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Publié le 15 Mars 2023

Honoré Daumier, Gargantua, 1831

 

Ils n’ont pas que la petite cuillère en argent

Dans la bouche

Dès leur naissance

Ils ont aussi Les fleurs du mal à l’âme et

Des lames de rasoir

Cachées

Sous chacun de leurs ongles.

Ils n’ont aucune idée de ce qu’est l’amour.

 

Avancer coûte que coûte

Sans savoir même ce que cela coûte

Tout vouloir défoncer.

 

Ils ne pensent pas.

 

Ils ne pensent pas

Sinon à leurs seuls intérêts

Pourquoi vouloir les changer

Pourquoi vouloir leur faire comprendre ?

Ils vivent dans un autre monde.

 

Ce sont des hors-sols.

 

Ils n’ont jamais touché la délicatesse d’une main d’enfant

Ni la soie profonde de la main ridée de l’ancienne

Qui a connu tant de brimades en tant que femme

Qui est celle qui a mis au monde

Le peuple-même

Elle a tout enfanté

Mère, fille, grand-mère, enfant de la Terre-Mère

Elle a reçu le don    elle a reçu les fouets.

 

Ils ne savent pas entendre la musique du cœur.

Le blues qui décrit la vie

Ils n’ont jamais de blues

Ce mot leur est inconnu

Ils ne connaissent qu’un mot : économie

Ils ne savent conjuguer qu’un verbe : profiter.

 

Qu’en ont-ils à faire du labeur, des fins de mois difficiles ?

Des souffrances

De la véritable et urgente nécessité de ne pas crever au boulot

Qu’en ont-ils à faire du quotidien des gens ?

Trop coincés avec la petite cuillère en argent.

 

Ils ne savent pas sourire.

 

La vie les a coincés entre la table mise (argenterie   cristallerie  verroterie nappe immaculée)

Et le bureau où se serrent les réformes (entre ici et le quatre heure maudit)

Qu’en ont-ils à faire des gueux ?

Grands maîtres en retournement d’éléments de langage

Ils n’ont jamais honte :

 

Mais comment font-ils ?

 

N’y a-t-il pas une petite musique en eux

Qui résonne le matin, petit blues délavé

Pour renvoyer dans le miroir leur face corrompue ?

 

Avançant sur des trottoirs de vertu

Jamais ils ne croisent la crotte de chien qui est à leur image

Ils ne savent pas ce que c’est que se baisser

Se taper des corvées

Compter uniquement sur ses propres mains.

 

La vie leur a déroulé ce qu’ils pensent être une voie royale

Toute tracée

Vers un idéal de misère

Leur ego est trop puissant pour leur permettre

Un jour, de s’éveiller

Un peu, ils nous feraient pitié.

Si seulement

Ils ne faisaient pas tant de mal

Ce mal irréparable qu’ils emporteront dans leur paradis

Cette pacotille où la bourgeoisie

S’est étouffée au bout du compte

En avalant sa petite cuillère en argent comptant.

 

Les ordures les feront-ils plier ?

Les rats, peut-être, nos auxiliaires

Les feront-ils plier ?

Il n’est pas né celui qui aime creuser dans l’ordure latente

Même avec une cuillère d’argent.

 

Carole Radureau (14/03/2023)

 

le petit blues à écouter pour apaiser la tension

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 8 Mars 2023

 

Belle femme qui lutte

Qui naît en luttant

Qui meurt en luttant

Elle n’est pas facile ta vie

Que tu sois ici ou en Patagonie

Elle n’est pas légère ta vie

Ta vie c’est le combat

Pour justifier

Le moindre de tes droits.

 

 

Petite-fille qui a la naissance

A déjà moins de chance (l’égalité est toujours un rêve)

Pourtant cette chance d’être une fille

C’est une vérité sacrée

On ne doit jamais la cacher

Etre fille   être femme c’est dur

C’est être dure au mal, dure à cuire

Déterminée

Ils ne pourront pas nous l’enlever

Nous sommes dès la naissance

Programmées à lever le poing

Le Ya Basta ! est inséré dans nos langes

Nous crions, ça leur casse les oreilles

C’est ainsi que nos voix portent, elles sont cristallines

Se lèvent bien plus loin.

 

 

Belle femme qui se bat

Pour ceux qu’elle aime

Pour ceux qu’elle soigne

Qui s’oublie si souvent elle-même

Toute à son action pour les autres

Elle ne sait même pas se faire à manger

Toute à sa cuisine pour une grande tablée.

