lance-pierre

Publié le 25 Février 2018

Les floraisons rebelles  - Version bilingue


Fleurir dans la rébellion
Arborer une couronne de fleurs
Et non un strapontin
Doré
Lever le bouquet de fleurs
Multicolores
Comme le sourire des peuples
Elever la voix fleurie
De la dignité
Pour les peuples :
C’est gagné !

Vous avez collecté milliers
De signatures éternelles
Dans nos vies et nos pensées
Rebelles
Une lueur une flamme une grande flambée
Menant à la floraison finale
S’est allumée.

Vous avez gagné ce qu’ils ont perdu
A jamais perdu
Dans un itinéraire humble chaleureux et humain
Porté par des voix de femmes
Douces, tendres, véritables et déterminées
La parole a résonné
La terre a tremblé
Et eux aussi
Là-haut
Sur leurs sièges
Dorés.

Qu’elle est belle votre parole fleurie !
Qu’elles sont riches d’espoir vos témérités !
La graine est semée….
….Elle germe déjà
Je l’entends crépiter de son petit bruit doux et sûr
Dans la terre encore tremblotante du séisme des peuples
La graine timide germe veut pousser son cri :
Les floraisons rebelles sont les plus belles
C’est la rime qui le dit
C’est la vie qui le dit
Dans un rebond plus de 500 ans surgissent
Avec une réalité remplie de couleurs et d’idées
Un ABC de la vie, un alphabet de la politique
Une grande sagesse, la voix des ancêtres, la voix de la vérité.

Une leçon de vie a parcouru ce Mexique qui a oublié
Ses fondations, ses fondamentaux, ces fondements, son fond tout court
Avec une sincérité et une grande fraîcheur
Le bouquet de révolution
A décliné ses raisons.

Carole Radureau (25/02/2018)

Aux peuples du Conseil Indigène de Gouvernement, à Marichuy et tous les conseillers, au Conseil National Indigène, aux zapatistes et à l’EZLN, aux peuples indigènes du Mexique, de Magnanville, France, UN GRAND MERCI.

LOS FLORECIMIENTOS REBELDES

Florecer en la rebelión
Arbolar una corona de flores
Y no un asiento plegable
En oro
Levantar el ramo de flores
Multicolores
Como la sonrisa de los pueblos
Elevar la florida voz
De la dignidad
Para los pueblos:
Es ganado!

Has coleccionado miles
Firmas eternas
En nuestras vidas y pensamientos
Rebeldes
Un resplandor una llama una gran llamarada
Que conduce a la floración final
Se ha encendido

Había ganado lo que ellos han perdido
Lo que se pierden para siempre
En un viaje humilde, cálido y humano
Llevado por voces femeninas
Suaves, tiernas, verdaderas y decididas
La palabra ha resonado
La tierra temblaba
Y ellos también
Allí arriba
En sus asientos
En oro.

¡Qué hermosa es su palabra florida!
¡Qué esperanzadora es su temeridades!
La semilla se siembra......
......Ya está germinando
Puedo oírla crepitar con su pequeño sonido suave y seguro
En la tierra aún temblorosa del terremoto popular
La tímida semilla germina y quiere gritar:
Los florecimientos rebeldes son los más bellos
Es la rima que lo dice.
Eso es lo que dice la vida
En un rebote ocurren más de 500 años
Con una realidad llena de colores e ideas
Un abecedario de la vida, un alfabeto de la política
Una gran sabiduría, la voz de los antepasados, la voz de la verdad.

Una lección de vida ha viajado a través de este México que ha olvidado
Sus fundaciones, sus fundamentos, su fondo simplemente
Con una sinceridad y una gran frescura
El ramo de la revolución
Ofreció sus razones.

Carole Radureau (25/02/2018)

A los pueblos del Consejo Indígena de Gobierno, a Marichuy y todo@s los concejalas, al Consejo Nacional Indígena, a lo@s zapatistas y al EZLN, a los pueblos indígenas de México, desde Magnanville, Francia, MUCHAS GRACIAS.

