lance-pierre

Publié le 17 Juin 2021

Ils ont disparu

Ou sont disparus

Ou faits disparaître

Le résultat est le même : on les cherche

On les cherche nos disparus

Où les ont-ils mis ?

Sont-ils encore en vie (le doute prend toujours la première place dans le cœur de ceux qui les aiment)

Les disparus ? Dónde están ? Où sont-ils ?

 

Parfois l’on sait

Il se trouve qu’ils retrouvent comme ça

Un petit rien de ce qui fut notre cher enfant

Juste un morceau d’os (horreur)

Enfoui dans une décombre

Sans doute au milieu de quelques petites traces

Autres

D’autres petits êtres qui étaient nos enfants

Disparus

Faits disparaître

Qu’importe

Ils ne sont plus là, là est la vérité première

Disparus de nos écrans

De nos bras et de nos cœurs

 

Et quand sonne le glas de l’ADN

Que le nom d’un garçon, par exemple l'un des 43 disparus d’Ayotzinapa

Résonne dans l’escarcelle de la connaissance

Une mère

Un père

Des frères

Une famille

Tous ceux qui sont touchés par la détresse

Pleurent et laissent tomber dans l’escarcelle

Des larmes

Larmes de vérité

Larmes de : "Je sais maintenant ce qu’il est advenu "

Larmes de : "Nous savons enfin où il est"

Larmes de retombée de stress

Si long stress

Si long que certains parents ne sont plus

Sont partis dans la grande prairie sans savoir

Où leur petit était

Dans quel état il était

Et la justice

Elle la justice

Tarde toujours à venir pour les gens simples

Elle viendra, ça on le sait

Dans combien de temps, environ ?

50 ans, 80 ans ?

Le temps que décèdent les responsables

Que ça ne dégraisse pas trop les porcs

Que leur suint continue de graisser les pattes

Que leur pus continue de souiller les rues.

 

Une rose blanche pour Jhosivani

Pour la maman et le papa

Pour ceux qui le pleurent

Pour les mamans et les papas

De 40 autres disparus

Qui tremblent d’inquiétude

D’incertitude

Que révèleront les prochains messages d’ADN ?

 

Imaginer cette angoisse

Ce grand traumatisme

Qui touche les fleurs dignes du Mexique

C’est imaginer cette chape de plomb fondu

Qui balance au-dessus de nos têtes

A l’humanité entière

Toutes ces  horreurs

Toute cette négativité comme chape d’ondes terribles

Minant par le haut la conscience collective.

 

Carole Radureau (17/06/2021)

 

Et cette photo de Serge pour illustrer ce poème-message

La fleur blanche des disparus

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Lance-pierre

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Publié le 6 Juin 2021

A la flamme du maintenant. Regino Pedroso

.......écho de poète......

A la flamme du maintenant
Je concocte impatient la chanson de demain :
Je veux aspirer fort cette nouvelle époque
Dans ma grosse pipe de jade.
Curieuse, l’inquiétude a chassé le sommeil de mes yeux obliques.
Et pour sonder plus à fond l’horizon,
Je saute sur la vieille muraille du passé….
J’étais jusqu’à ces jours cérémonieux et pacifique !

Regino Pedroso (Pensées du nouvel étudiant) traduction de Claude Couffon

A la flamme du maintenant

J’évite la rosée car ses gouttelettes trop tendres

Parfois m’endorment

 

Je siffle une chanson fausse sur une aire d’autrefois

Qui avait vaincu à la force des tempes

Les nuisances ténébreuses

 

Il n’est pas trop tard pour y croire encore

Même si quelque chose a changé et cela n’a rien à voir avec l’âge

Il y a des connaissances qui semblent intéresser chaque composante

De ce monde qui part à la dérive

Mais le sang qui bat dans les tempes

Est un verre qui ne veut pas tomber ivre

 

La réalité est un sang neuf jamais éprouvé

Lorsqu’il coule de toute sa virginité dans la rue

C’est un sang cru

Il faut reconnaître son sacrifice

Se dire que celui-ci aurait pu être évité

 

Et la paix et l’amour et l’égalité et la justice

Ne se gagnent pas dans une cour d’opérette

Dommage !!