 

Belle femme qui se sacrifie

Qui se prive pour ses petits

Elle nous fait penser à la lionne, à la chatte, à une maman animale

Qui court partout, qui se bat contre les prédateurs

Qui mange uniquement les restes

Qui soigne  qui cherche des remèdes à tous les maux

Qui ne se laisse plus dicter des ordres

Qui ne croit plus aux promesses

Belle femme qui se bat pour ses droits

Ses conquêtes, son égalité, sa liberté,

Sa vie digne.

 

Ils ne veulent pas lui céder un pouce

Le patriarcat est le domaine du monde

Pourtant la Terre-Mère n’est-elle pas femme ?

Pourtant la Terre-Mère n’est-elle pas notre mère ?

Capitalisme, religion, patriarcat, toutes les chaînes

De

La

Domination.

 

Belle femme lève-toi pour sentir le poids de tes chaînes

Pour briser le poids de tes chaînes.

 

 

Belle femme qui sait lever le poing

Belle femme qui sait faire un bras d’honneur

La vie n’est pas un dû pour certains

Un enfer pour les autres

A trimer, se cacher, se taire, toujours se laisser faire

La vie est un bien pour toutes et tous

L’égalité c’est la moindre des choses.

 

Regarder un homme face à face

Le soir regarder sa feuille de paye

Même travail ? même salaire !

Regarder le rôle de parent face à face

Partage des tâches, les enfants sont bien gardés

Plus de timidité

Quand tu dois écrire ton nom sur l’enveloppe

Te présenter, en tant que telle

Non en tant que Madame R……

 

 

Belle femme qui se révolutionne

Qui se révolte et qui fusionne

Les femmes tout autour de la terre

Sont en proie à une folie collective, une schizophrénie

Plus ils ont peur plus ils les massacrent, on appelle ça féminicides

Il les mutilent les abîment comme ils le font

De la Terre-Mère

Plus les femmes prennent de force

Plus elles subissent les contrecoups

Quand ils disent les servir, penser à elle, les gouvernants

C’est encore plus de coups dans les dents

Belle femme ne te résigne pas, bats-toi, lutte sans cesse

Tes droits ils sont assis dessus

Avec des culs d’éléphants remplis de plis de graisse

Bien durs à déloger

Belle femme fiches-t-en

Les coups, rends-les œil pour œil,

Dent pour dent

Ils ne savent pas comment s’appelle la Belle Femme

Qui leur tient tête

Mais c’est parce que c’est une vedette !

Une    unie    universelle   toujours belle

Jusqu’à sa mort elle révolutionne

Remporte toutes les conquêtes

Allume toutes les luttes

S’enchaîne aux chenillettes

Embrasse les fusils des soldats

Leur porte des fleurs blanches

Avec ses jolis cheveux noirs tressés

Ses yeux en amande, son regard tendre

Belle femme qui chante   qui poétise

Qui rivalise de dons

Jamais ne baisse les yeux face à l’adversité

Ils ont peur ceux qui te nient une puissance

En eux, ils savent, fils d’une mère

De qui ils viennent là où ils vont

Ce qu’ils sont malgré tout, ils le nient, ils ne sont que déni mais que nenni !!

Belle femme forte et digne !

Lucha, lucha, lucha !!

 

 

Carole Radureau (08/03/2023)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 3 Mars 2023

Par Gustave Courbet — Source inconnue, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=919325

Par Gustave Courbet — Source inconnue, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=919325

la vague n’a pas d’état d’âme

elle prend

emporte

et rend

ce ne sont pas des crustacés, ce ne sont pas des seiches

ce sont des gens

ce sont des enfants

des innocents

embarqués dans le rafiot du diable

en priant tous leurs saints

 

la vague prend et rend

elle emporte du haut de sa colère

ceux qui ne sont pas assez forts pour nager

elle emporte en haut de son édifice

l’embarcation la secoue la rend folle

la brise comme une paille

les gens sont dedans, la vague n’y est pour rien

elle ne les y a pas mis

elle ne les y a pas entassés, chair à tempête

ni volé toutes leurs économies

pour ce voyage sans retour

 

la vague n’est pour rien dans le retard des secours

elle fait sa vie, la vague, va et vient

chuu……chuu…..chuuuu……doucement

accompagnée

par ceux qui ont embrassé au fond de l’eau les sirènes

 

Et la vague les dépose, délicatement sur la plage.