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 21 Janvier 2018

l'enfance volée - Iraqi Mohamed Rachid

Vol au premier matin de leur vie :

Risettes orientées vers le soleil
Eclats de cristal
Fusant dans l’écho du temps
Innocence en robe de coquelicot
Couleur fruits des bois épanouis
Insouciance enrobée de sa cape
Portant le doux nom de Joie de vivre
Le temps de vivre
Sa vie d’enfant
D’apprendre à compter des petits cailloux
(Et non des impacts de balles)
Le temps de ranger les petits cailloux
En faire des lignes des dessins et des villes
(Et non de les jeter sur les chars)
Un regard tourné vers la beauté
Vers l’espoir
Vers la vie
(Et non tourné vers la guerre
Et la mort)
Des bancs d’école sûrs sans garde-fous
(Et non des barreaux de prison)
Des caresses des baisers des étreintes
(Et non des coups et de la violence
Quotidienne)
Des jeux, des jouets, des champs libérés
Des arbres fruitiers
Sans chaînes
Des maisons aux aires libres
Des champs d’oliviers sans délimitation
(Et non des murs et des barrières et des clôtures)
La dignité et la justice
Des chansons des danses et de la joie
(Et non des cris des paroles dures et des
Revendications
Légitimes)


Quand au premier matin de leur vie
Leur a été dérobé l’essentiel pour former
Un adulte épanoui
Au midi de leur vie
Le combat n’est plus qu’une seule mesure-phare
Et la lutte
Une sœur indispensable
Si dans les prisons ne sont pas voilées
Leurs revendications
Le poing levé
Dans la rue dans le monde ils crient la vérité
Et demandent la justice

Le vol de l’enfance les a rendus adultes
Trop tôt
Le vol de l’enfance les a rendus matures
Il n’y a pas de sentence assez forte pour
Juger le voleur d’enfance
Il n’y a pas de prix assez élevé pour
Juger le voleur de terres.

Palestine libre !
Enfance libre !

Carole Radureau (21/01/2018)

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 10 Décembre 2017

tempête d'oliviers

tempête d'oliviers
encre de lune balayée par les vents
une faute effacée : feuille de bigaradier
érudit mais pas trop : Bételgeuse en Supernova:
FROID.
lance-pierre : 333 moitié diable enrhumé
la fille de joie a pris la feuille des R
lanceur de dés qui ne sont pas pipés
lanceur d'arôme
vertu de laurier rose sauce patchouli
heureux simoun joyeux aérateur
vent de sable : rose du désert endormi
apprendre des étoiles mais en rêvant
s'instruire au sirop du gypse : miel de pensée
la chance ou le destin ?
l'étoile filante ou la Grande Ourse pénétrante ?
cahier de rosée ou plume de givre pour écrire
un mot manquant un mot de trop : gros mot ?

4.21 : un peuple éduqué en vaut deux

Carole Radureau (10/12/2017)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre, #Aragonite

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Publié le 9 Décembre 2017

J’ai froid dit la rose – Poème pour le peuple palestinien

J’ai froid dit la rose
Le feu
Allumé par les tisons maudits
Comme une pègre
Qui jamais ne s’enfuit
Glisse sur ma robe de velours
Un gel profond
Un cri ardent

Alors que l’empire
Allume ce feu
Jetant sur les braises déjà fort ardentes
L’étincelle de l’incendie
Les roses de Palestine
Fières et déterminées
Se battent chaque jour
Contre l’adversité

Chaque parcelle est défendue
Centimètre par centimètre
Ongles, pleurs, sueur et espoir
Comme pour arroser la fertilité
D’un lendemain meilleur
Reconnu
D’un lendemain fort attendu
Où la justice enfin
Serait la rose méritée

Mais il en est ainsi que l’étau se resserre
Que l’halali résonne encore sur le tambour-cœur des montagnes impassibles
Elles sont celles qui constatent
Mais jamais ne reculent
Elles sont celles qui jamais ne calculent
Quand l’homme vole sans cesse tant et plus
Repousse retranche, pille et déploie
Quand l’homme qui se sent maître sur une terre
Dérobée
Se sent pousser des ailes
Se sent affirmé

J’ai froid dit la rose
Tremblante mais pourtant fiévreuse
De défendre son peuple avec des aiguillons de fer
De défendre la dignité avec son cœur d’acier
De soulager les blessures avec ses mots d’amour
De crier au monde : attention !
Avec son aura de rose juste
Avec la vérité sur le bord des pétales.

Carole Radureau (09/12/2017)

Force et courage , soutien au peuple palestinien

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 5 Novembre 2017

Qui me dira, qui me dira, qui me dira Quand je ne chanterai plus pour Georges Abdallah ?

