oiseaux muses

Toi qui a de la voix

Qui dit et que l’on entend

Chacun sait au fond de soi

Le nom que tu dis à tout va.

Ta longue traîne de mariée

Qui balaie feuilles et poussière

On te l’envie on te l’admire

Personne n’en veut pour soit même.

Sur cette parure les cent yeux d’Argos Panoptès

Il semblerait selon la légende que 50 voyaient

Quand les 50 autres se reposaient

On a bien cette impression que 50 yeux nous observent

Au milieu d’eux on dirait un cœur noir qui a perdu son âme

Flottant dans une mer des tropiques.

Tout en toi est perfection

Chaque détail, chaque couleur

Tout est organisation

La nature t’a fait parure

Elle t’a poussé droit dans les parcs

Où tu cries ou plutôt tu jures

Et les enfants te connaissent.

Tu es l’oiseau incontournable

On t’en oublierait presque

Pourtant chacun a dans son tiroir

Une de tes plumes en trophée.

Carole Radureau (07/02/2021)

…..poésie de février 2021…..

……pas un jour sans poème……

Viridis est ton nom, le vrai

Ta couleur rafraîchit la vue

Et la pensée oublie son côté sombre.

Te voir dans ta parure de chlorophylle

C’est imaginer la sève en toi,

Monter

Jusque dans ton bec pour la transformer

En chanson.

Dans ton écrin vert

Tu ne jures

L’amour de la vie c’est ta valeur sûre

Pure aussi pure que la nature au matin

Quand sur la forêt se sont évanouies

Les brumes.

Te voir et on sentirait presque

Un parfum de chewing-gum le petit

Côté

Mentholé qui est collé à l’image verte

Tant de symbolismes dans cette question de la couleur

Tant de pigments

Inconnus à toi qui te contente de vivre

D’être ce que tu es.

Ton avantage de verdeur est de te fondre dans la canopée

Ton ombre verte jusqu’au bec ne laisse entrevoir

Qu’une petite vivacité de fantôme vert

La fulgurance des ondes a glissé sur ton plumage

L’air est devenu électrique

L’air a de suite embaumé le chewing-gum

Viridis en vérité c’est bien ton nom.

Carole Radureau (03/02/2021)

Eurylaime vert

Calyptomena viridis

……poésie de février 2021…..

……pas un jour sans poème……

Récitation

J’ai déposé dans mon nid

Deux petits fruits :

Un raisin couleur de serin

Une groseille couleur d’hirondelle.

Bientôt naîtront mes couleurs :

La jaune au cœur de mimosa

La bleue aux ailes de feu.

Et leurs pépiements ;

Et leurs applaudissements ;

Et leurs audaces ;

Et leurs grimaces…..

Sans cesse le bec grand ouvert

Sans cesse attendant qu’un ver

Une limace une petite proie

Sans effroi chatouille le fond de leur glotte.

Ils grandiront

Prendront toute la place dans le nid

En fruits confits

Et d’un air de tendre nougat

Ils débuteront leurs simagrées

Signe de départ programmé.

Bientôt s’envoleront mes oisillons

Le serin vers les îles Canaries

En vacances sur le sable blond

L’hirondelle à tire d’aile vers les pays africains

Délivrée de son passeport et de tout vaccin !

La couleur jaune a ocré de tendresse mes pensées.

La couleur bleue a mis du joyeux dans mes yeux.

L’an prochain

Je déposerais dans mon nid

Deux petits fruits :

Une mirabelle couleur de locustelle

Un sureau couleur de miro.

Carole Radureau (13/01/2021)

…….poésie de janvier 2021……

……pas un jour sans poème…..

Par Dario Sanches from São Paulo, Brazil — SABIA-COLEIRA (Turdus albicollis )Uploaded by Snowmanradio, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15287065

Je ne vois que le chant du merle

A col blanc o sabiá coleira

Pour dire d’un air flûté

La joie de vivre

En été.