Certes, ils n’ont plus de vie

Mais la vague les respecte

Plus que ceux qui regardaient sur la côte

Attendant plus de morts avant d’agir

Sans doute à contrecœur !

 

Migrants, allez-vous-en disent-ils

Nous ne voulons pas de vous !

Migrants aujourd’hui ?

Migrants demain !!

On ne sait pas à qui la migration tend sa main

Crasse et pleine de profit

Pour des gagne-petit s’enrichissant

Sur la mort

Que ramène sur la plage

La vague

Compatissante.

 

Carole Radureau (02/03/2023)

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 30 Janvier 2023

 

 

 

Ils n’ont pas de honte

S’emploient à répéter

Une propagande bien huilée

Qu’on leur a tout à coup

Soufflée à l’oreille.

 

Ce sont les médias aux ordres

Les médias carpettes

Ceux qui font des ronds avec leurs gambettes

Qui roulent des yeux effarés

A l’idée de couper le jus aux députés

Qui ne s’offusquent en rien cependant

Quand ce qui est en jeu risque

Sans peine de coûter rien que la vie

Aux gens.

 

 

Ils les appellent des perroquets

Vous les connaissez bien

On ne peut les rater

Toute la journée à la télé

Leur charabia malodorant leurs

Inepties leurs brutalités verbales

Leurs faces de clowns pitoyables.

 

C’est avec ça qu’on gagne

Disent-ils les autres en haut sur leur trône

Qui nous dirigent soi-disant à leur guise

Qui tremblent cependant

Devant l’avancés d’une masse en colère.

 

A ces gens, pour se défouler

On prête souvent des noms d’animaux

Des noms d’oiseaux ou de porcins

Non ! c’est trop !

Les animaux sont au-dessus de cela

Les animaux sont sains

Ils ne dérivent, en rien,

De leur route,

Sauf

Pour éviter de croiser

Notre chemin.

 

Moi, j’utiliserais plutôt un vocabulaire

A leur image

Un qu’on a souvent envie d’envoyer

Loin,

Avec un filet d’eau non pas dans le ruisseau

Mais dans l’égout.

 

Ils me font penser à des excréments.

 

Je les vois, dégoûtants, j’imagine

Leur puanteur,

Ce qui sort de leur bouche est putride

Le pus leur sort par tous les pores

Même une crotte de chien

Aurait l’air plus fière.

 

C’est avec ces excréments

Que s’installent les dictatures

C’est avec le caca que glissent

Jusqu’au trône

Les tyrans

Ne nous leurrons pas avec leur blabla

Ils ont renié jusqu’à leur propre nom

Celui de leur mère

Je ne sais pas si le matin

Ils osent se regarder dans une glace

Ce que je sais

C’est que leur odeur épouvantable

S’étale comme un présage

Que la rue doit très vite

Eroder.

 

Carole Radureau (30/01/2023)

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 14 Janvier 2023

Le plus grand sacrifice

« Aujourd’hui, personne ne peut se sentir en sécurité dans sa petite liberté, s’il pense que l’esclavage des autres ne le concerne pas. Par simple instinct de conservation, dans le monde d’aujourd’hui, l’homme doit être solidaire, s’impliquer dans la défense de la paix, de la liberté et de la sécurité des siens. Une guerre dans n’importe quel coin de la planète peut finir par incendier notre maison. Mais une voix ne suffit pas, il faut la joindre à celles des autres et globaliser l’action pour défendre nos vies.

Comme disait le grand poète français Paul Eluard, il faut passer « de l’horizon d’un homme à l’horizon de tous ».

Marcos Ana, Dites-moi à quoi ressemble un arbre

 

J’ai lâché prise sur ma vie sociale

J’ai lâché prise sur mes enfants, mes

Petites-filles

J’ai lâché prise sur tout le confort conformiste

J’ai lâché prise sur ma santé, sur

Les soins

J’ai lâché prise sur les vacances, le

Dépaysement et l’odeur de la mer

J’ai lâché prise sur la nourriture

Me contentant de très peu

J’ai lâché prise sur ma vie militante

J’ai lâché prise sur ma forme physique

 

Le plus dur, non, le plus dur

Ce n’était pas cela

Le plus dur

C’est de ne plus pouvoir

Mettre le corps

Dans

La rue

De communier avec la foule

Dans un objectif commun

De mettre le corps et parfois

La voix

Pour s’opposer à l’oppression.