Très belle chanson de m., qu'elle ouvre les portes de la prison, enfin !!

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 4 Novembre 2017

Petite vie sans lendemain
Ta mort aura réveillé les brumes
Eclairé un chemin parsemé d’aiguilles
Des lames de rasoir en guise de lèvres
Pour crier à la nuit
Pour révéler l’horreur

Chanie Wenjack
La clé des champs était rouillée
Quand dans le froid
Quand dans la faim
La mort dans sa terrible sentence
T’as pris sur le bord du chemin

Tu voyais s’éloigner Cecilia Jeffrey
Le pensionnat dans lequel
Avec tes camarades tu vivais
Enfermé et soumis aux diktats dominants
Tu voyais s’approcher
Lueur d’espoir promesse de liberté
Marten Falls, la réserve, la famille, le clan :
Anishinaabe fils de l’Ontario
Cueilli par la vie, fauché par la mort
Dans sa 12e année

Petite vie, étoile éphémère
Comme pour allumer le ciel
De ta fulgurance
Ton périple, ton ultime fugue révéla
Au monde
La terrible condition
Celle des pensionnats autochtones :
On pouvait tout vous faire
Coquelicots originaires
Fleurs ensanglantées aux rives du passé
On pouvait vous faire subir
Les vices les plus cachés
Cachés comme vous l’étiez
Innocents, oubliés, exilés, sans avenir

Les rouges sanglots fugueurs
Les lendemains sans peur
Les réconciliations et puis les pardons
N’effaceront jamais la peine la souillure
La crainte et l’abandon
Peuples fiers peuples libres
Enchaînés décimés broyés par la colonisation
Criez encore criez toujours
Survivez soyez renaissez
Afin que votre passé soit un solide fleuron
Fleuron de l’avenir fertilisant les territoires
Pérennisant toujours les terres originaires
Fleuron qui érige bien plus haut que les nuages
Les fleurs sacrées de la reconnaissance.

Carole Radureau (04/11/2017)

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Publié le 7 Février 2016

Une petite fantaisie poétique que j'ai envoyée à notre camarade Georges Ibrahim Abdallah pour lui changer les idées.

De mes mots, je voulais dessiner un tableau me rappelant de ce poème écrit par Nazim Hikmet pour décrire un tableau de Balaban, un peintre turc de ses amis. C'est ICI pour en savoir +.

Ce n'est pas très révolutionnaire, peut-être que ça va le faire sourire.

Et ce sera bien.

Je suis le peintre et de mes mots
Je dessine pour toi un tableau
Un tableau d’évasion
Un espace où se dessine au loin
L’infini
Un grand tableau sans bord sans ligne
En dehors de celle de l’horizon.

Le sable a déroulé des milliers de mètres cubes
Couleur d’orange et de citron
Y glissent des petites vies
Y poussent des petites fleurs
Adaptées à sa bizarrerie de chaud et froid
Quelques feuilles toutes déchiquetées
Un cœur succulent
Convoité
Une épineuse armature
Pour éloigner intrus et polissons.

Je dessine un arbre
Un bel arbre avec en guise de frondaison
Une coiffure de canopée
Toute grise et hérissée
Toute illuminée de lumière
Avec en toile fond
Un mur du plus bel orange vermillon.
Ce mur c’est la dune du désert
Qui bouge quand le vent la pousse
Cette dune est à la mobilité
Ce que le désert est à l’immobilisme :
Une porte ouverte vers la liberté.

Un aigle survole la belle mer de sable
Avec son arbre planté
Seul au milieu de nulle part
L’aigle est le tien, il est ton compagnon
Il porte en lui le germe
De la libération.
Crie fort aigle de tous les combats
Crie fort la colère qui étouffe les injustices
Et dans ton tire d’aile complice
Rabaisse les caquets et ferme les portes
De ceux qui complotent contre nature.

La mer a dessiné un ourlet sur mesure
A l’océan qui, pris sur le vif
Veut en découdre avec le désert
Lui voler des parcelles de ses terres.
Mordent, mordent, mordent
Les vagues éméchées, ivres de la tendre écume
De leur parole haut perchée
Croquent, croquent, croquent
Les vagues, petits soldats de mousse et de vertu
Bien alignées contre les vents et les marées
Brisent une à une les barrières
Sautent le pas et puis d’un élan mouillé
Inondent le désert complice.

