius ornatus
vulnérable
VIDEO
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