 

Carole Radureau (14/01/2023) solidaire de toutes les journées d’action contre toutes les réformes et ce qui détruit nos conquis sociaux. Pour nous et pour les autres, pour nos enfants et les générations à venir.

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre

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Publié le 10 Janvier 2023

J'ai l'honneur sur mon blog Cocomagnanville, de pouvoir éditer un poème inédit de Viviane Dubray au sujet de son fils, qui est mort en déportation.

J'avais déjà publié, il y a plus de 10 ans un de ses poèmes sur les fusillés de Chateaubriant.

Avec une aide précieuse, quelques données, j'ai entrepris une petite enquête sur internet pour en savoir plus sur le parcours de Viviane, du moins dans les camps, ne connaissant pas bien l'histoire de ses "indésirables" qui ont été balancés d'un camp d'internement à l'autre au cours du gouvernement de Vichy. L'article est long car j'ai décidé après tout de concentrer les poèmes et les quelques sources d'archives.

Il y avait des données fausses, ce qui m'a intriguée sur la personnalité de Viviane, je resterais à l'écoute d'autres sources afin que puisse perdurer sa mémoire.

C'était une personne qui écrivait de la très belle poésie, la poésie du coeur et des tripes.

Si vous prenez connaissance de ses poèmes, vous pourrez à votre tour, le remarquer.

Ces poèmes sont autant de devoir de mémoire en ses temps où les nuées brunes prolifèrent et où il n'a jamais été si facile aux gens de déverser leur haine publiquement, haine de l'autre, de l'étranger ou de celui qui n'entre pas dans les normes ou dans les idéaux portés, ou encore de la religion. No pasaran !

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre de mémoire, #Lance-pierre

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Publié le 30 Décembre 2022

 

On peut rire de tout

Non pas sourire

Quand s’envolent les conquêtes

Pour alourdir les dettes.

 

On peut rire de tout

Non pas sourire cyniquement

En gonflant la poitrine

Se riant de la misère.

 

Ils ont le monopole de l’insulte

Du cynisme et de la désinvolture

Ils s’en moquent, où ils sont

Qui viendra les déloger ?

 

Sourire en envoyant la soupe aux cailloux

Le temps d’avoir froid

De trembler face aux manques

Puis encore plus à venir

En

2023.

 

Sourire en coin

En regardant bien vers la gauche

C’est elle la responsable

Elle a fait croire aux gens

Qu’autre chose sans doute pouvait exister.

 

Irresponsabilité

Fébrilité

Inconséquence

Fumisterie

Décadence

Le sourire cynique de 2022

Vous envoie direct dans l’enfer

Qu’ils destinent aux plus démunis.

 

Peuple, ne vois-tu pas sur ce sourire

L’insulte qui te révolte

Te jetant sur tes bottes

Tu pars, faisant voler la porte

De leur mépris ?

 

Tu t’en vas sur le pavé

Le battre à défaut de l’autre

Pour lui faire décrocher

Son sourire arrogant !

 

Tu t’en vas communier

Avec ceux qui jamais n’oublièrent

Que les conquis se gagnent dans la rue

En levant le poing !

 

C’est le sang qui t’attend ?

L’éborgnement

Les fumigènes

C’est aussi un combat

De faire en sorte que

Plus jamais ça !

 

Peuple, n’attends rien de ces gens

Sinon des oranges ou un trou creusé

Dans la terre gelée

Sans reconnaissance

Les avancées jamais

Ne proviennent des élites

Jamais elles ne nous ont servi sur un plateau

Les congés payés

La sécurité sociale

La nationalisation d’EDF

Bien d’autres conquêtes

Non, nos anciens se sont battus

C’est dur de se battre

Cela ne peut être autrement.

 

Il faut effacer ce sourire

D’un grand coup de colère

Leur faire mordre la poussière

En ne laissant pas faire

La suite qu’ils nous préparent.

 

Unissez-vous, faites jaillir

De vos cœurs

Les bonnes chansons rouges

Emmenez le chiffon

N’oubliez pas les masques !

 

Le peuple uni ne sera jamais vaincu

Elle est terrible la lutte à mener

Ils sont allés trop loin

Que croyez-vous que sera, après ça,

Demain ?