Chez lui c’est toujours l’été

Du moins l’hiver est un moindre mal

Ici l’hiver nous coupe de chant

Le piano flûté vient des tropiques.

Une note de nénuphar

D’une jupe de corail

Sur un fil de diamant

Ses boucles d’opale

Étend

Une note de yucca

Séchant sur le toit

La casabe est la demeure

Des estomacs dégourdis

Une note de nectar

Puisée à coups de bec

Recourbés

Et sur une longue portée

Les hirondelles découvrent le

Temps

Une note d’espérance

piano-jazz

Flûte de pan

La partition s’est envolée

Au pays du toujours l’été.

Carole Radureau (12/01/2021)

Merle à col blanc

Turdus albicollis

Sabiá coleira

…….poésie de janvier 2021……

…….pas un jour sans poème……

Il est un pays où

Les pivoines sont reines

Un pays où vivent des lutins

Du plus bel orangé

Un orangé si profond qu’il

Fait pâlir les hibiscus et que les

Mandarines ont pris un coup de froid.

Le pays est gai vif et chaleureux

Il résonne d’un air puissant

D’une envie de vivre

Les petits lutins s’y emploient gentiment

En récoltant chaque jour le fruit

De leurs efforts

C’est un pays de livres de contes

Où parfois la neige recouvre tout et les

Lutins brillent sur sa robe d’opale

Comme des fruits du soleil sur

La glace

Posés

Quel calme en ce lieu

Quelle volupté malgré la froideur !

Il y a comme une sorte de fée qui se sa

Baguette a animé la scène

Nous la regardons avec nos yeux d’enfants

Revenus de ce pays où la magie est reine

Et dans la petite vie orange

Nous vivons nous aussi nous revivons nous

Survivons avec cette envie de beauté

Que nous offre la reine-mère

La célèbre Pachamama.

Carole Radureau (10/01/2021)

……poésie de janvier 2021…..

Pur comme le chant d’un oiseau

Une pépite de métal en sa glotte

Est coincée

Et le duo, c’est carabosse déguisée

En oiseau

Des lames d’épée qui s’entrechoquent

Des combats de glottes.

Pur mais un petit peu grinçant

Ce n’est pas notre merle noir, non

C’est plus marrant

Ça chante avé un assent

C’est pour cela, le métal !

Une chanson de cristal

Brisé

Un brise-esgourde, une chorale

Inachevée

L’oiseau s’est exprimé

Inclinez-vous

Lui son chant c’est celui du troubadour

Qui va au-delà du temps

Fendre l’air aride

D’un coup de bec.

Cassican raisonneur

Métaphore du moment présent.

Carole Radureau (06/01/2021)

Cassican à collier

…….poésie de janvier 2021……

Deux ailes de pureté

Forme de cœurs embrassés

Grosse de symbolisme

Grosse d’attentes humaines

La colombe est petite oiselle

Qui n’a pourtant rien demandé.

Elle cligne de ses yeux parfois bleus

Sur la surface d’un globe inégal et

Curieux

Sur lequel elle vit ce que la vie lui donne à vivre :

La colombe est une palomita qui aime danser

Aux rythmes folks et chauds d’Abya Yala.

Quand on la convoque

Pliant ses ailes en cœur équivoque

La palomita fait un pas de deux et la cueca

Ne lui est pas inconnue.

Elle aime danser sur un sone

Elle aime évoluer au-delà des conquêtes et du temps

On prend d’elle une pincée :

C’est pour un poème, une chanson, un roman

Un désir de liberté, une lutte à mener, une toile de maître…..

La colombe est une étincelle qui

Plie en quatre ses ailes

Et d’un mouchoir d’espérance

En sort une perle couleur d’obsidienne :

Regarder le moment présent dans l’œil d’obsidienne

C’est se mirer côté sombre

Deviner le côté caché.

Carole Radureau (02/11/2020)

……pas un jour sans poème……

…..31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020…..

Il y aura toujours le chant d’un merle

Pour encenser nos vies

Dicter un air de gaieté

Prendre conscience de notre état de vivants.