 

Il serait bien sage et à-propos

Que les gardiens du temple se laissent amadouer

Par Julio ou Chanteclerc

Avec une larme aux yeux

 

Ils sont des gardiens que rien n’arrête

Surtout pas ce qui sent très fort

Car hélas sans compassion je le dis haut et fort

L’odeur nauséabonde est leur vertu

 

Et chaque jour je parle des roses

Je parle des fleurs

J’admire les tapis et compose une mélodie

Propre au merle sans souci et pourtant plein de soucis

 

Ne me dites pas que je n’ai pas parlé des fleurs

La chanson à moi, très connue appréciée et perçue

Comme il se doit comme une évocation

 

Je singe la rose dans sa petite tenue

Et mon esprit s’évade près du peuple péruvien

Qui risque gros car il risque gros

Surtout les peuples indigènes, le peuple d’en-bas

Et notre chère Amazonie

 

Je récite la rose dans sa grande garde-robe

Et mon âme pleure avec les victimes tombées sur les barricades

De l’honneur et de la dignité en Colombie

 

Et je souris à l’idée que les peuples chiliens

Pourraient débouler dans un jeu de quilles

Avec tout le poids de leurs traditions

Tout le poids de leur sagesse

Et leurs belles pensées

 

Quand la rose fleurit

L’étendard des luttes brille à travers elle

Et dans son cœur des milliers de lueurs

S’envolent telles des pensées aux ailes d’amour.

 

Carole Radureau (06/06/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre, #Aragonite, #Echo de poète, #Pas un jour sans poème

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Publié le 25 Mai 2021

 

Rose des conséquences

Qui après les bombardements

Son effroi, le met dans sa poche

Et se consacre à la reconstruction :

Gaza

 

Rose de la force vive

De l’éclat

Qui cerne avec ses bras

L’ennemi

Arrête du regard les balles

Rose de la garde indigène :

colombie la minga indigène au coeur de la grève nationale

 

Rose de la reconquête

Qui lutte comme le torrent qui s’écoule

Qui jamais n’abandonne

Rose de vérité, sonore comme le lever du jour

Résonnante comme l’espoir :

chili Élection historique de Constituants Mapuche pour rédiger la Constitution

 

Rose de la circonstance

Quand on veut lui offrir la soupe amère

Déjà bue

Quand les cicatrices jamais ne se referment

Que la justice glisse sur son lit de couleuvres

Rose de la persistance

Non, plus de terreur ni d’affront :

Pérou le peuple rejette le fujimorisme

 

Rose de la tempérance

Réclamant en messages de paix la justice pour le sang

Coulé

Tant d’innocence a déboulé dans les margelles de la terreur

Certaines innocences pas encore nées

D’un message toujours pacifique

Il n’y a pas de haine dans ces roses-là

Roses inermes :

Las abejas Chiapas

 

Rose de la vie de tous les jours

Quand la survie est au menu

Toujours plus, toujours plus

Il faut trouver des raisons de se lever

D’élever son poing

De hausser sa petite voix

En faire un cri puissant

Rose de l’éternel combat pour les droits :

 

Mexique, justice pour Samir Flores

 

Rose qui n’oublie pas son nom

Qui n’oublie pas son passé

La parole des anciens

Rose qui n’en démord pas

Car elle connaît la vérité

Et la dignité n’est pas en reste

Rose qui dénonce et défend cette terre

Qui n’a pas assez d’yeux pour crier

Rose à méditer :

Brésil  indigènes yanomamis contre mafias et garimpeiros

 

Tant de roses dans les rues

Dans les territoires

Dans les cités

Dans les campagnes

Dans les forêts

Dans les ghettos

Dans les tranchées

Qui crient avec leurs yeux

Qui ne veulent pas se servir de leurs aiguillons

Roses de dignité

Roses à soutenir

Non pas dans un bouquet

A bout de bras à plein cœur à pleine vie

Roses nos sœurs de lutte pour un Bien Vivre

Pour la justice, pour la Terre-Mère

Pour qu’enfin on se lève

Que le soleil brille pour tous :

 

Argentine Basta de terricide

 

Carole Radureau (24/05/2021)

 

PC : Il y a bien d'autres peuples en lutte et je ne les oublie pas, ici ce sont ceux que je documente sur le territoire de lutte et à défendre que j'ai choisi : Abya Yala

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre, #Pas un jour sans poème

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Publié le 6 Avril 2021

6. Lanceur de cailloux – Salah Al Hamdani

Echo de poète

A force d’espérer te revoir
Je vais reconquérir ton aube

Je vais ramasser les dattes gorgées de balles
Et la main pleine
Me sacrifier à ta lumière
(….)