 

Carole Radureau (24/12/2022)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre

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Publié le 25 Décembre 2022

Année morne, année où toutes les normes

Tombent

Dans le filet de la grue hécatombe, les normes

Filent à toute allure :

Il y a de la tristesse quoi qu’il en soit

Par devant ou par devers soit

Poser son regard sur le monde

Regarder, sans broncher,

Témoin de toutes ses horreurs

Cherchant à comprendre le pourquoi, le

Comment

Le sauve-qui-peut au bout du compte

Car c’est de la guerre à la terre qu’il s’agit

La terre avec tout ce qui y vit.

 

Ils nous ont refourgué la grande haine

Pour habiller la peine de nos yeux

Pour habiter les valises sous nos yeux

Qu’au lieu du pain on cultive l’amertume

Qu’à la place de la viande on élève la jalousie

Qu’au lieu du vin prenne place l’envie avec sa haine

Au milieu :

Ne soyons pas dupes

L’histoire est là, il faut

La connaître

L’histoire c’est elle qui apprête l’esprit

A poser, sans tarder des barrières

Pour dire : No pasaran ! à la haine

L’histoire est à notre porte :

Ouvrons-lui grandement nos bras pour y puiser

A la pelle des réponses aux questions.

 

Ils aimeraient que nous restions dans notre crasse culturelle

A ne plus vouloir faire aucun effort

Ni pour se lever, ni pour se battre, ni pour s’éduquer

Ni pour enseigner nos connaissances

Lire la poésie, lire de beaux textes,

En place d’émissions débilitantes.

C’est de cela dont il s’agit :

L’éducation, la culture de la lutte

La lutte des classes, la lutte pour la terre-mère,

La lutte contre les inégalités et pour que s’érige en force

La justice.

Nous ne sommes pas dupes

Nous voyons bien où ils nous emmènent

Toujours plus de plaisirs subtils

Toujours plus d’acceptation, de renoncement,

Les bras tombent alors qu’à peine

Ils avaient commencé leur lever

Pour envoyer au-dessus de nos têtes

Le poing rageur    revendicatif

Le poing de toutes les colères

Celui qui dire : Gare !

Ne tirez pas trop fort sur la corde

Le peuple est UN quand il faut en découdre.

 

Et la lumière dans tout ça ?

Dans toute la grisaille dans ce vilain bilan

D’une année dure et triste, pourtant

Révélatrice

Où tout s’emmêle où tout s’enchaîne, où

Tout

Se

Déchaîne

Pour mijoter dans une grande marmite où

L’on ne sort qu’un cuissot trop cuit

D’un ratafia malodorant.

 

Il faut se forcer dit-elle.

Ecarter les rideaux d’une scène trop cramoisie

Pour y insérer entre 2 planches, une loupiote

Allumée soi-même.

 

Il faut la regarder brûler

Avec tant d’ardeur

Miroiter la poussière

Envoyer deux éclats

Dans lequel se mirer comme une sirène dans l’eau claire

Avant que l’onde ne ride la vérité.

Voilà le tableau.

 

Ce n’est pas triste, non !

C’est le constat.

Dans la grisaille fait ton nid, sœur

Et

Pond.

Couve tes rejetons et donne-leur un petit ver

Tant qu’il y en a encore.

Ereinte-toi à élever ta couvée

Pour la rendre forte et belle

Bien éduquée et connaisseuse de toutes les règles

Pour qu’elle se hisse sur cette terre :

Fasse son devoir.

 

Que demander de plus

Sinon un peu de tendresse

Mais semble-t-il de cela, il n’y en a plus

Dans les tiroirs de la vie

Ou du moins, il faut la débusquer

Comme un trésor bien gardé

Surtout ne pas la serrer trop fort

Contre son cœur

Elle est si fragile !

C’est une fleur non née

Qui n’a pas décidé de sa couleur

Ni de son orientation

Elle est nature et sans complexe

Pure et gaie comme le pinson au printemps.

 

De cette lumière faire une grande force

Ou bien qu’elle serve d’étincelle

Pour mettre le feu aux poudres de la colère

Le peuple uni ne sera jamais vaincu !

Le peuple uni ne sera jamais vaincu !

Carole Radureau (23/12/2022)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Silex de la colère, #Lance-pierre

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Publié le 22 Mars 2022

 

Yvan Colonna ha muerto.

Il est mort alors qu’il purgeait sa peine

Il est mort d’une horrible façon

D’une façon dont on se demande

Qui peine au-dedans de la prison

Pour ne pas voir sur les écrans

L’assassinat évident ?

 

Yvan Colonna ha muerto.