J’ai perdu mon oud dans la temporalité inquiète
Du bout du monde habillé en multiples teintes.
L’oud est une barque, un bateau pour s’enfuir
Une luge pour glisser sur le sable
Une caravane pressée d’arriver à son but
Et boire le thé à la menthe.
L’oud est le passager des notes vives
Il est le messager des mots qui se veulent solidaires
Il est le dessinateur du son
Le technicien de la lumière et de ses oreilles grandes ouvertes
Sort un son si beau et si doux
Que chacun sur terre se plie à sa volonté
Chacun écoute le son du silence sucré
Du vœu de sincérité
Du souhait d’accompagnement de ton attente
Du désir de hisser haute la volonté de te voir un jour
Enfin, libre.

Carole Radureau (21/01/2016)

A Georges Ibrahim Abdallah

Le tableau de la liberté

Bjørn Christian Tørrissen — Illustration from the book One for the Road by B.C. Tørrissen, also available from an online gallery, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4383662

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 22 Juin 2014

Marche pour Habib, Malik et tous les autres

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Lettre à Habib et Malik

Le feu qui consume l'essence de la vie
Continue de crépiter sans remord
Il assèche vos clepsydres
Quand votre innocence dévisagea les gorgones en uniforme

L'allergie au parfum de l'oranger d'Agadir continue de faire des ravages
L'autorité des pères est une esche au goût d'hameçon
La fatalité devient l'antre des consciences en fuite
Et la peur un élixir qui enivre de haine

L'évidence est raillée comme un poème d'enfant
Par ceux qui nient que l'amour véritable est asexué
Les courbes de la tendresse sont un nuage invisible
De nos rétines brûlées par de rouges bougies

L'esprit des lois règne en assassin
Dans les rues du quartier latin
Le ballast devient un bourreau
Entre Vintimille et Bordeaux.

Hobo-Lullaby

Malik Oussekine (1964/1986) et  Habib Grimzi (1957/1983)Malik Oussekine (1964/1986) et  Habib Grimzi (1957/1983)

Malik Oussekine (1964/1986) et Habib Grimzi (1957/1983)

Vivre ensemble

Le monde doit refaire sa toilette
Reprendre une à une les pierres qui cernent les ruisseaux
Sur la colline rebâtir la géographie végétale
Dans le lit de l’homme couper à jamais le cancer qui ronge os et âme des êtres les plus fous.

Viens naître avec moi mon frère Habib.
Dans le floconneux nuage j’ai dessiné la fleur solidaire
Et dans le fil du granit j’ai modelé la Terre :
L’homme y est unique et digne, sans race ni nation il est nu comme ses frères.

Le monde doit exiger de l’Humanité
Une forme parfaite, des sentiments profonds
Jeter aux oubliettes les nuées des funestes
Ne plus permettre que la lie se propage
Dans les cerveaux confus des êtres en question.

Viens naître avec moi mon frère Malik.
J’ai arraché toutes les langues des vipères
Et lavé à l’eau pure et cristalline les pensées délétères.
S’il meurt encore un camarade au fond d’une sombre cour
L’Humanité entière en paiera l’addition
Se figeant à jamais dans la pierre du pardon.

Carole Radureau (15/06/2014)

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Publié le 1 Juin 2014

Espiga de libertad
Nous sommes nés de la nuit

Nous sommes nés de la nuit
Du silence monte la sève
De la sève nait la lumière

Nous sommes nés de la nuit
Comme les branches de l’espérance
Nous caressons la vie

L’école nous apprend le pain
Nous portons l’amour et la terre
Comme le ciel porte les étoiles

Le vent murmure les pyramides oubliées
Dans la géométrie de nos cœurs meurtris

La tendresse de nos mains calleuses
La mélopée de nos voix rocailleuses
Bénissent le souffle des montagnes

La vieille chanson d’Emiliano à l’infatigable refrain
Berce notre message au monde des hommes fous

Notre exigence est d’être humbles et dignes
De boire l’eau pure de nos yeux limpides
Pour que la lumière jaillisse de la nuit
Comme la vie jaillit du néant

Chaque goutte de pluie renforce notre volonté
Le soleil abreuve nos rêves

Nous sommes nés de la nuit
Pour faire l’amour à la Liberté

Hobo-Lullaby

Espiga de libertad

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****

Une robe de maïs et le sourire du vent

A l’école de la vie
Le vent se conjugue au présent,
Les vertes feuilles de maïs distillent dans la milpa rassurée
Leurs barbes effilées et leurs pensées ;
Dans les mains fières et dignes se cultive l’héritage du passé.