Salah Al Hamdani, Lanceur de cailloux in Bagdad mon amour

 

Les fruits sont tombés

Le sol n’était pas prêt et le feu

A brisé leur tendre ardeur

Il n’y a pas de pont

La lumière a un cœur qui s’est perdu

Dans le lointain

La pierre est toujours la demeure d’êtres

Imaginaires et craintifs

La pierre a le dos dur la pierre

Ne craint pas l’adversité

Tu regardes de ta géographie d’exil

Le foyer qui se consume

Les murs qui s’écroulent

La mort qui envahit chaque margelle comme

Une conquérante

Jamais rassasiée

Un jour cela s’arrêtera

Les dattes auront le goût de miel

Les pierres riront

Il y a une force il y a –

L’histoire à présent est écrite

Seulement

Quelques flammèches continuent sans cesse

De crépiter dans une ruine et la pierre

A en elle comme le remords

D’être tombée à côté.

 

Carole Radureau (06/04/2021)

 

…..poésie d’avril 2021….

……pas un jour sans poème…..

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Publié le 7 Décembre 2020

Je voudrais partager sur ce blog dédié à la poésie, ce magnifique article de J.L.D qui nous offre poésie et histoire, les deux liées comme des soeurs pour que ne s'éteigne jamais les mémoires.

******

El Canto General (titre original) est un hymne à l'Amérique latine et aux nations opprimées, en général.

« Entrepris par le poète au mois de mai 1938, le lendemain de la mort de son père, Le Chant général fut achevé plus de dix ans plus tard. Il se termine par ces mots :

"Ainsi finit ce livre, je laisse ici mon Chant général écrit dans la persécution, en chantant sous les ailes clandestines de ma patrie. Aujourd’hui 5 février, en cette année 1949, au Chili, à Godomarde Chena, quelques mois avant la quarante-cinquième année de mon âge."

la suite

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre

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Publié le 12 Juin 2020

Tomber les symboles de leur piédestal

Colombus n’a pas les mains propres

Et combien d’or rougi par le sang

Sur toutes ces faces de marbre et de pierre ?

 

Tomber une à une les chaînes

Elles sont encore là chaque jour au présent :

Celui-là qui te regarde de haut

Au moment-même où l’on t’exploite

Au moment-même où l’on te viole

Au moment-même où l’on t’étouffe.

 

Tomber les traces d’un passé trop,

Trop,

Colonialiste

Celui qui a construit tant de fortunes

Qui a découpé la planète en deux

D’un côté les pays riches dits développés

De l’autre les pays dépouillés, exploités

Leurs racines niées

Leur gouvernance blanchie, coloniale, bourgeoise

Que l’on dit sous-développés.

 

Mais toi, de toute la hauteur de statue, ta fortune

C’est par le sang

C’est par la sueur

C’est par le fer et la douleur

Qu’elle est construite

Dans la brutalité de l’esclavage.

 

Ils ont noirci les visages de tant de pays

Ces esclaves qui n’avaient rien demandé

Ils aimeraient ceux qui gouvernent

Blanchir peu à peu leurs statistiques

Oublier pour les chiffres, pour la gloire

Le passé colonial

Mais ils n’oublient pas que ceux-là-même

Sont toujours exploités

Bafoués

Terrorisés

Discriminés

Réduits au silence

Dans les quartiers de la misère

Battus

Dans les quartiers populaires

Fruits de la haine policière

Dos sur lesquels s’abattent tous les egos.

Victimes de tant d’inégalités que le malheur d’une pandémie

Révèle dans toute sa cruauté.

 

Tomber les symboles

Tous sont les faciès de cette même histoire

Sur leur teint froid

Immuable

Gravé

Comme une façon de dire :

Regardez les héros qui vous ont réduit à cette condition-même

Aplatissez-vous sous leur puissance car eux

Sont immortalisés

N’oubliez pas leurs noms

Car ce sont des noms de conquérants

Conquérants du sang

Conquérants de la haine

Conquérants des fascismes

Conquérants du capitalisme

Conquérants des puissances

Conquérants insatiables transmettant leurs miasmes à leur vermine descendance :

Tombez-les ces symboles :

Gribouillez-les :

Maculez-les :

Décapitez-les :

Noyez-les :

Souillez-les :

Que s’efface enfin cette trace sombre

Portée honteusement par l’humanité.