Ha ! C’était un criminel ?

La belle affaire

Qui voudrait nous dire : pas de pitié

Pour les criminels !

Or reconnaître des droits aux hommes

Est-ce un crime ?

Une personne qui est jugée

Qui purge sa peine

A des droits

Un prisonnier quel qu’il soit a droit

Au respect de ses droits humains.

 

Et puis il y a le plus profond de l’être

De celui dont on ne sait pas de quoi il provient

Avec cette profondeur on ne fait pas les enquêtes

Ni ne se font les jugements et on le comprend

C’est que l’on ressent parfois des vibrations profondes

Comme des sortes de certitudes qui n’ont rien de fiables :

C’est la voix du cœur

Moi, j’avais accordé ma voix du cœur à Yvan Colonna

Je n’ai jamais cru qu’il était coupable de meurtre

Est-ce le côté berger

Est-ce le côté gardien de moutons

A l’opposé du loup ?

 

C’est là comme ça

Et sa mort ne justifie rien

Et sa mort justifie la colère

Et non d’en faire un héros

Pourtant il y a bien des héros aux mains emplies de sang et

Pas que d’un seul homme :

Pour rester en Corse, citons-en un : le napo !

 

Ah ! La justice des hommes a deux vitesses

Moi, je prends la partie lente

Celle qui va piano, piano se cacher dans le maquis

Pour réciter des bouts rimés aux cistes

Qui se délecte d’un nectar de puissance aux arômes authentiques

Moi je prends la parole de la fougue, la fougue déterminée,

Fruit de l’île que l’on dit de Beauté

J’en fais une révolte pour leur dire, aux puissants

Votre justice qui assassine dans ses murs

Votre justice qui laisse dehors les plus terribles criminels

Les vrais, ceux qui sont légitimes et protégés

Cette justice-là

On n’en veut pas !!

 

Carole Radureau (22/03/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Lance-pierre

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Publié le 8 Février 2022

L’ours à lunettes

Comme une graine

Par l’ours

Semée

En cela

Pérennisée

L’ours est implanté

Ses grosses papattes s’enfoncent dans la terre

Ses grosses griffes s’enfoncent dans l’écorce du tronc

Il va se coucher

Sur sa plateforme

Là-haut dans la canopée

Bercé par les nuages de cette forêt

Tropicale

 

La forêt de nuages comme lui

Est menacée à plus ou moins long terme

Ils se tiennent la main

Se disent :

Hola, comp@, como estás ?

Estoy bien dit l’ours qui a appris la langue du conquérant

Forcément, avec le temps

Mieux vaut parler le langage commun

Il a décidé de déjeuner sur l’herbe

D’un bon repas de baies

Peu de protéines car lui, c’est presque un végétarien

Oh ! certes il ne boude pas un petit rongeur

Opportun

Passant, là sur son plateau repas de baies

Il le regarde à travers ses lunettes

Hum ! celui-ci ferait quand même un petit dessert

Et le laisse filer

Ce n’est pas un garnement

Il est même débonnaire

Son petit a une bouille de mystère

Attendrissante et profonde comme la forêt profonde

Dans celle-ci hélas s’entendent

Des bruits

Pas très catholiques

Ça tremble et ça vibre

Comme des bruits de la ville qui s’approche

A grands pas

Ça tronçonne à tout ca

Ça réduit l’habitat à tout va

Monsieur ours a besoin de 16.000 hectares pour vivre

Penser que l’homme lui laissera cela c’est rêver

Les yeux grands ouverts

Derrière ses lunettes

 

Il songe à ses ancêtres

Bien loin de penser aux problèmes de notre moment présent

Ils avaient les leurs

Sans doute étaient-ce des problèmes majeurs

Ils ont laissé des empreintes

A Chaquil au Pérou, grand-père ours à lunettes a gravé

Sa papatte dans l’argile

Ce n’est pas rien un tel sceau !!

Par JYB Devot — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=79570327

 

Sous les nuages la vie

L’ours est un dispensateur de cette vie

C’est un grand ensemençeur

Certes il n’en fait pas exprès

Se contentant de faire caca

Rien que ça mériterait d’être gravé sur le grand boulevard aux vedettes :

Du caca d’ours à lunettes fossilisé, de celui

Qui ensemença la défunte forêt de nuage

Ça vaut de l’or, non ?

 

Carole Radureau (08/02/2022)

 

Ours à lunettes

Tremarctos ornatus

vulnérable

 

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