Au cœur d’un courant d’air rebelle
J’ai vu le sourire d’Emiliano,
Furtif tel le cheval qui s’enfuit à toutes jambes ;
Au sein de la collectivité
J’ai plié en quatre les feuilles luisantes
Autour du tamale de l’avenir,
Et dans un souffle, j’ai récité la prière du paysan qui dit sans façon :
Mi tierra y libertad !

Dans le vent se sont perdues les étoiles du firmament.
Scintillez, étoiles au-dessus de la selva endormie,
Scintillez dans le champ où germera la graine
Qui d’une poignée de terre étoilée à merci
Signera le feu sacré de la lutte pour la vie.

J’ai mis ma robe de maïs
Jaune comme mon cœur et velours comme mon âme,
J’ai installé sur mon sourire le vent et ses atours :
Dignité pour les comp@s me souffle-t-il en rageant.

Hommes de maïs,
Façonnés dans son argile nutritive et dans sa veine aimante,
Un sourire en coin jaillit du passe-montagne de la reconnaissance.
Ignorés les sans - visages pourtant fertilisent la terre commune
Qui écrit dans ses sillons le mot LIBERTE ;
Ignorés les sans-noms récitent à voix haute dans la brume
Le Ya Basta ! des opprimés,
Et sur les chemins ils cheminent sans hâte
En bas, à gauche et jamais en sens inverse,
Dans le sens de la terre qui sait et qui est juste
Pour tous ceux qu’elle reconnaît.

Carole Radureau (21/05/2014)

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Publié le 18 Mai 2014

La Poésie n'oublie pas (Rwanda, 20 ans déjà)
Génocide

Cours petit homme, les oiseaux se sont tus

Cours à toutes jambes, l’Inyambo n’est plus fière de ses cornes

Fuis petit homme, l’acacia pleure son parfum

Des larmes de cauchemar coulent sur les joues des étoiles

La haine a encore ensorcelé les hommes

Ton cœur bât plus vite que les tam-tams

Les bords du lac Kivu résonnent de silence

Cours plus vite que le vent

Les hommes tuent leurs frères, leurs pères, leurs mères et leurs enfants

Cours plus vite que la peur

Le sortilège des requins assoiffés de sang frappe les tiens

Fuis petit homme, le panache n’est pas sorgho

Fuis jusqu’à ce que tu touches l’éclat des montagnes

Que la limpidité du vieux sage coule dans tes yeux

Le miel n’est jamais bon dans une seule bouche

Seul l’amour qui t’a enfanté vient à bout des cendres

Unissant les hommes comme la caresse d’une pirogue sur le fleuve

Lorsque tu regarderas les hommes le cœur et les yeux armés de cet améthyste

Alors tu pourras lever le sortilège

Les mille montagnes ne scarifieront plus la mort sur les ventres féconds

Hobo- Lullaby

***

L’écho des machettes
La Poésie n'oublie pas (Rwanda, 20 ans déjà)

Ils m’ont dit :

Si tu coupes bien

Tu t’enrichis

Et sans te poser de question

Tu coupes à l’unisson.

Au loin l’écho résonne à plein

Des machettes qui s’activent au son de :

Tue ! Tue ! Tue Le tutsi !

Qu’il disparaisse enfin

De cette région bénie.

Ils m’ont dit :

Prends ta machette

Et coupes-leur la tête.

J’ai du sang sur les mains

Mais de remords aucuns !

J’ai bien travaillé

Sur la bête me suis payé

Dans les cendres j’ai pillé

Le butin du génocide au sang coulé.

Au loin l’écho résonne sans frein :

Tue ! Tue ! Tue Les tutsis !

Prends-leur têtes et vies !

En prison je croupis

Les crimes ont doit payer

Cadavres amoncelés, on a bien travaillé :

Ils sont des milliers

Même des centaines de milliers

En peu de temps amoncelés.

J’ai du sang plein les mains

Ma machette allait bon train

Mais point de remords !

Et les autres en haut, alors ?

Des remords et des torts

Du sang sur leurs mains

En ont-ils à la fin ?

Carole Radureau (27/04/2014)

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