 

Carole Radureau (12/06/2020)

 

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Publié le 8 Mai 2019

Quand passe à travers les barreaux
Le rai de midi
Que s’éteint à travers les barreaux
Le rai du soir
Que reste-t-il au prisonnier
Si ce n’est un rai
D’espoir ?

Le militant
Qui jamais ne se fatigue
Qui toujours
Croit en la justice
En la liberté
En la solidarité
Est un rai puissant
Un rai de mains serrées
Autour du cœur de cette flamme
Un rai de gentillesse
De patience
De camaraderie
Comme une pluie infinie
D’étoiles
Juste au-dessus de l’enfermement.

Quand s’éteint le rai
S’éteint une parcelle
Où la lumière avait établi son domaine
Où l’espoir semblait y ébaucher son nid
Où la justice était une obligation
Où l’éveil des consciences
Était
Hautement porté.

Carole Radureau (08/05/2019)

Au militant Gilbert Hanna pour tout ce qu’il a accompli, pour son soutien au prisonnier politique Georges Ibrahim Abdallah et pour tout ce que je ne connais pas.
Qu’il repose en paix et continue de militer pour les bonnes causes du ciel et de la terre.

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 7 Mai 2019

Un soleil qui se fait attendre
Des roses en suspens
Des fougères encore timides
Mais des insectes à qui mieux mieux
De la vie
Des enfants qui grandissent
Des perspectives de beaux jours
La patience est une sœur
A laquelle
Donner la main sans la desserrer.

Quand la mort frappe aux portes
Avec son habit de tristesse
Resserrer les liens
Retisser les fibres
Se rappeler les sourires
De ceux quittés sur les bordures du temps.

Il y a
Entre la nervure du cœur
Et le berceau de l’aujourd’hui
Une petite porte qui se souvient
Que la peine et le chagrin des autres
Sont aussi les nôtres.

Il y a dans l’interstice des étoiles
Et le porte-plume ébréché des Pléiades
Un accès futile
A la vérité
Une sève de douceur
Prête à être tirée
Par le bout des lèvres.

Je ne suis pas celle qui flirte avec la mort
Je suis celle avec qui elle chemine
Tranquillement
Comme une amie
Comme une réalité
La mort s’apprend
Tout doucement
Elle s’apprivoise
Mourir avant que de mourir
C’est aussi un entraînement
Chaque jour enlève à la vie
Un pétale
La mort
C’est un gros bouquet de pétales
Qui ne veut que signifier
Le repos du corps.

Comment le dire à ceux qu’on aime ?
La présence pour eux est devenue absence
Quand la mort écrit son mot subitement
C’est ce qui est dur à vivre
Pourtant l’être est là
Partout tout autour de soit
Et beaucoup dans son cœur
Le souvenir doit devenir présence
Et l’herbe
L’abeille
Le merle
Le doux clapotis du vent
Sont autant de présence.

Je ne sais pas ce que je sais
Juste une intuition et
Le rire des oiseaux
Qui fait un rebond dans la douce certitude
De mon cœur.

Ne pas avoir peur
Prendre la force de la vie
Celle des personnes aimées
Leur rendre la nôtre
Quand la vie reprend le corps
Pour le ramener à son espace premier
La luciole comme une étincelle
Brille toujours
Il faut
Dans un soupçon de certitude
La saisir là où elle se trouve.

Carole Radureau (07/05/2019)



L’essentiel (réflexions sur la vie et la mort)

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Publié le 7 Décembre 2018

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Publié le 28 Mars 2018

Un à un sont tombés les pétales de vie

Quand le feu du couteau a tranché
La fine veine du capitule
Un à un
Les pétales de vie
Sont tombés
Sur un sol jonché de débris
Du monde
Les pétales
Un à un ont perdu
Leur éclat
Leur ivoire en rouge
S’est teinté
Un frisson brun a parcouru l’échine
Du monde
Quand le feu du couteau a brisé
Une histoire
La rose sans vie a chuté
Dans la mémoire encore vive
Il n’y a pas de mots pour justifier la
Haine
Il n’y a que des cris et des bras
A lever
Pour que cesse la furie du racisme.

A Madame Mireille Knoll avec amour et affection
Ni pardon, ni oubli !

Carole Radureau (28/03/2018)

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