Il y aura toujours un sifflet à reconnaître

A imiter

Une chanson de la pluie qui dit de rentrer son linge

Il y aura toujours une compétition de chant

Avec la fauvette à tête noire :

Un concours du plus beau chant.

Mais c’est un régal de miel

Qu’il coule dans nos oreilles !!

Mais c’est une chanson douce

Qu’il instille au compte-goutte !!

Mais c’est un chant de combat

Qui rime sans avoir froid !!

Mais c’est un petit folklore

Qui prend à la quena son sifflet d’autrefois !!

Il y aura toujours le chant du merle

Pour toi

Pour toi et toi

En ce jour de noël le merle a en son bec un lombric

C’est son chiffon à poumons

Le lombric astique les cordes vocales

Graisse les vocalises

Affine les futures tyroliennes :

Plus beau sera le chant du printemps

Quand monsieur merle à tue-tête

Nous dira peut-être qu’il est l’heure d’être heureux.

Toujours écouter son petit merle !

La voix de son merle

Pour être heureux

Vivons dans l’ère du merle

Avez-vous mieux ?

Avez-vous mieux ?

Carole Radureau (16/12/2020)

…….31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020…..

Le jour se couche dans un chaudron magique

De lumière il reste encore un peu

C’est l’heure du show

Juste avant la nuit

L’heure des étourneaux bien rôdés.

Quel est leur but ?

Quelle est leur heure ?

C’est assurément une heure à eux

Entre gris et noir

Pour saluer la révérence du soleil.

Est-ce une danse rituelle ?

Un ballet nuptial ?

Une épopée chevaleresque ?

Une répétition ?

Les oiseaux battent très vite leurs ailes

Ils sont espacés en un schéma rigoureux

Les oiseaux volent à toute vitesse

Leurs dessins sont un feu d’artifice

Sans bruit sans fumée juste avec le dessin

Qui s’ouvre

Qui se ferme

Qui s’agrandit

Qui rapetisse

Parfois le dessin est clair

Parfois il est foncé

Ils tournent en rond

Ils passent derrière l’immeuble et ils

Reviennent, ils reviennent

Formant une flèche

Qui se lance dans une cible toute ronde

Et s’évanouit

Et ils sont une fleur

Qui a perdu quelques pétales

Et ils sont une soupière

Dans laquelle manquent les croûtons

Et ils sont une forêt

Qui gémit sous la promesse du froid

Et ils sont un bol de soupe

Dans lequel le persil bat de l’aile

Comme eux qui battent battent battent leurs petites ailes

Ce sont les batteurs d’un groupe de rock

Queen en mieux Scorpions en plus moderne

Il ne leur manque qu’un chef d’orchestre

Sans doute en ont-ils un

Qui le sait, hein ? Qui le sait ?

Pourquoi entre phoque moine et albatros

C’est l’heure des étourneaux ?

Carole Radureau (16/12/2020)

……31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020……

J’ai vu 2 roitelets

A mon lever

2 roitelets rapides

Petitous

2 petits oiseaux mal identifiés

(Sans mes lunettes)

Je les avais pris pour des pouillots.

J’ai vu 2 roitelets

Comme ils vont vite !

Ils prennent leur petit insecte

Ils volètent on dirait presque des colibris

Comme ils sont petits !

Derrière ma vitre là, à 1 ou 2 mètres

S’invite la vie sauvage

Elle ne demande pas la permission :

Elle a raison

Ici c’est toujours ouvert

Ici c’est l’amour qui attend

Figé dans un pétale de rose

Dans un gramme de cynorrhodon

Le petit oiseau

Le petit insecte

Qui vient vivre sa vie comme un compas

Bien réglé.

J’ai vu 2 roitelets

A mon lever

Merci ma dame la Terre

Rien de plus que la vie volante

Pour me faire rimer les yeux

Pour me faire vibrer d’aise

Les paupières.

Carole Radureau (10/12/2020)